Presque Perdue - Блейк Пирс 2 стр.


Jess secoua ses cheveux blonds en riant, tout en donnant de l'argent à Cassie.

« Hé, on se prend un selfie ? » suggéra-t-elle, mais Cassie refusa.

« Je ne suis absolument pas maquillée », expliqua-t-elle. Jess rit et rangea son téléphone.

L’absence de maquillage n'était pas la vraie raison, bien sûr ; elle faisait de son mieux pour rester incognito. La première chose qu'elle avait faite, après son arrivée à Londres, avait été de changer ses paramètres de médias sociaux, les rendant totalement privés. Des amis bien intentionnés pourraient dire quelque chose avec toutes les conséquences qu’on peut imaginer. Elle ne voulait pas que quelqu’un sache où elle était. Pas son ex-petit ami retourné aux États-Unis, et certainement pas son ex-employeur et ses avocats en France.

Elle avait pensé qu'elle se sentirait en sécurité une fois qu'elle aurait quitté la France, mais elle n'avait pas réalisé à quel point l'Europe entière était accessible et interconnectée. Retourner directement aux États-Unis aurait été un choix plus judicieux.

« Tu as l'air en pleine forme – as-tu perdu du poids ? » demanda Jess. « Les choses se passent-elles bien avec la famille qui t’a employée ? Tu m’as dit que tu étais inquiète pour eux. »

« Cela n'a pas fonctionné, donc je ne suis plus avec eux », dit-elle avec précaution, passant sous silence les détails affreux qu’elle n'arrivait pas à oublier.

« Oh ma chérie, qu’est-ce qui n'a pas fonctionné ? »

« Les enfants ont déménagé dans le sud de la France et la famille n'avait plus besoin d'une fille au pair. »

Cassie resta aussi sobre que possible, espérant qu'une explication ennuyeuse éviterait d'autres questions, car elle ne voulait pas avoir à mentir à son amie.

« Ce sont des choses qui arrivent. Ça aurait pu être pire. Tu aurais pu travailler pour cette famille, tout le monde parle de l'endroit où le mari est jugé pour le meurtre de sa fiancée. »

Cassie baissa les yeux précipitamment, redoutant que son expression la trahisse.

Heureusement, elles furent distraites par l'arrivée du vin, et après avoir commandé les plats, Jess laissa ce sujet scabreux et passa à autre chose.

« Que vas-tu faire ? » demanda-t-elle à Cassie.

Cassie était gênée par la question, car elle n'avait pas de réponse cohérente. Elle souhaitait pouvoir dire à Jess qu'elle avait un plan et qu'elle ne vivait pas seulement au jour le jour, sachant qu'elle devait profiter au maximum de son temps en Europe, mais qu’elle se sentait de plus en plus indécise quant à sa situation ici.

« Je suis partagée. Je pensais retourner aux États-Unis et trouver du travail dans un endroit plus chaud. La Floride, peut-être. La vie est chère ici. »

Jess acquiesça.

« J'ai acheté une voiture à mon arrivée. Quelqu'un de la pension la vendait. Cela m'a coûté beaucoup d'argent. »

« Alors tu as une voiture ? » demanda Jess. « Mais c'est génial ! »

« Ça été super. J'ai fait de magnifiques ballades dans les environs, mais utiliser la voiture avec l'essence et tout, et même la vie de tous les jours, coûte plus cher que prévu. »

Laisser filer l'argent sans aucune perspective de gagner un revenu la stressait, et cela lui rappelait ce qu’elle avait enduré lorsqu'elle était plus jeune.

Elle avait quitté la maison à seize ans pour échapper à son père abusif et violent, et depuis lors, elle avait dû se prendre en charge. Elle n'avait aucune sécurité, ni épargne, ni famille sur lesquelles se reposer, car sa mère était morte et sa sœur aînée, Jacqui, s'était enfuie quelques années plus tôt et n'avait plus jamais été en contact avec elle.

Vivre seule l’avait mise dans une situation de survie de mois en mois. Parfois, elle ne s’en sortait que d’un cheveu. Peu importe qu’elle n’ait eu que du beurre d'arachide à la fin du mois ; cela avait été sa seule nourriture lorsque les temps étaient durs, et elle avait pris l'habitude de travailler comme serveuse ou barman, en partie parce que ces jobs comprenaient un repas gratuit.

