Zero Maladie - Angelo Barbato 4 стр.


Après une période d’évolution permanente et d’adaptation de la structure spécifique réalisée pour les soins de plus en plus précis et efficaces, techniquement avancés et positifs pour le pronostic (l’hôpital), l’accent a été placé sur le territoire pour plusieurs raisons.

L’hôpital est une structure très sophistiquée et développée du point de vue technologique, avec des coûts de gestion élevés justifiés uniquement pour des prestations intensives de soins aux malades graves en situation d’urgence, et possibles uniquement dans un milieu protégé.

Le territoire devient donc beaucoup plus important, non seulement pour fournir une assistance et des soins peu intensifs en garantissant également la continuité des soins et une amélioration de la condition du patient, mais surtout pour prévenir et anticiper les pathologies (diagnostic précoce !) tout en représentant un important filtre d’entrée et de sélection pour les hospitalisations.

Par vocation, l’hôpital s’occupe (ou devrait s’occuper !) de la totalité des malades graves tandis que les soins extra hospitaliers s’occupent (ou devraient s’occuper !) surtout des personnes saines et agir pour que ces derniers soient le moins malades possible.

La population cible du territoire est donc constituée à 40 % de personnes saines, pour 40 % d’individus sains présentant des facteurs de risques et, pour finir, de 20 % de personnes malades (dont 10 % présentant un handicap).

La mission de l’hôpital se situe au niveau le plus élevé des soins de dommages biologiques chez les individus, alors que la mission du territoire est d’éviter, grâce à de multiples stratégies, des effets négatifs sur la santé de la population et, bien avant, d’informer sur les risques et de sensibiliser aux modes de vie plus sains.

Dans un modèle collaboratif de médecine du territoire, les professionnels de santé et les médecins traitant sont les figures centrales nécessaires à la réalisation d’une médecine proactive. La médecine proactive a pour composante essentielle la promotion de la santé et la prévention. La santé d’une communauté est déterminée par des facteurs socioéconomiques et environnementaux, ainsi que par le mode de vie et l’accès aux services. Il est évident que seul un modèle de médecine collaborative sur le territoire prévoyant la prévention au centre du système pourrait garantir la mise en œuvre de cette large gamme d’initiatives, de projets et de politiques indispensables pour une promotion efficace en matière de santé.

Dès lors, il convient de mettre en place une stratégie intégrée entre les organismes gouvernementaux et non gouvernementaux, dans les domaines d’intervention possibles au niveau territorial : de l’intervention des médecins sur le territoire et dans les écoles, aux interventions de l’administration publique, par des activités de formation basées sur des données épidémiologiques. Le concept d’intégration est fondamental et doit être développé dans un modèle collaboratif de Territoire Zéro dont les fondements sont la médecine à domicile et la télémédecine : c’est-à-dire chercher à ce que les soins de santé soient plus proches des citoyens.

La médecine moderne (à l’exception du malade grave) doit devenir « d’initiatives », c’est-à-dire qu’il ne doit plus appartenir au patient de se tourner vers le système hospitalier, mais c’est au système Territoire Zéro de prendre en charge la santé du citoyen de manière proactive, en cherchant à prévenir l’évolution de la maladie chronique. La médecine proactive a pour objectif clé d’éviter la maladie (prévention primaire avec ses instruments d’information, d’éducation sanitaire, de responsabilisation, de contrôle et de communication sur les facteurs de risque), de reconnaitre précocement l’apparition d’un état pathologique (prévention secondaire) grâce à des interventions ciblées, rapides et hautement qualifiées, grâce à des études épidémiologiques et une surveillance de la santé collective ainsi que des déterminants de santé.

Pour développer le territoire, synonyme d’une approche active et préventive, multidisciplinaire, intégrée, non hiérarchisée, avec une structure en réseau, il est nécessaire d’avoir une informatisation élevée (internet des objets). Parmi les outils ayant une croissance exponentielle, on retrouve les applications, un des éléments clé de la communication entre le médecin et le patient (ensemble énergétique bidirectionnel) indispensable pour obtenir l’effet de synergie fondamentale pour une action thérapeutique efficace.

