Avant Qu’il Ne Faillisse - Блейк Пирс 6 стр.


- Juste comme ça ? demanda Mackenzie.

- Non, pas juste comme ça, s’exclama Holland. Nous nous sommes vus en secret pendant des mois et je suis tombé amoureux d’elle. Elle ressent la même chose que moi. Donc nous en avons discuté longuement, en essayant de déterminer quelle était la marche à suivre. Mais pendant ce temps, d’une manière ou d’une autre, notre liaison est devenue de notoriété publique. Ce qui a facilité la prise de décision, en quelque sorte. Mais… qu’est-ce que ma vie privée a à voir avec les meurtres ?

- Rien du tout, je l’espère, répondit Ellington. Mais vous devez vous mettre à notre place. Nous avons deux étudiantes assassinées sur les bras et la seule connexion solide entre elles est qu’elles étaient toutes les deux suivies par le même conseiller pédagogique. Ajoutez ça au fait que vous entretenez ouvertement une relation avec une étudiante…

- Donc vous pensez que je suis un suspect ? Vous pensez que j’ai tué ces filles ?

Prononcer ces mots à haute voix semblait le rendre malade. Il remit ses lunettes et se redressa dans son fauteuil, avant de rentrer les épaules.

- Nous n’avons aucune certitude pour l’instant, dit Mackenzie. C’est pourquoi nous vous interrogeons.

- Monsieur Holland, lança Ellington. Vous venez de dire que vous ne vous souvenez pas du visage de Christine Lynch. Qu’en est-il de Jo Haley ?

- Oui… je la connaissais assez bien, en réalité. C’était une amie de la fille que je vois en ce moment.

- Donc Jo Haley connaissait l’existence de votre relation ?

- Je ne sais pas. Je ne pense pas que Mélissa – ma compagne – le lui aurait dit. Nous avons fait de notre mieux pour rester très discrets.

Mackenzie prit un moment pour réfléchir. Le fait que sa petite amie connaisse l’une des victimes – et que cette victime ait pu connaître l’existence d’une relation tabou – présentait Holland sous le pire jour possible. Cela l’amena à se demanda pourquoi il partageait volontairement toutes ces informations sans se faire prier.

- Pardonnez ma question, continua Mackenzie, mais cette compagne – cette Mélissa – est-elle la première étudiante avec qui vous avez une relation ?

Une expression de forte contrariété passa sur le visage de Holland et il bondit soudainement sur ses pieds.

- Vous savez quoi, allez vous faire voir. Je ne…

- Rasseyez-vous tout de suite, lui intima Ellington en se levant devant lui.

Holland parut se rendre immédiatement compte de son erreur, son expression oscillant entre le regret résigné et la colère, tandis qu’il tentait de choisir une émotion.

- Écoutez, je suis désolé. Mais j’en ai plus qu’assez d’être jugé et je n’apprécie vraiment pas d’être accusé de coucher avec toutes mes étudiantes seulement parce qu’il se trouve que je vis actuellement une relation responsable avec une adulte consentante.

- Quel âge avez-vous, Monsieur Holland ? demanda Mackenzie.

- Quarante-cinq ans.

- Et quel âge a Mélissa ?

- Vingt-et-un ans.

- Avez-vous déjà été marié ? dit Ellington, en reculant d’un pas et en se détendant manifestement.

- Oui. Pendant huit ans. J’étais malheureux, si vous voulez tout savoir.

- Et comment votre mariage s’est-il terminé ?

Holland secoua la tête et commença à avancer vers un coin du salon qui donnait sur l’entrée.

- Ouais, cette conversation est terminée. À moins que vous ne comptiez m’arrêter, je vous prie de ficher le camp tous les deux. Je suis sûr que les étudiants et mes anciens collègues seront ravis de répondre au reste de vos questions.

Mackenzie se dirigea lentement vers la porte. Ellington la suivait avec réticence. Mackenzie se tourna vers lui parce que son instinct lui disait qu’il y avait quelque chose à creuser.

- Monsieur Holland, vous avez conscience qu’en refusant de coopérer, vous donnez une très mauvaise image de vous.

- Ça fait un mois que je vis avec.

- Où est Mélissa ? demanda Ellington. Nous aimerions aussi parler avec elle.

- Elle est… (Puis Holland s’interrompit, secouant encore une fois la tête). Elle a été traînée dans la boue, elle aussi. Je ne vous laisserai pas l’ennuyer avec ça.

- Donc vous refusez de répondre à nos questions, déclara Ellington. Et vous refusez de nous dire où se trouve une personne avec qui nous aurions besoin de parler. Est-ce exact ?

- C’est absolument exact.

Mackenzie sentait qu’Ellington commençait à être remonté. Elle voyait ses épaules se tendre et sa posture se raidir progressivement. Il semblait sur le point d’exploser.

- Nous en prenons note, fit Mackenzie. Si nous avons encore besoin de vous parler en rapport avec cette affaire et qu’il se trouve que vous n’êtes pas chez vous, nous vous considérerons comme un suspect potentiel et vous serez arrêté. Le comprenez-vous ?