Maintenant, elle paniquait à l'idée de vivre d'un pécule qui s'amenuisait et qui était tout ce qu'elle possédait au monde, et à cause de l'argent qui avait été volé aujourd'hui, ce pécule était encore plus restreint.

« Tu pourrais chercher un travail temporaire pour te dépanner », conseilla Jess, comme si elle lisait dans ses pensées.

« Je l'ai fait. J'ai démarché quelques restaurants, et j'ai même postulé pour un travail de barman dans certains pubs, mais on m'a tout de suite refusé. Tout le monde ici est pointilleux avec la paperasse et tout ce que j'ai, c'est un visa de touriste. »

« Travailler au restaurant ? Pourquoi pas au pair ? » demanda Jess avec curiosité.

« Non », rétorqua Cassie, avant de se rappeler que Jess ne savait rien des circonstances de son précédent emploi. Elle continua.

« Si je ne peux pas travailler, je ne peux pas travailler. Pas de visa, signifie pas de visa, et fille au pair est un engagement plus long. »

« Pas nécessairement », répliqua Jess. Ce peut être autrement et j'ai l’expérience personnelle de le faire sans visa. »

« Vraiment ? »

Cassie savait que sa décision était prise. Elle ne travaillerait plus au pair. Tout de même, ce que Jess disait était intéressant.

« Tu vois, tous les restaurants et pubs sont contrôlés régulièrement. Il n'y a aucun moyen d'embaucher quelqu'un sans le bon visa. Mais travailler pour une famille est différent. C'est tellement flou. Après tout, tu pourrais être une amie de la famille. Qui va dire que tu travailles réellement ? J'ai séjourné avec un ami dans le Devon pendant un certain temps l'année dernière, et j'ai fini par faire quelques emplois de babysitting et de garde d'enfants temporaires pour les voisins et les gens du coin. »

« C'est bon à savoir », déclara Cassie, mais elle n'avait aucune intention d'explorer cette option davantage. Parler à Jess renforçait sa décision de retourner aux États-Unis. Si elle vendait la voiture, elle aurait assez d'argent pour subvenir à ses besoins là-bas jusqu'à ce qu'elle se remette sur pied.

D'un autre côté, elle comptait passer beaucoup plus de temps à voyager. Elle avait hâte de passer une année complète à l'étranger, espérant que cela lui donnerait le temps dont elle avait besoin pour oublier son passé. C'était sa chance de prendre un nouveau départ dans la vie et de revenir en étant une autre personne. Retourner là-bas si peu de temps après son départ, reviendrait à abandonner. Peu importe que d'autres personnes pensent qu'elle n'aurait pas réussi- elle croirait personnellement qu'elle aurait échoué.

Le serveur arriva, apportant des assiettes pleines à ras-bord de nachos. Affamée, parce qu'elle avait sauté le petit-déjeuner, Cassie dévora son assiette.

Mais Jess s'arrêta, fronçant les sourcils, et sortit son téléphone de son sac à main.

« En parlant d'emplois à temps partiel, l'une des personnes pour lesquelles j'ai travaillé m'a appelée hier pour voir si je pouvais l'aider à nouveau. »

« Vraiment ? » dit Cassie, mais son attention était focalisée sur son assiette.

« Ryan Ellis. J'ai travaillé pour lui l'année dernière. Les parents de sa femme déménageaient et ils avaient besoin de quelqu'un pour s'occuper des enfants pendant leur absence. C'étaient des gens adorables et les enfants n'étaient pas mal non plus - ils ont un garçon et une fille. Nous avons fait plein de choses amusantes ensemble. Ils vivent dans un joli village au bord de la mer. »

« En quoi consiste le travail ? »

« Il cherche quelqu'un pendant environ trois semaines, de toute urgence, à demeure. Cassie, cela pourrait être exactement ce dont tu as besoin. Il m’a très bien payé, en liquide, et le problème de visa ne l’a pas du tout préoccupé. Il a dit que si j'avais été accepté par une agence au pair, j'étais clairement une personne de confiance. Pourquoi ne pas l'appeler et en savoir plus ? »

Cassie était tentée par la perspective d'avoir de l'argent en poche. Mais une autre mission au pair ? Elle ne se sentait pas prête. Peut-être qu'elle ne le serait jamais.

