Incandescence - Amy Blankenship 2 стр.


Sur ces paroles, Syn avait tourné les talons et emprunté le chemin qui, de toute évidence, menait jusque chez la petite fille.

Kane ne cacha pas son désir de garder la petite fille et de l'élever... il avait toujours eu un faible pour les enfants. Ils aimaient tous les enfants, mais Kane les surpassait à ce niveau-là. Il aurait acheté un magasin de jouets entier rien que pour eux s'il lui en avait pris l'envie... et c'était arrivé... à quelques reprises. Néanmoins, Syn avait insisté sur le fait d'agir correctement, puis avait ramené l'enfant à sa grand-mère bien-aimée.

Quand le soleil s'était levé le lendemain matin, la rumeur avait aussitôt circulé dans tout le village qu'une maison avait brûlé dans les environs. Les restes d'un homme et d'une femme avaient été retrouvés mais leur enfant, une petite fille, avait disparu.

Les quatre hommes avaient rapidement quitté le village à cheval, se dirigeant vers ce qui est maintenant connu sous le nom des Alpes Suisses. Après avoir conduit la fillette dans ce qu'il restait de sa famille, Syn avait confié une lettre à la grand-mère ainsi qu'un sac de pièces d'or, tout en échangeant quelques mots avec elle. La vieille femme avait souri et serré Syn affectueusement contre elle avant de prendre sa petite-fille dans ses bras.

Quoique Syn ne l'ait jamais mentionné, ils savaient tous les quatre qu'il était le seul et unique responsable de la mort des parents de la fillette. Aujourd'hui encore, Michael en avait des frissons quand il s'attardait un peu trop longtemps sur cet épisode. Les principes moraux de Syn le poussaient à refuser l'idée de laisser un enfant souffrir d'un tel sort et, s'il pouvait y changer quelque chose... il en saisissait l'occasion. Syn se contrefichait de savoir quel parent était concerné ou de ce qu'ils pouvaient représenter. Il pensait que les parents qui maltraitaient leurs enfants ne méritaient rien de moins que ce qu'ils leur faisaient endurer.

Lorsque Michael avait questionné Syn sur le don de guérison qu'il avait employé sur l'enfant, Syn lui avait adressé un sourire plein de patience.

« Le pouvoir réside en ton âme immortelle. En termes d'immortalité… tu es encore un enfant, et l'essentiel de ton pouvoir est en sommeil. Au fur et à mesure que le temps passera, ce pouvoir va grandir. Quant au pouvoir que tu possèdes… seule ton âme peut choisir. Si le don de guérison est ce que ton âme privilégie, alors tout ce que tu as à faire est de le désirer avec assez de force. »

Posant à nouveau les yeux sur le couguar blessé, il comprit. Voir Alicia pleurer avec un tel chagrin était une motivation plus que suffisante pour le pousser à désirer la guérison de son frère avec assez de volonté. Michael se releva lentement et se dirigea vers Micah. En s'approchant, il put parfaitement sentir l'odeur de l'infection qui s'insinuait dans le corps du couguar. S'il arrivait quelque chose au couguar, il savait qu'Alicia serait malheureuse, et il ne voulait pas voir Alicia pleurer.

Michael étendit la main sur la poitrine de Micah et invoqua les sensations qu'il avait éprouvé lorsque lui et Dean avaient touché Kane. Se focalisant sur son besoin de voir Alicia sourire, il sentit ce besoin le traverser et affluer en celui dont il savait qu'il la rendrait heureuse. Micah se mit à briller doucement et Michael attendit de voir s'il pourrait voir son âme comme il avait pu voir celle de Kane. Passé un petit moment, il réalisa ce qu'était la puissance de Dean... et non la sienne.

Si quelqu'un s'était trouvé en sa présence dans cette chambre, il aurait pu constater le changement. Les yeux de Michael s'étaient mis à luire d'un pur éclat améthyste et sa propre âme était devenu peu à peu visible, se superposant à sa forme physique.

Michael pouvait sentir une partie de lui-même se couler au plus profond de l'être du couguar... jusque dans son sang. Il poussa un soupir de soulagement lorsque l'odeur de l'infection s’atténua peu à peu dans la pièce. Sous tous ses bandages, il ne pouvait voir assez clairement pour en être vraiment sûr, mais il réussit à voir les ecchymoses et coupures sur le visage de Micah guérir avant de complètement s'effacer.

Écartant sa main, Michael recula d'un pas hésitant. Levant une main à ses yeux pour se débarrasser de la sensation de vertige, il fut surpris de découvrir des larmes piégées entre ses cils et sur sa joue. Il s'immobilisa un moment en se souvenant qu'il avait également pleuré lorsque Dean lui avait pris la main pour la poser sur le corps de Kane.

Était-ce cela que Syn entendait quand il parlait de désirer une chose avec assez d'ardeur pour qu'elle se réalise ? Devait-il le souhaiter de tout son cœur et de toute son âme pour que cela se produise ?

