Une Étreinte Au Clair De Lune - Amanda Mariel


Une étreinte au clair de lune

Cette œuvre est une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les lieux, les événements, et les intrigues, sont soit le fruit de limagination de lauteur, soit utilisés dans le cadre dune œuvre de fiction.

Aucune partie de cet ouvrage ne peut être reproduite, conservée ou transmise sous quelque forme ou par quelque procédé que ce soit, électronique, mécanique, photocopie, enregistrement ou autre, sans lautorisation écrite de léditeur.

Publication originale : Brook Ridge Press

Copyright © 2017 Amanda Mariel

Tous droits réservés

Titre original : One Moonlit Tryst

Traduit de langlais (Etats-Unis) par Sabine Ingrao

Table des matières

Remerciements

Chapitre 1

Chapitre 2

Chapitre 3

Chapitre 4

Chapitre 5

Chapitre 6

Chapitre 7

Chapitre 8

Chapitre 9

Épilogue

Sans titre

Prologue

Chapitre 1

À propos de lauteure

Sans titre

Remerciements

Dawn, merci pour ta camaraderie. Je chérirai toujours ton amitié et serai honorée de travailler avec toi.

Chapitre 1

Deux des plus fameux libertins de Londres sont de retour en ville. Ils furent aperçus faisant ribote le long de St. James Street quelques heures à peine après leur retour. Mesdames, prenez garde, et si vous êtes mère, gardez un œil attentif sur vos filles. Aucune vertu nest à labri lorsquelle est confrontée à la personnalité charmeuse et au physique agréable de ces gentlemans.

~ Les Rumeurs de Lady X

Colin Brooks, comte dHarcourt, éclata de rire en voyant son ami de longue date Réginald St. John, vicomte de Lovell, déambuler dans sa direction, les joues roses et la mine renfrognée.

Vos bras paraissent bien vides, si lon songe que Ginger était supposée y succomber.

Colin, débordant toujours dhilarité, tendit la main vers son verre.

Bouclez-la, dit Réginald en buvant une longue gorgée de son whisky après sêtre réinstallé sur sa chaise. Elle aurait repoussé vos avances également.

Peu probable, dit Colin en observant de lautre côté du club la serveuse que Réginald avait essayé de charmer. Dois-je en apporter la preuve ?

Il repoussa sa chaise et se leva.

Colin et Réginald avaient fait leurs études ensemble, et même sils étaient dexcellents amis depuis cette époque, ils avaient également un grand appétit pour la compétition. Ils avaient souvent couru les mêmes jupons, parié sur les mêmes montures, et joué aux cartes durant des jours dans lespoir de déterminer lequel possédait le plus de talents.

Pff. Vous avez une bien trop grande confiance en vous, dit Réginald en levant son verre et en buvant une autre gorgée de whisky. Beaucoup de femmes me préfèrent à votre blondeur.

Colin, levant son verre, rit intérieurement. Les deux hommes étaient considérés par la plupart comme séduisants ; Colin, avec ses cheveux blond foncé et ses yeux ambre clair, était deux centimètres plus grand que Réginald, dont les cheveux noirs et les yeux bleu clair contrastaient avec le physique de Colin.

Baliverne. Je sais tout simplement comment séduire une femme mieux que vous. Alors que vous vous reposez uniquement sur votre physique, je possède du charme en abondance.

Colin tourna les talons et fit quelques pas en direction de la fille avant dêtre arrêté par Réginald.

Vraiment ? Pourquoi ne pas faire un pari, dans ce cas ?

Colin se retourna vers son ami, son intérêt éveillé. Ce serait un pari quil était certain de gagner. Non seulement parce quil ne doutait pas de son talent avec les femmes, mais également parce que la fille en question sétait pratiquement offerte à lui deux semaines plus tôt. Il adressa un large sourire à Réginald tandis quil revenait sasseoir.

Annoncez la mise.

Mille livres que vous ne parviendrez pas à faire succomber la demoiselle de mon choix.

Colin releva un sourcil.

Donc, nous ne parlons plus de Ginger ?

Elle pourrait se révéler ne pas être un défi suffisant pour vous remettre à votre place, dit Réginald en agitant dédaigneusement la main.

Très bien. Vous nommez la dame et je gagnerai son affection, dit Colin en ouvrant largement les bras. Nimporte laquelle de celles-ci fera laffaire.

Réginald reposa son verre et se pencha vers lavant.

Ce ne sera pas de lune dentre elles, parce que je souhaite faire de ceci un véritable défi.

