Le mensonge d’un voisin - Блейк Пирс 4 стр.


Elle fit attention à ne rien toucher, de peur d'effacer des empreintes, mais en se mettant sur la pointe des pieds, elle remarqua que, sans ces petit morceaux de bois, il était très facile de forcer le loquet de la fenêtre depuis l'extérieur.

Elle retourna à l'intérieur par la porte arrière et alla dans la chambre principale. Rien ne semblait indiquer que quelqu'un s'était introduit par la fenêtre. Mais elle savait également qu’un relevé d’empreintes pourrait prouver le contraire.

« Qu'est-ce-que tu fais ? »

Elle se retourna. Rhodes se tenait dans l'encadrement de la porte de la chambre et regardait Chloé d’un air sceptique.

« Quelqu’un a essayé de forcer cette fenêtre depuis l'extérieur, » rétorqua Chloé. « Il faudrait faire un relevé d’empreintes. »

« Tu as des gants ? » demanda Rhodes.

« Non, » répondit Chloé, en constatant l'ironie de la situation. Si elle avait rejoint l'équipe scientifique comme prévu, elle en aurait sur elle. Mais comme Johnson l'avait changée de département la veille, elle n'avait pas pensé à prendre son matériel de relevés d’empreintes.

« J'en ai dans la voiture, » lui dit-t-elle. Elle lança ses clés à Chloé d'un air contrarié. « Dans la boîte à gants. Et referme bien la portière en sortant. »

Chloé bafouilla un timide « merci » en passant à côté de Rhodes et en se dirigeant vers la porte d’entrée. Elle se demanda pourquoi Rhodes gardait des gants dans sa voiture. D’après ce que Chloé avait compris, le FBI fournissait à chaque agent l'équipement et le matériel nécessaires selon l'affaire qui lui était assignée. Rhodes avait-elle reçu le matériel nécessaire ? Est-ce que son arrivée tardive au programme ViCAP jouait déjà en sa défaveur ?

Elle sortit et trouva des gants en latex dans la voiture de Rhodes. Elle trouva également une trousse médico-légale, qu'elle emporta également. C'était une petite trousse de secours, mais c'était mieux que rien. Cela prouvait que Rhodes était bien préparée, mais qu'elle ne ferait également aucun effort pour aider Chloé. Quel était le but de lui cacher qu'elle avait des gants et une trousse médico-légale dans sa voiture, si ce n'est pour se les garder pour elle-même ?

Décidée à ne pas se laisser abattre par des détails, Chloé enfila les gants tout en revenant vers la maison. En repassant à côté de Rhodes, Chloé lui tendit la trousse médico-légale. « J'ai pensé que ça pourrait nous être utile. »

Rhodes lui jeta un regard désagréable pendant que Chloé se dirigeait vers la fenêtre. Elle inspecta la zone où les bouts de bois avaient été arrachés, ce qui confirma ce qu’elle pensait. En y mettant la force nécessaire, cela aurait permis à quelqu’un d'ouvrir le loquet depuis l'extérieur.

« Agent Fine ? » dit Rhodes

« Oui ? »

« Je sais que nous ne nous connaissons pas, donc j'essaierai de rester polie. Est-ce que tu pourrais faire gaffe à ce que tu fais ? »

Chloé se retourna vers Rhodes et lui lança un regard défiant. « Excuse-moi ? »

« Fais attention au tapis sous tes pieds, pour l'amour de dieu ! »

Chloé baissa les yeux et son cœur s'arrêta de battre. Il y avait une empreinte de pas, partielle mais clairement visible, un mélange de poussière et de boue.

Et elle avait marché dessus.

Merde...

Elle recula rapidement. Rhodes prit sa place à côté de la fenêtre, en s'agenouillant pour mieux voir l'empreinte. « J'espère que tu ne l'as pas rendue inutilisable » lui dit Rhodes, sur un ton déplaisant.

Chloé ravala les mots qu’elle avait sur le bout de la langue. Après tout, Rhodes avait raison. Elle était parvenue à ne pas voir une chose aussi évidente qu'une empreinte de pas. C'est parce que je suis chamboulée, pensa-t-elle. Peut-être que le fait que Johnson me change de département, m'affecte plus que ce que je ne pensais.

