Un Crime - Bernanos Georges 3 стр.


– Quelle chose, farceur? répète le maire.

– Louis, tu m’embêtes! dit le garde.

Les fils Heurtebise étouffent un rire complaisant. Magnanime, le premier magistrat de Mégère offre des cigarettes, qu’il prend à même la poche de sa veste de velours.

– Autant voir, conclut-il. Et si nous ne voyons rien de suspect, parole, mes fieux, je vous remmène. Il n’y aurait pas de bon sens à réveiller ces gens-là.

Il montre d’un geste large la maison qu’un bref éclair de sa lampe vient de parcourir encore de haut en bas. C’est un grand cube de pierre, d’une tristesse que ne réussit à égayer nulle saison, toujours la même sous le soleil ou l’averse, au centre de son jardin dévasté. Mais les habitants de Mégère ont pris l’habitude de la voir renaître chaque matin, au flanc de la haute colline, parmi ses arbres dépouillés, dans une brume rose répandue brusquement, et qui se décolore aussi vite. Mme Beauchamp, qui l’habite depuis une dizaine d’années, est la veuve d’un officier de marine, une vieille petite femme vêtue de noir, chaussée de noir, gantée de noir, aux yeux bleus fanés, un peu railleurs. Elle y vit en compagnie d’une ancienne religieuse sécularisée de Notre-Dame-de-Sion, venue des Flandres, qui lui sert de gouvernante, et passe aux yeux des familiers pour une parente. Philomène, la petite bonne de quinze ans, fille d’un pauvre journalier de Mégère, recueillie par charité à la sortie d’un café suspect de Grenoble, couche sous les combles. Mme Beauchamp a peu de relations, mais choisies. On raconte qu’elle a été très belle, que son mari l’adorait, et qu’elle a fait avec lui le tour du monde.

L’autre côté du parc est un peu moins broussailleux mais fort escarpé. Le chemin, coupé de ravines profondes, qui le partage en deux tronçons de largeur inégale, serpente d’abord à travers un maigre taillis pour descendre presque à pic vers la route de Dombasle à Filière. C’est dans ce chemin que s’engage le maire. Les deux fils Heurtebise fouillent les buissons à sa droite, le garde un peu plus loin, à sa gauche. Sur les hautes cimes des ormes, une bande de corneilles, réveillées par le bruit, battent lourdement des ailes, sans oser prendre leur essor dans le ciel ténébreux. Une pluie de brindilles sèches crépite sur l’épais tapis de feuilles mortes.

– L’assassin doit s’être perché là-haut, sûr, dit le maire à mi-voix. Faut croire que notre curé n’a pas entendu souvent leur chanson, pas vrai, Firmin?

Le ciel pâlit vers l’est, donne déjà l’illusion de l’aube. La route de Dombasle est maintenant visible à leurs pieds. Une vitre vient de s’allumer quelque part, dans la campagne, ou peut-être n’avaient-ils pas remarqué encore cette lueur tremblotante, doublée par son reflet.

– Tiens, remarque Jean-Louis Heurtebise, voilà Drumeau qui sort des plumes…

– Oh! Oh! Ohé!… crie l’autre gars, les mains en cornet devant la bouche, à la manière montagnarde.

Il a couru jusqu’à une pointe en surplomb qui domine la route, et sa silhouette se détache nettement sur le fond couleur de cendre.

– Ohé! Oh! ôôô… répond la voix.

Elle est toute proche et presque aussitôt le maire l’entend se mêler avec celle d’Heurtebise, dans un murmure confus.

– Quoi qu’il y a, Jean-Louis?

– C’est Drumeau, répond l’interpellé de sa place. Il a vu là-bas notre lumière, et il est venu se renseigner, pas plus.

