Noël Pour Toujours - Софи Лав


N O Ë L, P O U R T O U J O U R S


(L’hôtel de Sunset Harbor – Tome 8)


S o p h I e L o v e

Sophie Love

Fan depuis toujours du genre romantique, Sophie Love est ravie de la parution de sa première série de romance : Maintenant et à tout jamais (L’Hôtel de Sunset Harbor – tome 1).

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Il s’agit d’une œuvre de fiction. Les noms, les personnages, les entreprises, les organisations, les lieux, les évènements et les incidents sont le fruit de l’imagination de l’auteur ou sont utilisés dans un but fictionnel. Toute ressemblance avec des personnes réelles, vivantes ou mortes, n’est que pure coïncidence.

Image de couverture : Copyright Ioana Catalina E, utilisée en vertu d’une licence accordée par Shutterstock.com.

LIVRES PAR SOPHIE LOVE


L’HÔTEL DE SUNSET HARBOR

MAINTENANT ET À TOUT JAMAIS (Tome 1)

POUR TOUJOURS ET À JAMAIS (TOME 2)

À TOUT JAMAIS, AVEC TOI (Tome 3)

SI SEULEMENT C’ÉTAIT POUR TOUJOURS (Tome 4)

POUR L’ÉTERNITÉ, ET UN JOUR (Tome 5)

POUR L’ÉTERNITÉ, PLUS UN (Tome 6)

POUR TOI, POUR TOUJOURS (Tome 7)

NOËL POUR TOUJOURS (Tome 8)


LES CHRONIQUES DE L’AMOUR

L’AMOUR COMME CI (Tome 1)

L’AMOUR COMME ÇA (Tome 2)

UN AMOUR COMME LE NOTRE (Tome 3)

TABLE DES MATIÈRES

Chapitre un

Chapitre deux

Chapitre trois

Chapitre quatre

Chapitre cinq

Chapitre six

Chapitre sept

Chapitre huit

Chapitre neuf

Chapitre dix

Chapitre onze

Chapitre douze

Chapitre treize

Chapitre quatorze

Chapitre quinze

Chapitre seize

Chapitre dix-sept

Chapitre dix-huit

Chapitre dix-neuf

Chapitre vingt

Chapitre vingt et un

Chapitre vingt-deux

CHAPITRE UN

La docteur Arkwright sourit à Emily et enleva le mètre ruban autour de son ventre.

— Je peux confirmer que votre accouchement est prévu le 13 décembre, dit-elle. Vous êtes à 37 semaines maintenant, et officiellement à terme.

Emily regarda Daniel et sourit. C’était tellement excitant de savoir que dans seulement trois semaines, la petite Charlotte allait les rejoindre.

Ils s’assirent tous, et la docteur Arkwright continua.

— Plus de vols, dit-elle à Emily. Si vous planifiez une lune de miel prénatale, je crains que vous ne puissiez pas le faire à l’étranger.

— Lune de miel prénatale ? dit Emily en riant. Je n’ai jamais entendu parler de ça.

La docteur gloussa en réponse.

— C’est la mode de nos jours. J’ai des parents qui organisent une lune de miel prénatale somptueuse parce qu’ils savent que c’est leur dernière occasion.

Emily trouva l’idée amusante. Avec tout ce qui se passait à l’auberge, il était très peu probable qu’ils puissent trouver le temps (sans parler de l’argent) même s’ils voulaient partir en vacances !

La docteur frappa dans ses mains.

— On a fini ici.

— Super, dit Emily en sautant du siège. Oh, j’allais oublier. J’ai quelque chose pour vous. Elle sortit le dernier album de Roman de son sac à main. Il avait été ravi de le signer pour la docteur, et absolument amusé en même temps.

La docteur Arkwright vit ce qu’Emily tenait et devint tout rouge. Elle le prit précipitamment.

— Merci beaucoup, chuchota-t-elle.

Emily et Daniel quittèrent son cabinet et sortirent sur le parking. Pour un lundi juste après Thanksgiving, le temps était remarquablement chaud.