Mais elle savait que ce n’était pas une bonne excuse. Après tout, jusqu'à présent, cette scène de crime s’était résumée à une collecte d'indices – ce qu'elle avait toujours rêvé de faire.

Gênée, Chloé sortit de la chambre pour reprendre son calme et ses esprits.

« Mon dieu, » jura Rhodes, en observant l'empreinte. « Fine... Pourquoi tu n'irais pas voir là-bas si tu peux trouver quelque chose qui pourrait nous aider ? Il y a des impacts de balles dans le mur de la cuisine que je n'ai pas eu le temps d'inspecter pendant que tu étais dehors. Moi je m'occupe de l’empreinte... Si c'est encore possible. »

À nouveau, Chloé dut se mordre la langue pour éviter de lui répondre de manière désobligeante. Elle avait fait une erreur et elle n’avait plus qu’à accepter que Rhodes se comporte comme une garce. C'est pourquoi elle préféra rester silencieuse et retourner dans le salon, en espérant trouver une façon de se racheter.

Elle alla dans la cuisine et vit les impacts de balles que Rhodes avait mentionnés. Elle vit les douilles dans chaque orifice, profondément enfoncées dans le plâtre. Elle savait que cela suffirait pour identifier le type d'arme qui avait été utilisée. Ces impacts de balles étaient un véritable cadeau du ciel – une preuve tangible qui leur donnerait assez d'informations pour poursuivre l'enquête.

Mais il y a peut-être d’autres indices, pensa-t-elle.

Elle retourna dans le couloir et s'arrêta à l'endroit qui débouchait dans le salon. Si le tueur était entré par la chambre à coucher principale, cela serait sûrement l'endroit d'où il avait commencé à tirer. L'absence de sang dans la chambre à coucher indiquait qu'aucune violence n'y avait eu lieu.

Elle regarda le divan et la traînée de sang au sol. Probablement le premier coup de feu, pensa-t-elle. Elle observa la disposition de la pièce et se fit une image mentale assez précise de ce qui s'était passé. Le premier tir avait tué une personne qui était assise sur le canapé, provoquant la réaction de l’autre personne qui se trouvait également sur le divan. Il s'était probablement précipité pour s’enfuir, en renversant peut-être au passage la table basse. Peut-être qu’il avait trébuché sur elle ou avait tenté de sauter au-dessus. Peu importe, le sang et la tache de soda sous la table basse indiquaient qu'il n'y était pas parvenu.

Mais elle continua à s’interroger. Elle s’avança lentement dans le salon, en suivant la trajectoire que les balles devaient avoir prise. La quantité de sang séché sur le dossier du divan lui prouvait que la personne qui était assise là, était morte sur le coup. Elle ne vit aucun impact de balle, ce qui signifiait que la balle s'était probablement logée dans la tête de la victime.

Les deux impacts de balle dans le mur de la cuisine étaient bien visibles, à environ sept centimètres de distance l'un de l'autre. Elle pouvait les voir depuis le divan. Si deux balles s'étaient perdues là-bas, il pouvait y en avoir également ailleurs et cela pourrait lui donner une idée plus précise du déroulement des événements.

Elle alla vers la table basse et se baissa. Si quelqu'un avait trébuché ici avant d'être abattu, le tireur avait dû viser vers le bas. Elle regarda partout à la recherche d'une autre balle perdue mais n'en trouva aucune. Apparemment, le tireur avait touché sa cible.

En revanche, elle remarqua quelque chose qu’elle n’avait pas encore vu. À sa droite, il y avait un petit bureau appuyé contre le mur. Dessus, étaient posés un bol et une photo encadrée. Un panier en osier défraichi contenant du vieux courrier et des livres était coincé entre les pattes du bureau. Entres les pattes arrière et le panier, elle vit un téléphone portable.

Elle le ramassa et vit que c'était un iPhone. Elle appuya sur le bouton marche/arrêt et l'écran s'alluma. L'écran d'accueil affichait une photo de Black Panther. Elle pressa sur le bouton Accueil, en s'attendant à voir apparaître une fenêtre demandant un code PIN. Mais elle fut surprise de constater qu’il s'alluma sans problème.