Ce Drumeau bûcheronne dans la forêt de Servières que ses ancêtres n’ont pas quittée depuis des siècles, mais son travail prend fin aux premières neiges d’avril et il vit le reste de l’année d’un certain nombre de métiers divers, tous de petit rapport, et qui nourrissent difficilement sa femme et ses cinq enfants. Sur la recommandation de la châtelaine, le curé l’a choisi comme fossoyeur et il chante encore le dimanche au lutrin.

Les cinq hommes circulent à présent sur la route sans prendre la peine de baisser la voix.

– Des cris, s’exclame Drumeau, vous voulez rigoler! Le curé les aurait entendus de là-bas, du presbytère, à plus de cinq cents mètres d’ici? et pas moi. Des blagues!… Je ne suis pas sourd, les gars!

– Il y aurait eu aussi un coup de feu, objecte le maire avec un rire forcé qui trahit son embarras.

– Un coup de feu?

Le visage du jovial fossoyeur s’est assombri.

– Quoi? Un coup de fusil?

– Non, de pistolet, qu’on suppose. Un claquement…

– Un claquement? Le curé dit qu’il a entendu un claquement? Et comment diable était-il là, notre curé, puisqu’il avait manqué la patache? Ça m’a l’air d’un garçon pas ordinaire. Arrivé à pied, ou quoi? Vous l’avez vu?

– Il est venu dans la voiture de Mathurin, tard dans la nuit.

– Bigre…

Les mains dans ses poches, tête basse, ü sifflait entre ses dents, cherchant à rassembler ses souvenirs. Puis ü commença à bourrer tranquillement sa pipe.

– Voyez-vous, faut être juste, le vent n’est tombé qu’à la mi-nuit. Tant qu’il souffle, ces diables de sapins font un bruit! Pensez: le bois pousse comme il veut, c’est plein de branches mortes, une vraie forêt vierge. Dans ces moments-là, vous pourriez toujours tirer le pistolet, malheur! Ça craque et ça grince, ça détone des fois comme la Souippe, aux crues d’avril. Mais… vers deux heures, la brise a sauté plein nord; le calme est venu, c’est vrai qu’on aurait entendu souffler une belette. Possible que je me sois endormi, conclut-il en se grattant la tête sous sa casquette de laine, seulement, un vieux bûcheron comme moi, ça ne dort que d’un…

Tout en parlant, ils avaient atteint le tournant de la route, et revenaient un peu en désordre vers l’entrée de la sente étroite tracée par Drumeau lui-même et qui, cent pas plus loin, aboutit à sa chaumière. Ce fut à ce moment que l’image sinistre déjà bien éloignée de leur pensée, vint de nouveau s’emparer d’elle.

– Hé, Polyte, disait Jean-Louis Heurtebise au bûcheron déjà disparu dans le taillis, fait pas encore jour, ne laisse pas là ta bécane, mon homme!

– Quelle bécane?

Elle était là, posée contre le fût d’un grand pin, à peine dissimulée par les ronces. L’espèce de lueur qui des collines voisines semblait depuis un moment glisser à ras de terre, le long des pentes, comme une eau louche, faisait luire son guidon nickelé. Il paraissait incroyable qu’elle eût pu jusqu’alors échapper à leurs regards.

– Sacrédié! fit le maire.

Le gars Drumeau revint en courant tout essoufflé.

– J’aurais bien juré qu’elle ne s’y trouvait pas, je l’aurais bien juré, parole d’homme, répétait-il machinalement… et la buée de son haleine continuait de monter dans l’air calme.

D’un même mouvement, ils s’élancèrent en désordre, coupant au plus court, vers le château. La voix du garde les arrêta:

– Minute! La chose a dû se passer par ici. Battons le terrain d’abord… Il sera toujours temps de prévenir la dame.

– Vingt dieux!

C’était Claude Heurtebise qui d’un peu plus loin leur faisait signe. Sa tête blafarde sortait seule de l’épaisseur du taillis, et ils voyaient remuer ses lèvres sans entendre aucun son. Déjà le maire, ses gros bras lancés en avant, fonçait courageusement dans les ronces. Ils le rejoignirent aussitôt.

