Contes et légendes. 1re Partie - Hélène Guerber 2 стр.


Le lendemain la méchante fille dit à sa mère: "Ma mère, envoyez Claire à la forêt cueillir des pommes." La mère dit: "Ma fille, il n'y a pas de pommes dans la forêt dans cette saison." Mais la méchante fille insista, et la mère dit à Claire: "Ma fille, allez dans la forêt cueillir des pommes pour votre sœur." Claire regarda sa mère avec surprise et dit: "Mais, ma mère, il n'y a pas de pommes dans la forêt dans cette saison." La mère insista, et Claire partit.

Elle regarda à droite et à gauche, mais elle ne trouva pas de pommes. Elle avait froid, et dit: "Où y a-t-il du feu?" Dans un instant elle vit le même feu et les mêmes hommes.

Elle s'approcha et dit à l'homme à barbe blanche qui avait le bâton à la main: "Mon bon monsieur, voulez-vous me permettre de me chauffer à votre feu?" L'homme répondit: "Certainement, ma pauvre enfant; que cherchez-vous dans la forêt dans cette saison?" "Je cherche des pommes, monsieur." "C'est la saison de la neige et de la glace, ma pauvre enfant, ce n'est pas la saison des pommes."

"Oui, monsieur, mais ma mère a dit: 'Allez chercher des pommes,' et je suis forcée d'obéir," dit Claire.

Alors l'homme à barbe blanche prit son bâton, se tourna vers un des hommes à barbe noire et dit: "Frère Septembre, les pommes sont votre affaire. Voulez-vous aider cette pauvre petite fille?"

"Certainement," répondit Frère Septembre. Il prit le bâton, attisa le feu, et dans un instant la petite fille vit un pommier, tout couvert de pommes. Alors Frère Septembre se tourna vers la petite fille, et dit: "Ma chère petite fille, cueillez deux pommes, vite, vite, et partez." La petite fille cueillit deux pommes rouges, dit: "Merci, mon bon monsieur," et partit.

Frère Septembre donna le bâton à Frère Janvier, qui attisa le feu, et à l'instant le pommier disparut, et les pommes rouges aussi, et la neige et la glace étaient là comme avant.

La petite fille retourna à la maison, elle frappa à la porte. La mère ouvrit la porte, et demanda: "Avez-vous les pommes?" "Oui, ma mère," répondit la petite fille. Elle donna les pommes à sa mère et entra dans la maison. La mère donna les pommes à la méchante fille. La méchante fille mangea les deux pommes, et demanda à Claire: "Ma sœur, où avez-vous trouvé ces grosses pommes rouges?" "Dans la forêt, il y avait un grand pommier tout couvert de pommes rouges," répondit Claire.

La méchante fille dit à sa mère le lendemain: "Ma mère, donnez-moi mon manteau et mon capuchon. Je vais à la forêt cueillir beaucoup de violettes, de fraises, et de pommes." La mère donna le manteau et le capuchon à Laure, qui partit.

Elle alla dans la forêt, elle vit de la glace et de la neige, mais elle ne vit pas de violettes. Elle ne vit pas de fraises, et elle ne vit pas de pommes. Elle chercha à droite, elle chercha à gauche, en vain. Alors elle dit: "J'ai froid, où y a-t-il du feu?" Elle regarda à droite et à gauche, et vit le grand feu et les douze hommes, assis en silence autour du feu.

Laure s'approcha, et l'homme qui avait le bâton dit: "Mon enfant, que cherchez-vous dans la forêt dans cette saison?" "Rien," dit la méchante fille, qui était aussi très impolie.

Frère Janvier prit son bâton, attisa le feu, et dans un instant la neige commença à tomber. La méchante fille partit pour aller à la maison, mais en route elle tomba dans la neige et périt.

La mère dit: "Où est Laure?" Un moment après la mère prit son manteau et son capuchon et partit pour chercher Laure. Elle chercha dans la forêt, elle arriva aussi au grand feu et vit les douze hommes.

Frère Janvier dit: "Ma bonne femme, que cherchez-vous dans la forêt dans cette saison?" "Rien," répondit la mère, qui était aussi impolie.

Frère Janvier prit son bâton, attisa le feu, et à l'instant la neige commença à tomber. La mère partit pour aller à la maison, mais en route elle tomba dans la neige et périt aussi.

