Escapade Meurtriere - Блейк Пирс 2 стр.


Riley fut particulièrement émue à la mention de ce mot…

Famille.

Elle n’avait presque jamais eu de famille, pas depuis que sa mère avait été assassinée sous ses yeux alors qu’elle n’était qu’une petite fille. Son père était vivant ; un ex-marine amer et reclus qui vivait dans les Appalaches. Mais elle ne l’avait pas vu depuis…

Quand ?

Pas depuis qu’elle avait obtenu son diplôme à l’université l’automne dernier, réalisa-t-elle. Et la dernière fois n’avait pas été des plus plaisantes. Pour autant que Riley le sache, son père n’avait aucune idée de tout ce qui lui était arrivé ces derniers mois. Elle se demandait si elle lui en parlerait un jour. D’ailleurs, elle se demandait si elle le reverrait un jour.

Et à présent, le directeur Cormack faisait la promesse de quelque chose dont Riley avait toujours rêvé mais qu’elle n’avait jamais eu.

Une famille !

Était-ce vraiment possible ?

Se sentirait-elle réellement comme appartenant à une si grande famille dans les jours qui allaient venir ?

Elle regardait autour d’elle les visages de ses camarades diplômés. Beaucoup se souriaient et d’autres chuchotaient pendant que le directeur Cormack poursuivait son discours. Riley savait que beaucoup d’entre eux avaient noué des amitiés durables ici à l’Académie.

Elle étouffa un soupir à la pensée qu’elle n’avait pas vraiment trouvé de « famille » ici. Ayant été si souvent éloignée par l’affaire avec Crivaro, elle n’avait pas eu beaucoup de temps pour socialiser et pour se faire des amis. Elle n’avait noué que deux relations qui pouvaient s’apparenté à de l’amitié lors de son séjour ici ; l’une avec sa colocataire Frankie Dow et l’autre avec John Welch, un jeune homme beau et idéaliste qu’elle avait appris à connaître au cours de l’été alors qu’ils avaient déjà tous deux participé au programme de stage de dix semaines du FBI.

John et Frankie étaient aussi ici aujourd’hui. Comme la classe des diplômés était repartie par nom, Riley et ses deux amis n’avaient pas pu s’asseoir ensemble, et elle ne connaissait pas vraiment ceux qui étaient à ses côtés.

Riley se rappela qu’elle et son fiancé, Ryan Paige, étaient déjà, ou presque, une famille. Elle retournerait vivre avec lui dans leur appartement à Washington, et ils avaient prévu de se marier bientôt. Riley avait fait une fausse couche, mais ils auraient sûrement des enfants dans les années à venir.

Elle se demandait si Ryan était là dans le public. C’était samedi, et il avait peut-être dû travailler puisqu’il n’était qu’avocat débutant. En outre, Riley savait qu’il avait des sentiments mitigés au sujet de la carrière qu’elle avait choisie.

Le directeur Cormack conclut son discours, et le temps était venu d’assermenter tous les nouveaux agents. Un par un, il les appelait par leur nom. Chacun d’entre eux montait sur scène, prêtait le serment du FBI, recevait son insigne et reprenait sa place.

On les appelait par ordre alphabétique, et alors que Cormack parcourait la liste, Riley se retrouva à regretter que son nom de famille commence par la dix-neuvième lettre de l’alphabet. L’attente était longue. Frankie, bien entendu, monta sur la scène avant elle, puis salua et sourit à Riley lorsqu’elle retourna à son siège.

Lorsque le directeur appela finalement Riley, ses genoux manquèrent de se dérober alors qu’elle se levait et qu’elle passait devant d’autres diplômés assis. Lorsqu’elle monta sur scène, elle eut l’impression de flotter au-dessus de son propre corps.

Enfin, elle se redressa, leva la main, et répéta après le directeur Cormack…

— Moi, Riley Sweeney, je jure solennellement que je soutiendrai et défendrai la Constitution des États-Unis contre tous ses ennemis, extérieurs et intérieurs…

Elle ne put retenir une larme alors qu’elle continuait.

C’est réel, se dit-elle. C’est vraiment en train d’arriver.

C’était un court serment, mais Riley eut l’impression que sa voix allait lâcher avant la fin. Enfin, elle prononça les derniers mots…

— … et que je m’acquitterai bien et fidèlement des fonctions du poste que je m’apprête à occuper. Que Dieu me vienne en aide.