Michael baissa les yeux sur ses mains et poussa un soupir. Comme il aurait aimé que Syn soit là pour répondre à ses nouvelles questions. Syn était réveillé maintenant, mais d'après ce qu'il se rappelait, Syn ne restait jamais longtemps au même endroit... et passait toujours entre les mondes. Il avait interrogé Syn un jour sur ce qu'il cherchait, mais Syn n'avait fait que lui sourire, avec ce fameux regard lointain dont il avait le secret, avant de répondre : « Certains secrets sont faits pour être gardés. »

Peut-être qu'il l'apprendrait assez tôt... pour le moment, il allait rentrer se reposer. Guérir le couguar lui avait pris de l'énergie et il avait besoin de se reposer pour reprendre des forces. Posant de nouveau le regard sur Micah, Michael décida qu'il avait une dernière chose à faire pour brouiller les pistes et réunir les frères.

Posant une main sur la joue de Micah, il murmura son nom, poussant le couguar à être suffisamment conscient pour entendre ce qu'il allait lui dire. Lorsque Micah battit des paupières, Michael lui communiqua l'information qui lui permettrait de tenir secret l'endroit où se trouvait Alicia, jusqu'à ce qu'il puisse la rejoindre.

*****

Trevor arrêta la voiture devant le Moon Dance avant d'en claquer la porte. Voir Envy blessée lui avait volé dix ans de sa vie… ou du moins en avait-il l'impression. La voir se faire tirer dessus avait seulement confirmé le fait qu'il avait eu raison de la tenir à l'écart de la vérité sur le monde surnaturel, et de sa propre implication dans cet univers qu'il connaissait depuis si longtemps. En gardant certains secrets, il l'avait préservée du danger.

« Bienvenue à la maison, grogna-t-il sans les regarder.

Sortant de derrière le volant, Trevor contourna la voiture pour ouvrir la porte à Envy mais Devon le devança.

Devon adressa un regard noir à Trevor alors que ce dernier les suivait à l'intérieur de la boite de nuit, mais sans rien dire cependant. Devon détestait le fait qu'il devait à Trevor d'avoir sauvé Envy... mais il détestait encore plus le fait que ce soit Trevor à qui il doive cette faveur.

— Tu n'as pas à venir avec nous, finit par dire Envy, qui essayait d'apaiser la tension qui régnait entre les deux hommes. Elle fit même un petit sourire à Trevor et un hochement de tête pour lui indiquer qu'elle ne disait pas cela par méchanceté, mais au contraire, appréciait vraiment son aide.

Le regard de Trevor se radoucit quand il croisa celui d'Envy.

— Je me sentirais mieux en sachant que l'on veille bien sur toi.

Le regard de Trevor se radoucit quand il croisa celui d'Envy.

— Je me sentirais mieux en sachant que l'on veille bien sur toi.

Envy se crispa intérieurement... c'était tout ce qu'il ne fallait pas dire.

— Serais-tu en train d'insinuer que je ne suis pas capable de protéger Envy ? intervint Devon en stoppant net, alors qu'ils atteignaient les marches menant à leurs quartiers.

— Pas en autant de mots, répliqua Trevor en suivant Envy à l'étage.

Devon écarquilla les yeux et se précipita derrière Trevor pour le pousser ensuite contre le mur.

— Alors explique-moi ça, le Nounours.

Trevor haussa les épaules, toujours contre le mur.

— Tu peux être sûr d'une chose, Chat-du-Tonnerre… tu crains !

— Va au diable ! grogna Devon d'un air féroce.

— Je sens que je vais assister à un genre de cartoon du samedi matin grâce à vous deux, grommela Envy en se massant les tempes. Et si vous arrêtiez tous les deux de répandre de la testostérone partout sur votre passage et que vous vous comportiez gentiment, pour changer ? Je me tape une sacrée migraine, mon bras me fait terriblement mal, et la dernière chose dont j'ai besoin, c'est que vous vous battiez pour le prix du meilleur mâle. Elle se tourna vers Trevor avant de poursuivre : Soit tu te tais, soit tu rentres chez toi, et là je me contrefiche de connaître ton choix.

Devon affichait un petit sourire sûr de lui jusqu'à ce que Envy tourne son regard irrité sur lui.

— Quant à toi… j'ai le droit de te refuser, mon chaton. Continue comme ça et tu seras condamné à miauler devant la barrière de l'allée. »

Tabatha patientait depuis un moment quand elle entendit Devon dire à Trevor d'aller au diable. Elle ouvrit la porte juste à temps pour voir Envy les envoyer paître tous les deux et ne put s'empêcher de glousser. Au moins, elle n'était plus seule.

« Les garçons ont encore déconné ? demanda Tabatha.

— Tu n'as pas idée, rouspéta Envy en entrant dans le bureau de Warren avec à sa suite un Trevor et un Devon enfin silencieux.

Envy fit glisser sa veste de ses épaules et Tabatha regarda d'un air choqué le bandage tâché de sang qui enveloppait le bras de son amie. L'épisode où elle et Envy étaient retenues en otage par Raven et son gang de suceurs de sangs resurgit dans son esprit, mais elle se força à bloquer cette désagréable vision.

