Attendre - Блейк Пирс 4 стр.


Riley faillit dire...

En fait je l’ignorais.

Elle n’avait jamais entendu Crivaro mentionner un partenaire à Lanton.

Bien que Crivaro ait été dur, elle ne l’avait jamais considéré comme « brusque ». En fait, elle en était venue à le considérer comme une figure paternelle bienveillante, tout à fait différente de son père.

Riley et McCune suivirent Crivaro jusqu’à une voiture dans le parking du FBI. Personne ne parla tandis que Crivaro conduisait pour sortir de l’immeuble et continua vers le nord à travers les rues de Washington.

Riley commença à se demander si Crivaro allait jamais expliquer ce qu’ils étaient censés faire une fois arrivé à l’endroit où ils allaient, quel qu’il soit.

Ils finirent par arriver à un quartier plutôt minable. Les rues étaient bordées de maison qui donnaient l’impression à Riley d’avoir été de charmantes maisons avant de devenir terriblement délabrées.

Toujours au volant, l’agent Crivaro s’adressa finalement à Riley.

— Deux frères, Jaden et Malik Madison, dirigent une opération de drogue dans ce quartier depuis quelques années déjà. Avec leur gang ils se sont montrés de plus en plus effrontés, allant jusqu’à vendre en pleine rue, comme s’il s’agissait d’un marché à ciel ouvert. Les flics locaux n’ont rien pu faire pour les arrêter.

— Pourquoi ? demanda Riley.

— Le gang surveillait attentivement les flics, répondit Crivaro. De plus, ils avaient également terrorisé tout le quartier en mitraillant depuis leurs voitures, ce genre de choses. Deux gosses se sont fait tirer dessus uniquement parce qu’ils se trouvaient là où ils n’étaient pas censés être. Personne n’osait parler aux flics de ce qui se passait.

Jetant un œil le long des rangées de maisons, Crivaro continua…

— Le FBI a été appelé en renfort il y a quelques jours. Pas plus tard que ce matin, un de nos agents infiltrés a réussi à arrêter Jaden. Son frère, Malik, est toujours en liberté et le gang s’est dispersé. Ils ne seront pas faciles à attraper. Mais grâce à l’arrestation, on a pu obtenir un mandat pour fouiller la maison d’où ils opéraient.

— Si le gang est toujours là, demanda Riley, ne vont-ils pas simplement tout recommencer ?

— C’est là que les flics locaux ont une carte à jouer, intervint McCune. Ils installeront un « mini poste » directement sur le trottoir ; juste une table de pique-nique et des chaises occupées par deux officiers en uniforme. Ils travailleront avec les riverains pour s’assurer que la même chose ne se reproduise pas ici.

Riley faillit demander…

Ne vont-ils pas démarrer dans un autre quartier ?

Mais elle savait que c’était une question idiote. Bien sûr, le gang démarrerait ailleurs, du moins s’il n’était pas arrêté entre temps. Et ensuite les flics et le FBI devraient se remettre au travail où que ce soit. C’était la nature même de ce genre de travail.

Crivaro arrêta la voiture et pointa du doigt la maison la plus proche.

— Les recherches sont déjà en cours dans celle-là, dit-il. Et nous sommes là pour aider.

Alors qu’ils descendaient de la voiture, Crivaro fit un geste presque menaçant avec son doigt à l’attention Riley.

— Par « nous », je voulais dire l’agent McCune et moi-même, précisa Crivaro. Vous êtes ici pour observer et apprendre. Alors restez en dehors du chemin. Et ne touchez à rien.

Riley ressentit un frisson en entendant ses paroles. Mais elle acquiesça d’un signe de tête docile.

Un policier en uniforme se tenant à l’entrée les conduisit tous les trois à l’intérieur. Riley perçut tout de suite qu’une grosse opération était déjà en cours. Le couloir étroit était rempli de policiers et d’agents portant des vestes du FBI. Ils empilaient des armes et des sacs de drogue partout sur le sol.

Crivaro avait l’air ravi. Il dit à l’un des hommes du FBI…

— On dirait que vous avez dégoté une vraie mine d’or ici.

— Nous sommes presque sûrs que ce n’est que le début, répondit l’agent hilare. Il doit y avoir beaucoup d’argent par ici, mais on ne l’a pas encore trouvé. Il y a plein d’endroits susceptibles de servir de planque dans une maison comme celle-ci. Nos gars examinent chaque centimètre carré.