« Je ne suis pas sûre que ce soit pour moi. »

Jess, cependant, semblait déterminée à arranger les choses pour Cassie. Elle pianota sur les touches de son téléphone.

« Laisse-moi tout de même te donner son numéro. Je vais lui envoyer un message maintenant et lui dire que vous pourriez vous contacter, et que je te recommande vivement. On ne sait jamais, même si tu ne travailles pas pour lui, il pourrait connaître quelqu'un qui a besoin de garder sa maison, ou de promener le chien, ou de quelque chose d’autre. »

Cassie ne pouvait pas la contredire, et un instant plus tard, son téléphone bourdonna à l'arrivée du message de Jess.

« Comment se passe ton travail ? » demanda-t-elle, une fois que Jess eut terminé d’envoyer ses messages.

« Cela ne pouvait pas être mieux. » Jess empila du guacamole sur un chip de tortilla.

« La famille est charmante. Ils me donnent beaucoup de temps libre et m’offrent régulièrement des pourboires. Les enfants peuvent être casse-pieds, mais ils ne sont jamais méchants et je pense qu'ils m'apprécient aussi. »

Elle baissa la voix.

« La semaine dernière, avec tout le monde qui arrivait pour le mariage, j'ai été présentée à l'un des cousins. Il a vingt-huit ans et il est magnifique ; il dirige une entreprise d’assistance informatique. Je pense qu'il m'aime bien, et disons simplement que c'est amusant de flirter à nouveau. »

Même si elle était heureuse pour son amie, Cassie ne pouvait s'empêcher de ressentir une pointe d'envie. Ce travail de rêve était ce qu'elle espérait secrètement. Pourquoi tout avait mal tourné pour elle ? Ne s'agissait-il que de malchance ou était-ce, en quelque sorte, à cause des décisions qu'elle avait prises ?

Cassie se souvint soudain de ce que Jess lui avait dit dans l'avion pour la France. Elle avait dit à Cassie que sa première mission n'avait pas fonctionné, alors elle avait laissé tomber et avait réessayé.

Jess n'avait eu de la chance qu'au deuxième essai, et du coup, Cassie se demandait si elle n’abandonnait pas trop tôt.

Quand elles eurent fini leurs nachos, Jess regarda l'heure.

« Je ferais mieux de me dépêcher. Harrods m’attend », déclara-t-elle. « Je vais devoir acheter des cadeaux pour tout le monde à la maison, pour les enfants et pour le beau Jacques. Qu’est-ce que je pourrai lui acheter ? Qu’offre-t-on à quelqu'un avec qui on flirte ? Cela pourrait me prendre un certain temps avant de trouver une idée ! »

Cassie serra Jess dans ses bras, se sentant triste que leur déjeuner soit terminé. Cette conversation entre amies lui avait fait du bien. Jess semblait si heureuse et Cassie pouvait comprendre pourquoi. Elle était utile et appréciée, elle gagnait de l'argent, elle avait un but dans la vie et se sentait en sécurité.

Jess n’était pas seule à la dérive, seule et sans emploi, et obsédée par le fait d'être traquée parce que le procès d’un meurtre débutait.

Quelques semaines dans un village isolé pourraient être exactement ce dont elle avait besoin en ce moment, à plus d'un titre. Jess avait raison. L'appel téléphonique pourrait conduire à d'autres opportunités. Elle ne les trouverait jamais si elle ne persistait pas.

Cassie sortit du pub bondé pour trouver un coin tranquille, jetant un coup d'œil au cas où des pickpockets ou des voleurs de téléphones passeraient.

Elle prit une profonde inspiration, et avant qu'elle ne puisse trop y penser et perdre son sang-froid, elle composa le numéro.

CHAPITRE II

Tenant fermement son téléphone, Cassie se rapprocha du mur pour s'abriter de la bruine. Maintenant qu'elle avait composé le numéro de Ryan Ellis, elle se sentait de plus en plus nerveuse.

Elle devait gagner de l'argent d'une manière ou d'une autre si elle voulait rester au Royaume-Uni plus longtemps, mais après ce qu'elle avait vécu en France, le babysitting était-il la bonne décision ? Même si le travail semblait idéal, serait-il prêt à l'accepter avec si peu d'expérience et sans réelle qualification ?

