Un Ciel Ensorcelé - Морган Райс 2 стр.


Alistair fit un pas en avant, à côté de Thor, leva la paume et la dirigea vers la masse de morts-vivants. Une boule de lumière en émana, et elle tua plusieurs créatures d’un coup.

Elle leva les deux mains à maintes reprises, tuant des bêtes tout autour d’elle, et, tandis qu’elle le faisait, Thor se sentit inspiré, l’énergie de sa sœur s’insufflant en lui. Il essaya encore une fois de faire appel à une autre partie de son être, pour combattre non seulement avec sa lame, mais aussi avec son esprit, son âme. Alors que la créature suivante approchait, il leva la paume et essaya d’invoquer le vent.

Thor sentit ce dernier déferler à travers la paume de sa main, et soudain une douzaine de créatures s’envolèrent dans les airs, le vent les projetant, mugissant, tandis qu’ils dégringolaient dans la crevasse dans le sol.

Kendrick, Erec et les autres, à côté de Thor, luttaient vaillamment, chacun tuant des douzaines de créatures, comme le faisaient tous les hommes autour d’eux, laissant échapper un cri de guerre, pendant qu’ils se battaient de toutes leurs forces. Les troupes de l’Empire se tenaient en retrait et laissèrent l’armée de morts-vivants de Rafi livrer combat pour eux, les laissèrent épuiser les hommes de Thor. Cela fonctionnait

Bientôt, les hommes de Thor, harassés, frappaient plus lentement. Et pourtant les morts-vivants ne cessaient de se déverser hors de la terre en un flot incessant.

Thor se retrouva à court de souffle, comme l’étaient les autres. Les morts-vivants commençaient à percer leurs rangs, et ses hommes commençaient à tomber. Ils étaient simplement trop nombreux. Tout autour de Thor s’élevèrent les cris de ses hommes tandis que les bêtes les mettaient à terre, plongeant leurs crocs dans les gorges des soldats et aspirant leur sang. À chaque guerrier qu’une créature tuait, elle semblait gagner en force.

Thor savait qu’ils devaient agir rapidement. Ils avaient besoin d’invoquer un pouvoir phénoménal pour contrebalancer cela, un pouvoir bien supérieur à celui que lui ou Alistair possédaient.

« Argon ! » dit subitement Thor à Alistair. « Où est-il ? Nous devons le trouver ! »

Thor jeta un coup d’œil et vit qu’Alistair se fatiguait, sa force déclinant ; une bête se glissa derrière elle, la prit à revers, et elle tomba dans un cri. Alors que la bête sautait sur elle, Thor s’avança et enfonça son épée à travers le dos de la créature, sauvant Alistair au dernier moment.

Thor tendit la main et la remit rapidement sur pied.

« Argon ! » s’écria Thor. « Il est notre seul espoir. Tu dois le trouver. Maintenant ! »

Alistair le regarda d’un air entendu et se précipita à travers la foule.

Une créature se faufila au travers des lignes, ses griffes plongeant sur la gorge de Thor. Krohn s’élança et bondit dessus, grondant, l’immobilisant au sol. Une autre créature se jeta alors sur le dos de Krohn, Thor la transperça et la tua.

Un autre monstre sauta sur le dos d’Erec, et Thor se rua vers lui, s’interposa, l’attrapa des deux mains, le souleva au-dessus de sa tête et le jeta sur d’autres créatures, les mettant à terre. Une autre bête chargea Kendrick, qui ne la vit pas venir, et Thor prit sa dague, la poignarda à la gorge juste avant qu’elle ne plonge ses crocs dans l’épaule de Kendrick. Thor pensa que c’était la moindre des choses qu’il pouvait faire pour commencer à se faire pardonner pour sa confrontation avec Erec, Kendrick et tous les autres. Cela faisait du bien de se battre une fois de plus à leurs côtés, du bon côté ; cela faisait du bien de savoir qui il était à nouveau, et de savoir pour qui il se battait.

Pendant que Rafi se tenait là, bras écartés, psalmodiant, des milliers de bêtes supplémentaires se déversaient des entrailles de la Terre, et Thor sut qu’ils ne pourraient pas les retenir bien plus longtemps. Une nuée de noir les enveloppa, tandis que plus de morts-vivants, coude à coude, se précipitaient en avant. Thor sut que, bientôt, lui et tous ses gens seraient écrasés.

