Avant qu’il ne convoite - Блейк Пирс 2 стр.


Harry profita de cette distraction pour sortir précipitament de sa cachette derrière la benne à ordures. Il se rua rapidement en direction de la troisième voiture garée.

Au moment où il se mit à courir, Shawn sortit de sa cachette. Il tira d’abord en direction de Mackenzie pour qu’elle reste planquée, puis porta son attention vers Harry. Il tira dans sa direction et le coup atteignit le sol à seulement cinq centimètres du pied gauche d’Harry au moment où il bondissait derrière la voiture.

Mackenzie en profita pour se diriger vers l’arrière de la voiture, pensant pouvoir faire sortir Shawn de son retranchement. Elle tira sur le côté gauche du pilier en béton, au même endroit où elle avait tiré lorsqu’elle était planquée derrière l’avant de la voiture. Au moment où la bille de peinture explosa, Shawn attendit un moment avant de sortir de sa cachette et se retrouva face à l’avant de la voiture. Au moment où elle le vit, Mackenzie bondit de l’arrière de la voiture et avança rapidement et calmement. Lorsque son angle de tir le lui permit, elle tira et le coup atteignit Shawn directement à la hanche. De la peinture verte explosa sur son pantalon et son t-shirt. Il était tellement abasourdi par l’attaque qu’il en tomba assis sur ses fesses.

« C’est fini pour moi aussi, » hurla Shawn, en regardant Mackenzie d’un air renfrogné.

Au moment où il se dirigeait vers le bord du parking pour y rejoindre Cousins, Mackenzie perçut un mouvement furtif sur sa gauche.

Petit salopard, pensa-t-elle.

Elle se jeta au sol et se retrancha derrière le pilier en béton. La lumière du réverbère brillait de manière vive au-dessus d’elle, tel un spot. Mais elle savait que ça pouvait jouer en sa faveur lorsque son attaquant se trouverait dans l’ombre. La lumière pouvait être trop vive, déstabilisant légèrement son tir.

Au moment où elle se colla contre le béton, elle entendit une bille de peinture atteindre l’arrière du pilier. Dans le silence qui s’ensuivit, elle entendit Cousins et Shawn ricaner sur le banc.

« Ça va être amusant à regarder, » dit Cousins.

« Amusant ? » dit Shawn. « Je dirais plutôt douloureux. »

À travers leurs rires, Mackenzie ne put pas s’empêcher de sourire à la situation. Elle savait qu’Harry lui tirerait dessus. Ils n’avaient pas le genre de relation où il lui lècherait les bottes et aurait envie de la flatter au point de la laisser gagner. Ils étaient tous les deux dans le même bateau – ils allaient tous deux être diplômés demain et nommés agents.

Ils avaient par contre passé beaucoup de temps ensemble, tant dans le contexte de l’académie que dans d’autres situations plus amicales. Mackenzie le connaissait bien et elle savait ce qu’elle devait faire pour l’avoir. Se sentant presque mal à l’aise pour ce qu’elle allait faire, Mackenzie se pencha lentement vers l’extérieur et tira. Le coup atteignit la roue de la voiture derrière laquelle il se cachait.

Il sortit tout de suite de son retranchement et sa tête surgit au-dessus du capot. Elle fit semblant de se diriger vers la droite, comme si elle retournait se cacher derrière le pilier. Et comme prévu, c’est là où il tira. Mais Mackenzie changea de direction et roula sur la gauche. Elle se redressa sur son ventre, leva son arme et tira.

Le coup atteignit Harry sur le côté droit du torse. Dans l’obscurité où il se tenait, la couleur jaune de la peinture était presqu’aussi vive que la couleur du soleil.

Harry baissa les épaules et jeta son arme dans le parking. Il sortit de sa cachette derrière la voiture et secoua la tête, d’un air surpris.

« C’est fini pour moi. »

Mackenzie se mit sur pieds et pencha la tête en fronçant les sourcils.

« Tu es fâché ? » demanda-t-elle, en le taquinant.

