Transgression - Victory Storm 3 стр.


Jamais entendu.

Je nen doutais pas.

Donc, tu vas aller pleurer chez lui parce que ton demi-frère ta malmenée ? se moqua-t-il.

Pas besoin. Il me fait confiance et sait que je ne le tromperai jamais.

Tu nas pas peur quil te trompe maintenant que tu es loin de la maison ?

Je dus me contenir pour ne pas éclater de rire devant ses tentatives de nuire à mon faux couple.

Non, je répondis, sûre de moi. Et toi alors ? Tu nas pas une copine à ennuyer avec ton sex-appeal de débile ?

Je tai maintenant.

Non, je veux dire une petite amie.

Les rapports de couple à long terme ne mintéressent pas.

Je comprends. Dailleurs, quelle femme pourrait te supporter plus dune nuit de mauvaise baise ?

Il me menaça dune voix rauque :

Tu tires sur la corde. Veille à ne pas la casser.

La mienne sest rompue au moment même où je tai rencontré. Maintenant tu dégages et tu me laisses dormir, grand malade !

Jen avais assez quil essaie de meffrayer sans cesse.

Il capitula, se leva et se dirigea vers la porte. Alors, bonne nuit.

Je lui ordonnai de me détacher.

Demande à ton copain de taider, lança-t-il avant de sortir.

Je dus mordre les liens pour me libérer. La rage et le désir de vengeance me donnèrent la force de desserrer les nœuds et de rester attentive à ne pas subir une autre plaisanterie.

Je dois trouver le moyen de lui faire passer lenvie de me chercher des poux !

3

ALICE

Le jour suivant, je me levai tard. Javais passé la nuit à penser et à méditer ma vengeance.

Je déjeunais dun smoothie pommes-bananes au comptoir de la cuisine quand jentendis des pas derrière moi.

Je fis semblant de rien et essayai de rester calme lorsque je vis le bras tatoué dEaston mentourer et me tirer en arrière contre son torse.

Tu as déjà appelé ton petit copain pour lui raconter ce que je tai fait et à quel point ça ta plus de membrasser cette nuit, quand jétais couché sur toi ? me provoqua-t-il demblée en frottant sa joue mal rasée sur la mienne.

Je lui ai tout raconté. Je lui ai aussi précisé à quel point ton corps suant et ton haleine alcoolisée étaient écœurants, je répondis sèchement, en contrôlant ma nervosité. Sa façon spontanée et éhontée de me toucher me déstabilisaient. Je contrôlais mon souffle et mon cœur à grand-peine.

Et quest-ce quil ta répondu ?

Quil me fait confiance.

Donc il ne viendra pas me casser la gueule ?

Non, il ma dit que je peux me débrouiller seule et que son intervention nest pas nécessaire.

Et cest tout ?

Oui.

Tu es sûre quil nen baise pas une autre ?

Tout à fait sûre. Nous étions en videochat et il se promenait à Seattle avec son ami Newt, jinventai. Jy prenais goût maintenant. Avant de me dire au revoir, il a aussi ajouté dy aller doucement avec toi parce quil sait combien je peux être dangereuse quand je me mets en rage ou quon me manque de respect.

Easton éclata de rire. Il ne me croyait évidemment pas, mais javais bien lintention de lui faire comprendre quil devait me laisser tranquille. Dans deux jours, nous partirions pour luniversité et je voulais commercer sans soucis et préoccupations.

Limpulsivité dEaston menaçait ma santé mentale.

Dangereuse, toi ? Tu penses vraiment que tu vas me faire peur ? me taquina-t-il en me volant mon verre de smoothie pour le boire.

Non, je ne pense pas. Jen suis certaine. Je feignis larrogance dans lespoir de le pousser à prendre ses distances.

Petite naïve ! Les filles comme toi, je les mange au petit-déjeuner, murmura-t-il à mon oreille, avant de me mordre dans le cou, me faisant sursauter. Et tu serais dangereuse, hein ? ricana-t-il. Il se détacha de moi et alla plonger dans la piscine.

Il faisait encore chaud ce jour-là.

Je passai toute la matinée à cogiter sur ma vengeance mais finis par céder à lenvie dun plongeon.

Quand jarrivai à la piscine, jy trouvai Easton et trois de ses amis.

Embarrassée mais trop orgueilleuse pour faire demi-tour après quEaston mait remarquée, je pris un transat, minstallai loin du groupe et commençai à lire.

Eh, sœurette, viens que je te présente mes amis : Logan, Ryo et Ant cria Easton, en me les montrant.

Je les fixai un par un.