- Ouais, lâcha Holland.

Il les bouscula vers l’entrée avant de leur ouvrir la porte. Lorsqu’ils furent sortis sur le porche, Holland claqua la porte derrière eux.

Mackenzie commença à descendre les marches mais Ellington ne bougeait pas.

- Tu ne penses pas que nous devrions insister ? demanda-t-il.

- Peut-être. Mais je ne crois pas qu’un coupable nous confierait volontairement autant de détails. En outre… nous connaissons le prénom de sa copine. Si c’est vraiment important, nous pouvons probablement dénicher son nom complet dans ses dossiers. La dernière chose dont nous avons besoin, en revanche, serait l’arrestation hâtive d’un conseiller pédagogique déjà sur la corde raide et au cœur d’une controverse.

Ellington sourit et descendit les marches avec elle.

- Tu vois… ce sont de pareilles choses qui vont faire de toi une épouse merveilleuse. Tu m’évites toujours de commettre des bévues.

- Je suppose que j’ai de la pratique, après ces dernières années.

Ils remontèrent dans la voiture et lorsque Mackenzie s’assit, elle réalisa une fois de plus à quel point elle était épuisée. Elle ne l’avouerait jamais à Ellington, mais elle ferait peut-être mieux de se ménager.

Un ou deux jours supplémentaires, mon tout petit, dit-elle silencieusement à la vie qui grandissait en elle. Encore quelques jours et nous nous reposerons autant que nous voudrons, toi et moi.

CHAPITRE HUIT

Elle savait qu’elle ne devrait pas, mais il était difficile de résister. D’ailleurs… dans la mesure où le prochain semestre s’apprêtait à commencer, ce serait une bonne manière d’en donner le coup d’envoi. Un dernier flirt. Une dernière nuit de folie absolue. Et si les choses se déroulaient comme d’ordinaire, elle se sentirait puissante – si puissante qu’il lui serait facile de passer outre aux petits éclairs de regret.

Et ce serait une très bonne manière de commencer le deuxième semestre.

Marie n’avait même pas essayé de se convaincre de ne pas le faire. Au moment où elle gara sa voiture dans le garage, elle sut où elle terminerait la nuit ce soir-là. Tout ce qu’elle avait à faire, c’était l’appeler, lui dire qu’elle était de retour en ville et qu’elle voulait le voir. Il ne lui avait jamais fait faux bond auparavant et après trois semaines d’absence, elle doutait sérieusement qu’il lui refuse quoi que ce soit.

Et bien sûr, il n’en fit rien.

Il était vingt-trois heures cinq lorsqu’elle entra par l’entrée secondaire de l’immeuble. C’était une zone peu reluisante mais pas assez inquiétante pour qu’elle se sente en danger en marchant seule la nuit. D’ailleurs, elle se trouvait seulement à douze kilomètres du campus et savait que le taux de criminalité aux abords du campus était incroyablement faible. De toute manière, elle était si excitée par ce que les heures à venir allaient lui apporter que tout sens du danger disparut en elle.

Lorsqu’elle atteignit la porte arrière de l’immeuble, Marie ne fut pas du tout surprise de la trouver verrouillée. Elle sonna au numéro de son appartement et fut récompensée par le déclic immédiat du verrou. Il ne lui dit rien dans l’interphone, se contentant d’ouvrir la porte. Cela la fit sourire ; il serait probablement d’humeur très grave. Dominant, même.

Si mignon, pensa-t-elle. Mais nous savons bien qui finit toujours par avoir le dessus…

Cette pensée l’excita encore plus tandis qu’elle entrait. Elle dédaigna l’ascenseur, car elle voulait atteindre son appartement, situé au deuxième étage, le plus vite possible. Elle monta les marches deux par deux, l’exercice autant que le plaisir qu’elle ressentait d’avance accélérèrent son rythme cardiaque. L’attente, pendant tout le trajet de New York jusqu’à chez lui, au moment où elle allait enfin arriver devant sa porte, faisait partie des délicieux préliminaires.

Le trajet avait été long. Elle était stressée. Tendue. Seigneur, elle allait lui sauter dessus… le renverser en arrière et lui grimper dessus…

Elle trouva la porte ouverte. Elle la poussa doucement et vit que les lumières étaient éteintes. Pourtant, une lueur provenait du fond de la pièce principale, peut-être une bougie, ou autre.

- Qu’est-ce que tu fais ? demanda-t-elle d’une voix sensuelle.

Elle ferma la porte derrière elle et la verrouilla.

- Je t’attends, fut la réponse.

- Bien. Mais… je ne me laisserai pas faire si tu ne me dis pas exactement ce que tu veux.

Elle l’entendit ricaner légèrement quelque part dans les ténèbres. Tandis que ses yeux s’ajustaient à l’obscurité, elle distinguait sa silhouette se dessiner dans le salon, allongée sur le canapé. Elle sourit et commença à avancer vers lui.

