Lumière Nocturne - Amy Blankenship 7 стр.


Warren sortit immédiatement le portable de sa poche et le mis dans un étui attaché autour de sa jambe.

Ce fut sans la moindre hésitation et quelques secondes plus tard seulement que les deux hommes avaient changé de forme et se précipitaient dans la rue. Les passants se mirent à crier et à s'enfuir pour ne pas se trouver sur le chemin des fauves, ce qui provoqua une panique générale. Quinn était le premier et se rua en pleine circulation, ce qui fit qu'une voiture to slam on its brakes. La voiture qui suivait derrière rentra sans la première et ainsi de suite, ce qui créa une réaction en chaîne.

Warren bondit sur le capot de la première voiture et jeta un coup d’œil à l'intérieur pour s'assurer de la sécurité des passagers avant de partir à la suite de Quinn à travers la route.

Le chauffeur de la voiture, choqué par ce qui venait d'arriver, s'empara de son portable.

*****

Jason s'ennuyait à mourir. Rien de spécial ne s'était passé ces derniers jours, et avec Tabby et Envy parties en voyage, il commençait à devenir fou.

Lorsque le téléphone sonna, il faillit sauter au plafond et se dépêcha de décrocher le combiné.

« La station des gardes forestiers, j'écoute, articula Jason d'une voix terne.

— Oui, répondit une voix tremblante. J'aimerais signaler quelque chose d'inhabituel.

Jason poussa un soupir intérieurement puis attrapa un crayon et du papier.

— D'accord, racontez-moi ce que vous avez vu, Monsieur.

— La chose la plus étrange que j'ai jamais vue, dit l'homme dans un souffle. Je viens d'apercevoir un couguar et un jaguar en liberté courir au beau milieu de la ville. J'ai freiné brutalement lorsque le couguar s'est précipité devant moi et un jaguar est apparu sur le capot de ma voiture, m'a regardé, puis s'est lancé à la poursuite du couguar.

— Ils se sont sûrement échappé du zoo, dit Jason, même si c'était là un mensonge qu’ils répétaient au public pour dissimuler le fait que la ville semblait en proie à une faune dangereuse ces derniers jours.

— Non, s'exclama l'homme. Le jaguar avait un téléphone portable attaché à sa patte de derrière.

Jason leva les yeux sur l'autre ranger qui se trouvait dans le bureau avec lui, Jacob Savage.

— Donc vous êtes en train de dire que le jaguar avait un portable attaché à sa patte ? demanda Jason.

Jacob faillit recracher son café et reposa la tasse, pour s'essuyer le nez, car il y avait fort à parier que le liquide était remonté jusqu'à cet orifice.

— C'est exactement ce que je suis en train de dire ! brailla l'homme assez fort pour que Jacob puisse l'entendre.

Jason acquiesça.

—Très bien, Monsieur, calmez-vous. Vous disiez qu'il s'enfuyait, donc vous êtes en sécurité. Merci de votre appel, nous allons venir inspecter les lieux. »

Jason se dépêcha de raccrocher le téléphone et le fixa un moment comme si l'appareil allait lui sauter à la gorge et le dévorer.

« Sur ces bonnes paroles », lança Jacob après être venu à bout de sa quinte de toux.

*****

Warren rattrapa finalement Quinn au moment où ils approchaient d'une ruelle, où l'odeur de Kat était la plus forte. Contournant l'angle de la rue, ils arrivèrent juste à temps pour assister au spectacle de Kat en train d'égorger un vampire, et d'un ours gigantesque plonger son énorme patte griffue à travers la poitrine d'un autre. Les griffes de la bête ressortit dans le dos du vampire, brandissant le cœur sanguinolent de la créature avant de le presser comme un ballon plein d'eau.

Kat cligna des yeux, réalisant que d'une façon incompréhensible, au cours de la bataille... le nombre des vampires s'était multiplié. Elle eut à peine le temps de reprendre son souffle avant d'être attaquée par l'un des vampires encore debout. Elle poussa un cri primal lorsque des crocs tranchants plongèrent dans son flanc. Elle planta ses griffes dans le dos du vampire qui l'attaquait, essayant par là de lui faire lâcher prise. Tout à coup, elle sentit le poids sur son flanc disparaître et elle s'effondra, perdant connaissance à cause de l'accumulation de la douleur, de la perte de sang et de l'épuisement.

Quinn vit le vampire attaquer Kat et sentit la rage monter en son sein. Il dévala la ruelle, en ne prenant pas garde de savoir si Warren le suivait ou non. Plaquant le monstre au sol, il lui feula au visage d'un air menaçant, avant de lui arracher la tête entre ses crocs acérés. Il pouvait sentir que sa victime enfonçait ses griffes en lui dans sa panique, mais il s'en fichait bien, continuant de lui déchirer le cou. Jetant la tête sur le côté, il se retourna vers Kat et émit un grondement.

