En Allemagne lâassurance est obligatoire. Les personnes qui présentent un revenu mensuel supérieur à 4 462,60 ⬠peuvent décider dâadhérer aux assurances privées (Private KrankenversicherungâPKV) ou sociales.
Les assurances privées, à la différence des caisses dâassurance maladie pour lesquelles les contributions dépendent des revenus, calculent les primes selon le risque individuel (une visite médicale approfondie est en effet prévue avant lâinscription). Les assurances privées offrent souvent un service supérieur par rapport aux assurances sociales, elles payent mieux les médecins et proposent également des remboursements pour les hospitalisations dans des cliniques privées non conventionnées. Pour les jeunes ayant des revenus élevés et sans problèmes de santé, les contributions pour les caisses privées sont généralement beaucoup moins onéreuses. La police dâassurance augmente avec lââge mais, même en cas de maladie grave, elle ne peut dépasser une certaine limite (câest pour cela quâil est demandé aux assurances de créer une réserve, grâce aux économies réalisées lorsquâune personne est jeune). 9 millions de personnes, soit 11 % de la population, ont choisi lâassurance privée. Le choix dâune assurance privée peut également avoir lieu dans un objectif complémentaire pour les personnes étant inscrites aux Krankenkassen (environ 23 millions de personnes). La motivation principale est lâélargissement de la protection financière en cas de maladie ou dâhospitalisation.
Les 4 % restants de la population sont représentés par des personnes qui obtiennent une couverture dâassurance grâce à des circuits spécifiques, tels que les militaires ou les personnes bénéficiant du statut de réfugié. Le financement du système de santé allemand est principalement basé sur les recettes des assurances sociales obligatoires (57 %) et des assurances privées (9 %). LâÃtat central nâintervient pas dans le système de santé, ni en tant que financeur, ni comme opérateur de gestion, ni comme propriétaire de sociétés de production pour la santé (sauf rares exceptions, comme les hôpitaux militaires). L'Ãtat dirige lâensemble du système en définissant les règles selon lesquelles les acteurs peuvent agir. Les mutuelles et les associations de médecins agissent selon des règles administratives uniquement modifiables par lâÃtat central, de la même manière que les différents acteurs du système sont soumis à des lois. Bien que les politiques sanitaires générales pour le pays soient décidées par lâÃtat central, la gestion et le financement du système sont réalisés au niveau régional, pour lequel trois institutions interviennent : le Land (via le ministère de la santé), les mutuelles, ainsi que les associations des médecins conventionnés et des hôpitaux. Seuls les Länder programment et financent les investissements et les infrastructures (hôpitaux, services, équipements, accès aux conventions et aux formations de spécialisation), accréditent les volumes de production, financent les systèmes dâintégration hôpital-territoire et réalisent le contrôle de légalité : ils peuvent par exemple contrôler lâactivité des médecins et orienter leur comportement de prescription vers des médicaments moins coûteux ou réaliser une surveillance de la qualité des soins hospitaliers. Les caisses dâassurance maladie programment, négocient et achètent les prestations pour les personnes couvertes. Le mécanisme de financement du système allemand est mixte : le Land définit et finance les investissements, tandis que les mutuelles négocient et financent les dépenses courantes de santé en négociant aussi bien avec les hôpitaux quâavec les médecins conventionnés.