Une Lueur Au Cœur Des Ténèbres - Amy Blankenship 7 стр.


Dans la légende, il était dit qu'une fille au sang non souillé et au cœur d'enfant serait porteuse en son corps du joyau.

Elle serait une prêtresse du plus haut rang et d'une grande puissance, la protectrice et porteuse du cristal du cœur du gardien.

Son regard sombre se porta à nouveau sur le ciel nocturne dans lequel une lune rouge sang était haut perchée.

Je t'ai perdue une fois, chère prêtresse, mais ne t'y trompe pas, je te retrouverais.

Son regard se durcit alors qu'il faisait sa promesse à la nuit.

Cette fois, je prendrais possession à la fois du cristal et de toi...

***

C'était exactement pour cette raison que Suki avait emmenée Kyoko faire du shopping le weekend précédent, seulement, elle n'avait pas dévoilé à son ami ses raisons. Suki s'était également acheté une tenue. La retirant de son placard, elle se glissa dedans en se tortillant d'excitation. C'était une robe noire très moulante. Cela avait été le coup de foudre dès qu'elle avait posé les yeux dessus.

C'est une bonne chose que Shinbe ne soit pas dans les parages, se dit Suki avec un sourire mystérieux en regardant la robe dans le miroir.

Elle était très courte mais n'en dévoilait pas trop... Juste assez pour titiller l'intérêt et faire travailler l'imagination. Tirant sa chevelure sombre en arrière à l'aide d'un chouchou noir, Suki appliqua un peu de maquillage et attrapa ses clès, se dirigeant vers l'appartement d'à côté, celui de Kyoko.

Kyoko sortit de la chambre en espérant qu'elle aurait le temps de grignoter quelque chose avant de sortir mais avant même qu'elle n'ait pu atteindre la cuisine, quelqu'un tambourinait à la porte.

Mon Dieu, j'espère que ce n'est pas Toya, murmura-t-elle de façon inaudible et elle se demanda même si c'était une bonne idée d'aller ouvrir.

Il lui restait encore environs 20 minutes avant qu'il ne soit l'heure de son rendez-vous avec Suki alors Kyoko se décida à ignorer les coups frappés à la porte pour le moment, craignant d'avoir à affronter quiconque se trouvait de l'autre côté.

C'est étonnant comme la peur a le pouvoir de vous faire vous sentir comme un enfant de cinq ans. Les sourcils de Kyoko tressaillirent alors qu'elle retenait son souffle.

Les coups à la porte se faisaient un peu plus sonores mais cette fois ils furent suivis de paroles.

Allez, Kyoko, je sais que tu es là. Ne m'oblige pas à enfoncer cette porte !

Ce fut dit dans un ricanement.

Kyoko leva les yeux au ciel en pensant que Suki parlait comme un flic. Elle ouvrit la porte à sa souriante meilleure amie qui immédiatement l'attrapa par le bras et la tira hors de l'appartement.

Viens, allons-y. J'ai un mauvais pressentiment qui me dit que si nous ne partons pas maintenant , Shinbe va se montrer ou quelque chose du genre.

Kyoko eut à peine le temps de verrouiller la porte avant que Suki ne la traîne dehors.

*****

Kyou tira les lourds rideaux noirs afin de révéler la fenêtre, à présent que le crépuscule était là. Sa longue crinière blanche argentée se déploya autour de lui lorsqu'il ouvrit la fenêtre, laissant entrer le vent nocturne qui vint caresser son visage d'ange. Vêtu de noir, il avait l'air d'un ange déchu.

L'argent lui avait apporté la liberté de décider de ses propres horaires et le pouvoir de s'assurer qu'il ne serait pas dérangé. Avoir acheté entièrement le dernier étage de l'hôtel le plus cher de la ville lui donnait accès à toute la solitude dont il avait besoin et à la vue qu'il voulait. Regardant de l'autre côté de la rue, il pouvait voir que la queue avait déjà commencé à se former devant le Club Minuit, la boîte de nuit la plus à la mode de la ville. C'était une cantine parfaite pour les créatures de la nuit.

La longue queue était composée d'un grand nombre de jeunes étudiantes vicieuses et de jeunes cons qui les suivaient. Le regard torturé de Kyou fut traversé d'une lueur de mépris alors qu'il commença à parcourir la file d'attente des yeux en se demandant lequel d'entre eux attirerait l'attention de celui qu'il traquait. Qui serait la prochaine victime d'Hyakuhei ?

Kyou pouvait ressentir la présence d'Hyakuhei dans la ville et se demanda si Hyakuhei pouvait sentir que la mort était à ses trousses. Cette fois les choses seraient différentes. Kyou l'avait retrouvé trop facilement, comme si Hyakuhei avait laissé une piste exprès afin qu'il la suive. Les morts et disparitions détudiants du coin était comme une évidente carte de visite en ce qui concernait Kyou, qui ne pouvait provenir que d'une personne. Il n'aimait pas penser qu'Hyakuhei soit en train de le mener jusqu'ici.

Je ne suis plus sous ton contrôle. gronda Kyou alors que le sang s'écoulait entre ses doigts refermés, les yeux teintés de rose.