Il sourit dun air narquois avant de continuer.

Mille livres que vous ne pourrez charmer Lady Tabitha Pemberton afin quelle vous accorde un baiser.

La petite Pemberton ? demanda Colin, certain davoir mal compris.

Oui, et pas la plus accommodante des deux, non plus. Il faut que ce soit Tabitha.

Les yeux de Réginald étincelèrent, un air de pure satisfaction envahissant son visage.

Nom dun chien, Réginald ne plaisantait pas lorsquil parlait den faire un véritable défi. La demoiselle ne laissait personne sapprocher. Il avait entendu quantité de rumeurs concernant ses soupirants, éconduits à même la porte de la demeure familiale. Il fixa Réginald en rétrécissant les yeux.

Pas un seul gentleman na réussi à entrer lorsquil sest présenté. Comment diable suis-je supposé lui soutirer un baiser ? Choisissez une autre femme.

Doutez-vous soudainement de vos talents amoureux ? gloussa Réginald en tendant la main vers son whisky. Vous pourriez déclarer forfait. Admettez quil y a des femmes que vous ne pouvez avoir.

Aucune chance, répondit Colin en tendant la main. Pari tenu.

La petite Pemberton serait un véritable défi, mais il ne craignait pas le dur labeur. Il était certain quelle succomberait à son charme, en définitive. Il fallait seulement quil lapproche dune manière différente de ses soupirants habituels. Une fois quil aurait suscité son intérêt, il gagnerait son affection.

Une dernière chose, dit Réginald.

Colin releva les sourcils avec curiosité.

Vous devez réussir avant la fin de la saison pour pouvoir gagner le pari.

Colin vida le contenu de son verre.

Je naurai pas besoin de toute la saison.

Nous verrons. À présent, officialisons-nous ce pari par écrit ? demanda Réginald.

Grand dieu, non. Ayez un peu de respect pour la réputation de cette fille. Je nai nul désir de causer sa perte, ni naspire à me retrouver la corde au cou devant le pasteur.

Colin fit un signe afin quon remplisse à nouveau son verre avant de reporter son attention sur Réginald.

Ceci reste entre nous ou bien il ny a pas de pari.

Réginald hocha la tête.

Très bien, mais ne vous imaginez pas que votre parole suffira à vous rendre victorieux. Jexigerai une preuve.

Assurément. Et cest pourquoi vous serez présent à chaque événement mondain auquel jassisterai, en commençant, demain soir, par le bal masqué de Baxtor.

Pour la première fois de ma vie, je suis impatient de me rendre à un bal, dit Réginald en souriant dun air narquois.

Accrochez-vous à cette bonne humeur tant que vous le pouvez. Jimagine quelle sassombrira considérablement lorsque vous perdrez votre pari.

Colin pourrait utiliser latmosphère de mystère entourant le bal de Baxtor à son avantage. Eveiller lintérêt de Lady Tabitha sous le couvert dune intrigue, et, avant la fin de la nuit, elle serait bel et bien prise au piège, pour nulle autre raison que la curiosité.

Chapitre 2

Bon nombre de membres proéminents de la bonne société assisteront au bal masqué de Baxtor, ce soir. La rumeur court que les débutantes les plus recherchées de Londres, les filles du duc de Montrose, Lady Tabitha et Lady Priscilla, seront parmi lassemblée. Il est dommage que tout le monde soit dissimulé derrière un masque, mais comme vous le savez, personne ne demeure caché éternellement.

~ Les Rumeurs de Lady X

Lady Tabitha Pemberton pensa quil ny avait rien quelle appréciait davantage quune salle de bal comble. La musique, la bonne humeur, et les toilettes élégantes la mettaient toujours dhumeur joyeuse, et elle ne se lassait jamais de flirter et de danser toute la soirée.

Ce soir, elle assistait au bal masqué de Baxtor vêtue dune robe de bal en mousseline du rose le plus pâle, les cheveux relevés au sommet de sa tête et parsemés dune dentelle de perles. Un masque en plumes dautruche, dentelle et perles dissimulait son identité, ajoutant un air de mystère. Et plus important, leurs parents sétaient suffisamment détendus pour samuser, au lieu de passer la soirée à surveiller les moindres faits et gestes de Tabitha et de sa sœur jumelle Priscilla.

Elle sourit à Priscilla, qui se tenait à ses côtés à la table du buffet.

Je nai pas pu mempêcher de remarquer que vous aviez dansé deux fois avec le même homme.

