« Non, Général, je ne le ferai pas. Je ne suis pas à la recherche d'une histoire d'amour et nous avons déjà abordé les autres questions. Je préfère m'assurer que l'on prenne soin de mes hommes. Si vous m'aidez, je suis certaine que mes supérieurs seront reconnaissants de votre coopération et en tiendront compte lorsque la reconstruction de votre pays commencera. Nous comprenons tout à fait que le régime puisse vous avoir contraint à faire des choses peu louables. Vous devez savoir que les forces de la Coalition approchent et que vos troupes n'ont pas une chance. Vous pouvez offrir votre reddition pour leur bien, de mon côté je m'engage à ce que vous soyez bien traité. »
Amir fit un geste dédaigneux de la main. « En ne luttant pas contre l'envahisseur étranger sur le sol irakien, vous me demandez de commettre une trahison. Mes soldats mourront si c'est leur seul choix ! »
Tess tenta un dernier appel à la raison. « Général, il n'y a aucun honneur à mourir pour une cause perdue. Vous provoquerez juste le massacre de votre propre peuple. »
Amir répondit avec colère : « Mon peuple ne compte pas. Ce sont des paysans primitifs et incapables de raisonnement et ils mourront sur place si je leur dis de le faire ! » Il se leva, comme pour donner un cours magistral. « Ne comprenez-vous donc pas la réalité de ce monde ? » ajouta-t-il, « Seule une poignée de personnes compte vraiment, le reste n'est là que pour se soumettre à eux. Vous vous trouvez parmi ces derniers et je vous offre la chance de gravir de l'échelle et de vivre dans le monde auquel vous appartenez. Vous vivez dans l'illusion que la démocratie est la solution à tout problème. Vous-êtes vous rendu compte que votre propre pays, les Ãtats-Unis d'Amérique, est dominé par une ploutocratie, par quelques personnes fortunées qui accaparent 80% des richesses et ne vous laissent que les miettes ? Pourquoi voulez-vous vous sacrifier pour quelques politiciens, quelques PDG gourmands et corrompus et leur empire ? »
Sans être statisticienne, Tess était consciente du pouvoir et de l'influence qu'exerçait une certaine classe riche mais elle ne s'en sentait pas victime pour autant. Tout ce qu'elle avait entrepris dans la vie relevait de son libre arbitre, de ses propres décisions, et en toute conscience des conséquences de ses actes.
« Oui, il y a les nantis et les autres, » admit-elle. « Pour autant, la majorité de la population de mon pays vit bien comparé au reste du monde. Dans la plupart des cas, nos élites le sont devenues au mérite et non par le nom de leurs familles. »
Amir secoua lentement la tête, montrant ainsi son mépris pour ces idées aussi simplistes. En même temps, il prenait plaisir à ses réponses pleine d'enthousiasme. Plus elle résistait, plus cela l'excitait. Cette magnifique tigresse avait besoin d'être domptée, subjuguée et savourée. Il savait être lâhomme qui y arriverait.
« Tess, nous pouvons discuter à longueur de journée, et nous ne serons pas d'accord sur tout. Peu importe. Ce qui l'est, c'est mon désir pour vous et vous aurez envie de moi une fois que vous me connaîtrez. Je vous veux ! » Amir s'avança vers elle. Tess se leva, recula de quelques pas et s'arma de courage.
« Vous ne m'aurez pas, à moins de me violer. Et si vous le faites, alors vous n'êtes pas un homme ! »
Amir se mit à rire. « Vous violer ? Non, je ne ferai pas ça. Les femmes viennent à moi ! Les femmes veulent de moi ! Elles m'offrent leur corps parce qu'elle veulent que je leur donne un plaisir qu'elle n'ont jamais connu auparavant. Je les fais pleurer d'extase. Vous aussi â mais je ne vous violerai pas. C'est vous qui viendrez à moi. C'est la seule façon dont je vous veux. »
6 - Contrainte
Tess regarda Amir avec hostilité.