Au moins, pensa-t-il, il mourait du bon côté de la bataille.

CHAPITRE DEUX

Luanda se débattait et s’agitait tandis que Romulus la transportait dans ses bras, chaque pas l’emportant plus loin de sa terre natale alors qu’ils traversaient le pont. Elle cria et se débattit, enfonça ses ongles dans sa peau, fit tout son possible pour se libérer. Mais ses bras étaient trop puissants, comme un roc, ses épaules trop larges, et il l’enserrait si fort, la tenant dans sa poigne tel un python, l’écrasant jusqu’à la mort. Elle pouvait à peine respirer, ses côtes étaient douloureuses. Malgré tout cela, ce n’était elle-même qui l’inquiétait le plus. Elle leva les yeux vers l’avant et vit, à l’extrémité du pont, une vaste mer de soldats de l’Empire, se tenant là, leurs armes prêtes, en attente. Ils étaient tous impatients de voir le Bouclier s’abaisser, ce qui leur permettrait de s’élancer sur le pont. Luanda jeta un œil et vit l’étrange cape que portait Romulus, pulsant et luisant alors qu’il la portait, et elle eut l’intuition que, d’une certaine manière, elle était la clef lui permettant d’abaisser le Bouclier. Cela devait avoir quelque chose à faire avec elle. Pour quelle autre raison l’avait-il kidnappée sinon ?

Luanda ressentit une nouvelle détermination : elle devait se libérer – pas seulement pour elle-même, mais aussi pour son royaume, pour son peuple. Quand Romulus abattrait le Bouclier, ces milliers d’hommes l’attendant chargeraient de l’autre côté, une vaste horde de soldats de l’Empire et, tels des sauterelles, déferleraient sur l’Anneau. Ils détruiraient ce qu’il restait de sa patrie, pour de bon, et elle ne pouvait pas laisser cela arriver.

Luanda haïssait Romulus de tout son être, elle haïssait tous ces gens de l’Empire, et Andronicus plus que tous. Une bourrasque passa et elle sentit le vent froid effleurant sa tête chauve, et elle maugréa en se rappelant son crâne rasé, son humiliation aux mains de ces bêtes. Elle les tuerait tous sans exception, si elle le pouvait.

Quand Romulus l’avait libérée de ses liens au camp d’Andronicus, Luanda avait d’abord pensé qu’elle serait épargnée d’un sort horrible, celui d’être exhibée comme un animal dans tout l’Empire d’Andronicus. Mais Romulus s’était avéré être même pire qu’Andronicus. Elle se sentit certaine que, dès qu’ils auraient passé le pont, il la tuerait – s’il ne la torturait pas d’abord. Elle devait trouver un moyen de s’échapper.

Romulus se pencha et parla à son oreille, un son profond, guttural, qui lui hérissa les poils.

« Ce ne sera pas long maintenant, ma chère », dit-il.

Elle devait réfléchir rapidement. Luanda n’était pas une esclave, elle était la fille aînée d’un roi. Du sang royal coulait en elle, le sang des guerriers, et elle ne craignait personne. Elle ferait tout ce qu’elle pouvait pour affronter un adversaire ; même quelqu’un d’aussi grotesque et puissant que Romulus.

Luanda fit appel à tout ce qu’il lui restait comme force et, en un seul mouvement rapide, elle tendit le cou, se pencha en avant et plongea ses dents dans la gorge de Romulus. Elle mordit de toutes ses forces, serrant encore et encore, jusqu’à ce que son sang coule partout sur son visage et qu’il crie, en la laissant tomber.

Luanda se mit sur ses genoux, se retourna et fuit, filant à travers le pont dans le sens opposé, vers sa terre.

Elle entendit le bruit des pas fonçant sur elle. Il était bien plus rapide que ce qu’elle avait imaginé et, alors qu’elle jetait un regard en arrière, elle le vit se précipiter sur elle avec une expression de pure rage.

Elle regarda devant elle et vit le continent de l’Anneau sous ses yeux, à seulement six mètres, et elle courut encore plus vite.