— L'un de vous peut-il aller chercher le kit des premiers secours ? demanda Tabatha, qui regarda Envy pour être sûre qu'elle n'était blessée qu'à l'épaule.

— J'y vais, répondit Devon en allant dans la salle de bain attenante de Warren.

— Que s'est-il passé ? s'enquit Tabatha en défaisant le bandage de son amie et en découvrant l'endroit où la balle avait éraflé son bras.

— On m'a tiré dessus, grondé dessus, j'ai failli être griffée et presque semé une explosion, dit Envy avec un grand sourire, mais son sourire s'évanouit dès qu'elle remarqua l'expression sur le visage de son amie. Je vais bien, je te le promets, s'empressa-t-elle d'ajouter.

Ignorant Envy, Tabatha fusilla Devon du regard quand il revint dans la pièce.

— Où étais-tu passé quand Envy s'est fait tirer dessus ? Elle ne put réprimer ce reproche. C'est ma meilleure amie et tu es censé prendre soin d'elle !

Trevor rit intérieurement, ravi que quelqu'un d'autre que lui décide enfin de passer un savon plus que nécessaire à Devon.

— Je me battais pour nos vies, dit Devon pour sa défense. Je ne pouvais pas l'atteindre, mais Winnie l'Ourson ici présent l'a sortie de là.

— C'est après que Hello Kitty l'ait laissée s'éloigner », acheva Trevor en essayant de retenir un large sourire de lui monter ses lèvres à la pensée que Devon puisse encore croire qu'il était un ours-garou... si seulement Devon connaissait la vérité sur ce qu'il était vraiment.

Son envie irrépressible de sourire s'envola lorsqu'il reposa le regard sur Envy. Si Devon connaissait la vérité, alors Envy la connaîtrait aussi, et il était fatigué d'être pris en flagrant délit de mensonge par la jeune femme.

Tabatha et Envy échangèrent toutes deux un regard résigné et Envy prononça silencieusement un « Aide-moi », sachant que Tabby comprendrait aussitôt cet appel à l'aide muet.

« Eh Trevor, tu peux me ramener chez moi ? demanda Tabatha, qui essayait de sortir Trevor de la pièce avant que Devon ne lui refasse le portrait... ou avant de voir Envy exploser.

Trevor soupira et enfonça ses mains dans ses poches.

— Bien sûr, laisse-moi le temps de sortir et de démarrer la voiture. »

Une fois que Trevor soit parti d'un air maussade, Envy adressa à Tabby un regard empli de soulagement.

« Merci !

Tabatha sourit.

— Ne me remercie pas, parce que maintenant vous m'en devez une, tous les deux.

— Je te donnerai tout ce que j'ai ! s'exclama Devon avec un grand sourire.

— Et est-ce que cela inclue Envy ? insista Tabatha, ses yeux pétillants.

— Pas même une chance, répondit Devon avec un clin d’œil.

Tabatha fit une moue déçue.

— Bon, alors c'est beaucoup moins drôle. »

Envy gloussa quand Tabatha quitta la pièce en se pavanant avec ostentation et en affectant de claquer la porte avec colère au passage.

Chapitre 2

« Pose-moi par terre, espèce de suceur de sang psychopathe ! hurla Alicia en griffant le dos de Damon, jetée sur son épaule.

Au moment où elle avait compris qu'ils ne se dirigeaient pas vers le Night Light, elle avait voulu l'arrêter... mais de toute évidence, vouloir et passer à l'action étaient deux choses différentes.

— Je veux voir Micah !

— Michael m'a demandé de te ramener ici et c'est ici que tu resteras, déclara Damon d'un ton sans réplique alors qu'il traversait tranquillement la chambre d'Alicia.

Il la jeta sur le lit et grimaça lorsqu'elle le gratifia de longues griffures dans le dos. En grondant il ajouta :

— Je ne pense pas que ton mec sera si déçu que ça si tu tardes un peu à rejoindre le côté... de son lit.

Alicia s'impatienta et tenta de s'échapper du lit mais Damon fut immédiatement au-dessus d'elle, une main fermement posée sur chaque épaule. Damon baissa les yeux sur la jeune femme, tentant de la faire ployer sous son influence vampirique, avant d'éclater finalement :

— Merde, reste là, j'ai dit !

— Je ne suis pas un chien, je suis un chat, espèce de...

L'esprit d'Alicia se vida soudain l'espace d'une seconde lorsqu'elle le fixa du regard, en observant la façon dont ses cheveux tombaient en cascade autour de ce visage si parfait. Elle sentit une pointe de désir se réveiller au creux de son ventre. Baissant les yeux sur ses lèvres, elle suivit sa tactique habituelle pour ne plus avoir envie de l'embrasser... elle opta pour l'agressivité.

— Tu n'es pas mon chef !

Alicia le frappa à la poitrine mais regretta aussitôt son geste lorsque Damon plissa les yeux sous la douleur et se baissa un peu plus sur elle.

— On ne t'a jamais donné de fessée quand tu étais petite ? grogna Damon qui commençait à transpirer.

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