La bonne fille était seule dans la maison, mais douze fois par an elle recevait la visite d'un des douze hommes. Décembre, Janvier, et Février apportaient de la glace et de la neige; Mars, Avril, et Mai apportaient des violettes; Juin, Juillet, et Août apportaient de petits fruits; et Septembre, Octobre, et Novembre apportaient beaucoup de pommes. La petite fille était toujours très polie, et les douze mois étaient ses bons amis.

LA ROSE MOUSSEUSE. 3

L'Amour alla un jour se promener dans la forêt. C'était un beau jour au mois de Juin. L'Amour se promena longtemps, longtemps. Il se promena si longtemps qu'il se trouva enfin fatigué, bien fatigué.

"Oh!" dit L'Amour, "je suis si fatigué!" Et L'Amour se coucha sur l'herbe verte pour se reposer. Tous les petits oiseaux de la forêt arrivèrent vite, vite pour voir l'Amour. L'Amour était si joli, si blanc et rose. L'Amour avait de si jolis cheveux blonds et de si jolis yeux bleus.

"Oh!" dirent tous les petits oiseaux de la forêt. "Regardez le petit Amour! Comme il est joli! Comme il est blanc et rose! Quel joli Amour! Quels jolis cheveux blonds! Quels jolis yeux bleus!"

Tous les oiseaux se perchèrent sur les branches et commencèrent à chanter en chœur: "Quel joli petit Amour!"

Le petit Amour ferma ses jolis yeux bleus. Le petit Amour s'endormit. Il s'endormit profondément.

Les petits oiseaux continuèrent à chanter, "Quel joli petit Amour!"

Alors le Soleil dit: "Les petits oiseaux de la forêt chantent tous: 'Quel joli petit Amour!' Où est ce joli petit Amour?" et le Soleil entra dans la forêt pour chercher le joli petit Amour.

Le Soleil entra dans la forêt, et, guidé par le chant des petits oiseaux, il arriva bientôt à la place où le joli petit Amour était couché sur l'herbe verte.

"Oh!" dit le Soleil, "Quel joli petit Amour! Comme il est blanc et rose! Quels jolis cheveux blonds! Quelle est la couleur des yeux de ce joli petit Amour?"

Le Soleil était curieux, très curieux, mais la Rose qui était là dit: "Non, non, Soleil, vous êtes curieux, très curieux, mais le joli petit Amour dort. Partez, méchant Soleil, partez vite. L'Amour dort profondément, et les petits oiseaux chantent. Partez!

"Oh non!" dit le Soleil. "Je veux voir quelle est la couleur des yeux de ce joli petit Amour."

"Non, non!" dit la Rose, et elle se pencha sur L'Amour, et elle le protégea. La Rose protégea le petit Amour, et le Soleil, le Soleil curieux, resta dans la forêt, et dit:

"Je veux voir la couleur des yeux de ce joli petit Amour. Je resterai ici, dans la forêt, et quand l'Amour ouvrira les yeux, je serai content, très content."

Le Soleil resta dans la forêt, les oiseaux chantèrent, la Rose protégea l'Amour, et l'Amour dormit profondément.

Enfin l'Amour ouvrit les yeux.

"Oh!" dit le Soleil, "j'ai vu la couleur des yeux de l'Amour. L'Amour a les yeux bleus!"

"Mais oui!" chantèrent les petits oiseaux de la forêt: "L'Amour a les yeux bleus!"

"Oui, certainement," dit la Rose, "L'Amour a les yeux bleus!"

L'Amour regarda le Soleil, et dit: "Oh Soleil" pourquoi êtes-vous entré dans la forêt?"

"Oh!" dit le Soleil, "j'ai entendu les oiseaux qui chantaient: 'Oh, le joli petit Amour'; et je suis entré dans la forêt pour vous voir."

L'Amour dit au Soleil, "Oh Soleil, vous êtes curieux, très curieux."

"Oui," dit le Soleil, "je suis curieux, mais la Rose vous a protégé."

"Merci! chère Rose," dit le joli petit Amour, "merci, merci. Vous êtes bien bonne, chère Rose, et vous êtes aussi belle que bonne. Quelle récompense voulez-vous, chère Rose, vous qui êtes la plus belle de toutes les fleurs?"