– Un mort, les gars! criait Claude Heurtebise. Mais le cri des corneilles invisibles couvrait sa voix.

Le cadavre reposait sur le flanc. Tout autour le sol était nu, soit que l’homme se fût débattu dans son agonie soit que – plus vraisemblablement – son meurtrier eût tenté de le traîner plus loin, sans y réussir. La tête disparaissait presque dans un coussin de feuilles mortes ramenées en tas sous les épaules. Le sang, déjà figé par le froid, faisait à la hauteur des reins une large et hideuse plaque de boue noirâtre, hérissée d’aiguilles de pin.

– C’est aux reins que ça le tient, dit Jean-Louis. Il a sans doute été descendu par derrière.

La lanterne électrique, prêtée par le curé de Mégère, ne donnait plus qu’une lueur rougeâtre. Pour distinguer le visage, ils durent essuyer avec leurs mouchoirs la face tuméfiée, déjà violette, et comme le maire glissait timidement un doigt entre la poitrine et le col de la chemise, très serré, un jet de sang gluant lui inonda les mains.

– C’est un gars, remarqua le garde agenouillé près de son chef, un fort gars tout jeune. Pas du pays.

Les traits semblaient ceux d’un homme de vingt-cinq ans. Le front un peu bas fuyait vers les tempes, les oreilles larges et décollées, la mâchoire inférieure très saillante, le cou trop court faisaient un ensemble assez repoussant, et néanmoins l’expression générale du visage ennobli par la mort n’inspirait aucune répulsion.

– Ça n’a pas l’air d’un mauvais gars, dit Louis Heurtebise, exprimant ainsi la pensée de chacun.

Ils soulevèrent légèrement le corps, mais en vain. Le dos n’était plus qu’une carapace de terre mêlée de feuilles agglutinées par le sang. La blessure restait invisible.

– Faudrait tailler à même la chemise, reprit le grand Louis. Prends le couteau dans ma poche, Claude… Je ne peux pas le lâcher, il est lourd.

– Halte! fit le garde. Ce n’est pas notre affaire, ça.

Un imperceptible filet de sang frais coulait encore, d’un rouge vif sur cette matière brune, à l’odeur âcre. Ils ne le remarquèrent pas.

– Sûr qu’il est mort, répétait le maire, bien mort. Et pourquoi qu’il ne se serait pas cassé les reins en glissant sur ces sales roches? C’est lisse comme du verre, y a pas plus trompeur.

– Possible, dit le garde. Mais qu’est-ce qu’il serait venu f… ici, tout seul, en pleine nuit? Et dans ce costume encore! Il n’a qu’une chemise, une culotte, et il avait retiré ses sabots… Faudrait retrouver ses sabots.

Claude Heurtebise était resté penché sur le cadavre; il appela son frère, d’un clin d’œil.

– Regarde ça, fit-il.

Au milieu de la poitrine, il tenait son doigt fixé sur un trou rond, à peine visible, cerné d’un trait bleuâtre. Sous la pression, une goutte jaillit.

– Balle, dit le garde. L’entrée… On a dû lui mettre ça de près, l’étoffe de la chemise est brûlée.

Ils se regardèrent en silence. Dans l’aube livide leurs visages apparaissaient plus blêmes encore. Quelques minutes plus tôt, un quart d’heure peut-être, l’homme étendu à leurs pieds n’était pas seul. Jean-Louis Heurtebise parla pour tous.

– L’autre ne peut pas encore avoir filé bien loin, dit-il.

Leurs yeux fouillaient à la dérobée le bois mystérieux, la campagne vide et muette, qui semblait monter, surgir lentement des profondeurs de la nuit.

– Nous devons prévenir au château, fit le maire. Tant pis. Ça m’embête d’inquiéter la vieille dame, mais on ne peut pas la laisser comme ça dormir tranquillement jusqu’au jour avec un macchabée dans son jardin.