« Pas du tout. C’était bien joué. »

Derrière eux, Cousins et Shawn applaudissaient. Encore plus loin derrière, Bryers sortait de sa voiture et se dirigeait vers eux. Mackenzie savait qu’il avait été inquiet pour elle mais qu’il avait également été honoré de l’avoir accompagnée. En effet, la tradition voulait qu’un agent expérimenté soit présent lors de ce petit exercice, au cas où quelque chose irait mal. Ça arrivait de temps en temps. Mackenzie avait entendu parler de ce type qui avait été touché à l’arrière du genou en 1999 et qui avait dû recevoir son diplôme en béquilles.

Bryers les rejoignit au moment où ils se retrouvèrent tous près du banc. Il glissa la main dans sa poche et en sortit les cinq cents dollars qu’il avait gardés pour eux – c’était l’argent qu’ils avaient tous versés dans le pot commun. Il les tendit à Mackenzie et dit :

« On savait tous qui allait gagner, n’est-ce pas ? »

« Bon boulot, Mac, » dit Cousins. « Je préfère que ce soit toi qui m’aies éliminé plutôt que l’un de ces bouffons. »

« Merci pour le compliment, » dit Mackenzie.

« Je déteste l’idée de passer pour un vieux con, » dit Bryers, « mais il est presqu’une heure du matin. Rentrez chez vous et reposez-vous. Ne venez pas à la remise des diplômes sans avoir dormi et sans vous être reposés. »

Un sentiment étrange de joie envahit à nouveau Mackenzie. C’était son groupe d’amis – un groupe d’amis qu’elle avait appris à bien connaître depuis qu’elle était retournée à un semblant de vie normale après la petite expérience que McGrath avait faite avec elle neuf semaines plus tôt.

Demain, ils allaient tous être diplômés de l’académie et, si tout se déroulait comme prévu, ils seraient tous nommés agents la semaine prochaine. Pendant qu’Harry, Cousins et Shawn ne s’attendaient pas forcément à débuter leurs carrières sur des affaires prestigieuses, Mackenzie quant à elle, était bien plus impatiente de passer à l’étape suivante… c’est-à-dire, le groupe spécial d’agents dont McGrath lui avait parlé quelques jours après sa dernière affaire. Elle ne savait toujours pas ce que ça impliquait mais elle était impatiente d’en savoir plus.

Au moment où leur petit groupe se dispersa et que chacun partit de son côté, Mackenzie ressentit autre chose qu’elle n’avait plus ressenti depuis longtemps. Elle eut le sentiment que le futur se trouvait devant elle, qu’il était sur le point de se dévoiler et qu’il était à portée de main. Et pour la première fois depuis bien longtemps, elle sentit que c’était elle qui choisissait la direction à lui donner.

*

Mackenzie regarda l’hématome sur le torse d’Harry et bien qu’elle sache qu’elle aurait dû ressentir de la compassion pour lui, elle ne pouvait pas s’empêcher de rire. L’endroit où elle l’avait touché était enflammé et la rougeur se répandait sur un diamètre de cinq centimètres tout autour. Ça ressemblait beaucoup à une piqûre d’abeille mais, elle le savait, ça faisait beaucoup plus mal.

Ils étaient debout dans sa cuisine et elle était occupée à envelopper un glaçon dans une lavette pour le lui donner. Elle le lui tendit et il l’appliqua sur l’endroit enflammé, d’un air un peu gauche. Il était clair qu’il était mal à l’aise mais il était également touché par le fait qu’elle l’ait invité chez elle pour s’assurer qu’il allait bien.

« Je suis désolée, » dit-elle, d’un ton sincère. « Mais tu sais, je peux peut-être t’inviter à un café avec ce que j’ai gagné. »

« Ça devra être un sacrément bon café, » dit Harry. Il éloigna le glaçon de son torse et plissa le nez en regardant vers l’endroit de l’inflammation.

Pendant que Mackenzie le regardait, elle se rendit compte que, bien qu’il soit venu à son appartement plus d’une dizaine de fois et qu’ils se soient embrassés à quelques reprises, c’était la première fois qu’il était torse nu chez elle. C’était aussi la première fois depuis Zack qu’elle voyait d’aussi près un homme partiellement dénudé. C’était peut-être l’adrénaline d’avoir gagné la compétition ou peut-être l’approche de la remise des diplômes demain, mais elle aimait ça.

Elle s’avança et plaça une main sur le côté indemne de son torse, au niveau de son cœur. « Est-ce que tu as encore mal ? » demanda-t-elle, en se rapprochant encore davantage de lui.

