La Chronobiologie - Juan Moisés De La Serna 2 стр.


Pour cela, comme nous l’avons déjà commenté, l’une des premières découvertes très utiles fut la maîtrise du feu, qui ne leur était pas entièrement inconnue puisqu’ils l’ont découvert dans la nature, dans les arbres retrouvés après avoir été frappés par la foudre, ou dans les zones d’activité volcanique.

Cette découverte leur donna un nouveau statut dans la chaîne alimentaire, car ils pouvaient s’en servir comme arme ou pour préparer de la nourriture chassée. De la même façon que son utilisation était indispensable pour se protéger des prédateurs qui rôdaient souvent autour de leurs refuges.

De plus, ils ne tarderont pas à s’en servir pour d’autres finalités, comme source de chaleur, si importante pendant les nuits les plus froides et les saisons hivernales,ou de lumière, fondamentale pour la vie dans les cavernes mal éclairées par les faibles rayons de lune.

L’admiration pour le cycle jour-nuit et ses effets sur les êtres vivants, représente l’un des phénomènes qui a eu le plus d’influence sur la culture des premiers peuples, et s’enracine ainsi profondément dans leurs traditions et croyances pour générer un grand nombre de mythes et légendes qui essayent de rendre compte de ces phénomènes qui impliquent deux grands corps célestes, le soleil et la lune.

La première association fut attribuée à la vitalité puisqu’avec la manifestation de la lumière et la hausse des températures, une grande majorité des êtres vivants récupèrent leurs mouvements pour sortir de leur état de somnolence nocturne et commencer leurs activités journalières.

Les mâles hominidés sortent pour chasser, tandis que les femelles se dédient à effectuer les activités de cueillette des fruits sauvages de la région. La chasse devient ainsi l’axe de la vie sociale où une bonne prise est célébrée par tous puisqu’elle procurera à manger pendant plusieurs jours.

Ainsi, le soleil est devenu le symbole qui représente le monde masculin, la force et la vitalité de la nature, considéré par certaines cultures comme la divinité principale et le père du reste des divinités ; on en trouve de nombreux exemples sur toute la Terre, des civilisations baignées par la Méditerranée comme l’égyptien (Ra) ou le grec (Hélios), aux Américaines comme les aztèques (Tonatiuh) et les incas (Inti), ou les asiatiques comme le chinois (Ri Gong Tai Yang Xing Jun).

Par ailleurs, cette boule de feu chaude et vitale semble toujours tracer dans le ciel le même trajet comme un chemin qui part de l’est, d’où elle se lève, pour passer par le zénith à midi et atteindre enfin l’ouest où elle se couche; un parcours recueilli par différentes traditions comme le déplacement de l’astre roi par un charriot ou un bateau solaire tout le long de la voûte céleste et de retour après la nuit.

Une conviction puissante qui a dû attendre le XVII

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Pourtant, le phénomène le plus mystérieux et attrayant qui a surpris et ébloui l’humanité fut celui causé par l’astre le plus proche de la Terre, l’énigmatique Lune.

Les activités qui s’accomplissent pendant la nuit sont bien différentes de celles menées pendant le jour, c’est de ce moment que les anciens profitent pour transmettre leur sagesse et expérience aux plus jeunes par le biais d’histoires et fables qui les aideront à se rappeler de ces enseignements associés à la chaleur du foyer avant d’aller se reposer jusqu’à l’aube.

Et tout cela surveillé par ce corps céleste brillant qui semble parfois illuminer comme le Soleil et qui, outre à l’obscurité et à l’apparition d’une myriade de petits points lumineux dans le ciel, entraîne habituellement une importante baisse des températures.

Différentes caractéristiques remarquables sont attribuées au seul satellite de la Terre, la plus acceptée est peut-être son influence sur les marées, alors que la plus contestée est la libération de l’instinct primitif chez l’homme.

Pour tout cela, la Lune a traditionnellement été associée au monde de la subtilité et de la délicatesse, représentée comme une divinité féminine, soit parmi les peuples de la Méditerranée, tels que l’Égyptienne (Isis) ou la Grecque (Artémis), pour le peuple Américain comme les Aztèques (Coyolxauhqui), les Incas (Mama Quilla), ou les asiatiques comme lq divinité chinoise (Chang E).

Ce basculement radical de luminosité entre le jour et la nuit permit à nos ancêtres de commencer à se rendre compte que quelque chose d’extérieur à leur compréhension affectait inévitablement tous les êtres vivants, le passage du temps.

Chaque nouvelle aube était un jour de plus pour la vie de ces premiers hominidés, qui prenaient peu à peu conscience de l’importance d’assister à ces variations afin de comprendre ce qui se passait autour d’eux.

Contrairement au Soleil, visible toujours dans la même sphéricité, la Lune semble changer de forme en fonction des nuits qui passent et parait plus ou moins ronde selon la phase dans laquelle elle se trouve.