Ils remontèrent vers la maison, tête basse. À mi-chemin, l’idée vint au garde.

– Jean-Louis, va-t’en veiller la bécane, garçon. Vois-tu que le type saute dessus et file derrière notre dos.

Le grand Heurtebise haussa les épaules.

– J’ai pas d’armes, dit-il. Viens-t’en avec moi, Claude. Ils s’éloignèrent en grommelant.

La maison grise semblait plus calme que jamais derrière ses persiennes closes. Ils en firent deux fois le tour. L’obscurité était encore trop profonde pour qu’ils pussent relever aucune trace. Sur les marches du perron ils ramassèrent cependant un lacet de cuir.

– Firmin! murmura le maire à voix basse.

De son doigt tendu, il désignait l’angle extérieur gauche du toit. Une légère spirale de fumée montait dans l’air immobile. Son reflet un peu bleuâtre la distinguait seule du ciel.

– Ça doit venir de la chambre de Madame, reprit-il. Drôle tout de même que son feu ait duré jusqu’au matin. Écoute, mon homme, on va d’abord essayer d’éveiller la gouvernante. Je crois que sa fenêtre est juste au-dessus. Tu n’as qu’à y jeter une poignée de graviers, en douce.

Mais les minuscules cailloux vinrent s’abattre en vain sur les volets de chêne. Quelques-uns tintèrent contre la vitre.

– Pas croyable, dit le garde.

Ils échangèrent un regard déjà soupçonneux. L’avarice de l’ancienne religieuse était la fable de Mégère.

– On verra ce qu’on verra, garçon, déclara le maire. Au point où nous en sommes, il n’y a pas de scandale qui tienne. Tire la cloche. Une, deux… Halte!… C’était assurément le grincement d’un gond rouillé, mais la persienne sur laquelle ils tenaient fixés leurs regards n’avait pas bougé d’un pouce. Le garde étendit de nouveau la main vers la cloche.

– C’est toi, Philomène, dit le maire. Je viens de voir le bout de ton nez, fillette. Et comme la jeune servante ne soufflait mot derrière son volet à peine entrouvert:

– Descends tout de suite que je te dis, répéta-t-il d’une voix menaçante. Descends, au nom de la loi! Tu me reconnais bien, c’est moi, M. Desmons, le maire. Et voilà Firmin.

– J’vas réveiller Mme Louise.

– Non!

Mais lorsqu’ils pénétrèrent dans le vestibule, la silhouette de la gouvernante apparut au haut de l’escalier.

– Remontez, Philomène, dit l’ancienne religieuse aigrement. Que se passe-t-il?

– J’ai besoin de vous deux, interrompit le maire presque grossièrement. S’agit de s’entendre, nous quatre, avant de réveiller Madame.

– Réveiller Madame!

Elle eut un petit rire qui fit monter le rouge aux joues du premier magistrat de Mégère. L’intervention du garde champêtre arrêta heureusement sa réplique.

– Elle est peut-être bien réveillée à ct’heure, dit-il d’un air finaud. Sa cheminée fume.

Une minute le regard aigu de la gouvernante toisa le vieux de la tête aux pieds, mais elle dédaigna de répondre et, se tournant vers le maire:

– Une cheminée qui fume? demanda-t-elle. Est-ce pour une cheminée qui fume qu’on réveille les gens?

Sans doute elle les croyait ivres, la réputation de sobriété du maire et de son garde n’étant pas des plus sûres.

– Madame Louise, il y a un macchabée dans le jardin, voilà ce qu’il y a.

Les mots sortaient avec peine de sa gorge et il avait grand mal à garder un reste de sang-froid devant cette femme dont le calme extraordinaire l’humiliait.

– Un mac… un macchabée…

Elle n’avait probablement jamais entendu prononcer ce mot insolite et en cherchait le sens prudemment, craignant d’être la dupe de quelque grossière plaisanterie.