Juste à quelques pas, Luanda sentit brusquement une terrible douleur dans sa colonne vertébrale, au moment où Romulus plongeait vers l’avant et enfonçait son coude dans le bas de son dos. Elle eut l’impression qu’il l’avait écrasée alors qu’elle s’effondrait, tête la première, dans la poussière.

Une minute après, Romulus était sur elle. Il la retourna et lui donna un coup de poing au visage. Il la frappa si durement que son corps tout entier se renversa, et elle atterri sur le sol.la douleur pulsait à travers sa mâchoire, son visage tout entier, alors qu’elle gisait là, à peine consciente.

Luanda se sentit être soulevée bien au-dessus de la tête de Romulus, et elle regarda avec terreur alors qu’il se ruait vers le parapet du pont, s’apprêtant à la jeter par-dessus. Il cria tandis qu’il se trouvait là, la tenant au-dessus de sa tête, se préparant à la lancer.

Luanda regarda au-delà, en bas du gouffre, et sut que sa vie était sur le point de se terminer.

Mais Romulus se tint là, pétrifié, au bord du précipice, les bras tremblants, et manifestement se ravisa. Alors que sa vie ne tenait qu’à un fil, il semblait que Romulus hésitait. De toute évidence, il voulait la jeter au-dessus du parapet dans son accès de rage – pourtant il ne pouvait pas. Il avait besoin d’elle pour remplir son objectif.

Finalement, il la descendit, et enroula ses bras autour d’elle encore plus fort, chassant presque toute vie de son corps. Il se dépêcha ensuite à travers tout le Canyon, se dirigeant vers les siens.

Cette fois-ci, Luanda resta inerte, étourdie par la douleur, ne pouvant rien faire de plus. Elle avait essayé –et elle avait échoué. Maintenant tout ce qu’elle pouvait faire était de regarder son destin approcher pas à pas. Alors qu’elle était transportée à travers le Canyon, des tourbillons de brume se levèrent et l’enveloppèrent, puis disparurent tout aussi rapidement. Luanda eut l’impression d’être amenée sur une autre planète, vers un autre endroit duquel elle ne reviendrait pas.

Finalement, ils atteignirent le côté opposé du Canyon, et au moment où Romulus faisait le dernier pas, la cape sur ses épaules vibra avec un grand bruit, luisant d’un rouge luminescent. Romulus laissa tomber Luanda au sol, comme une vieille pomme de terre, et elle toucha le sol brutalement, cogna sa tête, et resta là.

Les soldats de Romulus se tinrent là, à l’entrée du pont, les yeux baissés, tous visiblement effrayés de faire un pas et de tester si le Bouclier avait vraiment disparu.

Romulus, exaspéré, empoigna un soldat, le souleva au-dessus de sa tête et le lança sur le pont, en plein dans le mur invisible qu’était auparavant le Bouclier. Le soldat leva les mains et cria, se préparant à une mort certaine alors qu’il s’attendait à être désintégré.

Mais, cette fois-ci, quelque chose de différent se passa. Le soldat continua à voler à travers les airs, atterrit sur le pont et roula encore et encore. La troupe l’observa en silence alors qu’il s’arrêtait de rouler – vivant.

Le soldat se retourna, s’assit et les regarda, lui le plus choqué d’entre tous. Il avait réussi. Ce qui ne pouvait signifier qu’une chose : le Bouclier n’existait plus.

L’armée de Romulus laissa échapper un grand rugissement, et comme un seul être ils chargèrent. Ils déferlèrent sur le pont, se ruant sur l’Anneau. Luanda se recroquevilla, essayant de rester hors de leur passage tandis qu’ils se bousculaient devant elle, comme un troupeau d’éléphants, se dirigeant vers sa terre natale. Elle contempla la scène avec effroi.

Son pays tel qu’elle le connaissait avait disparu.

CHAPITRE TROIS

Reece se tenait au bord du cratère de lave, les yeux baissés, dans une incrédulité totale comme le sol tremblait violemment sous ses pieds. Il pouvait difficilement considérer ce qu’il venait tout juste de faire, ses muscles encore douloureux d’avoir libéré le rocher, d’avoir lancé l’Épée de la Destinée dans le gouffre.