Tu n'as plus aucun pouvoir sur moi... plus maintenant !

Calmant sa rage croissante, Kyou remit le masque sans émotion sur son visage, masquant son aura. Il était temps pour le prédateur de devenir la proie.

S'il pouvait ressentir la force vitale d'Hyakuhei, Kyou aurait besoin de faire très attention afin d'empêcher son créateur de sentir également sa présence.

*****

Kyoko était surprise de la taille réelle de la boîte de nuit. Ses lèvres s'entrouvrirent quand Suki entra dans l'immense parking. Suki avait voulu arriver un peu tôt pour éviter la file mais d'après ce que Kyoko pouvait dire, une file avait déjà commencé alors ils se dépêchaient de sortir de la voiture. Kyoko pouvait voir des visages familiers de l'université qu'ils fréquentaient et sourit en remarquant que son amie de longue date Tasuki était l'un d'eux.

Tasuki aperçu Kyoko et Suki depuis l'endroit ou il se trouvait dans la foule. Il avait laissé ses amis le convaincre de venir et comme il n'avait rien de mieux à faire à présent que les examens de fin d'année étaient terminés, il avait accepté gracieusement.

Il était beau et bien bâtit, avec des cheveux bruns lui arrivant aux épaules et des yeux couleur chocolat qui faisaient fondre le Cœur des filles.

Il était également un des gars les plus populaires de la fac mais Tasuki était surtout connu pour les excellents résultats qu'il obtenait dans toutes les matières et il était plus gentil que la plupart de ses camarades.

Bien sûr, le fait qu'il soit l'une des personnes les plus riches de l'école, même si rien dans son comportement ne l'indiquait, boostait également sa réputation.

Se faufilant à travers la horde de gens, Tasuki approcha Kyoko avec un sourire authentique. Il la connaissait depuis le collège et il avait toujours eut, en secret, le béguin pour elle. Ils étaient sortis ensemble de façon discontinue mais cela n'avait rien été de sérieux... un peu plus comme des meilleurs amis en vérité, et cela faisait un moment qu'ils n'avaient pas fait ça.

Il lui aurait demandé de sortir avec lui plus souvent mais ce mec, Toya, ou le chef de la sécurité étaient toujours à proximité ces derniers temps. Il aurait pu jurer qu'il avait entendu un grondement la dernière fois qu'il l'avait approchée alors qu'elle était avec l'un d'eux.

Avec cela en tête, il parcouru la zone des yeux en espérant la trouver seule. Non pas qu'il ait peur d'eux... non... Jamais...

Suki pouvait voir la nervosité de Tasuki et rigola bien fort.

C'est bon, Tasuki.

C'est bon, Tasuki.

Nous sommes venues ici par nous-même.

Elle sourit devant l'expression de confusion de Kyoko puis attrapa Tasuki par le coude, le faisant entrer dans la file d'attente avec elles. Comme chaque personne qui connaissait Tasuki, elle savait qu'il avait un faible pour Kyoko... enfin, tout le monde sauf Kyoko, à vrai dire.

Kyoko rougit lorsque Tasuki se retourna pour lui faire face. Elle n'avait pas réalisé à quel point il était devenu grand.

Salut, Tasuki, cela fait un bail. J'ai entendu dire que tu t'en sors très bien encore cette année.

Son visage s'illumina de joie car il s'était passé bien trop de temps depuis la dernière fois qu'elle et lui avait passé du temps ensemble. Elle avait toujours eu ce sentiment de sécurité à ses côtés... comme avec un meilleur ami. Il lui avait manqué.

Un doux sourire vint embellir les lèvres de Tasuki, cela lui faisait plaisir qu'elle ai continué à se préoccuper de lui, même à distance. Peut-être avait-il encore une chance avec elle ? Il souhaitait réellement avoir une chance de lui prouver à quel point elle comptait encore pour lui et combien il voulait être avec elle, qu'il n'était pas trop bien pour elle comme elle avait toujours eu l'air de le croire.

Pour une raison inexplicable, elle semblait penser qu'il s'efforçait de faire tout ce qui était possible pour la voir uniquement en raison de leur amitié née en fin de collège. Il avait l'intention de rectifier cette idée fausse.

Ouais, Kyoko, si jamais tu a besoin d'aide, ce sera avec plaisir que je viendrais t'aider avec tes leçons, peut importe le moment.

Il avait la secrète envie de se cogner la tête contre le mur de briques car une fois de plus, il avait parlé comme un meilleur ami au lieu de s'exprimer comme un petit-ami potentiel.

Suki secoua la tête en détectant le regard torturé de Tasuki alors qu'il souriait à Kyoko.

Pauvre gars pensa-t-elle en se mettant à sourire malicieusement. Il avait seulement besoin d'un petit coup de pouce dans la bonne direction.

*****

Le regard de Kyou se concentra sur la foule d'enfants naifs qui grossissait. Un si grand choix pour Hyakuhei. songea-t-il. C'était toujours la même chose. Ôter la vie et s'en tirer... exactement comme le monstre s'en était tiré par le passé. Ses doigts griffus s'accrochèrent au rebord de la fenêtre, il se demandait, frustré, s'il pouvait arrêter le massacre.