"Oh!" dit la Rose. "Donnez-moi un charme de plus!"

"Oh!" dit la Rose. "Donnez-moi un charme de plus!"

"Comment!" dit l'Amour, surpris. "Vous demandez un charme de plus. Impossible! Je vous ai déjà donné tous les charmes. Je vous ai donné une forme parfaite. Je vous ai donné une couleur charmante. Je vous ai donné un parfum délicat. Je vous ai donné tous les charmes et toutes les grâces, et vous demandez un attrait (charme) de plus. Ce n'est pas raisonnable!"

"Oh!" dit la Rose, "raisonnable ou pas raisonnable, je vous demande un attrait de plus, cher Amour. Je vous ai protégé. Récompensez-moi!"

L'Amour dit: "C'est impossible!" Mais la Rose insista. Enfin l'Amour, en colère, dit: "Rose, vous êtes belle, vous êtes la plus belle des fleurs, mais vous n'êtes pas sage (bonne)." Et l'Amour prit de la mousse. Il jeta la mousse sur la Rose, et dit: "Vous ne méritez rien que cela!"

La Rose, couverte de mousse verte, parut plus belle que jamais, et la Rose dit avec joie: "Merci, mon joli petit Amour! Merci, vous m'avez donné une récompense. Vous m'avez donné une grâce de plus." "Oui!" dit l'Amour, surpris. "Je vous ai donné une grâce de plus!"

Le Soleil regarda la Rose, et dit aussi: "Mais oui! la Rose a une grâce de plus." Et tous les petits oiseaux chantèrent: "Mais oui, le joli petit Amour a donné une grâce de plus à la Rose, à la plus belle des fleurs."

Et l'Amour partit en chantant aussi: "La Rose mousseuse est la plus belle des fleurs. Elle est bonne aussi. Elle m'a protégé quand le Soleil est arrivé pour voir la couleur de mes yeux qui sont bleus."

Et depuis ce jour la Rose, cette coquette, a toujours porté un peu de mousse verte.

LES TROIS SOUHAITS. 4

Il y avait une fois un homme qui était très pauvre. Il demeurait avec sa femme dans une misérable petite maison. Tous les jours l'homme allait à la forêt pour couper du bois. Un jour il était dans la forêt et dit: "Je suis bien misérable! Je suis pauvre, je suis forcé de travailler tous les jours. Ma femme a faim, j'ai faim aussi. Oui, je suis bien misérable!"

A cet instant une jolie petite fée parut, et dit: "Mon pauvre homme, j'ai entendu tout ce que vous avez dit. J'ai compassion de vous, et comme je suis fée je vous accorderai trois souhaits. Demandez ce que vous voulez, et vos trois souhaits seront accordés."

La fée disparut après avoir parlé ainsi, et le pauvre homme resta tout seul dans la forêt. Il était très content maintenant, et dit: "Je vais à la maison. Je vais dire à ma femme qu'une fée m'a accordé trois souhaits."

Le pauvre homme alla à la maison, et dit à sa femme: "Ma femme, je suis très content. J'ai vu une fée dans la forêt. La fée a dit: 'Mon pauvre homme, j'ai compassion de vous. Je suis fée, et je vous accorderai trois souhaits. Demandez ce que vous voulez.' Ma femme, je suis très content."

"Oh oui," dit la pauvre femme, "je suis très contente aussi. Entrez dans la maison, mon cher ami, et nous parlerons ensemble de la fée et des trois souhaits."

"Certainement," dit l'homme. Il entra dans la maison, s'assit près de la table, et dit: "Ma femme, j'ai faim. Je propose de dîner. Pendant le dîner nous parlerons ensemble de la fée et des trois souhaits."

Le pauvre homme et la pauvre femme s'assirent près de la table et commencèrent à manger et à causer (=parler) ensemble. Le pauvre homme dit: "Ma femme, nous pouvons demander de grandes richesses." "Oui," dit la femme, "nous pouvons demander une jolie maison." L'homme dit: "Nous pouvons demander un empire." La femme répondit: "Oui, nous pouvons demander des perles et des diamants en grande quantité." L'homme dit: "Nous pouvons demander une grande famille, cinq fils et cinq filles." "Oh," dit la femme, "je préfère six fils et quatre filles."

