Ces Liens Qui Nous Unissent - Amy Blankenship 4 стр.


Angel ouvrit la bouche de surprise en posant les yeux sur Hunter, pour la première fois depuis presque deux ans. Soudain, une foule de souvenirs lui traversa l'esprit, ce qui la fit chanceler sur ses jambes et lui fit battre le cœur. E-mails et coups de téléphone ne faisaient pas le poids comparé au fait de le voir en personne.

Ses cheveux étaient plus longs que dans son souvenir et descendaient en un fleuve d'un noir d'encre jusqu'à mi-dos. Il ressemblait à l'un de ces éphèbes qui ornaient les couvertures de romance historique, sur laquelle l'indien et la femme blanche s'enlaçaient dans une étreinte torride.

Rougissant face à cette vision mentale, elle se libéra des bras de ses cousins et s'approcha de lui.

— Tu es plus grand, observa-t-elle dans un souffle en levant les yeux sur lui.

Hunter était le seul à la connaître plus que son frère.

— Non, c'est toi qui est plus petite, la taquina Hunter avant de l'enlacer et de la soulever dans les airs. Au moins, je peux encore faire ça, ajouta-t-il.

Elle avait toujours été aussi légère qu'une plume, pour lui. Il grogna en son for intérieur lorsqu'elle se pencha sur lui, achevant ce petit porté enfantin par une étreinte étroite. Il huma son parfum, en se remémorant toutes les raisons pour lesquelles il avait attendu son retour.

Conscient qu'ils étaient observés, Hunter la reposa rapidement sur ses pieds et regarda les jumeaux par-dessus son épaule.

— La fête à la piscine commence et quelqu'un vous cherche dehors, les gars.

— Stacey ! s'exclamèrent de concert les jumeaux en se tapant dans la main. On vous voit plus tard, vous deux.

Ils se mirent à courir, comme pour voir qui arriverait jusqu'à la demoiselle concernée le premier.

— Alors ça y est, ils ont enfin appris à partager ? demanda Angel avec un visage dénué d'expression en regardant s'éloigner les jumeaux, avant de rire à sa propre plaisanterie.

— Je crois qu'ils aiment simplement la compétition, répondit Hunter d'un air songeur. Cette Stacey est tout le temps ici alors ils vont se battre en duel pour elle… jusqu'ici, aucun des deux n'a gagné.

Elle sourit doucement en se tournant de nouveau vers Hunter, remarquant une longue mèche de cheveux ébène qui lui était tombée sur le visage quand il l'avait soulevée dans ses bras. Tendant une main vers son visage, elle écarta la mèche d'un geste tendre sur le côté pour ensuite la coincer derrière son oreille.

— J'ai l'impression de respirer à nouveau.

— Et qu'est-ce qui t'en a empêchée ? demanda Hunter d'une voix aussi douce que celle de son interlocutrice.

Il comprenait ses paroles parce qu'il ressentait la même chose. Il le ressentait avec une telle intensité que ses yeux brûlaient sous la menace des larmes.

Son regard glissa sur ses lèvres boudeuses, et il se sentit attiré vers elle… tenaillé par ce désir de l'embrasser comme il avait l'habitude de le faire avant qu'elle ne parte. C'était lui qui lui avait appris à embrasser, même s'il savait qu'elle ne l'avait jamais pris aussi sérieusement que lui. Pour elle, cela n'avait été qu'une simple expérience enfantine... pour lui, cela avait créé des liens éternels.

— Une personne ne devrait jamais être séparée de son meilleur ami… c'est trop douloureux, dit en soupirant Angel avant de le serrer de nouveau contre elle.

Hunter tiqua à ces mots, « meilleur ami ». Une expression qu'elle voulait affectueuse mais qui avait toujours bien trop l'effet d'un coup de poing dans le ventre pour lui. Passant de nouveau ses bras autour d'elle, Hunter se pencha pour déposer un baiser sur le haut de son crâne, tout en essayant de contrôler sa voix.