L’appartement exhalait une odeur de poussière, comme s’il était inhabité – parce que c’était le cas. Elle savait qu’il possédait un autre appartement, mais savait aussi qu’il ne voulait pas l’y inviter. Il aimait conserver le secret sur sa vie privée. D’après ce qu’elle comprenait de lui, il passait très peu de temps chez lui. Elle l’avait toujours retrouvé à l’extérieur, ici, quelques fois sur la banquette arrière de sa voiture, ou dans un hôtel. Même si elle comprenait son besoin de protéger sa vie privée, elle aurait aussi aimé le ravager dans un lit énorme, peut-être avec des lumières d’ambiance et de la musique. Pour changer.

Mais se cacher était également sexy. Cela faisait partie du plaisir. C’était la raison pour laquelle elle s’efforçait de résister à l’envie de lui bondir dessus, ici et maintenant.

Leurs rendez-vous galants avaient toujours été marqués par la montée de l’excitation. Des taquineries, des préliminaires un peu brutaux, parfois même des remarques désobligeantes, pour jouer.

- Viens, Marie, lui ordonna-t-il.

Elle s’exécuta, s’approcha du canapé et le trouva tout habillé. Ça ne la dérangeait pas, ça prolongerait seulement un peu les préliminaires.

- C’est mignon, lança-t-elle se s’agenouillant par terre devant lui.

Elle l’embrassa doucement, lui donnant des petits coups de langues sur ses lèvres, comme il l’aim ait.

- Qu’est-ce qui est mignon ? demanda-t-il.

- Toi, qui penses avoir le contrôle.

- Oh, je l’ai, répliqua-t-il en se redressant.

- Je vais te laisser penser ça encore pendant un moment, répondit-elle en mordillant la peau douce de son cou. (Il se débattit légèrement et elle sentit ses mains sur elle – l’une dans son dos, l’autre dans ses cheveux). Mais nous savons tous les deux que…

Sans le moindre avertissement, il l’attrapa par les cheveux et balança sa tête en avant. Elle se sentit poussée avec force, son front frappa contre les genoux de son amant.

- Qu’est-ce…

Mais avant qu’elle puisse formuler sa question, il était sur elle, s’appuyant de tout son poids dans son dos. Elle se sentit étourdie par le coup et pendant un instant, Marie ne sut légitimement plus où elle se trouvait.

Alors qu’elle tentait de se libérer pour se défendre, il la saisit à nouveau par ses longs cheveux blonds. Cette fois, il écrasa sa tête contre le plancher. Marie tenta de résister pendant un instant, mais elle commença immédiatement à sentir le monde tourner autour d’elle. Une violente douleur irradiait dans tout son crâne.

De loin, très loin, elle le vit saisir son pantalon par la ceinture pour le descendre. Puis tout devint noir et elle revint à la conscience seulement un instant plus tard en sentant sa bouche sur elle, parcourant tout son corps.

Ça n’avait aucun sens. Elle était prête à le laisser faire tout ce qu’il voulait d’elle et, en retour, lui faisait à peu près n’importe quoi. Alors pourquoi… ?

Cette pensée fut interrompue par l’obscurité qui allait et venait. Mais cette fois, quand elle l’engloutit, elle dura plus longtemps.

***

Cela lui avait demandé plus de travail qu’il ne l’aurait pensé mais il eut finalement l’opportunité de se détendre aux alentours de deux heures du matin. La partie la plus difficile avait été de l’assommer pour qu’elle perde connaissance. Il ne pensait simplement pas en être capable. Étrangler quelqu'un était une chose. Il s’agissait seulement de se convaincre soi-même de le faire puis de serrer le cou de sa victime une fois qu’elle se trouvait entre ses mains. Mais écraser la tête de Marie contre le sol lui avait demandé plus de cran qu’il ne s’y attendait.

Lorsqu’elle avait perdu connaissance, le reste du travail avait été difficile mais agréable. Et à mesure qu’il passait d’une tâche à l’autre, il se sentait plus à l’aise avec la décision qu’il avait prise.

Il avait tué Jo Haley et Christine Lynch sur le coup. Il avait couché avec Jo, immensément apprécié le sexe puis l’avait étranglée quand les hostilités avaient repris. Et peut-être à cause du sexe, il avait bien failli changer d’avis – il s’était presque dégonflé. Avec Christine, il avait retenu la leçon et donc opté pour s’abstenir. Puis son corps avait été découvert et il avait vu passer la nouvelle à la télé – juste un contretemps, vraiment, mais aussi une révélation pour lui. Ça l’avait obligé à tout repenser… il ne pouvait pas juste les tuer.

Mais il devait les en finir avec elles. Après Christine, celles qui devaient être réduites au silence. Il y en aurait d’autres, dont Marie. Et s’il ne pouvait les tuer sur le coup et les laisser là où elles se trouvaient, cela signifiait qu’il devait faire évoluer le processus. Il devait être plus discret, prendre davantage de précautions.

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