Le Sceptre De Feu - Морган Райс 4 стр.


— Attends, dit soudain Oliver. Il a dit qu’il allait assister à un cours de Galileo.

Hazel écarquilla les yeux.

— Bien sûr. Galileo est un Florentin qui est venu après da Vinci. Nous devons être dans l’Italie du seizième siècle.

— Nous devrions le suivre, dit Ralph.

Oliver acquiesça de la tête et tous s’élancèrent après le coureur.

CHAPITRE CINQ

— Donc nous sommes dans la Grèce antique, dit Walter. Et maintenant ?

Esther regarda autour d’elle, protégeant ses yeux du soleil radieux avec sa main.

— Nous devrions nous diriger vers la ville, dit-elle.

Les garçons tombèrent d’accord et ils se mirent à marcher à grands pas dans la direction suivie par le char, en suivant les sillons laissés dans la terre.

Il y avait beaucoup d’édifices intéressants dans la ville. Des temples faits de gros blocs de pierre. De gigantesques théâtres en plein air hémisphériques avec des pièces dramatiques jouées à l’intérieur. Beaucoup de bruit et de braiments provenaient d’un stade voisin. Ils virent un château avec d’énormes piliers et un pont-levis massif qui devait mesurer au moins 15 mètres de haut. Ils passèrent devant une grande structure carrée, composée de plusieurs colonnes soutenant un toit, qui ressemblait à un palais aux yeux d’Esther. Les Grecs étaient réputés pour leur style architectural, après tout, et c’était fascinant de voir tout cela en personne.

Ils arrivèrent dans un petit marché très animé, rempli de stalles en bois vendant de nombreux types d’aliments, comme des oranges fraîches et des bouteilles d’huile d’olive. Des tissus étaient suspendus entre les étals, procurant un peu d’ombre bien nécessaire.

— C’est plutôt fantastique, commenta Simon.

— Fantastique, ça l’est peut-être, dit Walter. Mais les locaux n’ont pas l’air si amicaux.

Esther jeta un coup d’œil autour d’elle. Walter avait raison. Les indigènes les surveillaient avec prudence et attention.

Elle frissonna, et le sentiment du danger imminent hérissa les poils de sa nuque.

— Nous avons besoin de trouver des vêtements pour pouvoir nous fondre dans la masse, dit-elle, soudain consciente qu’elle portait toujours sa chemise de nuit d’hôpital et qu’elle aimerait beaucoup voir le dos de cet habit en particulier.

— Comment sommes-nous censés faire cela ? contesta Simon, posant les mains sur ses hanches. Nous n’avons pas d’argent pour acheter des vêtements.

Esther se mordit la lèvre avec consternation. Ils n’avaient pas d’argent, il avait raison à ce sujet. Mais ils ne pourraient certainement pas continuer à marcher ainsi. Walter portait un t-shirt avec un personnage de bande dessinée des années 80 aux couleurs vives et de grosses baskets blanches. Simon portait un gilet en tweed marron et un pantalon de costume assorti. Et Esther était vêtue de sa mince robe d’un bleu poudreux. Ils étaient si loin d’être discrets. Mais voler était mal et elle le savait. Il devait y avoir un autre moyen.

— Regardez, par ici, dit-elle en montrant une pile de déchets.

Ils se dirigèrent tous vers le grand tas. Il semblait être composé de vaisselle cassée, de nourriture en décomposition, de plantes mortes, de branches d’arbres et d’autres types de végétation. Mais plus important pour eux, il y avait aussi une variété de vêtements en lambeaux, de tissus, de toges, de sandales, etc. Même si les vêtements étaient visiblement très sales et usés, ils étaient bien meilleurs que ce qu’ils portaient.

— Bingo ! cria Esther.

Simon avait l’air mécontent.

— Tu t’attends vraiment à ce que je fouille dans un tas d’ordures ?

Esther croisa les bras.

— Tu as une meilleure idée ?

Simon avait l’air perplexe. Le nez plissé, il s’approcha du tas de déchets et commença à mettre délicatement les objets de côté. Walter, quant à lui, se jeta directement dedans et se dénicha une toge et une paire de sandales en cuir en un temps record. Il enfila son ensemble et sourit largement.