La durabilité du système sanitaire dans un modèle collaboratif doit absolument être également liée à une intégration du social sur le territoire dans une logique Territoire Zéro (sharing economy, économie de partage).

Le Territoire ZÉRO est une opération simple tout en étant complexe. L’idée est simple : il s’agit de mettre au point une société qui tend vers une entropie nulle. Le travail pour y arriver est complexe puisque cela implique de nouveaux paradigmes mentaux, de nouveaux modèles de formation, de nouvelles stratégies industrielles, de nouvelles structures administratives qui prévoient par exemple le dépassement des départements de l’énergie, du développement économique, de l’environnement, de l’agriculture, en faveur de départements pour les biens communs ou pour les ressources du territoire. Les réseaux intelligents de distribution (smart grid digital) sont les infrastructures de l'Internet des objets qui permettent la connexion entre l’énergie, la communication et la logistique. Dans l’ingénierie de l’électricité et des télécommunications, un réseau intelligent est un ensemble constitué d’un réseau d ‘information et d’un réseau de distribution électrique afin de permettre la gestion du réseau électrique de manière « intelligente » sous différents aspects ou fonctionnalités, c’est-à-dire de manière efficace pour la distribution d’énergie électrique et pour une utilisation plus rationnelle de l’énergie tout en minimisant d’éventuelles surcharges et variations de la tension autour de sa valeur nominale8 .

Selon le cadre idéologique de Jeremy Rifkin, un modèle collaboratif (les communaux) doit être appliqué à la manière dont la nourriture et l’énergie sont produites et dont la production de déchets polluants est évitée à la fin du cycle de consommation. Selon les auteurs, l’organisation des soins de santé sur le territoire, au travers du pilier collaboratif de prévention (Zero Disease), ne peut se baser que sur les communaux. Le réseau intelligent de distribution des soins se met donc en place.

Dans « La nouvelle société du coût marginal zéro », Jeremy Rifkin soutient qu’un nouveau système économique s’impose sur la scène internationale et que le développement d'Internet entraine le « communal collaboratif », le premier nouveau paradigme économique issu du capitalisme et du socialisme au XIXe siècle ; le communal collaboratif change notre façon d’organiser la vie économique en offrant ainsi la possibilité d’une réduction drastique des inégalités de revenus grâce à la démocratisation d’une économie mondiale et à la naissance d’une société écologiquement plus durable. Dans un scénario de Troisième révolution industrielle, il est inconcevable d’avoir un modèle sanitaire basé sur la concentration comme celui qui a prospéré au cours de la deuxième révolution industrielle.

Dans un scénario de Troisième révolution industrielle, il est inconcevable d’avoir un modèle sanitaire basé sur la concentration comme celui qui a prospéré au cours de la deuxième révolution industrielle. Ce modèle doit dont être dépassé une fois pour toute en introduisant des pratiques de prévention distribuées sur le territoire.

En effet, il n’est pas dit que le système sanitaire publique d’un État ou d’une région (modèle « Beveridge ») soit toujours de meilleure qualité que le système sanitaire privé d’un État ou d’une région (modèle « Bismark »).

Au contraire, il est très probable que des États ou des régions doivent mettre en place un modèle où le secteur public et le secteur privé seront en compétition afin d’obtenir des services sanitaires efficients et efficaces.

Le cadre idéologique de Jeremy Rifkin voit les trois paradigmes fondamentaux (énergie, communication et logistique) être complémentaires dans une économie qui passera d’une structure hiérarchique et verticale à une structure de plus en plus distribuée au travers de systèmes économiques de partage. Les soins sont également des services et devront donc évoluer vers l’économie de partage (sharing economy) et les communaux collaboratifs (commons).

Dans le modèle social présenté par Jeremy Rifkin, les services sanitaires peuvent-ils également remplacer les deux modèles historiques d’organisation de Bismark et Beveridge ?

Il apparait également pour les services sanitaires que, pour satisfaire la nouvelle demande de santé de manière appropriée, il est nécessaire d’avoir la meilleure économie de système avec le meilleur rapport coût/bénéfice et l’entropie la plus faible possible. Les soins de santé se dirigent vers le développement de l’économie de partage (sharing economy) et le développement des communaux collaboratifs (commons) au sein desquels le rapport entre les institutions, les citoyens et les spécialistes sera révolutionné par un nouveau citoyen-patient de plus en plus actif et conscient de ses droits. Les réseaux numériques intelligents pour la santé (Health Smart grid Digital) seront de plus en plus fréquents.