Il lui faudrait se rapprocher et se mêler à la foule. Souriant à l'idée que sa chevelure argentée et ses yeux dorés puisse avoir une chance de passer inaperçu dans la foule, Kyou concentra à nouveau son attention sur la foule compacte.

Balayant le parking du regard une fois de plus, il s'arrêta en sursaut sur un groupe de trois se trouvant dans la première partie de la queue. L'aura qui enveloppait le trio était remarquablement différente de celle des autres humains. Une douce nuance de pure lumière blanche qui enveloppait le groupe éblouit lœil intérieur vampirique de Kyou.

Regardant avec moins d'intensité, Kyou secoua la tête et regarda à nouveau le groupe.

Même avec ses sens émoussés volontairement, il pouvait détecter une faible lueur tourbillonnante autour de ces trois silhouettes. Un pâle arc-en-ciel de poussière pailletée flottait directement au dessus d'eux, obscurcissant la lumière comme pour les masquer à son regard.

Kyou explora du regard le ciel au dessus d'eux pour ne trouver que la nuit. Il ferma à demi les yeux avant de les poser à nouveau sur le groupe car il était en train de comprendre bien plus que ce qu'il était supposé savoir.

Il n'avait jamais rien vu de tel de toute sa vie sans fin. Un vague souvenir attira son attention, le faisant écarquiller les yeux toujours posés sur le groupe. Il était en train de se rappeler les paroles de son jeune frère avant qu'Hyakuhei ne l'assassine sans pitié.

... Si seulement nous pouvions trouver le Cristal du Cœur du Gardien... alors peut-être que nous serions délivrés de l'obscurité, mon frère...

Kyou avait ri avec insolence, répondant à Toya que le joyau n'était qu'un mythe et qu'il était impossible à trouver, même dans les légendes. Toya avait ignoré sa réponse :

L'aura de celle qui protège le joyau brillera d'une lumière sacrée. Ne veux tu pas être libre ?

Un sentiment de mélancolie s'installa en Kyou avec le souvenir de cette question de son frère. Il aurait donné n'importe quoi pour libérer son frère de cette vie dans laquelle Hyakuhei l'avait entraîné. La courant d'air passa par la fenêtre, écartant sa longue chevelure de son visage, comme pour lui dire de s'en aller, comme si Toya lui même lui disait de partit.

Ramenant l'obscurité environnante à son corps meurtrier, Kyou émergea sans se faire remarquer au milieu de la foule de jeunes qui ne se doutaient de rien, son intense regard ne quittant jamais le point d'où scintillait la plus pure des douces lumières.

*****

Kyoko gloussa lorsqu'elle vit Suki tortiller ses sourcils dans le dos de Tasuki. Suki avait vraisemblablement passé trop de temps en compagne de Shinbe récemment. Elle loucha et tira la langue faisant presque plier de rire Suki, puis elle changea brusquement d'expression lorsque Tasuki se retourna pour comprendre la raison de l'hilarité de Suki. À cause de cela, Suki fut obligée de s'accrocher au mur pour empêcher ses jambes de se dérober sous elle alors que Kyoko se contentait de hausser les épaules à l'intention de Tasuki en disant :

Qui sait ce qui peut bien lui passer par la tête... Elle na jamais été normale.

Elle leva un sourcil en ajoutant :

Au moins une fois par semaine, je suis obligée de la faire échapper de l'asile autrement son état empire et elle essaie de ronger les arbres devant le dortoir.

Tasuki sourit en se penchant vers l'oreille de Kyoko comme pour lui murmurer quelque chose puis dit à voix suffisamment haute pour que Suki puisse entendre :

Peut-être que tu devrais l'y ramener en rentrant chez toi ce soir.

Kyoko hocha la tête joyeusement puis elle sentit le duvet sur sa nuque se dresser comme si quelqu'un était en train de la surveiller. espérant que ce ne soit pas Toya en train de les suivre en secret, elle tenta de l'ignorer en gardant son attention sur Suki et Tasuki.

Suki reprit finalement son souffle suffisamment pour rappeler à Kyoko qu'elles avaient une soirée pyjama de prévue plus tard, dans la cellule capitonnée puis elle demanda à Tasuki s'il aurait aimé se joindre à elles.

Nous avons même une camisole de force pour l'occasion.

Elle leur tira la langue à tous les deux.

Rentre ça avant de blesser quelqu'un, répliqua Kyoko et sa prompte récompense fut une Suki qui resta bouche bée.

Alors que la file commençait à se mouvoir, Kyoko regarda par dessus son épaule en se demandant qui était en train de la surveiller. Elle ne vit que les lumières du parking et une horde de gens en train d'attendre pour entrer puis elle se renfrogna devant son évidente paranoïa. La sensation désagréable qu'une personne était en train de la surveiller refusait de disparaître et cela linquiétait. Elle se souvint de l'avertissement de Kotaro à propos d'un harceleur sur le campus et se mit soudain à regretter de ne pas lui avoir donné d'infos sur le lieu où elles allaient.

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