Incandescence - Amy Blankenship 4 стр.


Misery regarda toute la scène entre le vampire et les deux humains qu'il avait pris pour victimes. Elle désirait l'approcher mais était bien trop faible pour cela. En dépit de cela, elle se contenta de la peur qui émanait des deux humains quand le vampire les saigna à mort. Elle s'était délecté de leurs morts.

Sa rencontre avec Kane plus tôt dans la soirée l'avait contrainte à employer toute l'énergie qu'elle avait emmagasinée depuis qu'elle son évasion de la chambre sous le cimetière. Quand elle avait combiné sa puissance au sang de Kane, cela l'avait presque entièrement consumé. Créer des failles dans les murs dimensionnels de ce monde était une entreprise fastidieuse qui requérait bien plus d'énergie qu'elle n'en avait pour le moment. Elle pouvait sentir les battements de cœur du Mal au sein de cette zone de Los Angeles, et savait qu'elle avait réveillé quelques faibles démons qui sommeillaient là.

Elle avait besoin d'être plus forte afin de réduire l'épaisseur de ces murs, assez pour que les démons de l'autre côté le sentent et prennent l'avantage. Si ces démons avaient assez de puissance... ils pourraient achever de se frayer un passage de l'autre côté et la rejoindre dans ce monde-ci.

Alors que sa démonstration n'avait pas été suffisante pour atteindre son but, le Mal dans cette ville continuait de croître, et il s'écoulerait peu de temps avant qu'elle ne puisse enfin élever sa puissance jusqu'au niveau visé. Une fois ce niveau atteint... elle essaierait à nouveau d'affaiblir les murs de cette dimension. L'aura de ce vampire n'était pas aussi savoureuse que celle de Kane, mais la ressemblance et le potentiel de ce rituel de sang était incontestablement présent.

Ce vampire... bien qu'il trahissait un côté sadique qui plaisait à Misery… sa puissance était complètement différente de celle de Kane. Elle savait déjà comment exploiter la véritable énergie de Kane, mais plus elle avait regardé dans l'âme de celui-ci, plus elle y avait lu la dangereuse vérité. Le pouvoir que ce dernier possédait ne pouvait être libéré qu'en protégeant une personne qu'il aimait. C'était un pouvoir sans valeur puisque que la créature avait supprimé une telle émotion.

Après avoir étudié le vampire quelques instants encore, Misery décida qu'il valait mieux qu'il demeure dénué de tout sentiment d'amour, parce que s'il puisait un jour dans une telle émotion… son pouvoir serait sans limites.

Damon pouvait sentir l'odeur des vampires sans âme tout autour de lui, et au fond des ruelles plus sombres. L'idée de débarrasser la ville d'une poignée d'entre eux lui traversa fugitivement l'esprit, mais il décida qu'il avait déjà fait sa bonne action du jour. S'ils voulaient s'abreuver du sang de la lie de l'humanité, qui était-il pour les en empêcher ? Ce n'était pas comme s'il ne venait pas de les imiter. Alors qu'il continuait de marcher, d'autres balles glissèrent de sa chemise et tombèrent au sol en tintant sur le trottoir, tels de vieux souvenirs oubliés.

Les petits poils sur le dos de Damon se dressèrent tout à coup et il arrêta sa progression, regardant d'un côté puis de l'autre... il était observé. Tournant la tête en arrière, il plissa les yeux en décelant une silhouette informe qui rôdait sur le toit de l'immeuble qu'il longeait.

Reculant dans l'obscurité, Damon s'y dissimula, détestant le manque d'intimité de cette ville avec toutes ces fichues espèces surnaturelles qui se baladaient partout. Avant de venir ici, il n'avait jamais croisé de métamorphe ou d'ange déchu. Dans son pays, les métamorphes avaient été massacrés au cours des âges sombres, et s'étaient montrés assez intelligents pour ne pas y retourner. Il n'avait jamais réalisé à quel point il était du genre territorial pendant son séjour dans un pays qu'il avait maintenu propre de tout intrus.