– Un mort, quoi.

Le garde crut qu’elle allait laisser tomber la lampe et cependant son regard soutint celui du maire. Elle balbutia seulement:

– Un mort, comment cela peut-il se faire? D’où vient-il?

– Madame le saura peut-être un jour, riposta le garde champêtre, soudain enhardi par la naïveté d’une telle question et de ce qu’elle trahissait de désarroi chez une femme aussi maîtresse d’elle-même. Mais l’ancienne religieuse ne releva pas l’insolence.

– Je vais prévenir Madame, soupira-t-elle, décidément vaincue par l’énormité de la nouvelle.

Le maire la suivit à quelques pas, et cette suprême indiscrétion n’arracha pas à la gouvernante une parole de plus, elle se contenta de hausser les épaules. Au moment de frapper à la porte, néanmoins, elle le maintint à distance d’un geste de la main. Et aussitôt un cri étouffé lui échappa.

– La porte est entrouverte, balbutia-t-elle. Mon Dieu!

Rien n’est plus difficile à soutenir que la terreur irraisonnée d’une femme nerveuse, en face d’un de ces faits insignifiants mais dont la contagion de l’angoisse fait en une seconde on ne sait quel signe augural. Le premier magistrat de Mégère fixait maintenant l’étroite ligne sombre d’un regard déjà plein de vertige et il fit un pas en arrière tandis que la gouvernante se cramponnait à son épaule.

– Ben quoi, réussit-il enfin à bégayer, on ne va tout de même pas perdre la tête pour ça. Êtes-vous sûre au moins qu’elle était fermée hier soir, votre porte? Cette tentative sournoise de temporiser avec la peur avant la démarche inévitable ne réussit qu’à allumer aux yeux de la gouvernante un bref éclair de fureur ou de mépris qui piqua au vif l’amour-propre du maire et retint sur ses lèvres le nom du garde, toujours en faction dans le vestibule. Baissant la tête, il passa le seuil de la chambre et y fit encore quelques pas, titubant comme un homme ivre. Mais le pressentiment d’un nouveau drame était entré trop avant dans son cœur. Ce qu’il vit ne le surprit pas.

La vieille dame, en chemise, était étendue bien sagement sur le parquet, les genoux ramenés contre la poitrine et un air ironique bien différent de son expression habituelle autour de son petit nez pointu. Le rouge qu’elle devait dissimuler adroitement d’ordinaire sous une épaisse couche de poudre faisait maintenant aux pommettes deux taches rondes, comme tracées au pinceau. Les lèvres minces, absolument décolorées, ne se distinguaient plus de la peau livide, en sorte que cette figure ridicule et effrayante n’avait plus de bouche. Elle sortait d’un bonnet de nuit noué sous le menton, bordé de mousseline tuyautée qui lui donnait quelque ressemblance avec un bouquet enveloppé de papier, tel qu’on en voit dans les cimetières.

Le parquet, autour d’elle, était jonché de lettres déchirées ou hâtivement chiffonnées, de piles de linge jetées hors des armoires, de vieilles jupes, d’extraordinaires capotes à monture de fil de fer. D’autres objets inconnus achevaient de se consumer dans la cheminée. Le reflet des braises au plafond éclairait la scène d’une lueur indéfinissable.

Debout près du cadavre, Mme Louise gémissait doucement, la tête enfouie dans ses mains. Un long moment, le maire n’osa rompre ce silence entrecoupé de paroles incompréhensibles qu’il prit d’abord pour une prière. Mais comme il s’approchait de la gouvernante dans l’intention de la soutenir et de l’entraîner hors de la pièce, il s’aperçut que tout son corps saisi dans l’étau de la contracture nerveuse, était aussi raide qu’une barre de fer. Sitôt que ses doigts l’effleurèrent, elle s’abattit entre ses bras, tout d’une pièce.

Назад Дальше