— Je sais.

Elle l'avait gratifié de ce titre après lui avoir avoué tous ses secrets… même le secret sur elle et Tristian. Elle lui avait une fois confessé qu'elle croyait être amoureuse de son grand frère. Hunter avait décidé de l'emmener dans les montagnes, à partir de ce moment-là... rien que tous les deux... pour lui montrer les sentiments qu'il pouvait lui inspirer, lui, et non son frère.

Ce fut l'étape décisive entre lui et Tristian… parce qu'il savait que les sentiments secrets qu'Angel nourrissait pour son frère n'étaient jamais allés dans un seul sens. À sa consternation, il avait seulement réussi à convaincre Angel de son amour pour les deux garçons.

Se reculant, il garda son bras posé sur son épaule et entreprit de la faire sortir dans le jardin.

— Je parie que tu n'as même pas eu la chance de redescendre de ta frayeur des airs, lança-t-il avec un petit sourire taquin, car il savait qu'elle détestait autant l'hélicoptère que Tristian.

— Tu sais… tu aurais pu dissuader grand-mère d'avoir cette idée, dit-elle en se confrontant soudain à lui. Tu as toujours su aborder n’importe quel sujet avec elle.

— Oh non, ne fais pas ça, répliqua Hunter en souriant d'un air narquois. Ne me blâme pas pour cette virée en hélico. De plus, je laisse ta grand-mère faire les choses à sa façon, ces derniers temps.

Ils traversèrent la pelouse, exposés au grand jour. Il savait qu'ils apparaissaient clairement dans le champ de vision d'Ashton via la vue que lui offrait la fenêtre de sa chambre, alors il ralentit leur marche, par pur accès de méchanceté. Personne n'avait jamais dit de lui qu'il était un saint.

— Tu es mon héros… tu le sais, ça ? lui dit Angel, ce qui le fit s'arrêter pour qu'il puisse la regarder. Si tu n'avais pas trouvé Grand-Mère quand elle a eu sa crise cardiaque… Elle s'interrompit avant d'ajouter dans un simple murmure : Tu lui as sauvé la vie.

Ashton noua la serviette autour de sa taille en sortant de la salle de bain. C'était ce dont il avait besoin, une longue douche bien chaude pour commencer cette semaine qui s'annonçait. Peut-être pourrait-il alors faire une véritable bonne impression auprès de la famille d'Angel et affirmer son statut de petit ami. Il n'avait jamais travaillé aussi dur pour impressionner une fille comme Angel.

Sa dernière petite amie en date s'était révélée être une garce hypocrite et traîtresse à qui il avait dû donner une bonne leçon, pas du tout comme Angel. Il pouvait dire sans craindre de se tromper qu'elle était encore ce genre de vierge douce et gentille du pays qu'il devait amener au-delà du cap des simples baisers. Pourtant, cela ne l'ennuyait pas. S'il avait voulu du sexe… il y avait eu suffisamment de petites traînées pour satisfaire ce désir, toutes parties pour le laisser passer du temps avec Angel.

En regardant dans le miroir de la commode, il commença à se sécher les cheveux avant d'interrompre son geste, remarquant quelque chose dans le reflet. Se tournant vers la fenêtre, il fronça des sourcils en voyant Angel et Hunter se tenir si près l'un de l'autre qu'on aurait juré qu'ils se confiaient des secrets.

Il serra les dents, faisant tressauter les muscles de sa mâchoire dans l'action alors qu'il observait sa petite amie et cet Indien qu'elle appelait si tendrement son meilleur ami. Quelque chose lui disait que Hunter n'était pas satisfait de ce surnom… aucun type sain d'esprit ne le voudrait.

— Angel, ta grand-mère a toujours été gentille pour moi et Ray… même quand elle n'avait aucune raison de l'être. Je déteste penser à ce qui lui est arrivé, soupira Hunter, qui savait qu'il proférait là un beau mensonge.

