Piege Mortel - Блейк Пирс 5 стр.


— Qui a trouvé le corps ? demanda Jake en se levant.

Comme pour lui répondre, Jake entendit la voix d’un homme qui criait...

— Qu’est-ce qui se passe ici ? Combien de temps ça va encore durer ?

Jake se retourna et vit un homme aux cheveux longs et à la barbe peu soignée s’approcher d’eux. Il avait l’air d’avoir les yeux fous de colère, et sa voix tremblait et s’élevait.

— Quand est-ce que vous enlevez cette… cette chose ? cria-t-il. Ça m’ennuie énormément. J’ai dû garder mon bétail dans un pâturage surpâturé à cause de tout ça. J’ai beaucoup de travail aujourd’hui. Combien de temps ça va encore prendre ?

Jake se tourna vers Hamish Cross et dit tranquillement...

— Vous pouvez emmener le corps quand vous le voulez.

Cross hocha la tête et donna des ordres à son équipe. Puis il emmena l’homme en colère et lui parla tranquillement, le calmant apparemment.

Le chef Messenger expliqua à Jake...

— C’est Guy Dafoe, le propriétaire. C’est un agriculteur biologique, notre hippie local, je suppose qu’on peut dire ça comme ça. Il n’est pas là depuis très longtemps. Il s’avère que cette région est propice à l’élevage de bovins biologiques nourris à l’herbe. L’agriculture biologique a été un véritable stimulant pour l’économie locale.

Le portable du chef sonna et il prit l’appel. Il écouta un moment, puis dit à Jake...

— C’est Dave Tallhamer, le shérif de Hyland. Vous avez peut-être entendu dire qu’il y a un suspect en garde à vue pour le premier meurtre, Philip Cardin. C’est l’ex-mari de la victime, et un mauvais gars qui n’avait pas d’alibi à l’époque. Tallhamer était persuadé qu’il était coupable. Mais je suppose que ce nouveau meurtre change les choses, n’est-ce pas ? Dave veut savoir s’il doit le laisser partir.

Jake réfléchit un moment, puis dit...

— Pas avant d’avoir eu l’occasion de lui parler.

Le chef Messenger plissa les yeux curieusement.

— Hum, le fait d’être enfermé dans une cellule de prison quand cette femme a été tuée ne lui permet-il pas de s’en tirer ?

Jake étouffa un soupir d’impatience.

Il répéta simplement :

— Je veux lui parler.

Messenger hocha la tête et reprit l’appel avec le shérif.

Jake ne voulait pas entrer dans une explication pour l’instant. La vérité, c’était qu’il ne savait rien du tout sur le suspect actuellement en détention, ni même pourquoi il était un suspect. Pour ce qu’en savait Jake, Philip Cardin pourrait avoir un partenaire qui avait commis ce nouveau meurtre, ou bien...

Dieu seul sait ce qui se passe.

À ce stade de l’enquête, il y avait toujours des milliers de questions et aucune réponse. Jake espérait que cela changerait d’ici peu.

Pendant que Messenger continuait à parler au téléphone, Jake s’approcha du mari de la victime, qui était appuyé contre une voiture de police à fixer le vide.

— M. Nelson, lui dit Jake. Toutes mes condoléances. Je suis l’agent spécial Jake Crivaro, et je suis ici pour aider à traduire en justice l’assassin de votre femme.

Nelson hocha à peine la tête, comme s’il avait à peine remarqué qu’il lui avait parlé.

— M. Nelson, dit Jake d’une voix ferme, avez-vous une idée de qui aurait pu faire ça ? Ou pourquoi ?

Nelson le regarda d’un air hagard.

— Quoi ? dit-il. Puis il répéta... Non, non, non.

Jake savait qu’il était inutile de lui poser d’autres questions, du moins pas maintenant. Il était clairement dans un profond état de choc. Cela n’avait rien de surprenant. Non seulement sa femme était morte, mais la façon dont elle avait été tuée était particulièrement sordide.

Jake retourna sur la scène de crime, où son équipe médico-légale était déjà au travail.