Riley suivit Crivaro et McCune jusqu’au deuxième étage.

Elle pouvait maintenant voir que la maison, et apparemment toutes celles du voisinage, était plus grande qu’elle n’en avait l’air de l’extérieur. Bien qu’étroite, elle était aussi profonde, avec un bon nombre de pièces le long de ses couloirs. En plus des deux étages en vue immédiate, Riley devina que la maison possédait également un grenier et un sous-sol.

En haut de l’escalier, quatre agents manquèrent de rentrer dans Crivaro alors qu’ils sortaient d’une des pièces.

— Rien là-dedans, dit l’un des agents.

— Vous êtes sûr ? demanda Crivaro.

— Nous l’avons fouillée de fond en comble, ajouta un autre agent.

Puis une voix se fit entendre de l’intérieur de la pièce, directement de l’autre côté du couloir...

— Hé, je crois que cette fois, on tient vraiment quelque chose !

Riley suivit Crivaro et McCune de l’autre côté du couloir. Avant qu’elle ne puisse les suivre dans la pièce, Crivaro tendit la main pour la stopper.

— Non, non, lui dit-il. Vous pouvez regarder d’ici, dans le couloir.

Riley resta juste devant la porte et vit cinq hommes fouiller la pièce. Celui qui avait appelé Jake se tenait à côté d’une forme rectangulaire sur le mur.

— Ça ressemble à un ancien monte-plats, dit l’agent. Qu’est-ce que vous voulez parier qu’il y a quelque chose à l’intérieur ?

— Ouvrez-moi ça, dit Crivaro.

Riley fit un pas en avant pour voir ce qu’ils faisaient.

Jake la regarda et lui lança...

— Hé, Sweeney. Qu’est-ce que je viens de dire ?

Riley était sur le point d’expliquer qu’elle n’avait pas vraiment l’intention d’approcher quand Jake ordonna à un policier...

— Fermez cette foutue porte.

La porte se claqua au visage de Riley. Riley se retrouva dans le couloir, à la fois choquée et embarrassée.

Pourquoi l’agent Crivaro m’en veut-il tant ? se demanda-t-elle.

À présent, on pouvait entendre beaucoup de bruit provenant de l’intérieur de la pièce. C’était comme si quelqu’un utilisait un pied de biche sur le mur, à l’endroit où autrefois se trouvait le monte-plats. Riley aurait aimé voir ce qui se passait, mais ouvrir la porte à nouveau était absolument hors de question.

Elle traversa le couloir et entra dans la pièce de l’autre côté, celle dont les agents avaient dit qu’elle avait déjà été fouillée. Les chaises et les meubles avaient été renversés, et un tapis avait été froissé en ayant été tiré puis jeté à nouveau sur le sol.

Seule dans la pièce, Riley se dirigea vers la fenêtre qui donnait sur la rue.

À l’extérieur, elle vit quelques personnes éparpillées, se déplaçant à toute allure, pressées de rejoindre leurs destinations.

Ils ne se sentent pas en sécurité dehors, réalisa-t-elle. Cela l’écrasa d’une effroyable tristesse.

Elle se demanda depuis combien de temps ce quartier n’avait pas été un endroit agréable à vivre.

Elle se demanda également…

Ce que nous faisons est-il vraiment utile ?

Riley essaya d’imaginer ce que pourrait être la vie ici après la mise en place du « mini poste » mentionné par l’agent McCune. Les voisins se sentiraient-ils vraiment plus en sécurité grâce à deux policiers postés à une table de pique-nique ?

Riley soupira tandis que la poignée de personnes dans la rue continuait à se précipiter dans toutes les directions.

Elle réalisa qu’elle se posait la mauvaise question.

Il n’y a pas de « nous », du moins pas pour le moment.

Elle n’était pas du tout impliquée dans cette opération. Et l’agent Crivaro ne lui faisait certainement pas confiance.

Elle se détourna de la fenêtre et se dirigea vers la porte. Alors qu’elle traversait le tapis froissé, elle remarqua un bruit étrange sous ses pieds. Elle s’immobilisa là un moment. Puis elle tapa son talon contre le sol.

Cela semblait étrangement creux là où elle se tenait.

Elle s’approcha du bord du tapis et l’arracha de cet endroit du sol.

Elle ne vit rien d’inhabituel, juste un plancher de bois ordinaire.

Je dois simplement imaginer des choses, pensa-t-elle.