— Angel, ta grand-mère a toujours été gentille pour moi et Ray… même quand elle n'avait aucune raison de l'être. Je déteste penser à ce qui lui est arrivé, soupira Hunter, qui savait qu'il proférait là un beau mensonge.

Si Isabel Hart n'avait pas eu de crise cardiaque… Angel ne serait pas avec lui en ce moment. Il se crispa en se remémorant ce qu'il avait fait.

Le Chaman de sa tribu lui avait tout enseigné au sujet des plantes et de leurs effets sur le corps pour guérir ou tuer. Il avait acquis ce savoir et mélangé la concoction indiquée pour provoquer une crise cardiaque bénigne chez Isabel. C'était la seule solution qu'il avait trouvée pour faire revenir Angel.

— Je ne mérite aucun éloge pour l'avoir retrouvée, admit Hunter avec culpabilité.

Angel sourit avec tendresse, consciente que le caractère d'Hunter ne possédait pas une once de vanité. Désirant lui faire savoir combien elle appréciait ce qu'il avait fait, elle se hissa sur la pointe des pieds pour poser un petit et doux baiser sur ses lèvres.

Alors qu'elle s'écartait de lui, leurs regards se croisèrent et restèrent fixés l'un à l'autre. Angel respira difficilement, en sentant de petits éclairs lui foudroyer le ventre, qui créèrent une vague de chaleur jusqu'entre ses cuisses. Ce n'était pas la première fois qu'il provoquait cette réaction en elle… néanmoins, c'était la première fois qu'elle n'était pas censée éprouver cela pour lui. Elle avait un petit ami, maintenant... craquer pour Hunter était tabou.

Angel déglutit, tout en reculant d'un pas.

— Merci d'avoir sauvé ma grand-mère. Je ne sais pas ce que j'aurais fait si je l'avais perdue.

Hunter plissa les yeux en constatant qu'elle niait ce qu'ils éprouvaient tous les deux l'un pour l'autre. Peut-être qu'elle ne le niait pas… mais elle l'ignorait, assurément. Il n'avait nullement l'intention de la laisser s'en tirer comme ça… en fait, il avait l'intention de lui rappeler qu'il n'était pas aussi facile à oublier.

Tendant la main vers la sienne, il la prit pour la guider vers les portes principales.

— Bon, allons t'installer.

Ashton s'agrippa si fort au rebord de la fenêtre qu'il entendit le bois craquer sous sa poigne. Angel ne lui avait encore jamais donné de raison d'être jaloux, mais il n'aimait pas la façon dont elle regardait Hunter… ni la façon dont elle l'avait embrassé. Il n'appréciait pas du tout cela. Il ne l'avait pas laissée rentrer chez elle pour rester planté là à la regarder se jeter dans les bras d'autres garçons.

Angel entra dans l'ascenseur, s'ébrouant de ces petites étincelles que le baiser donné à Hunter avait suscité en elle.

— Alors, où vais-je dormir ? demanda-t-elle, sachant qu'il s'agissait là d'un jeu habituel entre eux.

Tous les quatre, Tristian, Ray, Hunter et elle-même, avaient pour habitude de dérober les registres du bureau et d'échanger les chambres des clients pour le simple plaisir de semer la pagaille. Ils s'étaient créé tant d'ennuis que c'en était devenu amusant, puisque maintenant, Hunter était précisément en charge de ce qui faisaient d'eux la cible des sermons.

Hunter haussa les épaules.

— J'ai pensé que tu voulais être installée à côté de ton frère. Il appuya sur le bouton du quatrième étage. Alors je te ramène à ton ancienne chambre.

— Ravie d'entendre que j'ai toujours une grande chambre, répondit-elle avec un petit sourire narquois, car elle savait que les chambres du dernier étage étaient grandes comparées à celles des autres étages. De plus, il lui serait agréable de se sentir complètement chez elle de nouveau. Merci, ajouta-t-elle.