Priscilla fronça les sourcils.

Cela pouvait difficilement être évité.

Balivernes, dit Tabitha.

Avant de débuter leur saison londonienne, Tabitha et Priscilla sétaient mises daccord quaucune delles ne se marierait avant lannée suivante. Elles voulaient profiter de leur première saison à Londres. Être jeunes, faire connaissance avec les plus beaux partis, et assister à autant dévénements mondains que possible et avant tout, elles voulaient se donner le temps dapprécier leur célibat et leur liberté avant de se faire passer la corde au cou.

Il est plutôt empressé, mais je vous assure quil naura pas de troisième danse. De toute façon, il sagit un bal masqué, donc il ne sait pas qui je suis, dit Priscilla avec un geste désinvolte. Je ne veux pas figurer dans les journaux à scandale demain matin, ni me laisser prendre au piège du mariage.

Tabitha prit une flûte sur la table et but une gorgée.

Dans ce cas, vous pourriez être plus attentive à notre accord.

Je le suis. Je lai toujours présent à lesprit.

Les sourcils de Priscilla se froncèrent, plissant son front.

Je leur dis à tous que je ne me marierai pas avant la prochaine saison. Et puis, nous sommes à un bal costumé, il ignore mon identité.

Sur le premier point, Tabitha disait la même chose, mais cela décourageait rarement ses soupirants. Chaque matin apportait une nouvelle vague de visiteurs et de fleurs fraîches. Indépendamment du fait quelle soit la fille dun duc et possède une dot importante, elle et sa sœur étaient considérées comme dune grande beauté, des diamants de la plus belle eau. Leur refus de se marier cette saison ennuyait, sans aucun doute, de nombreux hommes désireux de prendre une épouse, mais les parents de Tabitha et Priscilla les supportaient de tout leur cœur.

Elle observa le gentleman avec qui Priscilla avait dansé.

Avez-vous pu de deviner qui cest ?

Lord Fairchild. Jai reconnu sa voix dès linstant où il a parlé, dit Priscilla en agitant son éventail dun air nonchalant.

Si vous lavez reconnu avec une telle facilité, comme pouvez-vous être si sûre quil na pas, lui aussi, percé votre identité à jour ?

Priscilla fronça les sourcils.

Bonne remarque.

Cétait un jeu auquel tous sadonnaient lors des bals costumés. Le mystère et la mascarade permettaient aux gens de se comporter avec davantage de liberté, mais ce nétait que la moitié de lamusement. Deviner lidentité des uns et des autres en constituait lautre moitié. Tabitha avait découvert lidentité de chaque homme avec qui elle avait dansé avant que leur tour ne soit terminé, et au moins quelques-uns avaient deviné qui elle était également.

Je souhaite simplement que vous soyez prudente.

Je le serai, dit Priscilla en prenant un verre de limonade sur la table. Même si je dois ajouter que vous prenez tout cela trop au sérieux.

Au contraire, cest vous qui nêtes pas assez sérieuse.

Tabitha repéra au loin son prochain cavalier se dirigeant dans sa direction, et le salua dun grand sourire. Il hocha la tête, offrant en retour son propre sourire derrière un masque noir et argent, tout en continuant à se rapprocher, son domino se soulevant derrière lui.

Tabitha reporta son attention sur Priscilla.

Ne les laissez pas devenir trop proches.

Elle pivota et jeta un regard par-dessus son épaule.

Jamais plus dune seule danse, ma chère sœur.

Absolument.

Priscilla porta son verre à ses lèvres.

Tabitha glissa la main sous le bras offert par son cavalier et lautorisa à lemmener sur le parquet de danse. Elle allait cesser de sinquiéter pour Priscilla et profiter de sa soirée. Elle ne pouvait rien faire de plus pour sa sœur, de toute façon.

Chassant Priscilla de son esprit, elle risqua un coup dœil vers son cavalier. Son masque cachait la plupart de ses traits, et à son amusement, elle ne reconnut pas lambre clair de ses yeux davantage que la ligne bien définie de sa mâchoire. Une excitation grandit en elle, car elle aimait une bonne énigme et sétait depuis longtemps fatiguée de sa nuée de soupirants actuels. Pas quils aient quoi que ce soit qui ne convienne pas. Chacun des gentlemans qui la poursuivaient de leurs assiduités avait ses mérites et son charme. Si elle avait eu lesprit enclin au mariage, plusieurs dentre eux auraient pu retenir son attention mais hélas, elle ne lavait pas.

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