C'était sûrement le téléphone du fils, pensa-t-elle. Et peut-être que ses parents l'avaient configuré sans code PIN de manière à y avoir tout le temps accès.

Il lui fallut un moment pour comprendre ce qu'elle voyait. Elle vit le visage d'un garçon avec des traits de zombie gribouillés par-dessus. Elle regarda les contours de l'écran et aperçut l'icône de Snapchat. Elle était tombée sur une vidéo (ou un snap) qui n'avait pas encore été envoyé.

« Mon dieu, » murmura-t-elle.

Elle réalisa soudain que le téléphone était brûlant. Elle regarda l'indicateur de batterie et constata qu'il était dans le rouge.

Elle se précipita dans le couloir, le téléphone en main. « Rhodes, est-ce que tu as vu un chargeur de téléphone par ici ? » cria-t-elle.

Il y eut un silence avant que Rhodes ne réponde. « Oui. Sur la table de chevet. »

Rhodes n'eut pas le temps de finir sa phrase que, déjà, Chloé entrait en trombe dans la chambre. Elle vit le chargeur et se précipita pour l’attraper.

« Qu'est-ce qu’il se passe ? » demanda Rhodes.

Chloé eut envie de lui répondre : T'aimerais bien savoir, hein sale garce ? Mais elle se retint et connecta le chargeur au téléphone.

« Je crois que le fils était sur Snapchat quand le tueur est arrivé. Et je pense qu'il était sur le point d'envoyer un snap à un ami. Il n'a malheureusement pas eu le temps. »

Elle lança la vidéo qui se trouvait à l'écran au moment où elle avait trouvé le téléphone. C’était la vidéo d’un jeune garçon, de douze ou treize ans, qui tirait la langue, le visage mis en relief par une animation de zombie. Deux secondes plus tard, le premier coup de feu retentit. L'image bougea un instant et elles entendirent le second coup de feu. Le garçon tomba au sol, l'image bougea à nouveau et l'écran devint noir, le téléphone ayant probablement terminé sa course en-dessous du bureau où Chloé l’avait retrouvé.

C'était là que le snap s'arrêtait. La vidéo durait environ cinq secondes.

« Remets-le, » dit Rhodes.

Chloé lança à nouveau la vidéo, en faisant plus attention aux moments où l’image bougeait. Pendant un quart de seconde, elle vit une silhouette se tenant dans l'entrée et s’avançant dans le salon. C'était bref, mais on la voyait clairement. Chloé ne put distinguer le visage mais elle savait que le FBI n'aurait aucun problème à effectuer une analyse image par image, en optimisant la séquence.

« On l'a, notre tueur, » dit Rhodes. « Où as-tu trouvé le téléphone ? »

« Sous le bureau dans le salon. »

Chloé vit que Rhodes était enthousiasmée par cette découverte, mais qu’elle ne voulait pas lui en accorder trop le mérite. Elle se contenta de hocher la tête en signe d'approbation et retourna vers la fenêtre pour terminer son travail de relevé d'empreinte.

Elles savaient toutes les deux qu'avec cette vidéo de Snapchat, leur travail ici était presque terminé. Elles avaient une pièce à conviction parfaite et tout ce qu’elle pouvait faire à partir de maintenant ne serait que du travail de routine.

Chloé se dit qu’elle ferait mieux de jouer le jeu et ne pas créer davantage de tensions entre elles. Elle prit le téléphone et retourna dans le salon. Elle traversa la cuisine et se mit à extraire les douilles du plâtre du mur. Mais elle savait que la pièce la plus importante du puzzle se trouvait dans ce téléphone, qui permettrait probablement de découvrir qui était l’assassin de cette famille. Elle ne pouvait néanmoins s’empêcher d’avoir l’impression que c’était trop facile. Elle était sûre que Rhodes pensait probablement la même chose – et à un moyen de retourner ça contre Chloé.

CHAPITRE QUATRE

Elles rentrèrent au siège du FBI deux heures plus tard avec ce qui, selon Chloé, constituait une preuve plus que suffisante pour qu'un suspect soit placé en détention avant la fin de la journée. La vidéo de Snapchat était la piste la plus solide qu'elles aient découverte, mais elles avaient également retrouvé deux empreintes, l'empreinte sur le tapis de la chambre à coucher et deux cheveux accrochés au bas de la fenêtre de la chambre.