— Je n’ai pas l’air formidable maintenant ? dit-il en souriant, les mains sur les hanches. Si vous ignorez les taches, bien sûr.

Esther tira sa propre toge.

— Je veux dire, c’est un peu gros, dit-elle en regardant les bandes de tissu qui la couvraient maintenant. Et pour être honnête, cela ressemble beaucoup à ma robe d’hôpital ! Mais je l’aime bien, plus ou moins.

Dans l’ensemble, elle savait qu’elle se trouvait beaucoup mieux dans la toge que dans sa vieille robe puante d’hôpital, qu’elle attirait bien moins l’attention et l’aiderait à se mêler à la foule.

À ce moment-là, Simon émergea de derrière la pile. Il avait toujours l’air profondément mécontent. Il n’avait pu se procurer qu’un petit morceau de tissu qu’il avait enroulé autour de sa taille comme une jupe. La seule chose qu’il avait sur le torse était une ceinture en corde qu’il avait passée en bandoulière sur son épaule droite.

Walter éclata de rire. Même Esther, qui était généralement si sérieuse, dut étouffer un gloussement.

Simon fit la moue.

— Je vais attraper un terrible coup de soleil avec ça. Nous ferions mieux de trouver un peu d’ombre. Et rapidement.

Mais Esther serra les dents avec détermination. Elle n’était pas d’humeur à écouter Simon se plaindre d’attraper un coup de soleil.

— Nous sommes en mission, lui rappela-t-elle. Une mission très importante pour sauver l’École des Prophètes. Une si importante que le professeur Amethyst nous a divisés en deux équipes. Elle sentit comme une boule se former dans sa gorge en pensant à Oliver, au fait qu’il se trouvait ailleurs dans l’univers, à une époque et à un endroit complètement différents d’elle. Alors arrête de te plaindre.

Simon soupira.

— Oui, j’imagine que tu as raison. La mission est bien plus importante que mon apparence stupide et le fait que ma peau extrêmement claire brûlera facilement et me fera ressembler à un homard. Un homard nu.

— Merci, répondit Esther, choisissant d’ignorer son sarcasme. Maintenant, la mission doit commencer. Allons trouver le Sceptre de Feu et sauvons l’École des Prophètes.

CHAPITRE SIX

Edmund gisait en larmes dans la petite pièce sombre. Rien ne s’était déroulé comme il l’avait voulu. Il avait blessé Esther, avait été utilisé par dame Obsidienne et, à présent, il ne pourrait plus jamais retourner à l’École des Prophètes. Si le professeur Amethyst découvrait ce qu’il avait fait, il serait certainement expulsé.

Soudain, on frappa à la porte. Edmund s’assit, essuyant ses larmes.

— Oui ?

La porte s’ouvrit. Une fille aux cheveux roux regarda à l’intérieur.

— Dame Obsidienne te demande.

Edmund sentit sa poitrine se serrer. Il n’avait nulle autre part où aller. Après avoir trahi l’école et Esther, il s’était réveillé pour découvrir que les lieux tremblaient violemment. Dame Obsidienne lui était alors apparue et lui avait offert une place dans son école. Il n’avait pas eu d’autre choix que de l’accepter.

Il se leva, avec l’impression que son corps tout entier était de plomb, et suivit la fille aux cheveux roux hors de la pièce.

— Je suis Madeleine, au fait, dit-elle en le guidant dans les couloirs sombres.

Mais Edmund était trop malheureux pour ne serait-ce que répondre.

— Tu vas t’habituer à ici, lui l’encouragea-t-elle. C’est une excellente école.

— Bien sûr, marmonna-t-il, mais il sut qu’il ne le ferait pas.

L’École des Prophètes de Dame Obsidienne était un endroit horrible. Son ancienne école était lumineuse et moderne, mais celle-ci ressemblait à un vieux château miteux. Elle était froide. Elle sentait l’humidité. Il n’y avait passé qu’une nuit et il la détestait déjà.

Madeleine s’arrêta devant une grande porte en bois et toqua.

— Entrez, appela une voix de l’intérieur.

Edmund la reconnut immédiatement. Dame Obsidienne. La femme qui l’avait poussé à trahir son amour, Esther.