Le cycle lunaire commence à partir de sa forme apparente plus complète et ronde, semblable à celle du Soleil (pleine lune ou Plenilunium) en passant par une position dans laquelle la seule partie semi-circulaire allant jusqu’à la droite de sa superficie est visible (le premier quartier) pour disparaitre complètement (Nouvelle lune ou lune noire), suivi d’une progressive apparition de sa partie gauche (le dernier quartier) pour enfin compléter son cycle avec la pleine lune de nouveau.

Un phénomène astronomique qui enregistre une semaine pour chaque phase et un cycle prévisible de vingt-neuf jours. La confirmation exacte de cette succession de changements lunaires pousse à envisager qu’il pourrait s’agir d’une bonne façon de mesurer le temps permettant ainsi, d’une certaine manière, de comprendre les différentes évolutions du monde.

C’est ainsi qu’apparaît le premier calendrier basé précisément sur les différents passages de la Lune et qui a permis de conter les cycles restants pour l’arrivée d’un printemps fructueux ou bien évaluer le bon moment pour émigrer avant l’apparition des premiers froids qui annonceraient un hiver rude ; tout ceci donnera lieu aux premiers enregistrements sur les changements des saisons.

Pourtant, ce ne sont pas seulement ces phénomènes, répétés régulièrement, qui étonnent l’humanité et qui ont été d’abord signalés par des pictogrammes et ensuite par écrit. Nous trouvons des inscriptions d’apparitions de phénomènes atmosphériques étranges sur différentes latitudes, telles que les aurores ou les corps cosmiques qui au moment de passer la voûte céleste, nom ancien pour dénommer le ciel, laissent trace d’une étoile lumineuse.

En revanche, beaucoup d’autres phénomènes sont passés inaperçus parce qu’ils manquaient de régularité suffisante, même si grâce aux chroniques de l’époque, nous disposons d’informations pour les aurores, les tremblements de terre, les inondations ou les sécheresses.

Un monde lointain marqué par des changements imprévisibles que nos ancêtres essayaient de comprendre dans un premier temps par le biais d’explications basées sur les grandes forces de la nature adoptant un comportement chaotique et capricieux, qu’ils personnifiaient souvent par des divinités mythologiques à adorer et auxquelles confier des offrandes pour obtenir leur bénédiction et éloigner leur colère.

Nombreux exemples sont répandus à travers la géographie mondiale dans différentes traditions et cultures de nos prédécesseurs. Ainsi nous pouvons trouver des références à des divinités telles que Thor, dieu de l’orage dans la mythologie nordique ; Namazu, dieu japonais des séismes ou Éole, dieu grec du vent.

Mais la curiosité humaine ne s’arrête pas là, l’étape qui suit le rassemblement de ces enregistrements méticuleux pendant des années, fut celle de chercher, dans la mesure du possible, une sorte d’explication, une relation entre ces événements extérieurs qui avaient tant d’influence sur les conditions de la vie, affectant à la fois la chasse et la récolte.

La relation la plus évidente se trouve peut-être dans les nombreux changements de la nature au niveau climatologique et qui entraînent une multitude de petites variations au fur et à mesure du passage des quatre-saisons et de leur influence sur la disponibilité des aliments et de l’eau.

Au printemps, les fleurs fleurissent et les fruits poussent tandis que les animaux s’accouplent pour se reproduire, un ensemble de phénomènes qui semblent être propices à la vie.

En été, les températures augmentent et les pluies diminuent, dans certains endroits la disponibilité de l’eau est extrêmement pauvre ce qui force à la migration vers des terres plus généreuses.

L’automne, considéré comme une période de transition, est marqué par une série de différents changements de températures accompagnés de pluies fréquentes et une perte de feuilles des arbres, mais représente également le moment de la migration des oiseaux pour rejoindre des zones au climat plus chaud.

L’hiver contrairement à l’été, est la période la plus froide, quand la lumière est plus faible, les nuits plus longues et la faune et la flore des hautes latitudes se fait plus rares.

L’intérêt ne se limitait plus à laisser une trace écrite de ces phénomènes et leur donner un sens, mais de commencer à chercher la possibilité de les prévoir et trouver un moyen pour être prêt pour éventuellement remédier aux adversités ou profiter des bonnes opportunités.

Pourtant ils ne s’orientaient pas sur 365 jours de l’an, tels que nous les connaissons, mais par les saisons et commençait à compter l’âge de chacun par le numéro de printemps vécu, un moyen utilisé encore aujourd’hui par certains peuples restés en contact direct avec la nature.

Mais dans l’antiquité, nombreux se sont non seulement intéressés à l’observation des événements atmosphériques ou astronomiques, mais aussi à tout phénomène pouvant affecter le développement normal de la vie, comme le montrent les anciens enregistrements du niveau des eaux avec lesquels ils ont essayé de prédire les inondations du Nil en Égypte antique.

Pour cela, une invention appelée nilomètre a été développée et grâce à laquelle des mesures annuelles ont été effectuées pour calculer le niveau maximum de débit atteint à différents endroits pendant la saison des pluies et qui ont permis de prévoir inondations ou sécheresses de ces champs pour cette année-là.