— Quelles sont les chances qu’on manque de neige cette année ? demanda Emily à Daniel en arrivant à la camionnette.

— Honnêtement, je ne peux pas imaginer un Noël sans ça, dit-il. Je suis sûr que le temps va bientôt changer.

Ils montèrent tous les deux dans le véhicule.

— Ça a été plutôt utile, ajouta Emily. Pense à tout le travail qu’on a pu faire sur l’île grâce à la météo !

Daniel mit la clé sur le contact et la vieille camionnette démarra en vrombissant.

— Je sais, dit-il alors qu’il commençait à reculer. Nous sommes en avance sur le planning. Et vu qu’on a besoin que tout soit prêt d’ici avril, c’est une très bonne chose.

Emily pensa au fait que l’île ait déjà été réservée, des mois à l’avance, avant même que le toit ne soit posé sur les chalets !

— Comment vont Stu, Clyde et Evan ? lui demanda-t-elle.

— Absolument bien, lui dit-il. Je ne savais pas qu’ils avaient ça en eux. J’ai toujours pensé qu’ils étaient paresseux.

Emily rit mais garda pour elle son avis concernant les amis de Daniel. Elle s’était attachée à eux au fil des semaines durant lesquelles ils avaient travaillé en échange du gîte et du couvert, mais cette première impression qu’ils dégageaient allait être difficile à ébranler !

— Je suis contente qu’ils travaillent dur, dit-elle à Daniel. Nous aurons désespérément besoin de tirer des revenus de l’île si les choses continuent comme ça.

Daniel jeta un coup d’œil vers elle.

— C’est si grave que ça ?

Emily grimaça.

— Oui. Malheureusement. Nous n’avons pas eu de réservations pour l’hiver. En fait, il n’y aura personne avant mars. Ni dans la remise, ni la maison de Trevor ou l’auberge principale. J’ai aussi dû réduire les heures de travail de tout le monde. Seuls Lois et Parker font quelques heures de travail. Vanessa et Marnie ont accepté de prendre tout l’hiver, mais Matthew n’est pas ravi de ces réductions. Il essaie d’économiser pour une nouvelle voiture. Je me sens très mal. Heureusement, le restaurant reçoit encore beaucoup de réservations, donc ça donne du travail à Harry. Le spa est toujours populaire, alors à eux deux, ils devraient nous aider à passer le cap. Mais ça va être très serré pendant ces quelques mois.

Le timing était soit une bénédiction, soit une malédiction. Une bénédiction car cela donnerait à Emily la chance de passer du temps avec son bébé, mais une malédiction car les bébés coûtaient cher et que la dernière chose qu’elle voulait faire était se soucier de l’argent !

— Ça n’arrivera pas, lui dit Daniel avec détermination. J’ouvrirai mon atelier de menuiserie avant le Nouvel An, s’il le faut. Toi et la petite Charlotte aurez tout ce dont vous avez besoin. Je te le promets.

Emily sourit et frotta son ventre rond. Daniel avait tellement à cœur de leur offrir la meilleure vie possible. Cela la rendait si heureuse. Elle avait tellement de chance de l’avoir dans sa vie. Elle espérait juste qu’il ne s’épuiserait pas à travailler trop dur. C’était toujours un numéro d’équilibriste avec Daniel, et il se retrouvait souvent du mauvais côté !

— Peut-être qu’on devrait essayer de faire en sorte qu’Amy se marie à l’auberge, comme elle l’avait prévu avec Fraser ? suggéra Emily.

Daniel éclata de rire, comme s’il n’avait jamais rien entendu d’aussi ridicule.

— Je doute fort qu’elle le veuille après la dernière fois. Ça ferait sûrement remonter des souvenirs désagréables non ? Et pourquoi Harry voudrait-il se marier là où il travaille ? Il secoua la tête, amusé. Mais c’est dommage quand même. Tu pourras peut-être convaincre une autre de tes riches amies de se marier cette année. Pourquoi pas Jane ?

— Absolument pas ! répondit Emily. Jane n’est pas du genre à se marier.