Il n'avait jamais été du genre à parcourir le monde comme Kane ou Michael… pas quand il s'était tellement amusé là où il s'était trouvé. Mais ce n'était pas un métamorphe qui était sur le toit... c'était un ange déchu, et pas un de ceux qu'il avait vu à l'église. Il devait sûrement être celui qui s'était enfui.

*****

Zachary poussa un soupir de soulagement lorsque le dernier des journalistes finit par se lasser et quitta la susdite « scène de crime ». Il retourna son attention sur les pompiers couverts de suie et grimaça avec apathie. Pauvres gars, ils n'avaient pas la moindre chance de garder cet incendie sous contrôle, même s'ils semblaient soulagés de constater qu'il ne se soit pas répandu au-delà des limites du domaine d'Anthony Valachi. Zachary sourit en voyant ce qu'il avait attendu.

Il avait tellement alimenté le brasier qu'il savait qu'il n'y aurait bientôt plus rien à brûler. Il avait fait cela pour deux raisons. La première était qu'il avait pitié des humains qui sacrifiaient leur vie au quotidien à jouer avec le feu, et la deuxième, qu'il devait détruire toutes les preuves que ces derniers n'avaient aucun besoin de trouver... incluant les cadavres à autopsier ou les os à analyser.

« On dirait que ça se calme, dit Chad en s'approchant de Zachary. Je suis étonné de ne pas voir Trevor ici.

— Oh il était là, répondit Zachary avec un petit sourire ironique. La dernière fois que je l'ai vu, il tirait ta sœur de ce guêpier pour que je puisse faire sauter l'endroit.

— Quoi ! hurla Chad, avant de se pencher plus près sur son coéquipier afin que personne ne puisse l'entendre. Je suis là depuis une putain d'heure et tu te pointes tranquillement maintenant pour me dire que ma sœur a failli se faire tuer ce soir ?

— La balle n'a fait que l'effleurer, répliqua Zachary, qui adorait bizuter le petit nouveau. Il se sentit un peu coupable lorsque le visage de Chad perdit toutes ses couleurs. Calme-toi, elle va bien, ajouta-t-il.

— Espèce de connard, lui lança Chad sans le moindre remord.

— J'ai connu pire, rétorqua Zachary avec un haussement d'épaules. Mais pour le moment, tu peux m'appeler patron. J'ai récupéré rapidement ton dossier donc c'est déjà une affaire conclue. Tu ne travailles plus pour le département de la police. Ils travaillent pour toi et tu travailles pour la CIA, selon eux. Et cette affaire va sous la juridiction de la CIA puisque c'était un coup de la mafia.

— Alors qu'est-ce que je suis censé faire, maintenant ? demanda Chad, qui se sentait un peu perdu et s'interrogeait sur la façon dont il pouvait mettre une raclée à un jaguar pour avoir de nouveau exposé sa sœur au danger.

— Savoure ta promotion parce que je te laisse gérer tout ça pour la nuit, répondit Zachary en lui tapotant l'épaule, avant d'ouvrir la portière de la voiture et de se glisser à l'intérieur de celle-ci.

Il compta jusqu'à trois avant que Chad ne tape sur sa vitre. En la faisant descendre, il haussa un sourcil.

— Qu'est-ce que je leur dis ? interrogea Chad.

— C'est là tout le génie de la chose. Tu n'as pas le droit de donner la moindre information, actuellement. »

Zachary éclata de rire avant de remonter sa vitre, et de rire encore lorsque Chad donna un coup de pied dans son pneu quand lui passa devant.

Son hilarité s'évanouit une fois seul avec ses pensées. Il savait que la plupart des loups de la meute était inoffensifs, et s'étaient seulement retrouvés sous le joug de leur alpha, mais concernant les autres, ils voudraient venger la mort d'Anthony Valachi. Certains désigneraient les sauveurs de Micah, mais d'autres pointeraient Steven du doigt, ainsi que la fiancée parjure. Dans les deux cas, ces désirs de vengeance mettraient le Night Light sur la liste des mafieux de la ville qui opéraient encore.