Elle se souvint de ce qu’un des agents avait dit en quittant cette pièce.

« On l’a fouillée de fond en comble. »

Elle n’allait sûrement pas découvrir quelque chose que quatre agents du FBI avaient raté.

Et pourtant, elle était sûre d’avoir entendu quelque chose d’étrange. Elle ne l’aurait pas remarqué si quelqu’un d’autre s’était déplacé dans la pièce. Elle l’avait uniquement remarqué parce que c’était calme ici.

Elle fit quelques pas sur le côté et frappa le sol de son talon. Le sol sembla à nouveau solide. Puis elle se baissa et frappa à l’endroit qu’elle avait remarqué auparavant du bout de ses jointures.

Effectivement, cela sonnait creux. Elle n’avait toujours vu aucun signe d’ouverture, mais...

Je me demande si...

Elle pouvait voir qu’une lame de plancher était plus courte que les autres. Il y avait une tache sombre à une extrémité qui ressemblait à un nœud ordinaire.

Riley appuya sur le nœud avec son doigt.

Elle sursauta quand la planche se releva un petit peu à cette extrémité.

J’ai trouvé quelque chose ! pensa-t-elle.

J’ai vraiment trouvé quelque chose !

CHAPITRE QUATRE

Riley tira à l’extrémité de la planche qui ressortait légèrement.

Le morceau de bois se détacha tout entier, elle le mit de côté.

Comme elle s’y attendait, il y avait une ouverture vers un espace sous le plancher.

Riley jeta un œil de plus près. Enfoncés sous le plancher, à l’abris des regards, se trouvaient des liasses de billets.

— Agent Crivaro ! J’ai trouvé quelque chose ! cria-t-elle à pleins poumons.

Tandis qu’elle attendait une réponse, Riley aperçut quelque chose d’autre à côté des liasses. C’était le bord d’un objet en plastique.

Riley se saisit de l’objet pour le sortir de sa cachette.

C’était un téléphone portable, un modèle plus simple que celui qu’on lui avait donné plus tôt dans la journée. Elle réalisa qu’il devait s’agir d’un de ces téléphones prépayés qui ne permettaient pas de remonter jusqu’à un propriétaire.

Un téléphone intraçable, se dit-elle. Très utile pour une opération de vente de drogue.

Soudain, elle entendit une voix crier de l’entrée de la pièce...

— Sweeney ! Qu’est-ce que vous croyez faire ?

Riley se retourna et vit l’agent Crivaro, le visage rouge de rage. L’agent McCune était entré juste derrière lui.

Elle brandit le téléphone et dit…

— J’ai trouvé quelque chose, agent Crivaro.

— Je vois ça, dit Crivaro. Et vos doigts sont partout dessus. Donnez-moi ce truc.

Riley remit le téléphone à Crivaro, qui le prit précautionneusement avec son pouce et son index et le jeta dans un sac à preuves. Elle remarqua que lui et l’agent McCune portaient des gants.

Elle sentit son visage rougir de honte et d’embarras.

J’ai vraiment merdé.

McCune s’agenouilla et regarda dans l’ouverture sous le plancher.

— Hé, agent Crivaro ! lança-t-il. Venez voir un peu ça !

Crivaro s’agenouilla à son tour aux côtés de McCune.

— C’est l’argent qu’on a cherché partout dans la maison, ajouta McCune.

— On dirait bien, dit Crivaro.

Se retournant vers Riley, Crivaro grinça…

— Est-ce que vous avez touché à cet argent ?

Riley fit non de la tête.

— Vous êtes sûre ? insista-t-il.

— Je suis sûre, répondit timidement Riley.

— Comment avez-vous trouvé ça, demanda Crivaro en pointant la cachette du doigt.

Riley haussa les épaules.

— Je marchais par ici et j’ai entendu un bruit creux sous le plancher, alors j’ai retiré le tapis et…

— Et vous avez retiré cette planche, interrompit Crivaro.

— Eh bien, je n’ai pas vraiment retiré quoi que ce soit. Elle s’est éjectée quand j’ai appuyé à un endroit précis.

— Vous l’avez touché, Crivaro grognait à présent. Et le téléphone aussi. Je n’arrive pas à y croire. Vous avez mis vos empreintes partout.

— Je…Je suis désolée, monsieur, bégaya Riley.

— Vous pouvez l’être, dit Crivaro. Je vous sors d’ici avant que vous ne salopiez autre chose.