« Et comment espérez-vous faire ça ? Je ne suis pas intéressée !
â Vous le serez », dit-il, menaçant. Il frappa dans ses mains et l'un de ses officiers entra dans la salle. "Faites entrer le prisonnierâ, ordonna-t-il. Tess paniqua.
« Qu'allez-vous faire ? » Elle nâeut pas de réponse. En quelques minutes, quatre gardes entrèrent, poussant le Sergent Archie Powell devant eux. Il avait les mains attachées derrière lui. Il résistait, frappant les gardes de ses coudes, des pieds et même de sa tête. Ils le menèrent jusque sous une corde qui pendait à un crochet au plafond et l'y attachèrent, les bras dans le dos. Puis ils actionnèrent une poulie pour l'élever au-dessus du sol. Archie poussa un juron et cracha sur le plus proche des gardes. Deux d'entre eux le frappèrent de coups de crosse et il perdit connaissance. Horrifiée, Tess s'élança vers le sergent mais le général l'arrêta en la saisissant par les épaules. Il avait une prise d'acier, elle en ressentit de la douleur.
« Qui est votre homme, Tess ? »
Tess tenta de se libérer, mais le général l'enserra encore plus fort. Il la tenait maintenant tout contre lui et semblait apprécier. 'Superbe femme', pensa Amir, 'douce à l'extérieur et ferme au-dedans. Je saurais m'en contenter.'
Tess cria : « C'est un soldat, un sergent, respectez-le comme tel. » Les hommes se mit à rire.
« Un sergent, dites-vous ? » Amir remarqua, la tenant toujours devant lui, « Ãtes-vous sûre ? Tous les soldats américains sont-ils si lourds ? » Les vêtements dâArchie étaient en lambeaux et son corps portait les marques dâun passage à tabac.
« Sâil vous plaît, libérez-le, » plaida-t-elle. « Il ne représente aucune menace ! »
Amir accrut sa douloureuse prise sur les bras et les épaules de Tess. « Pourquoi tant d'inquiétude pour lui ; est-il votre amant ? » Tess essaya de se libérer, sans succès.
« Non, il n'est pas mon amant! C'est un soldat. Libérez-le ! »
Mécontent, Amir la lâcha et fit un signe de tête à l'un des gardes. L'un d'eux s'empara d'un seau d'eau et arrosa Archie de son contenu, le ramenant à lui. Deux d'entre eux tirèrent violemment sur la poulie et soulevèrent le sergent du sol. Il hurla. Tess sentit son cÅur bondir.
« Amir, » l'appelant par son prénom pour la première fois, « je vous en supplie, s'il vous plaît ne faites pas ça. Pour votre bien, ne vous mettez pas en danger lorsque les Américains vous trouveront. Ne devenez pas un criminel de guerre ! »
Amir sourit. « Est-ce de l'inquiétude pour moi que j'entends, ma belle ? Peut-être m'aimez-vous un peu ? » Un autre hochement de tête ; un autre tir de corde.
« Je vous emmerde ! » Le hurlement d'Archie perça Tess jusqu'au fond de son âme. Elle se retint de tuer le général.
« Amir, s'il vous plaît, je vous le redemande : arrêtez ! Je ferai ce que vous voulez ! »
Le sergent l'entendit et se mit à gesticuler dans une tentative de se libérer, en vain. « Commandant, ne faites pas ça. Dites-lui d'aller se faire voir ! Je n'ai même pas mal ! »
Un autre hochement de tête du général. L'un des gardes s'approcha du prisonnier avec une perceuse électrique. Il démarra l'engin, attrapa Archie par les cheveux pour lui soulever la tête. Il lui montra la perceuse et dit avec un rictus "Made in USA."