Elles présentèrent leurs conclusions au directeur adjoint Garcia autour d'une petite table de conférence à l'arrière de son bureau. Quand Chloé lui montra ce qu'elle avait trouvé sur le téléphone, elle vit un air de satisfaction se dessiner sur son visage. Il semblait également ravi par la manière très professionnelle avec laquelle Rhodes avait catalogué toutes les preuves retrouvées.

Peut-être qu’elle devrait changer de département, pensa Chloé, sur un ton hargneux.

« Vous avez fait du très bon boulot, » dit Garcia, en se levant et en les regardant d’un air fier. « Vous avez travaillé rapidement, rigoureusement, et je suis sûr que votre travail mènera rapidement à une arrestation. »

Les deux agents le remercièrent et Chloé se sentit un peu mieux en constatant que Rhodes était tout aussi mal à l'aise qu'elle pour accepter les compliments.

« Maintenant, agent Fine, j'ai reçu un appel du directeur Johnson juste avant votre arrivée. Il veut vous voir dans une quinzaine de minutes. Agent Rhodes, pourquoi vous n’iriez pas au labo pour voir ce qu'il advient de toutes les preuves que vous avez présentées ? »

Rhodes hocha la tête, en continuant à jouer le rôle du bon élève. Quant à Chloé, elle se sentit à nouveau envahie de panique. Hier, quand Johnson l’avait convoquée à son bureau, il l'avait vraiment prise au dépourvu. Qu’est-ce qu’il avait maintenant de prévu pour elle ?

Elle préféra ne pas poser de questions et elle traversa le couloir en direction de son bureau. Quand elle entra à la réception, elle vit que sa porte était fermée. Sa secrétaire était au téléphone mais elle lui fit signe de s’asseoir sur l'une des chaises le long du mur. Chloé s'assit et prit enfin un moment pour réfléchir à ce que cette journée avait signifié pour elle et pour sa carrière.

D'un côté, elle avait découvert un élément important de preuve qui mènerait probablement à l'arrestation d'un membre d'un gang qui avait tué toute une famille. Mais en même temps, elle avait commis une erreur de novice en endommageant potentiellement une empreinte. Elle se dit que finalement, l’empreinte n’aurait probablement pas tant d’importance que ça, par rapport à la vidéo de Snapchat. Malgré tout, elle était gênée d’avoir été remise à se place de cette manière par Rhodes. Elle espérait juste que la découverte du Snapchat compenserait la boulette qu'elle avait faite.

Mais elle cessa d'y réfléchir quand la porte du bureau de Johnson s'ouvrit. Elle vit le directeur passer la tête. Quand il la vit, il resta silencieux et se contenta de lui faire un signe de la main pour l’inviter à entrer. Il était impossible de savoir si ce geste était lié à la hâte ou au mécontentement.

Elle entra dans son bureau et quand il referma la porte derrière elle, il lui montra la chaise qui se trouvait en face de lui et que Chloé commençait à bien connaître. Quand il s'assit derrière son bureau, Chloé put enfin lire l’expression de son visage. Elle était à peu près sûre qu’il était mécontent pour quelque chose.

« Il faut que vous sachiez, » dit-il, « que j'étais au téléphone avec l'agent Rhodes. Elle m'a raconté comment vous avez littéralement piétiné une empreinte de pas sur les lieux du crime. »

« C'est exact. »

Il hocha la tête, d’un air déçu. « J’ai un dilemme, car d’un côté, elle est tout aussi nouvelle que vous. Et son appel pour moucharder à votre sujet ne me plaît pas du tout. Mais en même temps, je suis content de le savoir. Parce que même si c’est votre première journée, il est important que je sois informé de ce genre de choses. Vous comprendrez, bien sûr, que je ne convoque pas tous les agents qui commettent une erreur dans mon bureau pour leur poser des questions à ce sujet. Mais avec vous, j'ai pensé qu’il valait mieux qu’on en parle puisque je vous ai en quelque sorte prise au dépourvu à la dernière minute. Est-ce que vous pensez que ça vous a déstabilisée ? »

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