Les paradigmes fondamentaux des réseaux numériques intelligents pour la santé, qui servent de base solide pour le nouveau modèle, correspondent à une complémentarité entre les paradigmes d’un Territoire Zéro orienté vers une société du coût marginal zéro, avec Maladie zéro axée sur la lutte contre la maladie qui cherche à tendre idéalement vers zéro maladie.

TERRITOIRE ZÉROZÉRO MALADIE (ZERO DISEASE)ÉNERGIEÊTRE EN BONNE SANTÉCOMMUNICATIONRELATION MÉDECIN/PATIENT(Rôle d'Internet dans la médecine préventive et prédictive)LOGISTIQUESOINS (modèle de gestion de la santé)

Ces prédictions de Jeremy Rifkin sont applicables non seulement à la production de tous les biens et à tous les services, mais encore plus au service le plus fondamental, celui de la protection de la santé.

Le paradigme de l’énergie de territoire zéro se trouve réciproque avec le maintien de la santé (être en bonne santé) de maladie zéro.

Le paradigme de la communication de territoire zéro trouve une correspondance avec l’évolution de la relation médecin/patient grâce au développement d'Internet et au renforcement de la médecine préventive et prédictive de zéro maladie.

Le paradigme de la logistique de territoire zéro trouve une correspondance avec le modèle organisationnel de gestion de la santé (soins) de zéro maladie.

Dans le domaine sanitaire, grâce à l’utilisation de plusieurs éléments spécifiques énergétiques (conscience biosphérique), de communication (l’empathie, la responsabilisation et la détermination) et de logistique sanitaire, on verra se développer une « troisième voie » : le communal sanitaire, c’est-à-dire l’économie de partage (sharing economy) et les communaux collaboratifs (communaux).

2.1 D’Hippocrate à la découverte des antibiotiques

Hippocrate, qui est né en 460 av. J.-C. en Grèce et mort en 377 av. J.-C., est considéré comme étant le père de la médecine. Le besoin de soigner les maladies est né avec l’origine même de l’Homme, comme nécessité spontanée du malade de vivre en collectivité sans rester seul devant la maladie. Le « medicus » n’est pas seulement celui qui sert de médiateur entre le patient et la maladie, mais il s’interpose entre la douleur et la mort, jouant souvent au cours des siècles un rôle à la fois magique et sacerdotale. Les premières écoles de médecines se développèrent en Grèce et dans la Grande-Grèce dont faisaient partie la Sicile et la Calabre. A Crotone, dans la région Calabre, l’école de Pythagore (570 av. J.-C. – 495 av. J.-C.)9 était très réputée. Au centre de la conception d’Hippocrate on ne trouvait pas la maladie, mais l’Homme, avec une attention particulière pour l’alimentation et l’environnement, il fut le précurseur de la connaissance des premiers déterminants de maladies liés à l’alimentation et à la salubrité de l’air. Les textes d’Hippocrate (ou supposés comme tels) ont été analysés dans les universités jusqu’en 1700. Ces écrits étaient axés sur la prudence et sur la précaution avant toute intervention, avec une utilisation parcimonieuse des thérapies disponibles, puisqu’à l’époque il n’y avait que très peu de remèdes, la pharmacologie n’étant pas connue et la phytothérapie n’était qu’à ses début et ne s’est développée qu’un siècle plus tard avec Théophraste (371 av. J.-C.), élève d’Aristote (384 av. J.C.) à qui nous devons une évolution considérable des sciences naturelles.

Hippocrate a offert à la médecine une empreinte globale avec à son centre l’Homme et l’environnement, et devint ainsi le précurseur des théories environnementales modernes les plus évoluées, parmi lesquelles nous retrouvons les théories économiques et écologiques de notre économiste de référence, Jeremy Rifkin, qui nous a inspiré cette description du nouveau paradigme de la médecine avec ce livre que nous défendons : Zéro maladie.

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