Amir s'empara à nouveau de Tess, humant son parfum. « Par où allons-nous commencer, ma belle ? Un petit trou dans la cuisse ? Ou peut-être dans lâÅil ? »
Un autre hochement de tête du général. L'un des gardes s'approcha du prisonnier avec une perceuse électrique. Il démarra l'engin, attrapa Archie par les cheveux pour lui soulever la tête. Il lui montra la perceuse et dit avec un rictus "Made in USA."
Amir s'empara à nouveau de Tess, humant son parfum. « Par où allons-nous commencer, ma belle ? Un petit trou dans la cuisse ? Ou peut-être dans lâÅil ? »
Archie tenta un coup de pied vers ses bourreaux mais échoua. « Commandant, ignorez-les ! Quand ils en auront fini avec moi, ils vous tueront ! »
Amir, tenant toujours Tess, approcha son visage de sa joue. Elle ne pouvait en supporter plus. « Général, arrêtez ça. Je me donnerai à vous si vous le laissez partir. »
Amir huma une fois encore le parfum parfum de ses cheveux, puis leva la main, arrêtant son gorille d'infliger plus de douleur au sergent. Il lui parla à lâoreille. « Ãtes-vous sûre ma beauté ? Vous viendrez à moi de votre plein gré ? »
« Oui, je le ferai ! , répondit-elle avec colère.
â Sûre ? De vous même ? Me supplierez-vous de vous prendre ? »
Tess était désespérée. « Je vous supplierai de me prendre, » marmonna-t-elle à travers ses larmes.
Le général fit un autre geste en direction ses hommes. « Détachez-le, prenez soin de lui ! Remettez-le avec les autres ! Et maintenant, allez, allez ! » Les hommes se dépêchèrent, tirant Archie Powell derrière eux ; son visage était l'image même du désespoir.
Amir lâcha Tess, retourna à la table, versa du vin dans le verre de Tess et le lui apporta. Elle s'effondra sur une chaise, prit le verre et le vida d'un trait. Elle se sentait vaincue, perdue. Amir s'assit à son tour et alluma un cigare. Il garda le silence jusqu'à ce que Tess se reprenne. Il souffla un cercle de fumée dans l'air.
« Et maintenant, ma chère, assez de désagréments. Célébrons notre union. Vous vous y habituerez vite et vous allez même l'apprécier. Maintenant, si vous le voulez bien, allez dans vos appartements et préparez-vous à m'accueillir. » D'un rapide geste de la main, le général sonna une petite cloche. Kejal apparut presque aussitôt. « Madame a besoin de se rafraîchir et de se changer ; faites le nécessaire, » commanda-t-il. La femme prit Tess par la main, l'aida à quitter sa chaise et l'entoura doucement de ses bras pour la guider hors de la pièce. Tess se sentait comme une ombre impuissante.
Une fois dans la chambre à coucher, la femme demanda à Tess de s'asseoir sur le canapé. Elle revint avec un gant de toilette chaud et lava ses larmes. « Vous devez le faire. Vous devez survivre à cette nuit. Je reviendrai plus tard pour vous aider. » Kejal entendit le général approcher et disparut silencieusement.
Amir apparut, vêtu d'un magnifique peignoir, puis prit un fauteuil moelleux et croisa les jambes. « Morgan. » Il fit une pause. « Un nom masculin qui ne vous va pas du tout. Nous devons vous trouver un nom qui vous convienne mieux. » Une autre pause ; « Maintenant, si vous le voulez bien, j'apprécierais que vous vous dévoiliez à moi. Déshabillez-vous lentement. »
Tess avait envie de vomir. Amir la regarda, attendant patiemment qu'elle lui obéisse. C'est ici que prend fin la mascarade, Tess se dit à elle-même. Je dois agir intelligemment. Il y a plus que moi en cause. Je dois agir avec raison.