On compte jusqu’à quinze nilomètres répartis tout le long du fleuve, depuis l’île Éléphantine (Assouan) sur le Haut Nil jusqu’à l’île de Rawdah ou Roda (Le Caire) sur le delta du Nil. Mais comment ont-ils réussi à calculer un an?

Pour avoir un bon système d’évaluation, dans un premier temps, l’humanité a dû développer un calcul efficace du temps pour lequel une course intense a été menée pour améliorer le système de mesure pour le rendre toujours plus précis et qui est utilisé encore aujourd’hui.

C’est pour ce besoin que voit le jour le calendrier lunaire où un cycle complet de la Lune est considéré comme l’unité de mesure du temps appelée mois lunaire où lunaison dont encore aujourd’hui nous conservons des restes sur des os datant de la période paléolithique. Utilisé encore aujourd’hui par certaines religions comme l’islamisme pour calculer les dates des festivités importantes telles que le Ramadan.

Les premiers habitants de l’empire égyptien l’ont abandonné pour commencer à calculer le temps à partir du mouvement apparent du Soleil, système assez simple pour rendre compte du passage des jours ; de cette mesure, est né le calendrier solaire si répandu aujourd’hui.

Cette invention a permis de nous situer dans le présent et connaître la distance en siècles, lustres, décennies, années, mois ou jours qu’il y a par rapport à un certain événement du passé.

Ce calendrier perfectionné et définis pour trois cent soixante-cinq jours fut établi par Jules César pour tout l’Empire romain dans la première moitié du 1

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Malgré la rigueur des calculs, un certain décalage par rapport à l’année naturelle ou astronomique (le temps qu’il faut à la Terre pour faire le tour du Soleil) persistait, et il a fallu attendre que le Pape Grégoire XIII y apporte des modifications et implante un nouveau calendrier qui porte son nom et devenu aujourd’hui le plus répandu et utilisé.

Établis de cette manière l’année solaire ou tropicale (le temps nécessaire pour le passage du Soleil entre les mêmes équinoxes par exemple du printemps au printemps) compte 365 jours, 5 heures 49 minutes et 12 secondes, les heures, minutes et secondes sont ensuite corrigées par les années bissextiles.

L’évolution du calendrier solaire prend en compte à la fois les cycles lunaires et solaires. Appelé calendrier luni-solaire il applique des formules mathématiques compliquées et n’est utilisé aujourd’hui que par quelques peuples, tels les Juifs ou les chinois.

Une autre question sur laquelle aucun consensus n’a été atteint est celle qui détermine le début du calendrier, soit la décision de ce qui doit être pris en compte pour établir l’année zéro.

Le calendrier le plus étendu, le grégorien, tel que le julien, commence à partir de la date à laquelle on supposait la naissance de Jésus-Christ et qui sert à indiquer les dates qui se seraient produites avant celle-ci, av. J.-C. (avant Jésus-Christ) ou plus tard, apr. J.-C. (après Jésus-Christ).

En revanche, d’autres religions établissent le moment zéro de leurs calendriers à partir d’autres faits importants pour eux, tels que le cas des Juifs pour lesquels il débute en 3761 av. J.-C., date de la formation de la Terre d’après les calculs basés sur la Genèse, pour les musulmans à partir du début de l’Hégire (le départ de Mahomet de la Mecque vers Médine) en 622 apr. J.-C., et pour les bouddhistes à partir de la naissance du Bouddha Gautama en 563 av. J.-C.

Cette invention, qui, comme nous l’avons vu, a connu un large développement tout au long de l’histoire de l’humanité pour jouer un rôle indispensable dans nos vies, et même nécessaire pour déterminer l’âge que nous avons.

Chapitre 2. Le cycle de la vie

Comme nous l’avons mentionné précédemment, dans la nature nous rencontrons des phénomènes occasionnels et imprévisibles, presque capricieux, qui se produisent de façon inattendue et qui ne sont pas conformes à une régularité, comme c’est le cas des orages ou des glissements de terrain.

Mais tout n’est pas cyclique dans la vie, en fait, les climatologues parlent de singularité quand un phénomène rare et inattendu se produit et devient difficile à repérer lors d’une autre occasion. Ceci est dû à la confluence de circonstances si spéciales et spécifiques qu’il est difficile que ces mêmes forces de la nature peuvent dans un autre moment converger de nouveau pour provoquer cette unicité.

En échange, d’autres phénomènes plus prévisibles existent, précisément parce qu’ils se répètent avec une certaine régularité atmosphérique comme l’époque des cyclones (aux USA, ils se produisent entre août et septembre) ou des moussons (au sud de l’Asie elles apparaissent à partir de juin jusqu’à septembre); ou des phénomènes astronomiques tels que des larmes de saint Laurent et Perséides (visibles dans la première quinzaine d’août) ou bien certaines comètes qui orbitent autour du Soleil.

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