Son hilarité s'évanouit une fois seul avec ses pensées. Il savait que la plupart des loups de la meute était inoffensifs, et s'étaient seulement retrouvés sous le joug de leur alpha, mais concernant les autres, ils voudraient venger la mort d'Anthony Valachi. Certains désigneraient les sauveurs de Micah, mais d'autres pointeraient Steven du doigt, ainsi que la fiancée parjure. Dans les deux cas, ces désirs de vengeance mettraient le Night Light sur la liste des mafieux de la ville qui opéraient encore.

Sortant son portable, Zachary passa un coup de fil au membre de l'E.E.P. qu'il avait mis sous couverture au sein de la partie la plus dangereuse de la meute des loups-garous. Si ce qu'il pensait était juste et qu'il se préparait quelque chose, il serait avisé d'aller au Night Light et d'envoyer une ou deux menaces de mort, histoire de garder les couguars en mode alerte rouge, ou mieux encore... de les pousser à fermer le night-club pendant un bon bout de temps.

*****

Angelica contemplait la ville par la fenêtre, pensant au cauchemar qui l'avait réveillée. Voir toutes ces lumières et cette vie qui animaient la ville même en plein cœur de la nuit la réconfortait et il lui était difficile d'en détourner les yeux.

Elle n'avait encore jamais fait de cauchemar, jusqu'ici… pas un seul rêve, et c'était là ce qui la perturbait le plus. Elle frotta la marque toujours imprimée sur la paume de sa main, la rendant responsable de son cauchemar. Elle était si profondément plongée dans ses idées noires que lorsque la porte claqua derrière elle, elle faillit sauter au plafond.

Zachary avait ouvert doucement la porte, juste au cas où Angelica dormait. Quand il l'avait vue debout, perdue dans ses rêveries, il n'avait pu résister à la tentation et l'avait claquée brutalement. Sa réaction était encore meilleure que ce qu'il avait espéré.

« Si j'avais été un démon, tu te serais fait mordre, dit-il en souriant malicieusement avant de baisser les yeux sur le poignard qu'elle serrait si fort dans son poing que ses jointures avaient blanchi. Ou peut-être pas, rectifia-t-il d'un air préoccupé. Qu'est-ce qui a secoué ta cage ?

— Des cauchemars, dit Angelica avec honnêteté, en relâchant sa prise.

Inutile de mentir là-dessus... enfin, pas à lui. Elle inspira profondément et essaya de détendre ses épaules, avant de froncer le nez.

— Tu sens le toast brûlé.

— Envie de me gratter le dos ? la taquina Zachary en agitant les sourcils alors qu'il se dirigeait vers la salle de bain.

Angelica regarda par la fenêtre une fois encore avant de s'en éloigner. En entendant la douche, elle s'assit dans la causeuse et saisit son carnet de notes à côté de l'ordinateur avant de se mettre à dessiner l'homme qu'elle avait vu dans la chambre sous le cimetière. Puisqu'il était celui qui l'avait marquée, le cauchemar devait être également son œuvre. Elle commença par dessiner ses yeux et adoucit ses coups de crayon alors que le visage prenait forme sur le papier.

Zachary sortit de la salle de bain embuée en se séchant les cheveux avec une serviette. S'avançant derrière Angelica, il baissa les yeux sur le portrait de l'homme qu'il avait vu avec elle dans la caverne. Il regarda la façon délicate dont elle arrangeait les longs cheveux sombres de cet homme... comme si le vent continuait de souffler tout autour. Pour un démon, il était évident qu'elle le trouvait beau.

— Tu sens meilleur, commenta Angelica en levant le regard sur lui. Tapotant le dessin, elle demanda : Pourrait-on nous mettre en contact avec Dean pour que je lui montre ce dessin ?