« Pas à l’instant présent, » dit-il, en souriant nerveusement.

Elle fit lentement glisser sa main vers la zone enflammée et la toucha délicatement. Puis, sous l’effet d’instincts féminins qu’elle avait enterrés depuis longtemps et remplacés par un sentiment d’obligation et d’ennui, elle se pencha et embrassa l’endroit où elle l’avait touché. Elle sentit qu’il se contracta aussitôt. Sa main glissa le long de ses hanches et elle l’attira plus près d’elle. Elle embrassa sa clavicule, la naissance de son épaule et son cou. Il soupira et l’attira plus près de lui.

Comme c’était généralement le cas avec eux, ils s’embrassaient avant même de se rendre compte de ce qui se passait. C’était arrivé à quatre reprises auparavant et à chaque fois, c’était comme si c’était naturel, quelque chose d’imprévu et sans aucune attente d’aucune sorte.

En moins de dix secondes, elle se retrouva légèrement plaquée contre le plan de travail de la cuisine. Ses mains à elle parcouraient sa poitrine pendant que sa main à lui remontait le long de son t-shirt. Son cœur battait à tout rompre et chaque partie de son corps lui disait qu’elle le désirait, qu’elle était prête.

Ils avaient déjà failli passer le cap auparavant – à deux reprises, en fait. Mais à chaque fois, ils s’étaient interrompus. En fait, c’était elle qui avait arrêté. La première fois, elle l’avait interrompu au moment où il cherchait à ouvrir le bouton de son pantalon. La deuxième fois, il était assez saoûl et elle était bien trop sobre. Ils ne se l’étaient jamais dit aussi clairement, mais leur hésitation à coucher ensemble venait surtout du respect mutuel qu’ils avaient l’un pour l’autre et d’une incertitude quant au futur. Elle avait une bien trop haute opinion d’Harry pour l’utiliser simplement pour satisfaire un besoin sexuel. Elle se sentait de plus en plus attirée par lui mais le sexe avait toujours été pour elle un sujet très privé. Avant Zack, il n’y avait eu que deux hommes et l’un d’entre eux avait été plutôt un cas d’agression qu’un cas de sexe consenti mutuellement.

Alors que toutes ces pensées lui traversaient l’esprit au moment où elle embrassait Harry, elle réalisa que ses mains étaient maintenant posées bien plus bas que son torse. Il l’avait apparemment également remarqué, car il se contracta et prit une profonde inspiration.

Elle retira précipitamment ses mains et s’éloigna de lui. Elle fixait le sol du regard car elle avait peur de voir de la déception dans ses yeux.

« Attends, » dit-elle. « Harry… Je suis désolée… Je ne peux pas… »

« Je sais, » dit-il, sur un ton légèrement frustré. « Je sais que c’est… »

Mackenzie prit une profonde inspiration et s’éloigna de lui. Elle détourna son regard, incapable de supporter la confusion et la douleur qu’elle pouvait lire dans ses yeux. « On ne peut pas. Je ne peux pas. Je suis désolée. »

« Ce n’est pas grave, » dit-il, sur un ton toujours clairement perturbé. « Demain est un grand jour et il est tard. Alors je vais m’en aller avant que le fait d’être abattu une seconde fois prenne trop d’importance. »

Elle se retourna pour lui faire face et hocha la tête. Son commentaire acéré ne la dérangeait pas, car elle le méritait en quelque sorte.

« C’est sûrement ce qu’il y a de mieux à faire, » dit-elle.

Harry enfila son t-shirt taché de peinture et se dirigea lentement vers la porte. « Tu as fait du bon boulot ce soir, » dit-il au moment de partir. « J’étais sûr que tu allais gagner. »

« Merci, » dit Mackenzie, sans aucune expression. « Et Harry… vraiment, je suis désolée. Je ne sais pas ce qui m’arrête. »

Il haussa les épaules au moment d’ouvrir la porte. « Ce n’est pas grave, » dit-il. « C’est juste… je ne pourrai pas faire ça encore pendant longtemps. »

« Je sais, » dit-elle, sur un ton triste.

« Bonne nuit, Mac »

Il ferma la porte derrière lui et Mackenzie se retrouva seule. Elle se tenait debout dans sa cuisine et regardait l’heure. Il était une heure et quart et elle n’était pas du tout fatiguée. Peut-être que le petit exercice dans la ruelle Hogan avait pompé trop d’adrénaline dans ses veines.