Trevor s'était occupé du dernier vampire en deux temps trois mouvements, le taillant en pièces jusqu'à ce qu'il ne reste plus qu'un torse sans tête et sans membres. Il leva les yeux en entendant Kat hurler puis il vit un couguar bondir sur le vampire qui était en train de l'agresser. Lorsqu'elle reprit forme humaine, Trevor se plaça devant son corps nu et sans connaissance, se voûtant afin de la protéger d'une prochaine attaque.

Un grognement profond attira son attention et il croisa le regard d'un couguar furieux qui avançait vers lui avec l'intention très manifeste de le tuer… Quinn Wilder.

Suite à cet affrontement, Trevor était épuisé et ses réflexes s'en trouvaient ralentis. Il n'était pas apte à chasser Quinn et subit de plein fouet l'attaque frontale, sur le côté. Trevor fut propulsé à travers la ruelle et retrouva le mur de briques pour la seconde fois cette nuit-là.

Trevor gronda et parvint à se relever sur ses pattes de derrière pendant deux secondes entières avant de s’affaisser et de glisser au sol. Quinn se rapprochait de lui et il ne voulait pas retrouver forme humaine devant le couguar, mais savait qu'il le fallait. Kat allait sûrement le leur dire, de toute façon... alors qu'avait-il à perdre ? Incapable de juger l'étendue de ses blessures à travers sa fourrure, il retrouva lentement son apparence humaine et tenta une fois de plus de se remettre sur ses pieds.

Quinn se figea lorsqu'il vit l'homme aperçu au bar... Warren l'avait appelé Trevor. Il siffla quand son odorat lui indiqua que Trevor n'était pas un banal métamorphe… ou du moins, pas d'une espèce qu'il avait déjà eu l'occasion de croiser. Et ignorer ce qu'il s'apprêtait à affronter n'allait pas apaiser sa rage.

Il avança d'un pas mais Warren surgit brusquement dans son champ de vision pour s'approcher de Trevor à son tour, revenant comme lui à son apparence humaine. Lorsque Trevor chancela, Warren passa le bras de ce dernier autour de son épaule. Il n'avait pas trouvé de raison valable pour laisser Quinn frapper un homme à terre.

Trevor leva le regard sur Warren et lui adressa un petit sourire ironique en réalisant le désavantage de leur situation.

« Le joli bordel, maintenant nous voilà tous complètement nus », murmura-t-il avant de tourner aussitôt de l’œil.

Warren secoua la tête et ne put empêcher un large sourire de lui monter aux lèvres en réaction à la remarque tout à fait sensée de Trevor. Il y avait des moments comme celui-là où il était content d'avoir son portable sur lui, et d'avoir pensé à l'attacher comme il l'avait fait. Il reposa Trevor avec délicatesse contre le mur et allait sortir son portable lorsqu'il entendit Quinn grogner.

Quinn s'était transformé et avait le regard posé sur la silhouette immobile de Kat. Ses vêtements se trouvaient à quelques pas d'elle, formant un tas de loques, immettables suite à sa transformation. Repoussant cette considération à plus tard, Quinn se mit à examiner ses blessures et se figea tout à coup en voyant le sang continuer de couler de l'intérieur de sa cuisse.

Écartant sa jambe sur le côté afin de voir de plus près l'origine de cet écoulement, il tomba en arrêt devant la découverte d'une marque d'accouplement. Un grondement monta dans sa gorge avant qu'il ne puisse le refréner. Kat s'était accouplée avec un homme, qui avait laissé le sceau de son droit sur elle avant de l'abandonner.

Quinn sentit la jalousie s'allumer au plus profond de lui et se pencha plus près de Kat afin de humer sa peau, dans l'intention de voir si l'odeur persistait toujours. Cette information ne fit qu'accentuer sa colère... elle ne sentait pas seulement l'odeur d'un autre homme, elle sentait merveilleusement bon.

Regardant l'autre homme devant lequel Warren était accroupi, Quinn se demanda si la marque avait été laissée par l'ours-garou aux cheveux blonds.

Warren s'empara de son téléphone en décidant d'ignorer le petit accès de colère de Quinn pour le moment. Kat avait besoin d'aide et il n'allait pas révéler à Quinn qui était l'auteur de la marque. Il le laisserait le plaisir immense de le découvrir par lui-même.

« Madame Tully ? demanda Warren avant de sourire. Je vais bien, M'dame. J'étais en train de me demander si vous pouvez me retrouvez au Moon Dance. Ma sœur et son ami Trevor ont été blessés et nécessitent les soins médicaux que vous seule pouvez délivrer. »

Warren resta silencieux un instant avant de conclure en hochant la tête :

« Je vous remercie, Madame Tully. »

« Je ne savais pas que tu connaissais Madame Tully, lança Quinn d'un ton calme.

Il avait fait la connaissance de la vieille femme peu de temps après que les deux familles aient rompu tout contact.

Warren esquissa un petit sourire moqueur en composant un autre numéro. Quinn s'imaginait-il être le seul endroit de jouer les espions ?

— Nick a eu plus d'ennuis que je saurais les compter. Madame Tully s'est toujours occupée de le rapiécer et elle laisse toujours sa porte ouverte au cas où nous aurions besoin d'une retraite.