Il se leva du sol et s’épousseta les mains.

— McCune, dit-il, faites travailler l’équipe de recherche. Quand vous aurez fini les pièces de cet étage, occupez-vous du grenier. Je ne pense pas qu’on trouvera grand-chose d’autre, mais il faut être minutieux.

— Comptez sur moi, répondit McCune.

Crivaro ramena Riley jusqu’à sa voiture.

Alors qu’ils s’en allaient, Riley demanda…

— On retourne au quartier général ?

— Pas aujourd’hui, dit Crivaro. Peut-être jamais. Où habitez-vous ? Je vous ramène chez vous.

Sa voix étouffée par l’émotion, Riley lui donna son adresse.

Tandis qu’ils roulaient dans le plus grand des silence, Riley se rappela à quel point Crivaro avait été impressionné par Riley lors des événements de Lanton, et comment il lui avait dit...

« Le FBI a besoin de jeunes gens comme vous, surtout des femmes. Vous feriez un très bon agent de l’UAC. »

Les choses avaient bien changé !

Et elle savait que ce n’était pas seulement à cause de la bourde qu’elle avait commise. Crivaro avait été froid avec elle depuis le début aujourd’hui.

Pour le moment, Riley voulait simplement qu’il dise quelque chose, n’importe quoi.

Elle demanda timidement…

— Avez-vous trouvé quelque chose dans l’autre pièce de l’autre côté du couloir ? Je veux dire, où était le monte-plats ?

— Absolument rien, répondit-il.

Le silence s’installa à nouveau. Riley commençait à se sentir confuse.

Elle savait qu’elle avait fait une terrible erreur, mais...

Qu’est-ce que j’étais censé faire ?

Elle avait eu l’intuition dans cette pièce qu’il y avait quelque chose sous le plancher.

Était-elle supposée ignorer ce sentiment ?

Elle rassembla son courage et dit…

— Monsieur, je sais que j’ai merdé, mais n’ai-je pas trouvé quelque chose d’important là-bas ? Quatre agents ont fouillé cette pièce et ont raté cette planque. Vous cherchiez l’argent, et je l’ai trouvé. Quelqu’un d’autre l’aurait trouvé si je ne l’avais pas fait ?

— Ce n’est pas la question, dit Crivaro.

Riley étouffa l’envie de demander...

Si ce n’est pas la question, alors de quoi s’agit-il ?

Crivaro poursuivit sa route dans un silence morose encore quelques minutes. Puis il dit d’une voix calme et amère…

— J’ai fait des pieds et des mains pour vous faire entrer dans ce programme.

Un autre silence tomba. Mais Riley perçut énormément de significations à ces paroles. Elle commença à réaliser à quel point Crivaro s’était mis dans une position délicate pour elle, non seulement pour qu’elle participe au programme, mais aussi pour lui servir de mentor. Et il s’était probablement mis certains de ses collègues à dos, peut-être en excluant des candidats internes qu’ils auraient pu juger plus prometteurs que Riley.

Maintenant qu’elle voyait les choses de cette façon, le comportement froid de Crivaro commençait à prendre tout son sens. Il n’avait pas voulu montrer le moindre favoritisme à son égard. En fait, il était allé à l’autre extrême. Il comptait sur elle pour se montrer digne de sa place sans aucun encouragement de sa part, et malgré les doutes et les ressentiments de ses collègues.

Et à en juger par les regards et les chuchotements qu’elle avait remarqués parmi d’autres stagiaires durant la journée, les collègues de Crivaro n’étaient pas les seuls à nourrir ces ressentiments. Elle allait devoir réaliser des exploits ne serait-ce que pour valider un succès même modeste.

Et elle avait tout gâché en une après-midi, d’une manière stupide. Crivaro avait de bonnes raisons d’être déçu et en colère.

Elle prit une longue et lente inspiration.

— Je suis désolée, ça n’arrivera plus.

Crivaro resta silencieux quelques instants.

Finalement il ajouta…

— Je suppose que vous voulez une seconde chance. Eh bien, laissez-moi vous dire que ce n’est pas la spécialité du FBI. Mon dernier partenaire s’est fait virer pour avoir commis le même genre d’erreur, et il le méritait vraiment. Une telle erreur a des conséquences. Parfois, ça veut juste dire ruiner une affaire et permettre à un sale type de s’en sortir indemne. Parfois, ça coûte la vie à quelqu’un. Cela peut vous coûter la vie.

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