Il regarda tout autour de lui, notant à quel point l’endroit semblait isolé. Au moins, il n’y avait pas une foule de curieux dans les parages...

Et jusqu’à présent, aucun signe des médias.

Mais à ce moment-là, il entendit le bruit d’un autre hélicoptère. Il regarda autour de lui et vit qu’un hélicoptère du journal télévisé descendait vers la prairie.

Jake soupira profondément et réfléchit...

Cette affaire va être compliquée.

CHAPITRE SIX

Riley ressentit un fourmillement d’enthousiasme lorsque le conférencier se présenta devant les quelque 200 recrues. L’homme avait l’air tout droit sorti d’une autre époque, avec les minces revers de sa veste, sa cravate noire étroite et sa coupe à la mode. Il rappelait à Riley les photos qu’elle avait vues des astronautes des années 1960. Tandis qu’il fouillait parmi ses notes, puis regardait son auditoire, elle attendait ses mots de bienvenue et d’éloges.

Lane Swanson, le directeur de l’Académie, commença à peu près comme elle s’y attendait...

— Je sais que vous avez tous travaillé dur pour vous préparer à cette journée.

Il ajouta avec un sourire en coin...

— Eh bien, laissez-moi vous dire que vous n’êtes pas prêt. Aucun d’entre vous.

Un soupir audible passa dans l’auditorium et Swanson s’arrêta pour laisser ses mots faire leur effet.

Puis il poursuivit :

— C’est l’essence même de ce programme de 20 semaines ; vous préparer autant que possible à votre carrière au sein du FBI. Et une partie de cette formation consiste à connaitre les limites de ce que vous pouvez apprendre, faire face à l’imprévu, apprendre à réagir sur le vif. Rappelez-vous toujours que l’Académie du FBI s’appelle « West Point for Law Enforcement » pour de bonnes raisons. Nos critères sont élevés. Vous n’allez pas tous vous y arriver. Mais ceux d’entre vous qui le feront seront aussi préparés que possible pour les tâches qui vous attendent.

Riley s’accrochait à chacun de ses mots lorsque Swanson mentionna les normes de l’Académie en matière de sécurité, d’esprit de corps, de cohésion, de responsabilité et de discipline. Il parla ensuite des cours rigoureux du programme d’études, allant du droit et de l’éthique à l’interrogatoire et à la collecte de preuves.

Riley se sentait de plus en plus anxieuse à chacune de ses paroles alors qu’elle réalisa...

Je ne suis plus une simple stagiaire.

Le programme d’été ressemblait à une sorte de camp de vacances pour adolescents par rapport à ce à quoi elle était maintenant confrontée.

Était-elle désespérément dépassée ?

Était-ce une mauvaise idée ?

Un détail la fit se sentir comme une enfant quand elle regarda autour d’elle toutes les autres recrues assises. Presque personne ici n’avait son âge. Elle sentait par les visages qui l’entouraient que presque tout le monde ici avait déjà au moins autant d’expérience à son actif, et certains d’entre eux beaucoup plus. La plupart avaient plus de 23 ans et certains semblaient sur le point d’atteindre l’âge maximum de 37 ans pour le recrutement.

Elle savait qu’ils venaient de toutes sortes de milieux et de domaines de travail. Nombre d’entre eux avaient été policiers et beaucoup d’autres avaient servi dans l’armée. Certains avaient travaillé comme enseignants, avocats, scientifiques, hommes d’affaires et dans de nombreuses autres professions à un moment ou à un autre. Mais ils avaient tous une chose en commun : un engagement ferme à passer le reste de leur vie à servir dans les forces de l’ordre.

Seules quelques-uns d’entre eux venaient tout juste de sortir du programme de stages. John Welch, qui était assis quelques rangs devant elle, était l’un d’eux. Comme Riley, il avait été exempté de la règle selon laquelle toutes les recrues devaient avoir au moins trois ans d’expérience à temps plein dans les forces de l’ordre pour entrer à l’Académie.

Swanson termina son discours...

— J’ai hâte de serrer la main de ceux d’entre vous qui réussiront ici à Quantico. Ce jour-là, vous serez assermenté par le directeur du FBI, Bill Cormack lui-même. Bonne chance à vous tous.

