Avant qu’il ne ressente - Блейк Пирс 2 стр.


Mais elle entendit à nouveau quelque chose.

Elle avait entendu un bruit et elle était d’autant plus certaine que quelqu’un se trouvait à proximité. Elle pouvait sentir son odeur. Ce n’était pas du tout une odeur désagréable. En fait, c’était plutôt une odeur familière.

Un sentiment de peur l’envahit et elle ouvrit la bouche pour crier.

Mais avant qu’elle ne puisse émettre un seul son, elle sentit soudain une pression immense autour de sa gorge. Elle sentit autre chose aussi, irradiant de la personne.

C’était de la haine.

Elle étouffait, incapable de hurler, de parler, de respirer, et elle sentit qu’elle tombait à genoux.

La pression autour de son cou s’intensifia et la haine émanant de son attaquant la pénétrait de toute part alors que son corps était envahi par la douleur. Et pour la première fois de sa vie, Ellis fut soulagée d’être aveugle. Alors qu’elle sentait la vie la quitter, elle était soulagée de ne pas devoir regarder dans les yeux le visage du mal. Au lieu de ça, elle avait devant elle cette obscurité si familière pour l’accueillir dans ce qui l’attendait après cette vie.

CHAPITRE UN

Mackenzie White, toujours sur les routes, était vraiment contente de rester confinée dans son petit box. Elle avait été encore plus ravie quand, il y a trois semaines, McGrath l’avait appelée pour lui dire qu’il y avait un bureau de libre suite à une série de licenciements au sein du gouvernement et qu’elle pouvait s’y installer si elle le souhaitait. Elle avait attendu quelques jours et vu que personne d’autre ne l’avait pris, elle s’y était installée.

La pièce était décorée de manière très minimaliste et elle ne contenait que son bureau, une lampe sur pied, une petite étagère et deux chaises. Un grand calendrier effaçable était pendu au mur. Elle le fixait des yeux en faisant une pause après avoir répondu à des emails et passé des coups de téléphone afin de découvrir de nouvelles pistes concernant une affaire en particulier.

C’était une affaire ancienne… une affaire liée à une simple carte de visite qu’elle avait accrochée au calendrier à l’aide d’un aimant :

Antiquités Barker


C’était le nom d’une entreprise qui n’avait apparemment jamais existé.

Les quelques pistes qu’ils avaient trouvées n’avaient mené à rien. La seule fois où il y eut une légère avancée, ce fut quand l’agent Harrison avait découvert l’existence d’un endroit à New York qui pouvait avoir un lien potentiel avec la société. Mais il s’est très vite avéré qu’il ne s’agissait de rien de plus que d’un homme qui avait vendu de vieilles antiquités bas de gamme dans son garage à la fin des années 80.

Elle avait néanmoins le sentiment qu’elle était vraiment très près de découvrir une piste qui la mènerait aux réponses qu’elle cherchait depuis longtemps – des réponses concernant la mort de son père et le meurtre qui y était apparemment lié et qui avait eu lieu à peine six mois plus tôt.

Elle essayait de s’accrocher à ce sentiment, à cette sensation que la réponse était là à portée de main, encore invisible et pourtant juste devant ses yeux. C’était ce qu’elle devait faire des jours comme aujourd’hui, où trois pistes potentielles s’étaient avérées infructueuses après quelques appels téléphoniques et quelques emails.

La carte de visite était devenue une sorte d’énigme pour elle. Elle la fixait des yeux tous les jours, en essayant d’imaginer une approche différente à laquelle elle n’aurait pas encore pensé.

Cette carte de visite la captivait tellement qu’elle sursauta au moment où quelqu’un frappa à la porte de son bureau. Elle regarda en direction de la porte et y vit Ellington. Il passa sa tête à l’intérieur et jeta un coup d’œil autour de lui.

« Et bien, tu détonnes toujours autant dans un bureau. »

« Je sais, » dit Mackenzie. « J’ai vraiment l’impression d’être un imposteur. Viens, entre. »

« Je n’ai pas beaucoup de temps devant moi, » dit-il. « Je me demandais seulement si tu voulais qu’on aille déjeuner ensemble. »

« Oui, bien sûr, » dit-elle. « On peut se retrouver en bas dans une demi-heure et… »

Son téléphone sonna, l’interrompant au milieu de sa phrase. Elle jeta un coup d’œil à l’affichage et vit que l’appel venait de l’extension de McGrath. « Attends une minute, » dit-elle. « C’est McGrath. »

Ellington hocha la tête et prit un air sérieux.

« Agent White, » dit-elle.

« White, c’est McGrath. Je veux que vous veniez aussi vite que possible dans mon bureau. C’est concernant une nouvelle mission. Trouvez-moi Ellington et amenez-le avec vous. »

Elle ouvrit la bouche pour répondre Oui monsieur, mais McGrath avait raccroché avant même qu’elle n’ait eu le temps d’émettre un son.

« On dirait que le déjeuner devra attendre, » dit-elle. « McGrath veut nous voir. »

Ils échangèrent un regard gêné en pensant à la même chose. Ils s’étaient souvent demandé combien de temps ils parviendraient à maintenir leur relation secrète et cachée de leurs collègues, et spécialement de McGrath.

