Transgression - Victory Storm 2 стр.


Je ne répondis pas et elle comprit immédiatement que je nétais pas dhumeur à lui pardonner.

Tu es déjà entrée ? me demanda-t-elle.

Oui. Jai rencontré Easton, ton beau-fils, répondis-je irritée, prête à lui révéler laccueil humiliant et obscène auquel il mavait contrainte au moment même où le garçon en question arrivait et nous interrompait.

Easton, encore une fête ? Tu as oublié ce que ta dit ton père la dernière fois ? dit ma mère dun ton de reproche si indulgent et doux quil me donna envie de casser ce qui me tomberait sous la main.

Je lai organisée pour fêter larrivée de ta fille. Jespère quelle a apprécié, répondit-il en me lançant un coup dœil provocant qui me fit bouillir.

Non, je nai absolument pas apprécié ! lançai-je sans me laisser intimider. Je déteste les fêtes et je déteste les garçons arrogants et imbus deux-mêmes qui se prennent pour des dieux sur Terre, libres de faire ce quils veulent et qui nont aucun scrupule à mettre les autres mal à laise.

Eh, eh, les jeunes ! salarma ma mère, inquiète. Il est clair que vous êtes partis du mauvais pied mais je vous rappelle quà partir daujourdhui, nous serons une famille. Vous devez vous entendre, compris ? Mitchell et moi tenons vraiment à ce que nos enfants aient une relation paisible et amicale. Nous avons aussi insisté auprès du doyen de luniversité pour que vous soyez dans le même dortoir mixte afin de rester lun près de lautre.

Fantastique, je sifflai acide.

Alice, je comprends quaccepter ce déménagement na pas été facile pour toi. Mais je voudrais que tu mettes tes problèmes de côté et que tu essaies de tentendre avec Easton. Il est né et a grandi ici. Il connaît tout le monde et a beaucoup damis. Je suis sûre quil saura te mettre à laise, le défendit-elle.

Jétais prête à faire une scène. Ma mère était à peine arrivée, elle ne savait pas pourquoi jétais en colère, mais elle avait déjà décidé que jétais fautive et non Easton.

Jaurais voulu leur hurler tout mon mépris et ma rancœur au visage mais je ne pouvais pas oublier que javais accepté de vivre en Oregon et de fréquenter une université payée par son nouveau fiancé.

Cétait le prix à payer pour mon choix.

***

EASTON

Comment savourer la satisfaction davoir humilié et mis en rogne celle que mon père voulait que je considère comme ma nouvelle petite sœur, alors quelle continuait à me regarder dun œil mauvais et ne semblait pas vouloir céder face à ma position privilégiée ?

Dès linstant où je lavais vue, jétais resté hypnotisé par son attitude fière et détachée, malgré la fatigue qui se lisait sur son visage.

Laura intouchable et inviolable qui émanait delle mavait mis hors de moi, au point de la choquer et de lembrasser sans équivoque, devant tout le monde, puis la laisser seule, exposée à la moquerie des autres.

La fête, cétait mon arène et jétais le gladiateur. Jamais je ne permettrais à une fille de pénétrer sur mon territoire sans lui en faire payer les conséquences.

Jétais certain que le message était passé, mais ses yeux verts ne se soumettaient pas et ses cheveux cuivrés étaient comme des flammes brûlantes prêtes à se jeter sur quiconque approcherait.

Elle aurait pu être séduisante sans ces taches de rousseur disgracieuses sur le visage, surtout sur le nez et les pommettes, et si elle navait pas semblé aussi frêle, comme une poupée.

Easton, pourquoi tu ne montres pas à Alice la chambre que nous lui avons préparée pendant que je cherche les domestiques et que je mets fin à cette fête avant que ton père narrive ? me demanda gentiment Helena, la mère dAlice.

Dhabitude, je serais parti sans explication mais Helena était toujours aimable avec moi et mavait souvent défendu face à mon père. Jacceptai donc et mécartai pour laisser passer notre nouvelle invitée. Comme un gentleman.

Dommage que cette conne soit passée si près que son trolley roula sur mes pieds nus.

Jaurais parié que cétait voulu et son sourire en coin prouvait clairement quelle avait grandement apprécié sa petite et stupide vengeance.

Encore cette air fier et hautain !

Mon Dieu, quest-ce que la détestais !

Jaurais dû la jeter dans la piscine au lieu de me contenter de mouiller ses vêtements aux endroits où mon corps humide touchait le sien.

Je me promis de tout faire pour lui rendre la vie infernale. Au moins jusquà ce que lon parte pour luniversité dans deux jours.

Après, je la ferais disparaître de mon radar. Sa seule présence avait le don de me faire exploser.