Logan était dune beauté à couper le souffle. Blond aux yeux turquoise avec des reflets verts, un corps de statue, jusque dans les moindres détails. Il avait de larges épaules de nageur et des muscles tellement développés que je me sentais petite et sans défense face à lui. Je regardai son visage. Il avait une expression virile, forte, mature et calme. Mais sous la surface et cette perfection angélique, je pouvais presque percevoir sa nature rebelle et anticonformiste.

Ant était châtain, les yeux gris. Son visage était une œuvre dart tant il était beau, ni diminuée ni ternie par la monture sombre de ses lunettes. Il avait un physique beaucoup plus sec que Logan et son air de nerd contrastait avec la confiance en lui quil manifestait à la façon dont il était assis sur le transat, le jeans si bas sur les hanches que le regard était attiré sous son nombril. Il avait une attitude provocante et érotique dans sa manière de me toiser, malgré son indifférence apparente. Cétait sûrement un esprit brillant et seul un crétin laurait sous-évalué.

Ryo enfin.

Une énigme.

Cest ce que je pensai quand ses yeux dun noir profond croisèrent les miens.

Cétait le seul que je ne cernais pas au premier coup dœil mais mon sixième sens me disait de rester loin de lui si je voulais éviter les ennuis. Il ne laissait sûrement pas tomber ou oublier facilement un affront. La tension que je lisais sur son visage me rappelait un guépard qui va attaquer sa proie.

Il était mystérieux, fascinant et troublant. Sa façon de me fixer me faisait un peu penser à Easton, sans détourner le regard et se fichant complètement de mon malaise. Il semblait savourer mon embarras. Je sentis un frisson dexcitation et de peur le long de ma colonne vertébrale.

Je soupirai.

Ils étaient tous les trois très beaux et, avec Easton, faisaient un petit groupe capable de ravager des cœurs.

En tous cas, ils ne passaient certainement pas inaperçus.

Je les saluai de la main et repris mon livre.

Allez, viens ici. Pourquoi tu ne nous rejoins pas ? me proposa Easton, en plongeant.

Non, merci.

Je dois venir te chercher de force ?

Easton, pourquoi tu ne laisses pas les grands tranquilles pour aller jouer avec les petits ? soupirai-je en indiquant ses amis qui me regardèrent de travers.

Javais sûrement encore dépassé les limites parce que je le vis sortir furieux de la piscine et venir vers moi.

Je pensais quil voulait de nouveau mattacher ou me faire Dieu sait quoi. Mais il prit mon livre et le lança dans leau.

Cest un de mes préférés ! je me fâchai.

Je men fous !

Cest un de mes préférés ! je me fâchai.

Je men fous !

Jexplosai.

Tu nes quune brute !

Encore un mot et je te noie !

Cen est trop !

Cette fois tu ne vas pas ten tirer comme ça !

Je courus vers la maison, furibonde.

Toute la nuit, javais cherché un moyen de lui faire payer, et le moment était arrivé.

Je pris le tube de gel de colorant alimentaire rouge que javais volé le matin dans la réserve et me rendis dans la chambre dEaston.

Comme moi, il avait une salle de bain privative.

Sans me faire remarquer, jentrai et commençai à dévisser la pomme de douche avec un petit tournevis, comme mon père me lavait appris.

Je remplis les trous de sortie deau avec le gel, refermai et retournai à la cuisine.

Poussée par mon désir de vengeance, jouvris le freezer avec colère et attrapai un pot de glace au chocolat.

Jen versai une bonne portion dans un grand bol, ajoutai un peu deau chaude pour faire fondre la glace et quand jeus obtenu une espèce de crème liquide, allai vers la piscine où je trouvai Easton qui séchait au soleil sur un transat en papotant avec Logan.

Oh, merde ! Easton essaya de lavertir son ami, mais top tard. La coulée de chocolat avait déjà atterri sur ses épaules et son dos.

Essaie encore de toucher à mes affaires et la prochaine fois, ce ne sera pas du chocolat mais quelque chose de plus désagréable et agressif ! je le menaçai enragée.

Quand Easton se leva, ses yeux bleus réduits à deux fentes fixés sur les miens, je sentis un instant la terre trembler sous mes pieds. Il était vraiment en colère, mais cétait son calme apparent qui me fit frémir.

Tu devrais aller prendre une douche. Tu mets du chocolat partout. Excuse-moi mais on dirait que tu tes fait dessus. Ce nest pas un beau à voir, je réussis à dire, la voix ferme, tandis que ses amis éclataient de rire et affirmaient quen effet ça ne ressemblait pas à du chocolat mais à la crise de diarrhée dun condor.

Cest ça ta vengeance ? siffla Easton à voix basse en prenant un peu de crème pour me létaler de la main sur la joue, le cou et la poitrine. Je le laissai faire, indifférente et souriante.