Riley tendit la main au directeur Cormack, s’attendant à ce qu’il lui remette l’insigne. Au lieu de cela, le grand homme lui sourit un peu malicieusement et plaça l’insigne sur le podium.

— Un instant, jeune fille. On a une petite affaire à régler.

Riley sursauta. Se pourrait-il qu’elle ait échoué à obtenir son diplôme ?

Le directeur sortit un petit écrin noir de la poche de sa veste.

— Riley Sweeney, c’est un honneur de vous décerner le prix d’excellence de l’Académie.

Riley fut stupéfaite.

Le directeur ouvrit l’écrin et en sortit un ruban avec une médaille. Une vague d’applaudissements resonna alors que Cormack accrochait la médaille autour de son cou. Cormack félicita Riley pour son initiative et son leadership durant ses semaines passées à l’académie.

Riley essayait d’écouter attentivement ses paroles, mais elle se sentait étourdie.

Ne t’évanouis pas, s’ordonna-t-elle. Reste sur tes pieds.

Elle espérait que quelqu’un enregistrait ce que le directeur disait parce que tout s’estompait autour d’elle.

Cormack lui remit quelque chose.

Mon insigne du FBI, réalisa-t-elle en l’acceptant.

Puis il lui tendit la main. Elle la serra et se retourna pour partir.

Lorsque Riley Sweeney, tout nouvel agent du FBI, descendit de la scène, elle remarqua que les diplômés n’avaient pas tous l’air heureux pour elle. En fait, il y avait un ressentiment flagrant sur certains visages. Elle ne pouvait pas leur en vouloir. Quand elle était revenue de son affaire, elle fut désignée chef d’équipe à maintes reprises dans les activités de l’Académie. Ce n’était un secret pour personne que certains étudiants estimaient que le récent travail de terrain de Riley lui avait donné un avantage injuste sur eux. Elle était persuadée que certaines personnes issues des forces de l’ordre devaient être particulièrement ennuyées.

Riley retourna à son siège, se sentant bouleversée par l’émotion d’avoir été choisie pour le prix. Elle ne se souvenait pas qu’une chose pareille ne lui soit déjà arrivée.

Pendant ce temps, les autres recrues continuèrent à monter les unes après les autres sur la scène, prêtant serment et acceptant leurs insignes. Quand John monta, Riley lui sourit et lui fit signe de la main, et il lui rendit timidement.

Après que les derniers étudiants eurent prêté serment, le directeur Cormack félicita à nouveau les recrues pour leur réussite et conclut la cérémonie. Les étudiants se levèrent de leurs sièges et cherchèrent avec empressement leurs amis.

Riley retrouva rapidement John et Frankie, qui brillaient de fierté alors qu’ils contemplaient leurs nouveaux insignes.

— On a réussi ! dit John, en prenant Riley dans ses bras.

— Nous sommes des agents du FBI maintenant ! s’exclama Frankie, étreignant Riley à son tour.

— Bien sûr qu’on l’est, répondit Riley.

— Et le meilleur de tout, ajouta Frankie, c’est que nous travaillerons tous au siège de Washington. On pourra se serrer les coudes !

— C’est vraiment génial ! renchérit Riley.

Elle prit une grande inspiration. Après cet été difficile, tout allait très bien. Mieux qu’elle ne l’aurait imaginé.

Elle chercha du regard Ryan et le vit traverser la foule dans sa direction.

Il avait réussi à venir après tout, et il avait un sourire agréable sur son visage.

— Félicitations, ma chérie, dit-il en l’embrassant sur la joue.

— Merci, dit Riley en l’embrassant à son tour.

Ryan prit la main de Riley.

— Et maintenant, que dirais-tu de rentrer chez nous.

Riley sourit et hocha la tête. Oui, c’était une journée parfaite. Durant toutes ces semaines à l’Académie, elle avait dû séjourner dans le dortoir alors que Ryan était resté dans leur appartement à Washington. Ils n’avaient pas passé autant de temps ensemble qu’ils l’auraient souhaité.

Son affectation au quartier général du FBI signifiait qu’elle ne serait qu’à quelques minutes en métro de leur appartement. Ils pourraient réellement commencer leur vie ensemble, et peut-être bientôt envisager de se marier comme ils l’avaient prévu.