Je chassai la douleur de mon pied et suivis la demoiselle en lui indiquant les escaliers vers létage.

Sa chambre était au fond du couloir, proche de la mienne.

Elle ouvrit la porte sans dire un mot.

Bienvenue en enfer ! je mexclamai pour lintimider, mesquivant quand elle passa devant moi avec sa valise pour entrer.

Elle me lança un énième défi.

Lenfer, cest mon habitat naturel. Toi, veille à ne pas ty brûler, répondit-elle de façon effrontée.

Je la menaçai.

Fais attention à la façon dont tu me parles.

Ça vaut pour toi aussi.

Irrité par son obstination et son envie davoir toujours le dernier mot, je claquai la porte et partis.

Jallais retourner dans la piscine quand Helena marrêta de nouveau.

Ton père arrive dans une heure. On va dîner un peu plus tôt cette fois. Tu peux prévenir Alice ?

Je lui jetai, nerveux :

Tu ne peux pas le faire ? Cest ta fille, pas la mienne. Je nétais au service de personne.

Je suis au téléphone, me dit-elle en me montrant le portable allumé à son oreille.

Vaincu et fatigué par tout le foutoir provoqué par larrivée dAlice et de mon père, je saluai rapidement mes amis et retournai à létage.

Jallais frapper puis décidai douvrir la porte sans prévenir.

Jespère rester dans cette maison le moins possible. Je ne me sens pas la bienvenue et maman Elle ne fait plus partie de ma vie. Elle préfère sa nouvelle vie à moi, murmurait-elle inquiète et angoissée, en faisant de grands gestes, les mains tremblantes. Je sais papaMais je ne veux pas rester ici. Tu me manques.

Son père répondit et elle eut un petit rire rauque. Elle semblait sur le point de pleurer mais retrouva son aplomb.

Tu as raison, tout ira bien. Je dois juste mhabituer et prendre des distances avec celui qui ma réservé le pire accueil de ma vie. Je nen tremble encore rien quà y repenser.

Tiens La jeune fille fière et imperturbable nest donc pas si froide et insensible quelle en a lair !

Je respirai à fond et savourai ce pouvoir que je sentais déjà avoir sur elle.

La détruire serait plus facile que prévu.

Je fermai silencieusement la porte et redescendis.

On sen tape si personne ne la prévient que le dîner est avancé !

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EASTON

Quand mon père arriva, la maison avait retrouvé son aspect normal et personne ne me dénonça. Même pas la nouvelle venue qui ne descendit que pour manger et rencontrer mon père, Mitchell Carson.

Mon père, toujours attentif aux apparences et faussement paternaliste, resta un peu déçu par laspect simple et négligé dAlice, qui ne montra aucun intérêt à mieux le connaître ou à vouloir le satisfaire en écoutant ses conseils.

Le dîner passa rapidement grâce au mutisme général.

Face aux réponses monosyllabiques dAlice, mon père avait cessé de poser des questions.

Helena était terriblement mal à laise et il était évident que ses rapports avec sa fille étaient dégradés, tout comme les miens avec mon père.

De tout le repas, je restai fixé sur mon portable pour éviter de participer davantage.

Quelle famille heureuse, hein ?

Je me bornai à écouter Helena qui parlait dun reportage photo pour un défilé de mode, mon père qui avait clôturé une affaire de seize millions de dollars avec un seul appel intercontinental, Alice qui voulait devenir journaliste et nappréciait pas ce quelle avait dans son assiette.

Que des choses ennuyeuses auxquelles je ne prêtai pas attention.

A la fin du repas, Alice débarrassa la table et chargea le lave-vaisselle, bien que la domestique soit là, disant quà la maison elle sen était toujours occupée. De mon côté, je me préparai à sortir.

Où vas-tu ? marrêta mon père.

Boire un verre avec mes amis, je répondis expéditif.

Tu nas pas dit un mot de toute la soirée.

Parfois, le silence est dor.

Oui mais pas ce soir. Nous avons une invitée et tu ne fais rien pour la mettre à laise. Jai vu comment elle te regardait et elle na pas lair heureuse du tout.

Cest son problème.

Eh non, Easton. Nous sommes une famille maintenant et tu dois te comporter comme un frère avec elle. Et pas comme Jake. Je parle dêtre un bon exemple à suivre.

Jake est là pour ça.

Jake est à Stanford et deviendra bientôt avocat. Pourquoi tu ne suis pas les traces de ton grand frère et essaie de te ressaisir une bonne fois pour toutes ?

Tu as fini ? Mes amis mattendent, je soupirai.

Prends Alice avec toi. Je veux que tu lui présentes quelques personnes.