Il venait à peine de détruire l’arme la plus puissante de l’Anneau, l’arme légendaire, l’épée de ses ancêtres depuis des générations, l’arme de l’Élu, la seule à maintenir le Bouclier. Il l’avait résolument jetée dans le cratère de lave en fusion, et de ses propres yeux l’avait vue fondre, s’embraser dans une grosse boule rougeoyante, puis disparaître dans le néant.

Perdue pour toujours.

Le sol avait alors commencé à trembler, et n’avait pas arrêté depuis. Reece avait du mal à garder son équilibre, tout comme les autres, tandis qu’il s’éloignait du bord. Il avait l’impression que le monde s’effondrait autour de lui. Qu’avait-il fait ? Avait-il détruit le Bouclier ? L’Anneau ? Avait-il commis la pire erreur de sa vie ?

Reece se rasséréna en se disant qu’il n’avait pas le choix. Le rocher et l’Épée étaient tout simplement trop lourds pour eux tous à transporter hors de cet endroit – encore mois pour escalader des murs avec – ou pour semer ces violents sauvages. Il s’était retrouvé dans une situation désespérée, et cela avait nécessité des mesures adaptées.

Leur situation, aux abois, ne s’était pas encore améliorée. Reece entendit un grand cri tout autour de lui, et un bruit s’éleva d’un millier de ces créatures, claquant des crocs d’une façon déconcertante, riant et grognant à la fois. Cela ressemblait à une armée de chacals. À l’évidence, Reece les avait énervés ; il avait volé leur précieux objet, et maintenant ils semblaient tous résignés à le lui faire payer.

La situation avait été si mauvaise quelques instants auparavant, elle était maintenant même pire. Reece repéra les autres. Elden, Indra, O’Connor, Conven, Krog et Serna – tous les yeux baissés avec effroi vers le cratère, puis se détournant et regardant autour d’eux avec désespoir. Des milliers de Faws se rapprochaient dans toutes les directions. Reece était parvenu à épargner l’Épée, mais il n’avait pas planifié au-delà, n’avait pas bien réfléchi à la manière de la mettre lui et les autres hors de danger. Ils étaient encore complètement encerclés, sans une porte de sortie.

Reece était déterminé à trouver une issue, et avec le fardeau de l’Épée ne pesant plus sur leurs épaules, ils pouvaient au moins maintenant bouger rapidement.

Reece dégaina son épée, elle siffla à travers l’air avec un bruit particulier. Pourquoi rester passif et attendre que ces créatures attaquent ? Au moins, ils périraient au combat.

« CHARGEZ ! » cria Reece aux autres.

Ils dégainèrent tous leurs armes et se rallièrent derrière lui, le suivant tandis qu’il fonçait à l’opposé du bord du cratère et droit dans l’épaisse masse de Faws, abattant son épée de tous les côtés, tuant à gauche et à droite. Près de lui, Elden leva sa hache et trancha deux têtes d’un coup, pendant qu’O’Connor bandait son arc et tirait dans sa course, éliminant tous ceux qui se tenaient sur son passage. Indra se précipita en avant et, avec son épée courte, en poignarda deux dans le cœur, tandis que Conven sortit ses deux épées et, hurlant comme un fou, chargeait, massacrant sauvagement et tuant des Faws dans toutes les directions. Serna brandissait sa masse, et Krog sa lance, protégeant leur flanc arrière.

Ils étaient une machine de guerre unie, combattant comme un seul guerrier, luttant pour leurs vies, se frayant un passage à travers l’épaisse cohue en essayant désespérément de s’échapper. Reece les conduisit au sommet d’une petite colline, visant une position dominante.

Ils glissèrent tout en avançant, le sol tremblant encore, la pente raide, boueuse. Ils perdirent de l’élan et plusieurs Faws sautèrent sur Reece, le griffant et le mordant. Il se retourna et leur donna des coups de poing ; ils étaient tenaces et s’accrochèrent à lui, mais il réussit à se libérer d’eux, en leur donnant des coups de pieds, puis en les transperçant de son épée avant qu’ils ne puissent attaquer de nouveau. Entaillé et contusionné, Reece continua à se battre, comme ils le faisaient tous, luttant pour leurs vies pour gravir la colline et s’échapper de cet endroit.

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