Madeleine ouvrit la porte et fit signe à Edmund d’entrer avec elle.

À l’intérieur se trouvait une pièce qui semblait être un bureau. Il y avait une grande table avec de nombreux sièges, chacun occupé par un étudiant d’Obsidienne. Dame Obsidienne elle-même était assise sur un grand trône.

Les yeux d’Edmund scrutèrent les étudiants dans la pièce. Il y avait un garçon très étrange avec des cheveux noirs et des traits osseux, et la peau si pâle qu’il semblait être un crâne avec des yeux. D’ailleurs, ses yeux étaient si brillamment bleus qu’ils ne ressemblaient à rien de ce monde. À côté de lui était assise une grande fille au maquillage sombre, les bras croisés d’une manière qui lui donnait un air très méchant. À côté d’elle se tenait un garçon rondelet aux cheveux foncés et aux yeux complètement noirs. Son regard était fixé sur le dessus de la table et il semblait avoir récemment subi un terrible traumatisme.

Madeleine, la fille aux cheveux roux, prit l’unique siège de libre à côté du garçon à l’air sournois, laissant Edmund debout.

— Voici Edmund, annonça Dame Obsidienne, souriant avec son air froid. Mon informateur. Mon espion extraordinaire.

Edmund eut l’estomac retourné. Comment osait-elle prétendre qu’il avait été impliqué ? Comme si elle ne l’avait pas trompé pour qu’il commette ces actes.

— J’ai pensé qu’il serait bien que tu expliques à tout le monde ce qui s’est passé à l’École des Prophètes, poursuivit la directrice. Puisque tu as tant contribué à la mission.

Edmund grinça des dents. Il frissonna en se rappelant comment l’école avait tremblé. Comment ses murs avaient commencé à s’effondrer. Comment les branches du kapok s’étaient brisées, faisant s’écraser les passerelles au sol. Comment ses professeurs et ses camarades de classe – et ses amis – avaient dû fuir par le transporteur d’urgence.

— Elle a été évacuée, marmonna-t-il, la tête baissée, honteux.

— Et pourquoi a-t-elle été évacuée ? le pressa dame Obsidienne.

Elle se délectait manifestement de tout cela. Edmund ressentait à son égard un élan de haine plus forte que tout ce qu’il avait pu un jour ressentir envers son vieux rival en amour, Oliver.

— Parce qu’elle était en train de s’effondrer, annonça-t-il, toute l’amertume qu’il ressentait se reflétant dans son ton.

Tout autour de la salle, les étudiants d’Obsidienne se mirent à applaudir. Ils semblaient ravis tandis qu’ils échangeaient des exclamations murmurées entre eux. Tout cela laissait Edmund malade et honteux.

Dame Obsidienne, quant à elle, semblait ravie.

— L’École des Prophètes d’Amethyst menace ruine, annonça-t-elle en agitant les mains dans un grand geste. Et maintenant, c’est le moment idéal pour envoyer une équipe d’assaut.

Edmund eut le souffle coupé.

— Non. S’il vous plaît, laissez-les juste tranquilles ! Qu’y a-t-il d’autre à prendre de l’école ? Vous n’avez pas déjà obtenu tout ce que vous vouliez ?

Dame Obsidienne ricana.

— Edmund, Edmund, Edmund. Cher garçon stupide. L’École des Prophètes contient certains des artefacts les plus importants connus de notre espèce. Le professeur Amethyst a gardé sous clef tant de manuscrits et de textes, tant d’archives. Il est assis sur tant de connaissances. Il se voit comme un gardien, vois-tu. Il pense que l’on ne peut faire confiance qu’à lui et à un petit nombre de prophètes dispersés à travers l’histoire pour connaître les secrets des prophètes. Mais je crois au partage d’informations. Je souhaite libérer le savoir qu’il a gardé enfermé pendant des siècles.