Mais alors que Ryan et Riley étaient sur le point de partir, John l’appela.

— Attends une minute, Riley. Ce n’est pas tout à fait terminé.

Les yeux de Riley s’élargirent quand elle se souvint…

Oui, il reste encore une chose à faire.

Ses amis et elle sortirent dans l’air froid de l’hiver, où les nouveaux agents faisaient la queue et traversaient la cour en direction du coffre-fort du FBI. Riley et ses deux amis se précipitèrent pour rejoindre la ligne, tandis que Ryan les accompagnait.

Riley remarqua que Ryan semblait plutôt perplexe.

Il ne comprend pas ce qui se passe ici, pensa-t-elle.

Elle n’avait pas le temps de lui expliquer pour le moment. Riley et ses amis approchaient le quartier-maître.

Alors qu’ils arrivèrent devant lui, l’homme remit à chacun d’eux une arme de service, un Glock 22 de calibre 40 Smith & Wesson.

Le visage de Ryan refléta sa surprise ; et aussi son inquiétude, Riley en était presque sûre.

Il va falloir qu’il s’habitue à ce que j’aie une arme, se dit-elle.

Riley lui sourit.

— C’est bon, lui dit-elle, on peut rentrer à la maison.

Elle était soulagée qu’il n’ait fait aucun commentaire sur l’arme mortelle qu’elle portait alors qu’ils disaient au revoir à ses amis et qu’ils retournaient dans la cour.

Tout va bien se passer, pensa-t-elle.

C’est alors qu’un jeune homme s’approcha d’elle en tenant une enveloppe.

— Vous êtes Riley Sweeney ? demanda-t-il.

— Oui, dit Riley.

Le jeune homme lui tendit l’enveloppe.

— Je suis censé vous remettre ceci. J’ai aussi besoin d’une signature.

Riley s’exécuta, puis ouvrit rapidement l’enveloppe.

Ce qu’elle lut la fit reculer de quelques pas.

— Qu’est-ce que c’est ? demanda Ryan.

Elle semblait choquée.

— C’est un changement d’affectation.

— Qu’est-ce que ça veut dire ? continua-t-il.

— Je ne travaillerai pas au siège du Bureau de Washington, finalement. Je suis affectée à l’Unité d’Analyse Comportementale, ici, à Quantico.

— Mais… mais tu as dit qu’on serait ensemble, bégaya Ryan.

— Nous le serons, s’empressa de dire Riley pour le rassurer. Après tout, ce n’est pas si loin que ça.

Malgré tout, elle savait que ce retournement allait certainement leur compliquer la vie. Cela n’allait pas les empêcher d’être ensemble, mais n’allait certainement pas leur faciliter la tâche.

— Eh bien, craqua Ryan, tu ne peux pas y aller. Ils devront te donner une autre affectation.

— Je ne peux pas les forcer à faire ça, répondit Riley. Je ne suis qu’une employée ici, comme toi au cabinet d’avocats.

Ryan resta silencieux pendant un long moment.

— Qui a eu cette idée, d’ailleurs ? grommela-t-il enfin.

Riley y réfléchit. Quantico ne faisait même pas partie de ses choix initiaux. Qui était intervenu pour l’affecter là-bas ?

Puis elle réalisa dans un soupir…

J’en ai une assez bonne idée.

CHAPITRE DEUX

L’agent spécial Jake Crivaro regardait ses œufs brouillés avec mécontentement.

J’aurais dû aller à la remise des diplômes, pensa-t-il.

Il était assis à la cafeteria du bâtiment de l’UAC à Quantico, pensant à Riley Sweeney, sa jeune protégée. Elle avait obtenu son diplôme de l’Académie du FBI deux jours auparavant, et il se sentait mal de ne pas y avoir assister.

Bien sûr, il s’était trouvé une excuse… trop de paperasse entassée sur son bureau. Mais en réalité, il détestait ce genre de cérémonie et il n’avait tout simplement pas réussi à se forcer à aller s’asseoir dans la foule et écouter des discours qu’il avait entendus tant de fois auparavant.

S’il y était allé, il aurait pu profiter de l’occasion pour lui dire en personne qu’il avait personnellement organisé son transfert de DC à l’Unité d’Analyse Comportementale ici à Quantico.