Elle se leva et retira lentement la légère robe, la laissant tomber au sol. Elle resta debout en soutien-gorge, culotte et talons hauts. Amir sourit, appréciant manifestement le spectacle. Une sculpturale jeune femme magnifiquement bâtie ; un abdomen ferme et des jambes dignes de Hollywood. Des lèvres exquises et de superbes yeux verts encadrés de cheveux blonds. Allah est en effet bien grand dâaccorder une telle beauté à son humble serviteur.
« Et maintenant, retirez le reste », ordonna-t-il. Lentement, délibérément, Tess retira son soutien-gorge et le laissa également tomber sur le sol. La vue de ses seins et de ses mamelons parfaits étaient plus qu'Amir ne pouvait supporter. Il se leva et les enveloppa doucement de ses mains, frémissant au toucher de la douceur ineffable de cette peau. Il se mit à trembler, son érection devenant maintenant visible. Il prévoyait de la prendre lentement, sans précipitation, et d'affirmer sa domination en l'emportant vers l'extase contre son gré. Il voulait l'amener à ce qu'elle le supplie de lui donner le plaisir que sa masculinité pouvait pourvoir, mais commença à perdre contrôle. Il devait la prendre. Là ! Tess semblait sensible à l'érotisme du moment et ses lèvres s'ouvrirent comme en signe de réceptivité. Amir recula d'un pas pour enlever son peignoir.
Dans un éclair, Tess fléchit son corps dans ce qui semblait être une pirouette de danse, ramena sa jambe droite jusqu'à son épaule et, d'un mouvement rapide, planta la pointe du talon de sa chaussure dans la tempe d'Amir. Il s'effondra au sol, ne sachant pas ce qui l'avait frappé. Tess, sâattendant à une contre-attaque, recula et adopta une posture de défense. Elle attendit quelques secondes, mais il n'y eut pas de mouvement. Elle s'approcha prudemment du corps inerte sur le tapis. Le général était en vie mais inconscient.
7 - Ãvasion et Tragédie
Kejal fit irruption, comme par enchantement. 'Apparemment, toute forme d'intimité était bannie dans cet endroit', pensa Tess bien qu'elle fût heureuse de la voir. Alors que Tess tentait de retrouver un pouls normal, Kejal commença à déballer un sac. Sur le lit, elle étala un tchador, le traditionnel vêtement qui recouvrait les femmes musulmanes de la tête aux pieds. Elle sortit également une paire de chaussures robustes.
« Dépêchez-vous, enfilez ça », exhorta-t-elle. « Nous devons partir immédiatement ! » Tess n'avait pas besoin de plus d'encouragement. Elle remit sa robe de soirée et enfila le tchador par dessus sa tête.
« Allons-nous simplement franchir la porte ? » demanda-t-elle, incrédule. Kejal s'assura que Tess était entièrement camouflée sous le vêtement.
« Il fait presque nuit. C'est bientôt l'heure de manger pour les gardes. Il n'y en aura qu'un posté dehors. Il faudra qu'on passe devant lui. Il vous prendra pour la cuisinière, c'est le moment où elle quitte pour rentrer chez elle. C'est toujours moi qui la ramène au portail quand elle termine son service. »
'C'est risqué, mais ça peut marcher', pensa Tess.
Kejal poursuivit ses instructions. « S'il suspecte quoi que ce soit, vous devrez le neutraliser. »
« Oh, je pense que j'ai de quoi le neutraliser », dit Tess, remerciant en silence ses années de leçons d'arts martiaux.
Kejal tendit un grand couteau de cuisine. « En sortant d'ici, nous irons vers la gauche ; le couloir devrait être désert et au bout, il y a une porte qui donne sur l'extérieur. Comme à leur habitude, ils pensent tous qu'une simple femme ne constitue pas une menace, même si elle est un officier américain, et il n'y aura pas de gardes supplémentaires à l'extérieur. De plus, ils ne veulent pas que les gens alentour croient qu'il se passe quelque chose dans ce bâtiment. » Tess n'avait aucune envie de savoir de quelle 'chose' il pouvait s'agir.