Non, ça cest lentrée, je répondis, avant quil ne puisse se rendre dans sa chambre pour se nettoyer.

Je savais quil devrait prendre une douche. Il ne pouvait quand même pas se jeter dans la piscine avec toute cette saleté sur lui.

Il ne me restait quà attendre, à profiter de cette pause pour ramasser mon livre adoré désormais trempé et irrécupérable.

Ses amis prirent leurs distances et se mirent à discuter. Apparemment, ils ne savaient pas sils devaient venir me parler, rester silencieux en attendant leur ami ou sen aller.

À peine cinq minutes plus tard, Easton arriva.

Des gouttes rouges coulaient de sa tête et rayaient son visage, ses épaules Tout le corps, et la serviette de bain attachée à sa taille.

Ses trois amis pâlirent et essayèrent de lui demander sil allait bien mais il vint vers moi.

Il était furibond, ses yeux lançaient des éclairs et sa mâchoire se contractait nerveusement.

Ne me dis rien. Tu as glissé en entrant dans la douche. Tu tes cogné la tête et maintenant tu saignes. Quel maladroit ! je réussis à dire sans exploser de rire. Tu es affreux à voir ! On te dirait sorti dun film dhorreur !

Tu penses que tu vas ten tirer comme ça ?

Arrogante, je lui rappelai :

Non, mais je suis sûre que cette fois tu as compris pourquoi mon compagnon ne sinquiète pas le moins du monde pour moi. Comme tu le constates, je me débrouille très bien seule.

Je te donne un conseil : tant que tu logeras ici, ne dors pas, reste concentrée, ne marche sans te retourner toutes les trois secondes, parce que je serai là, à attendre un faux pas, une distraction, pour tatteindre. Tu vas regretter le jour où tu as décidé daccepter loffre de mon père, me menaça-t-il avant de retourner à la maison se laver. Probablement dans une autre salle de bain.

Tu as déconné. Easton ne pardonne pas, marrêta Logan quand il vit que je retournais aussi vers la maison.

Moi non plus.

Tu te crées des ennuis. Tu nas pas idée du pouvoir quEaston a ici. Tout le monde le connaît et reste loin de lui. Personne noserait lui faire la plus infime critique, ajouta Ant.

Je veux seulement quil me laisse tranquille.

Et tu penses y arriver comment ? Avec des blagues de troisième primaire ?

Cest lui qui a commencé ! Ou vous avez oublié ce quil ma fait quand je suis arrivée ?

Mal à laise et désolé pour son ami, Ant essaya de mexpliquer :

On sen souvient tous mais la vérité, cest quEaston navait rien contre toi mais contre son père qui lui a imposé cette nouvelle famille, entre toi et ta mère. Il nen voulait pas. Il ne veut personne.

Moi non plus je ne veux pas dune autre famille. Je naime pas être ici. Je serais déjà partie si ce nétait pas la seule possibilité que jaie daller à luniversité, javouai, fatiguée par la tension accumulée.

Vous vous attaquez tous les deux aux mauvaises personnes. Je te conseille de lui parler quand il reviendra. Je suis sûr quil técoutera si tu arrives à contrôler ton petit caractère.

Je ne pense pas quEaston voudra mécouter maintenant.

Trouve le moyen. La créativité ne te manque pas, me dit Ryo en partant, suivi des autres.

***

EASTON

Je ne voulais pas ladmettre mais jétais choqué.

Je ne mattendais pas à ce que cette fille aille aussi loin. Dabord la coulée de chocolat fondu et puis la douche rouge sang.

Je savais que ma proximité leffrayait, la rendait inquiète et vulnérable. Jétais convaincu quelle céderait et la morsure dans son cou ce matin mavait indiqué quelle était plus timide et sensible que prévu. Ses joues avaient rougi et son corps avait frémi quand je la tenais contre moi. Elle nétait pas indifférente à ma présence mais il était évident quelle tenait à ce que je ne le remarque pas.

Je pensais la tenir et au contraire

Quel crétin davoir sous-estimé son obstination et son désir de méloigner delle.

Néanmoins, plus elle sentêtait à mettre de la distance, et plus jen faisais pour la réduire.

Cétait comme un bras de fer.

Il fallait seulement découvrir qui gagnerait.

Ces pensées en tête, je décidai quil était temps de détruire son couple.

Elle mavait humilié devant mes amis et je ferais pareil avec son copain.

Elle mavait dit quil était plus âgé et était videur mais je ne lai jamais cru, et de toute façon ça ne meffrayait pas. Je sais me défendre, et très bien.

Jattendis quelle prenne sa douche pour voler son portable.

Triomphant, je le trouvai de suite mais mon enthousiasme retomba dun coup quand je vis quil était protégé par un code PIN.

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