Puis il ajouta d’un rire sévère :

— Et maintenant, au travail !

Un instructeur prit la place de Swanson sur le podium et commença à appeler les noms des recrues, les « NATs », qui signifiait « New Agents in Training ». Quand les NATs répondaient à leurs noms, l’instructeur leur assignait des groupes plus petits qui allaient prendre leurs cours ensemble.

Alors qu’elle attendait impatiemment que son nom soit appelé, Riley se souvint à quel point les choses avaient été pénibles lorsqu’elle était arrivée ici la veille. Après son arrivée, elle avait fait la queue, rempli des formulaires, acheté un uniforme et obtenu son assignation de chambre de dortoir.

La journée d’aujourd’hui allait s’avérer bien différente.

Elle sentit un picotement lorsqu’elle entendit le nom de John Welch appelé pour un groupe pour lequel elle n’avait pas été choisie. Elle pensait qu’il serait peut-être utile d’avoir un ami à ses côtés sur qui compter et comme soutient pour les difficiles semaines à venir. D’un autre côté, elle se dit...

C’est peut-être mieux comme ça.

Étant donné ses sentiments quelque peu confus au sujet de John, sa présence pourrait s’avérer être une distraction.

Riley fut finalement soulagée, cependant, de se retrouver dans le même groupe que Francine Dow, la colocataire qu’on lui avait assignée la veille. Frankie, comme elle préférait qu’on l’appelle, était plus âgée que Riley, peut-être presque 30 ans ; une rouquine pleine d’entrain dont les traits rougis laissaient entendre qu’elle avait déjà beaucoup vécu dans la vie.

Riley et Frankie ne se connaissaient pas du tout. La veille, elles avaient à peine eu le temps de défaire leurs bagages et de s’installer dans leur petite chambre de dortoir, et elles étaient parties chacune de leur côté pour le petit déjeuner.

Finalement, le groupe de NATs de Riley fut convoqué dans le couloir par l’agent Marty Glick, l’instructeur du groupe. Glick avait l’air d’avoir la trentaine. Il était grand et avait la musculature d’un footballeur, et une expression sérieuse et impassible sur le visage.

Il dit au groupe...

— Vous avez une grosse journée devant vous. Mais avant de commencer, il y a quelque chose que je veux vous montrer.

Glick les mena dans le hall d’entrée principal, une pièce énorme avec un sceau du FBI au milieu de son sol en marbre, une énorme plaque en bronze sur un mur avec une bande noire au travers. Riley était passée par ici quand elle était arrivée, et elle savait qu’on l’appelait le « Hall of Honor ». C’était un endroit solennel où les agents du FBI tombés en service étaient commémorés.

Glick les emmena à un mur avec deux expositions de portraits et de noms. Entre les présentoirs se trouvait une plaque encadrée sur laquelle on pouvait lire...

Les diplômés de l’Académie nationale qui ont été tués dans l’exercice de leurs

fonctions en conséquence directe d’une action adverse.

De petites halètements passèrent à travers le groupe lorsqu’ils découvrirent le sanctuaire. Glick resta silencieux un instant, il laissait simplement l’impact émotionnel les mots de la plaque se faire sentir.

Finalement, il dit, presque à voix basse...

— Ne les laissez pas tomber.

Tandis qu’il emmenait le groupe de NATs pour commencer leurs activités de la journée, Riley jeta un coup d’œil par-dessus son épaule aux portraits sur le mur. Elle ne put s’empêcher de se demander...

Ma photo sera-t-elle là un jour ?

Bien sûr, il n’y avait aucun moyen de le savoir. Tout ce dont elle était sûre, c’était que les jours à venir lui apporteraient des défis qu’elle n’avait jamais rencontrés auparavant dans sa vie. Elle se sentit bouleversée par un nouveau sens des responsabilités envers ces agents martyrs.

Je ne peux pas les laisser tomber, pensa-t-elle.

CHAPITRE SEPT

Jake conduisait le véhicule emprunté à la hâte le long d’un réseau de routes en gravier de Dighton vers la ville de Hyland. Le chef Messenger lui avait prêté la voiture pour que Jake puisse partir avant l’atterrissage de l’hélicoptère des médias.