Il avait plutôt chargé un messager de le faire à sa place.

Mais elle avait certainement pris son transfert vers l’UAC comme une bonne nouvelle. Après tout, ses talents uniques seraient plus utiles ici qu’ils ne l’auraient été à Washington.

Jake réalisa alors que Riley ne savait peut-être même pas encore qu’elle était devenue sa partenaire.

Il espérait qu’elle serait agréablement surprise d’apprendre qu’ils travailleraient ensemble. Ils avaient déjà formé une assez bonne équipe sur trois cas plutôt difficiles. La jeune femme pouvait parfois être erratique, mais elle réussissait toujours à le surprendre par la puissance extraordinaire de sa perspicacité.

J’aurais au moins dû l’appeler, se reprocha-t-il.

Jake regarda sa montre et devina que Riley devait déjà être en route pour venir ici, pour se présenter à son premier jour au travail.

Alors qu’il finissait son café, son téléphone portable sonna.

— Salut, Jake. Harry Carnes à l’appareil. Est-ce que je te dérange ?

Jake sourit au son de la voix de son vieil ami. Harry était un inspecteur de police à la retraite de Los Angeles. Plusieurs années auparavant, ils avaient travaillé ensemble sur une affaire d’enlèvement de célébrités. Ils s’étaient bien entendus et étaient restés en contact.

— Pas du tout, Harry, dit Jake. Je suis ravi que tu appelles. Qu’est-ce que je peux faire pour toi ?

Il entendit Harry soupirer.

— Il y a quelque chose qui me tracasse. J’espérais que tu pourrais m’aider.

Jake sentit une vague d’inquiétude dans sa voix.

— J’en serais ravi, mon ami, dit-il. Quel est le problème ?

— Tu te souviens de cette affaire de meurtre au Colorado l’an dernier ? La femme qui a été tuée à Dyson Park ?

Jake fut surpris d’entendre Harry en parler. Lorsque Harry avait pris sa retraite du service de police de Los Angeles, sa femme et lui, Jillian, avaient déménagé à Gladwin, une petite ville dans les Rocheuses, juste à côté de Dyson Park. Le corps d’une jeune femme avait été retrouvé sur un sentier de randonnée. Malgré son statut de civil, Harry avait essayé d’aider la police à résoudre l’affaire, mais sans succès.

— Bien sûr, je me souviens, dit Jake. Pourquoi cette question ?

Un court silence tomba.

— Je crois que c’est encore arrivé, continua enfin Harry.

— Qu’est-ce que tu veux dire ? demanda Jake.

— Je pense que le tueur a encore frappé. Une autre femme a été assassinée.

Jake eut un choc de surprise.

— Tu veux dire là-bas, à Dyson Park ?

— Non, cette fois c’est en Arizona. Laisse-moi t’expliquer. Tu sais à quel point Jillian et moi aimons voyager vers le sud pendant l’hiver ? On est en Arizona, dans un camping non loin de Phoenix. Ce matin, aux nouvelles locales, ils ont dit que le corps d’une jeune femme avait été retrouvé sur un sentier de randonnée pas très loin au nord d’ici. J’ai appelé les flics du coin, et ils ont bien voulu me donner quelques détails.

Harry s’éclaircit la gorge.

— Jake, les poignets de la fille montraient des coupures. Elle s’est vidée de son sang, mais pas là où le corps a été retrouvé. C’est exactement comme à Dyson Park. Je parie que c’est le même tueur.

Jake ressentit un pincement de scepticisme.

— Harry, je ne sais pas, dit-il. Beaucoup de temps est passé depuis le meurtre du Colorado. Il y a de fortes chances que les similitudes entre les deux meurtres ne soit qu’une coïncidence.

La voix d’Harry prit un ton plus insistant.

— Ouais, mais si ce n’était pas une coïncidence ? Et si le gars qui a commis le crime au Colorado était responsable ? Et si ce n’était que le début ?

Jake étouffa un soupir. Il pouvait comprendre la réaction de son ami. Harry lui avait dit à quel point il avait été amèrement déçu de ne pas avoir pu aider les flics de Gladwin et la patrouille de l’État du Colorado à attraper le tueur. Il n’était pas surprenant qu’un nouveau meurtre avec des circonstances similaires ait ravivé la déception de Harry.

Назад Дальше