— Je l'ai entrevu ce soir à la demeure du loup-garou alpha. Mais étant donné qu'il semble être un vrai courant d'air, il serait plus judicieux de montrer ce dessin à Kane, suggéra Zachary en sautant sur le dossier de la causeuse pour s'asseoir à côté d'elle, avant de lui prendre le dessin des mains et de l'étudier. Kane dit que Misery est une femme, ajouta-t-il.

— C'est bien ce qui me fait peur, soupira Angelica. Si ce n'est pas le même démon qu'ils ont libéré de la caverne… alors je crains que Misery ne soit pas le seul démon qui hante cette ville.

— Qu'est-ce qui te fait dire ça ? Demanda Zachary.

Au lieu de lui répondre, Angelica fit la seule chose qu'elle pensait ne jamais faire un jour. Se tournant d'un côté sur le coussin, elle s'approcha de Zachary et se pencha vers lui. Lorsque Zachary tenta immédiatement de l'embrasser, elle pencha la tête pour que son baiser atterrisse sur son front. Puis elle laissa le rêve affleurer à la surface de sa mémoire.

Zachary broncha alors que l'histoire changeait et qu'il se retrouvait au beau milieu de son cauchemar. Lorsque les images tremblantes s'effacèrent et qu'Angelica s'écarta doucement de lui, Zachary ouvrit les yeux et chuchota :

— Waouh… c'était un rêve bien agité.

Angelica acquiesça.

— Ouais, surtout pour quelqu'un qui n'a jamais rêvé, pas même une fois de toute sa vie. »

*****

Kriss avait cherché aux endroits où il imaginait trouver un ange déchu terrifié et emprisonné pendant longtemps, avant de penser à l'endroit où il aurait pu se cacher. Ce n'était pas exactement le déchu anonyme qu'il était occupé à chercher... mais Dean. Après s'être épuisé à chercher dans toutes les églises et petits coins de la ville que le mal avait épargné, il réalisa qu'il cherchait sûrement au mauvais endroit. Ce n'était pas comme s'il ne connaissait pas intimement sa proie.

Allant d'un bout à l'autre de la ville, Kriss finit par se diriger vers le cœur de la ville. En quelques heures, il fut récompensé : il entrevit la créature qui courait sur les toits et bondissait d'un immeuble à un autre.

Le suivant à distance, Kriss vit la silhouette lumineuse du déchu de même que ses ailes d'un blanc de neige invisibles à l’œil humain, mais pas au sien. Il pencha la tête sur le côté lorsque le déchu hasarda un regard par-dessus son épaule, comme s'il sentait qu'il était suivi.

Lorsque le déchu tourna son attention sur les rues en-dessous, Kriss eut la sensation qu'il n'était pas le seul à être en chasse ce soir-là.

« Mais qui est-ce que tu cherches ? » murmura Kriss entre ses dents en continuant de le suivre sur plusieurs autres pâtés de maisons.

Tournant à un angle de rue à sa suite, Kriss s'arrêta net lorsqu'il vit l'autre homme s'immobiliser tout à coup sur la corniche de l'immeuble... et lui faire face. Ce furent sa posture agressive et le regard féroce que lui jetèrent ses yeux argentés qui fit s'arrêter Kriss.

Pendant un instant, aucun des deux anges ne bougea. Kriss profita de ce moment pour concentrer ses pouvoirs sur l'autre et scruter son âme. Alors que l'image de son âme se précisait, Kriss s'attendit à voir le chatoiement argenté d'un sang pur, mais à sa grande surprise, il réalisa que l'âme de ce déchu était souillée. Il écarquilla les yeux, comprenant soudain que cet ange déchu était un hybride.

Ainsi, c'était cela qu'il avait perçu lorsque la créature avait surgi de l'église. Kriss tenta de déterminer si cet hybride était aussi maléfique que l'authentique démon avec lequel il avait partagé sa captivité. Il sentit que quelqu'un le bousculait et que sa vision était refoulée, et Kriss cligna des yeux. La seule autre personne qu'il ait jamais croisée et qui pouvait l'empêcher de lire dans son âme, c'était Dean.

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