Autour de la table, Edmund vit tous les étudiants acquiescer. C’était donc là le mensonge que leur avait servi dame Obsidienne, pensa-t-il. Là où elle avait utilisé son amour pour Esther pour le convaincre d’exécuter ses ordres, elle racontait aussi des fables à ses élèves aussi. Ils pensaient tous que le professeur Amethyst était un homme terrible qui gardait pour lui tous les secrets des prophètes. Mais Edmund savait que non. Il savait que le professeur Amethyst était le meilleur prophète de l’univers. Qu’il avait pris un lourd fardeau sur ses épaules. Que son cœur était pur et que tout ce qu’il avait toujours voulu faire, c’était d’enseigner correctement à ses étudiants afin qu’ils puissent garder l’univers en sécurité.

Edmund se rendit compte qu’il avait trahi le meilleur mentor qu’il avait pu avoir le privilège de connaître. Que l’école qu’il aimait était condamnée. Qu’il était à blâmer pour tout cela. Il se sentit accablé. Désespéré. Désolé.

Les yeux de Dame Obsidienne brillèrent de malveillance. Elle frappa bruyamment dans ses mains. Soudain, un portail tourbillonnant apparut au fond de la pièce.

Le vent s’engouffra dans le bureau. Edmund haleta, le sentant fouetter ses vêtements et ses cheveux.

Dame Obsidienne se leva lentement de son trône et sourit, les lumières du portail clignotant dans ses iris.

— Madeleine. Natasha. Malcolm, dit-elle. La fille maussade aux cheveux noirs et l’étrange garçon au visage osseux se levèrent à ses ordres, de même que Madeleine. Dame Obsidienne regarda le garçon grassouillet. Et Christopher.

Il se leva. Edmund pensa que quelque chose clochait chez lui. Quelque chose de moins qu’humain. Il semblait hanté, comme s’il avait vécu un terrible traumatisme. Et il avait l’air méchant, comme s’il voulait se venger.

— Vous êtes mon équipe, annonça Dame Obsidienne. Mes meilleurs et plus brillants élèves.

Edmund observa, empli de honte, tandis que les quatre Obsidiennes se dirigeaient vers le portail pour finaliser, une bonne fois pour toutes, la destruction de l’École des Prophètes, une procédure qu’il avait mise en branle à la seconde où il avait fait équipe avec la diabolique dame Obsidienne.

— Il est temps, rugit-elle en levant son poing vers le ciel. Il est temps de révéler les secrets des prophètes une bonne fois pour toutes !

Les quatre enfants disparurent par le portail et Edmund sentit ses épaules s’affaisser. L’École des Prophètes était condamnée.

CHAPITRE SEPT

Oliver, Ralph et Hazel se hâtèrent à la suite du garçon, suivant ses traces tandis qu’il courait dans les rues de Florence. Oliver n’arrivait pas à croire qu’ils l’étaient à l’époque de Galileo. Il avait rencontré tellement de ses héros en voyageant dans le temps, c’était assez époustouflant. Si quelqu’un lui avait dit, lorsqu’il avait lu son livre sur les inventeurs d’un bout à l’autre, qu’il rencontrerait un jour certaines des personnes à l’intérieur, il ne l’aurait jamais cru !

Devant eux, une rangée de bâtiments beiges mitoyens apparurent. Ils comptaient entre quatre et six étages, avec à chacun une série de petites fenêtres carrées bien ordonnées. La rue ressemblait à une rangée de maisons de ville aux yeux d’Oliver, mais le garçon qu’ils avaient suivi se précipita à travers la porte en bois sculptée d’un immeuble de quatre étages. Et alors qu’ils se rapprochaient, les mots Accademia delle Arti del Disegno apparurent gravés sur la plaque de pierre à côté de la haute porte.

— C’est beaucoup plus petit que ce à quoi je m’attendais, commenta Ralph.

Hazel fit courir ses doigts sur les lettres gravées, comme si elle essayait d’absorber une partie de leur histoire.

— Vous saviez que notre ami Michelangelo a étudié ici aussi ? fit-elle remarquer.

— Ami ? plaisanta Ralph. Je ne pense pas que rencontrer quelqu’un une fois en fasse un ami.

— Il nous a aidés à sauver la vie d’Esther, répondit Hazel avec un froncement de sourcils mécontent. Cela ne fait définitivement pas de lui un ennemi !

— Les gars, interrompit Oliver. Ce n’est pas le moment de se quereller. Venez, entrons à l’intérieur.

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