— J'ai toujours pensé que vous étiez un peu trop gâtés, tous deux, la taquina Hunter. C'est pourquoi j'ai décidé de m'installer ici aussi.

Il sortit la clef de sa poche. Il avait choisi la chambre voisine de celle d'Angel quand il s'était installé le mois dernier. Ce qui lui avait donné l'impression réconfortante d'être auprès d'elle, même en son absence.

— Quand as-tu fini par t'installer à Sanctuary ? demanda Angel.

Il y avait eu un temps où lui et Ray avaient fait l'aller-retour chaque jour pour rester avec leur mère pendant la nuit… et ce, même avant que Ray n'obtienne son permis. Lui et Ray aimaient leur mère de tout leur cœur et s'assuraient constamment qu'on la traitât toujours bien.

Lorsque les portes s'ouvrirent, Hunter posa sa main sur le bord de la porte de l'ascenseur afin de la maintenir ouverte pour Angel.

— Je suis désolé, Angel… j'ai dit à Tristian de ne pas te le dire. Je ne voulais pas que tu t'inquiètes pour nous.

Il s'assombrit, car lui venait à l'esprit qu'elle avait tous les droits de lui en vouloir si elle le désirait.

— Alors raconte-moi, maintenant, répondit Angel, qui avait un mauvais pressentiment. Hunter ne lui avait jamais caché de secrets et elle se demandait si être partie tout ce temps en était la cause. Qu'est-ce que je ne sais pas ? demanda-t-elle.

— Notre mère est morte le mois dernier quand la maison a accidentellement pris feu, annonça-t-il en déglutissant, encore réticent à l'idée d'en parler. Les pompiers ont dit qu'il était possible qu'elle fût en train de cuisiner à ce moment-là, avant de s'endormir.

Angel ouvrit la bouche de stupeur quand les yeux sombres de son ami brillèrent sous la montée de larmes contenues.

— Oh mon Dieu, Hunter… je suis tellement désolée. J'aurais aimé que tu m'en parles... je serais revenue plus tôt.

— Je ne voulais pas… que tu me vois comme ça, confessa-t-il alors qu'elle le prenait dans ses bras pour la troisième fois en une demi-heure.

Lâchant la porte, il la laissa se refermer avant de tendre la main pour presser le bouton d'arrêt. Posant les mains dans le dos d'Angel, Hunter ne put s'empêcher de la serrer contre lui, laissant le parfum de ses cheveux envelopper et apaiser la douleur qui le rongeait de l'intérieur. Cette douleur n'avait rien à voir avec sa mère.

Angel avait seulement cherché à le réconforter, mais à l'instant où leurs corps se touchèrent, elle se retrouva plaquée contre le mur de l'ascenseur, une des jambes du jeune homme pressée entre ses cuisses, ce qui les enflamma tous les deux de nouveau.

— Oh Seigneur, Angel, murmura Hunter, le nez enfoui dans ses cheveux collés à sa nuque, en sentant la chaleur de l'entrecuisse d'Angel traverser déjà le tissu de son pantalon.

Frottant son genou contre elle, il releva la tête pour capturer ses lèvres dans un baiser frustré. Ses mains glissèrent le long de ses bras pour lui prendre les siennes. Mêlant ses doigts aux siens, il les repoussa contre un mur, la connaissant assez bien pour avoir à l'esprit qu'un petit jeu de domination excitait la jeune fille. Si cela pouvait compter pour du sexe… alors ils avaient été amants longtemps.

Au début, Angel répondit à son baiser, se laissant égarer dans un labyrinthe de sensations qu'il lui inspirait, puis soudain l'image d'Ashton lui traversa l'esprit et elle tourna la tête, mettant ainsi fin au baiser. Elle gémit doucement quand il exhala son souffle chaud sur sa nuque. Retirant ses mains des siennes, elle les posa sur son torse avant de le repousser.

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