Mais sa suggestion la fit réfléchir. Tandis qu’ils retombaient dans un silence détendu, Emily essaya d’imaginer des façons plus créatives de vendre l’auberge pendant l’hiver. Ils avaient tellement mis l’accent sur l’île, le spa, le restaurant et le bar qu’ils avaient négligé de faire correctement de la publicité pour l’auberge et tout ce qu’elle avait à offrir. Les mariages d’hiver pourraient être une bonne approche, surtout avec la salle de bal pour les cérémonies et chaque chambre de l’auberge disponible pour les invités ! Elle devrait prendre rendez-vous avec Bryony, leur extraordinaire génie du web et du marketing.

Daniel quitta alors la rue principale et prit une route plus petite en direction de l’école de Chantelle. Leur rendez-vous avec le médecin s’était prolongé et ils n’avaient plus le temps de rentrer chez eux avant d’aller la chercher.

— Tu as eu des nouvelles de Raven Kingsley ? demanda-t-il en conduisant. Quand aura lieu la prochaine réunion municipale pour décider si son projet d’hôtel peut se poursuivre ?

— Je ne sais pas encore, dit Emily. J’attends des nouvelles. Ils publieront un bulletin une fois que le conseil d’urbanisme aura tenu sa réunion. Je suis sûr que ce ne sera pas avant un moment.

— Tu n’es pas inquiète ? demanda Daniel.

— Bien sûr que si. La concurrence, surtout de la part de quelqu’un comme Raven, est toujours une perspective effrayante. Nous avons eu la vie facile jusqu’à présent. Le marché était à nous.

— Ça, c’était facile ? plaisanta Daniel en faisant référence aux années et mois de travail qu’ils avaient consacrés à faire de l’auberge un succès.

— Tu sais ce que je veux dire, dit Emily. On n’a jamais vraiment eu à se soucier de la faillite avant.

— Et maintenant oui ? demanda Daniel, dont l’expression amusée avait complètement disparu.

Emily se mordit la lèvre.

— Peut-être un peu, lui dit-elle. Si les choses ne s’améliorent pas bientôt. Mais ne t’inquiète pas, je trouverai quelque chose. Un bal de Noël. Avec Roman pour chanter. Pour cent dollars le billet !

Elle ne faisait que plaisanter. Utiliser la célébrité de Roman pour son propre profit était quelque chose qu’elle ne ferait jamais. Mais un bal de Noël pour la ville pourrait être une bonne idée.

Daniel semblait toujours inquiet.

— Chéri, lui dit fermement Emily. Je m’en occupe. Ne t’inquiète pas. Rien, pas même le nouvel hôtel de Raven Kingsley, ne nous arrêtera. Je te le promets. Nous sommes trop déterminés pour échouer maintenant.

Elle parlait avec assurance, mais il y avait aussi du doute dans son esprit. Et si c’était l’hiver qu’ils ne pouvaient pas passer ? Et si sa vie parfaite était sur le point de s’effondrer ?

*

Daniel se gara sur le parking de l’école. La journée était déjà terminée et tous les enfants s’amusaient dans la grande cour de récréation, surveillés par leurs professeurs. Emily aperçut Chantelle, en train de jouer avec Bailey et Laverne. C’était un tel soulagement que les filles soient redevenues amies.

Elle sortit de la camionnette et salua de la main l’institutrice de Chantelle sur les marches de l’école. Elle salua également Tilly, la réceptionniste de l’école avec laquelle Emily s’était récemment liée. Tilly prenait son café de l’après-midi sur les marches avec le reste des enseignants. Elle fit un signe chaleureux à Emily.

Chantelle dut remarquer ses parents car elle approcha en courant.

— Devinez quoi ! s’écria-t-elle. On joue un Conte de Noël version Dr Seuss pour notre concert cette année !

— Qu’est-ce que c’est ? Emily demanda.

— C’est le Conte de Noël de Charles Dickens, mais tout en rimes comme avec le Dr Seuss, lui dit Chantelle. Et je joue l’Esprit des Noëls passés !

Emily en savait assez pour savoir qu’il s’agissait de l’un des rôles principaux de la pièce. Après Ebenezer Scrooge, le fantôme aurait sûrement le plus de lignes.