Même pas en rêve ! Je ne veux pas de ce boulet au pied toute la soirée.

Easton ! Quest-ce que je viens de te dire ? se fâcha mon père. Alice, chérie, ça te dit de sortir avec mon fils ?

Merci Mitchell, mais je préfère passer mon temps avec des personnes intellectuellement stimulantes, répondit-elle avec cette fausse candeur que seul quelquun de stupide naurait pas saisie.

Je vais la tuer !

Mon envie de léliminer devait clairement se voir car mon père neut pas le courage de répondre, à part un misérable :

Amuse-toi.

***

ALICE

Jeus du mal à mendormir mais je tombai finalement dans un profond sommeil.

Un choc violent me réveilla mais au moment où jouvrais les yeux, quelque chose de chaud se posa violemment sur ma bouche et écrasa ma tête sur loreiller.

En ouvrant grand les yeux, je vis un homme au-dessus de moi, le visage couvert dun passe-montagne noir.

Je voulus hurler mais aucun ne sortit. Sa main appuyait avec force sur ma bouche.

En voulant me dégager, je réalisai que mes poignets étaient attachés avec une corde.

Lintrus me fit signe de me taire.

Jacquiesçai. Mon cœur battait tellement fort que je lentendais pulser dans mes oreilles.

Il sapprocha. Son souffle était chaud et alcoolisé.

De quoi rêves-tu, petite sorcière ?

Je reconnus immédiatement la voix dEaston.

Soulagée de ne pas être victime dun pervers ou dun tueur en série (peut-être), la rage me prit et je le frappai tellement fort que je réussis à le toucher aux jambes.

Sa main se détacha de ma bouche et jen profitai pour me lever et lui donner une bonne leçon.

Même les mains liées devant moi, je le frappai à coups de poings et à coups de pieds.

Détraqué ! Maniaque ! Pervers ! Crétin ! Enfoiré ! Essaie encore et je te castre !

Je linsultai jusquà ce quil me bloque de nouveau et me jette sur le lit. Son corps me clouait au matelas.

Je dus prendre sur moi pour garder mon sang-froid.

Tu ne mas toujours pas dit de quoi tu rêvais, répéta-t-il comme si ma colère ne le concernait pas le moins du monde.

Je rêvais que tu mourais, touché par une balle. On dit que les rêves deviennent réalité Espérons !

Menteuse ! Dis que tu rêvais de coucher avec moi.

Tu es malade Et je ne veux pas attraper de maladies vénériennes. Je ne coucherai jamais avec toi, même si tu étais le dernier homme sur Terre.

Je ne te crois pas, chuchota-t-il à quelques centimètres de mon visage avant de membrasser.

Ce fut un baiser plein de rage, de vengeance, pour me soumettre et me faire comprendre de ne plus me rebeller ou de lui répondre de travers.

Je réussis tant bien que mal à me dégager.

Je lui hurlai au visage. Dégage !

Tôt ou tard tu comprendras qui commande ici.

Et toi tu comprendras que toute action entraîne une réaction.

Il éclata de rire.

Grandis un peu ! Tu es puéril. Tu caches tes incertitudes derrière des coups déclat et tu passes les bornes pour attirer lattention. Tu es pathétique !

Javais mis dans le mille car il arrêta de rire et me foudroya du regard.

Il contre-attaqua.

Parce que toi tu es mature et sûre de toi, pas vrai ? Et il tenta à nouveau de membrasser encore plus violemment.

Malheureusement, personne ne mavait jamais embrassée ainsi et je ny connaissais pas grand-chose. Je me retrouvai sans défense et incapable dy échapper mais jaurais préféré mourir plutôt que davouer mon manque dexpérience sexuelle.

Nous ne jouions pas à armes égales et je ne tenais pas à lui montrer le flanc.

Je devais absolument trouver quelque chose pour éloigner Easton de mon corps et de ma bouche.

Mon copain embrasse mieux ! jinventai, espérant le freiner et lhumilier au passage.

Tu as un copain toi ? Et il éclata de rire, incrédule.

Évidemment ! Et s'il te voyait dans ma chambre à cette heure de la nuit, il te casserait la gueule ! Il est videur dans une discothèque, ce nest pas un amateur. Il a huit ans de plus que nous et des muscles qui rendraient jaloux nimporte qui. Je lâchai tout dans un souffle en remerciant mon imagination. Je voulais être journaliste mais mon vrai rêve était décrire des romans.

Et comment sappelle cette brute ?

Jacob Kowalski, je répondis, reprenant le nom dun des personnages du film que javais regardé avant de dormir, Les Animaux Fantastiques : les Crimes de Grindelwald.

Jamais entendu.

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