Il n’avait aucune idée de ce qui l’attendait à Hyland, mais il était satisfait d’avoir échappé à ces nuisibles. Il détestait être harassé par des journalistes qui lui posaient des questions auxquelles il ne pouvait pas répondre. Il n’y avait pas grand-chose que les médias appréciaient d’avantage que les crimes sensationnels dans des paysages bucoliques et éloignés. Le fait que la victime était la femme d’un maire rendait certainement l’histoire d’autant plus irrésistible pour eux.

Il conduisait la fenêtre ouverte, profitant de l’air frais de la campagne. Messenger lui avait annoté une carte, et Jake appréciait la ballade tranquille sur les routes de campagne. L’homme qu’il allait interroger n’irait nulle part avant son arrivée.

Bien sûr, le suspect de la prison de Hyland n’avait peut-être rien à voir avec les deux meurtres. Il était en détention au moment de la mort de la seconde victime.

Non pas que cela prouve son innocence, pensa Jake.

Il y avait toujours la possibilité qu’une équipe de deux tueurs ou plus soit au travail. Hope Nelson avait pu être la victime d’un imitateur, s’inspirant du meurtre d’Alice Gibson.

Rien de tel ne surprendrait Jake. Il avait travaillé sur des affaires plus étranges au cours de sa longue carrière.

Lorsque Jake arriva à Hyland, la première chose qu’il remarqua fut à quel point la ville paraissait petite et endormie ; beaucoup plus petite que Dighton, avec sa population d’environ mille habitants. Le panneau qu’il venait de passer indiquait que seulement 200 personnes vivaient ici.

A peine plus grand qu’un lieu-dit, pensa Jake.

Le poste de police n’était qu’une vitrine de plus dans la petite rue commerçante. Alors qu’il se garait le long du trottoir, Jake vit un homme obèse en uniforme adossé dans le chambranle de la porte, comme s’il n’avait rien d’autre à faire.

Jake sortit de la voiture. Alors qu’il se dirigeait vers le poste de police, il remarqua que le gros flic fixait quelqu’un de l’autre côté de la rue. C’était un homme portant une veste médicale blanche, se tenant simplement là, les bras croisés. Jake eut l’étrange impression que ces deux-là se regardaient en silence depuis un bon moment.

De quoi s’agit-il ? se demanda-t-il.

Il s’approcha de l’homme en uniforme dans l’entrée et lui montra son insigne. L’homme se présenta comme étant le shérif David Tallhamer. Il mâchait une chique de tabac.

— Entrez, dit-il à Jake d’un ton ennuyé, venez que je vous présente notre invité, Phil Cardin qu’il s’appelle.

Alors que Tallhamer ouvrit le chemin vers l’intérieur, Jake jeta un coup d’œil en arrière et vit que l’homme à manteau blanc ne bougeait pas de sa place.

Une fois dans le poste de police, Tallhamer présenta Jake à un adjoint qui était assis les pieds sur un bureau en train de lire un journal. L’adjoint fit un signe de tête à Jake et retourna à sa lecture.

Le petit poste semblait saturé d’un étrange sentiment d’ennui. Si Jake ne l’avait pas déjà su, il n’aurait jamais deviné que ces deux flics blasés avaient eu affaire à un meurtre horrible.

Tallhamer conduisit Jake à travers une porte à l’arrière du bureau qui menait à la prison. La prison n’était composée que de deux cellules se faisant face à travers un étroit couloir. Elles étaient toutes les deux occupées en ce moment.

Dans une cellule, un homme vêtu d’un costume de ville était étendu sur son lit et ronflait bruyamment. En face, un homme à l’air renfrogné, vêtu d’un jean et d’un t-shirt, était assis sur sa couchette.

Tallhamer sortit ses clés et ouvrit la cellule du prisonnier assis.

— Tu as de la visite, Phil. Un authentique agent du FBI qu’il a dit.

Jake entra dans la cellule tandis que Tallhamer se tenait juste à l’extérieur, gardant la porte de la cellule ouverte.

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