Elle essaya néanmoins d’aller dormir mais elle passa la plupart de la nuit à se retourner dans son lit. Dans un état de demi-sommeil, elle eut toute une série de rêves dont elle ne se rappela pas vraiment mais l’une des constantes dans chacun d’entre eux était le visage de son père, souriant, fier qu’elle soit arrivée aussi loin – que demain, elle soit diplômée de l’académie.

Mais malgré ce sourire, il y avait une autre constante dans tous ces rêves, quelque chose à laquelle elle s’était habituée depuis longtemps, une image qui la tourmentait souvent lorsque les lumières s’éteignaient et qu’il était l’heure de dormir : le regard fixe de son père mort et le sang qui l’entourait.

CHAPITRE DEUX

Bien que Mackenzie ait programmé son réveil pour qu’il sonne à huit heures, elle fut réveillée en sursaut par la vibration de son téléphone à six heures quarante-cinq. Elle se réveilla en grommelant. Si c’est Harry qui appelle pour s’excuser de quelque chose dont il n’est même pas responsable, je vais l’étrangler, pensa-t-elle. Encore à moitié endormie, elle attrapa son téléphone et y jeta un coup d’œil, la vue brouillée.

Elle fut soulagée de voir que ce n’était pas Harry, mais Colby.

Perplexe, elle décrocha. Colby n’était pas du genre à se lever tôt et elles ne s’étaient pas parlé depuis plus d’une semaine. Maniaque au possible, Colby était probablement stressée à mort concernant la remise des diplômes et les incertitudes quant à leur futur. Colby était la seule amie femme que Mackenzie s’était faite ici à Quantico. C’est pourquoi elle faisait tout son possible pour entretenir cette amitié, même si ça signifiait répondre à un appel tôt le matin du jour même de la remise de leurs diplômes, après n’avoir dormi que quatre heures et demie d’un sommeil très agité.

« Salut, Colby, » dit-elle. « Tout va bien ? »

« Tu dormais ? » demanda Colby.

« Oui. »

« Oh, je suis vraiment désolée. Je pensais que tu serais debout dès les premières lueurs de l’aube, avec l’excitation de tout ce qui nous attend. »

« C’est juste une remise de diplômes, » dit Mackenzie.

« J’aimerais bien que ce ne soit que ça, » dit Colby, d’une voix légèrement hystérique.

« Tout va bien ? » demanda Mackenzie, en s’asseyant lentement sur son lit.

« Ça finira par aller, » dit Colby. « Dis… tu penses que tu pourrais me retrouver au Starbucks de la cinquième rue ? »

« Quand ? »

« Dès que possible. Je pars maintenant de chez moi. »

Mackenzie n’avait pas envie d’y aller – en fait elle n’avait même pas envie de sortir de son lit. Mais elle n’avait jamais entendu Colby dans un tel état. Et vu l’importance de cette journée, elle se dit qu’elle devrait faire de son mieux pour être présente pour son amie.

« Je serai là dans une vingtaine de minutes, » dit Mackenzie.

En soupirant, Mackenzie sortit de son lit et fit le strict minimum pour se préparer à sortir de chez elle. Elle se brossa les dents, enfila un sweat et un pantalon de training, attacha ses cheveux en queue de cheval et sortit.

En parcourant les six pâtés de maisons qui la séparaient de la cinquième rue, elle commença à sentir le poids de cette journée s’abattre sur ses épaules. Elle terminait aujourd’hui sa formation à l’académie du FBI, allait recevoir son diplôme un peu avant midi et se trouvait parmi les cinq premiers de sa classe. À la différence de la plupart des stagiaires qu’elle avait appris à connaître durant les vingt dernières semaines, aucun membre de sa famille ne viendrait assister à la remise de son diplôme et célébrer avec elle sa réussite. Elle serait toute seule, comme elle l’avait été durant la majeure partie de sa vie, depuis l’âge de seize ans. Elle faisait des efforts pour se persuader que ça n’avait pas vraiment d’importance mais en fait, ça l’affectait. Ça ne la rendait pas triste mais provoquait plutôt en elle une sorte de sentiment d’angoisse auquel elle s’était habituée au fil du temps.

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