— Bravo chérie ! dit-elle en serrant Chantelle dans ses bras.

Une fois qu’elle l’eut relâchée, Daniel la souleva dans les airs.

— Quel rôle cool ! s’exclama-t-il. Je suis tellement fier de toi !

Il la remit sur ses pieds et Chantelle attrapa quelque chose dans son cartable.

— Ce sont mes répliques, dit-elle en tenant un épais livret avec une illustration reconnaissable dans le style du Dr Seuss en première page. La pièce aura lieu le vendredi 18 décembre.

Emily regarda Daniel, les sourcils levés. La petite Charlotte serait née d’ici là ! Soudain, tout semblait incroyablement réel. Et donc, si excitant.

— Ça ne laisse pas très longtemps pour apprendre toutes tes répliques, dit Daniel à Chantelle. Trois semaines ?

— Je sais, lui dit-elle, l’air soudain très sérieux. Mais je peux le faire.

— Bien sûr que tu le peux, lui dit Emily.

Ils montèrent tous dans la camionnette et Daniel mit le contact. Il démarra dans un grondement.

— Quand je rentrerai, je pourrai commencer à décorer l’auberge pour Noël ? demanda Chantelle depuis le siège arrière.

Emily rit et lui jeta un coup d’œil par-dessus son épaule.

— On vient juste de célébrer Thanksgiving.

— Je sais, répondit Chantelle. Mais j’aime tellement Noël. J’ai hâte de troquer les feuilles d’automne contre des flocons de neige.

Daniel se mit à rire. Son regard se posa vers Chantelle dans le rétroviseur.

— Tu pourras décorer l’auberge comme tu veux, dit-il.

En son for intérieur, Emily sourit. Elle aimait la créativité de Chantelle, et elle aimait la façon dont sa maison était transformée pour chaque fête, chaque saison, par les mains de l’enfant. Elle ne troquerait cela pour rien au monde – ni les araignées d’Halloween en plastique qu’elle n’arrêtait pas de trouver derrière des meubles, ni les petits drapeaux américains du 4 juillet entre les planches. Sa vie était parfaite. Elle croisait les doigts pour que les choses restent ainsi.

*

Quelques minutes plus tard, ils arrivèrent chez eux et Daniel se gara devant l’auberge. Le vaste parking était complètement vide maintenant. Comme aucune voiture de client n’occupait l’espace extérieur, l’allée semblait soudain énorme.

Ils montèrent les marches du porche et entrèrent par la grande porte de l’auberge. Lorsqu’ils entrèrent, Emily découvrit, à sa grande surprise, que les décorations d’automne avaient déjà disparu. Elle n’était sortie que quelques heures, mais quelqu’un avait transformé l’auberge en une toile blanche. Qui avait pu le faire ?

Elle pensa que Lois et Marnie avaient employé une partie de leur temps libre pendant leur service assez calme pour ranger, ou peut-être Vanessa l’avait-elle fait pendant son nettoyage. Mais elle entendit alors des voix venant du salon et réalisa instantanément qui était à l’origine du rangement.

Elle se rendit dans le salon, et trouva la coupable assise là : Amy. Celle-ci était tellement organisée qu’il n’était pas surprenant qu’elle ait immédiatement remballé leurs décorations de Thanksgiving.

Mais elle n’était pas seule. Assise sur le canapé à côté d’elle, près de la cheminée allumée, la tête de Mogsy sur ses genoux, et en train de boire ce qui ressemblait à un chocolat avec des guimauves, se trouvait Patricia. Non seulement la mère d’Emily avait pris goût aux guimauves depuis sa première expérience des s’mores, mais elle avait aussi appris à apprécier l’amour d’un chien odorant et en train de perdre ses poils. Et, plus important encore, elle était restée tout le week-end de Thanksgiving. C’était un miracle, aux yeux d’Emily, qu’elle et sa mère aient passé trois jours entiers ensemble sans s’entretuer. Les choses semblaient vraiment changer pour le mieux. En fait, Emily était un peu triste que sa mère parte aujourd’hui.

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