— Cela m'étonne que nos chemins ne s'y soient jamais croisés, jusqu'à maintenant », répondit Quinn qui devenait de plus en plus suspicieux.

« Nick, nous nous trouvons dans une ruelle à dix pâtés de maisons à l'ouest du night-club et il faut que tu viennes nous chercher. Ramène des vêtements pour trois hommes et ta sœur, et viens avec le Hummer », dicta Warren sur son portable, avant de raccrocher sans attendre la réponse de Nick et de tourner son attention sur Trevor.

« Est-ce que c'est lui, l'auteur de la marque de Kat ? demanda Quinn.

— Ça, mon pote, ce n'est pas à moi de te le dire », répondit mystérieusement Warren.

Chapitre 5

Nick venait tout juste de déposer Steven et Jewel au Night Light quand il reçut l'appel. Jewel s'était tenue très tranquille depuis le petit tour de magie de Dean à l'église mais il pouvait affirmer sans craindre de se tromper que peu importait ce qu'avait fait le déchu pour calmer la jeune femme, l'effet commençait à se dissiper. Plus ils s'éloignaient de l'église et plus elle devenait paranoïaque. Il ne pouvait qu'imaginer l'enfer qu'elle allait déchaîner sur Steven une fois sortie de son silence.

Saluant Steven de la main, Nick saisit précipitamment son téléphone et jongla avec pendant un moment, quand il manqua de perdre sa prise. Il le rattrapa finalement à la troisième sonnerie avant de l'ouvrir.

« Vas-y, parle », grogna-t-il.

Son expression devint sérieuse puis il enfonça l'accélérateur jusqu'au sol. Heureusement, il avait décidé de conduire le Hummer pour ramener Steven et Jewel au Night Light.

Il effectua mentalement un inventaire rapide puis poussa un petit soupir de soulagement en se souvenant que Warren avait gardé quelques vêtements dans le véhicule qu'il conduisait, suite à leur dernier camping. Personne n'avait pris la peine de ranger ses affaires et ces vêtements avaient sauvé Nick sur le trajet du retour. C'était une bonne chose que Warren et Quinn fassent à peu près la même taille... il n'y avait rien de pire que de tenter de rentrer dans des fringues trop petites.

Activant le GPS sur son téléphone, il localisa l'endroit où se trouvait Warren. Tournant le virage suivant sans ralentir, Nick comprit qu'il n'allait pas aimer ce qu'il verrait une fois sur place.

En réponse à une arrière-pensée, Nick saisit son téléphone et appela Devon pour lui faire connaître les derniers événements. Devon avait peut-être quitté la ville de son plein gré, mais il avait fait promettre à Nick de l'appeler plusieurs fois par jour pour le tenir au courant de tout ce qui se passait.

*****

Steven guida Jewel à l'intérieur du night-club et l'escorta rapidement jusqu'à l'étage. Lorsqu'ils pénétrèrent dans sa chambre, il ferma la porte sans la verrouiller. Il ne voulait pas qu'elle se sente prise au piège.

Jewel cligna des yeux et parcourut du regard la pièce dans laquelle on l'avait emmenée. Le lit était immense, avec une couverture d'un vert profond. Deux oreillers décoratifs le couronnaient, en plus d'une peluche... un couguar. Elle ne put s'empêcher de sourire à ce détail et un rire nerveux franchit ses lèvres avant qu'elle ne puisse le retenir.

L'armoire était noir et laquée, ornée d'un grand miroir avec, posé en son centre, un petit pot rempli de bambous. De l'autre côté de la pièce étaient installés deux poufs, avec suspendu au mur un grand écran plat de télévision, accompagnée d'une console de jeu et d'une flopée de jeux vidéo.

Jewel ne parvenait pas à comprendre pourquoi elle était aussi calme mais cette sensation commençait lentement à disparaître et à se voir remplacer par de la terreur. Mais qu'est-ce qu'elle pensait faire ici ?

« Pourquoi m'avez-vous amenée ici ? demanda Jewel, faisant volte-face pour dévisager Steven.

— Parce qu'ici tu seras en sécurité, répondit Steven. Tu ne retourneras pas voir ton fiancé ou ton père.

Ce qui restait de son calme se volatilisa aussitôt à ces paroles et Jewel secoua vigoureusement la tête.

— Non, il faut que je rentre ! Si je ne le fais pas, Anthony va me tuer.

— Il ne peut pas te tuer s'il ne peut pas te retrouver, raisonna Steven d'un voix si glaciale qu'elle aspira toute la chaleur de la pièce.

— Qu'en est-il du Père Gordon ? demanda Jewel d'une voix qui montait dangereusement dans les aigus. Si ils le retrouvent, ils remonteront la piste jusqu'ici, ajouta-t-elle en commençant à faire les cent pas avant de continuer : Papa va être tellement fou de rage et Anthony... je ne veux même pas penser à ce qu'il fera.

Steven se remémora l'ecchymose grande comme une main qui marbrait la joue de Jewel un peu plus tôt.

— Pourquoi voudrais-tu protéger ton père alors que de toute évidence, lui ne te protège pas du tout ?! explosa-t-il.

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