Cassie s’imagina qu’elle rassemblait son courage pour lui demander si elle pouvait occuper le poste, et qu’elle recevait un non catégorique en réponse.

L'appel sonna si longtemps qu'elle craignit d’être dirigée vers la messagerie. Au tout dernier moment, un homme décrocha et répondit :

« Ryan à l’appareil. »

Il avait l'air essoufflé, comme s'il avait dû courir pour décrocher le téléphone.

« Bonjour, vous êtes Ryan Ellis ? » demanda Cassie.

Elle serra les dents à l'évidence de sa question, mais elle ne le connaissait pas du tout et elle ne se voyait pas lui dire : « Salut, Ryan. »

« Oui, c’est bien moi. Qui appelle s'il vous plait ? » Il ne semblait pas irrité, mais plutôt curieux.

« Je m'appelle Cassie Vale et j'ai obtenu votre numéro par mon amie Jess, qui a travaillé pour vous l'année dernière. Elle m’a dit que vous cherchiez quelqu'un pour s’occuper de vos enfants pendant un certain temps. »

« Jess, Jess, Jess », répéta Ryan, comme s'il essayait de resituer le nom, puis : « Oh, oui, Jess d'Amérique ! Je vois qu'elle vient de m'envoyer un message. Quelle fille charmante. Vous a-t-elle recommandé ? C'est pour ça que vous appelez ? Je n'ai pas encore lu le message. »

Cassie hésita. Allait-elle dire oui ? Cela reviendrait à prendre un engagement, et elle n'était pas sûre de vouloir faire ce pas.

« J'aimerais en savoir plus sur le travail », déclara-t-elle. « J'étais au pair en France, mais ma mission est terminée. J'ai pensé faire quelque chose à court terme, mais je n’en suis pas encore sûre. »

Il y eut un bref silence.

« Laissez-moi vous expliquer. Je suis désespéré en ce moment. Je viens de vivre un divorce, ce qui m'a laissé assez traumatisé. Les enfants ne voudront même pas parler de ce qui s'est passé et auront besoin de quelqu'un pour leur remonter le moral et s'amuser avec eux. En plus de tout cela, j'ai un projet de travail énorme, avec un délai qui ne me laisse pas de temps. »

Cassie fut secouée par les paroles de Ryan. Elle ne s’attendait pas à ce qu'il soit dans une situation aussi grave. Pas étonnant qu'il ait désespérément besoin que quelqu'un l'aide.

Le divorce avait dû être traumatisant s'il avait si durement touché les enfants. Elle devina que si Ryan s'occupait d'eux, sa femme devait l'avoir quitté, probablement pour quelqu'un d'autre.

Elle n'avait aucune idée de quelle était la bonne réponse.

« Cela semble très stressant », dit-elle finalement pour combler le court silence.

« J'ai téléphoné partout, parce que je n'ai pas eu la possibilité de mettre une annonce pour le poste, et je me sens si confus que je ne pense pas que je serais particulièrement doué pour trouver quelqu'un d’autre. Toutes les personnes qui ont travaillé pour moi auparavant n'étaient pas disponibles. Cela ne me dérange pas de vous dire que je ne sais plus quoi faire. Je suis prêt à payer le triple du tarif habituel et le travail durera au maximum trois semaines. »

« Eh bien ... », commença Cassie.

Elle ne pouvait pas se résoudre à dire non. Ce serait inhumain alors que cet homme se trouvait dans des circonstances aussi dramatiques. Elle était désolée pour lui et pensait qu'il serait égoïste de refuser le travail purement et simplement. Ils avaient manifestement besoin d'aide, et tout cet argent en si peu de temps était tentant.

« Pourquoi ne pas nous rencontrer ? » suggéra Ryan. « Avez-vous une voiture ? Sinon, je peux aller vous chercher à la gare. Je paierai votre billet, bien sûr. »

« J'ai une voiture », déclara Cassie.

« Cela facilite grandement les choses ; il vous faudra environ cinq heures si la circulation n’est pas trop mauvaise. Je vous enverrai l'adresse maintenant, et vous rembourserai le voyage si ne nous sommes pas à votre goût. »

Назад Дальше