L'homme et la femme continuèrent ainsi, leur conversation, mais ils ne pouvaient pas décider quels souhaits seraient les plus sages.

L'homme mangea sa soupe en silence regarda le pain sec, et dit: "Oh! j'aimerais avoir une bonne grosse saucisse pour dîner." Au même instant une grosse saucisse tomba sur la table. L'homme regarda la saucisse avec la plus grande surprise, la femme aussi.

Alors la femme dit: "Oh, mon mari, vous avez été très imprudent. Vous avez demandé une saucisse seulement. Un souhait est accordé. Maintenant il reste seulement deux souhaits." "Oui," dit l'homme, "j'ai été imprudent, mais il y a encore deux souhaits. Nous pouvons demander de grandes richesses et un empire."

"Oui," dit la femme, "nous pouvons demander encore de grandes richesses et un empire, mais nous ne pouvons pas demander dix enfants. Vous avez été si imprudent. Vous avez demandé une saucisse. Vous préférez une saucisse, sans doute, à une grande famille." Et la pauvre femme continua ses lamentations et répéta si souvent: "Vous avez été très imprudent," que l'homme perdit patience et dit: "Je suis fatigué de vos lamentations: je voudrais que cette saucisse fût pendue au bout de votre nez!"

Un instant après la saucisse était pendue au bout du nez de la pauvre femme. La pauvre femme était très surprise, et l'homme aussi. La femme commença à se lamenter encore plus, et dit à son mari: "Ah, mon mari, vous êtes bien imprudent. Vous avez demandé une saucisse, et maintenant vous avez demandé que cette saucisse fût pendue au bout de mon nez. C'est terrible. Deux souhaits sont accordés. Maintenant il reste seulement un souhait!"

"Oui," dit l'homme. "Mais nous pouvons demander de grandes richesses." "Oui," dit la femme, "mais j'ai une saucisse pendue au bout du nez. Je suis ridicule. J'étais jolie, maintenant je suis laide, et c'est de votre faute!" et la pauvre femme pleura.

L'homme regarda sa femme, et dit: "Oh, j'aimerais que cette saucisse ne fût pas ici." À l'instant la saucisse disparut, et l'homme et la femme étaient aussi pauvres qu'avant. La femme se lamenta, l'homme aussi, mais les trois souhaits avaient été accordés, et l'homme se trouva obligé de manger son pain sec.

Après le dîner il retourna à la forêt pour couper du bois. Il dit: "Je suis bien bien misérable," mais la fée n'arriva pas, et il resta toujours pauvre. Il n'avait pas de richesses, il n'avait pas d'empire, il n'avait pas de perles, il n'avait pas de diamants, il n'avait pas de fils, il n'avait pas de filles, et il n'avait pas même une saucisse pour son dîner.

Sa femme continua à pleurer, et elle disait tous les jours à son mari: "Ah, si vous n'aviez pas été si imprudent, nous serions riches et contents, et nous aurions une grande famille. Hélas! hélas!"

LE CHAT ET LE RENARD. 5

Un paysan avait un chat qui était très méchant et si désagréable que tout le monde le détestait. Le paysan était fatigué de ce chat, et un jour il le mit dans un grand sac. Le paysan porta le sac dans le bois (la forêt), et quand il fut arrivé à une grande distance de la maison, il ouvrit le sac, et le méchant chat sortit.

Le chat resta dans la forêt, où il trouva une petite cabane. Le chat demeura dans cette cabane et mangea beaucoup de souris et d'oiseaux. Un jour le chat alla se promener dans la forêt et rencontra Mademoiselle Renard. Elle regarda le chat avec curiosité, et dit: "Mon beau monsieur, qui êtes-vous? Que faites-vous dans la forêt?"

"Je suis le bailli de la forêt. Mon nom est Ivan. J'arrive de la Sibérie pour gouverner cette forêt."

"Oh," dit Mademoiselle Renard. "Je vous prie, Monsieur le bailli de la forêt, venez dîner avec moi."

Le chat accepta l'invitation, et au dîner Mademoiselle Renard dit: "Monsieur le bailli, êtes-vous garçon ou marié?"

"Je suis garçon," répondit le chat.

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