« Tu penses qu’il est au courant ? » demanda Ellington.

Mackenzie haussa les épaules. « Je ne sais pas. Mais il a dit qu’il voulait nous voir concernant une mission. Alors s’il est au courant, ce n’est apparemment pas la raison de son appel. »

« Alors allons-y et on aura notre réponse, » dit Ellington.

Mackenzie éteignit son ordinateur et rejoignit Ellington. Ils traversèrent l’édifice en direction du bureau de McGrath. Elle essayait de se persuader que ce n’était pas grave si McGrath était au courant à leur sujet. Ce n’était pas une raison de suspension ou de réprimande, mais il ne les laisserait probablement plus jamais travailler ensemble s’il découvrait la vérité.

Bien qu’elle fasse de son mieux pour ne pas se préoccuper, elle était tout de même inquiète. Elle fit de son mieux pour éviter d’y penser alors qu’ils s’approchaient du bureau de McGrath, tout en essayant de rester le plus éloigné possible d’Ellington.

***

McGrath les regarda d’un air méfiant au moment où ils s’assirent sur les chaises qui se trouvaient de l’autre côté de son bureau. C’était un endroit que Mackenzie commençait à bien connaître, être assise sur cette chaise pour être soit sermonnée soit félicitée par McGrath. Elle se demanda à quoi s’attendre aujourd’hui avant qu’il ne leur assigne leur nouvelle mission.

« Bon, on va commencer par laver un peu de linge sale, » dit McGrath. « Il est clair qu’il y a quelque chose entre vous. Je ne sais pas si c’est de l’amour ou juste un truc de passage… et franchement je m’en fous. Mais c’est votre seul et unique avertissement. Si ça vous empêche de faire votre boulot correctement, vous ne serez plus jamais partenaires. Et ce serait vraiment dommage car vous travaillez vraiment bien ensemble. C’est compris ? »

Mackenzie ne voyait pas à quoi ça pouvait servir de nier les faits. « Oui, monsieur. »

Ellington fit écho à sa réponse et elle eut un petit sourire en coin quand elle vit qu’il avait l’air gêné. Il était clair qu’il n’était pas du genre à être habitué à recevoir des réprimandes de sa hiérarchie.

« OK, maintenant que ça, c’est fait, venons-en à l’affaire, » dit McGrath. « On a reçu un appel du shérif d’une petite ville du Sud du nom de Stateton. Il y a une résidence pour aveugles – et c’est à peu près tout ce qu’il y a, d’après ce que j’ai pu comprendre. La nuit dernière, une femme aveugle a été assassinée très près de la résidence. Et bien que ce soit déjà assez tragique en soi, c’est le deuxième meurtre d’une personne aveugle dans l’état de Virginie en dix jours. Dans les deux cas, il y avait un traumatisme au niveau du cou, indiquant par là une mort par strangulation, ainsi qu’une irritation autour des yeux. »

« Est-ce que la première victime était également pensionnaire d’une résidence pour aveugles ? » demanda Mackenzie.

« Oui, mais d’une résidence beaucoup plus petite, d’après ce que j’ai pu comprendre. Au début, ils ont supposé que l’assassin était un membre de la famille, mais ça a pris moins d’une semaine pour innocenter tout le monde. Avec une deuxième victime et le fait qu’il s’agisse de cibles bien spécifiques, il est plus que probable qu’il ne s’agisse pas d’une coïncidence. Alors j’espère que vous comprendrez l’urgence de la situation. Franchement, j’ai l’impression qu’il s’agit là d’une histoire glauque de petite ville. Il n’y a pas beaucoup d’habitants, alors vous devriez rapidement pouvoir identifier un suspect. Je vous assigne cette mission car j’attends de vous que vous l’ayez élucidée en maximum quarante-huit heures. »

« Est-ce que l’agent Harrison va travailler avec nous sur cette affaire ? » demanda Mackenzie. N’ayant pas eu l’occasion de lui parler depuis la mort de sa mère, elle se sentait un peu coupable. Bien qu’il n’ait jamais vraiment été son partenaire, elle avait pour lui beaucoup de respect.

« L’agent Harrison a été assigné à d’autres tâches, » dit McGrath. « Pour cette affaire, il vous aidera en tant que ressource… recherche, informations et ce genre de choses. Êtes-vous mal à l’aise de travailler avec l’agent Ellington ? »

« Non, pas du tout, monsieur, » dit-elle, en regrettant d’avoir dit quoi que ce soit.

« OK, très bien alors. Je demanderai aux ressources humaines de vous réserver une chambre à Stateton. Je ne suis pas idiot… alors je n’ai demandé qu’une seule chambre. Si votre histoire finit par ne mener à rien, au moins elle permettra au bureau de faire des économies. »”

Mackenzie se demanda si c’était une forme d’humour. C’était difficile à dire car McGrath n’avait jamais l’air de sourire.

Au moment où ils se levèrent pour s’attaquer à leur mission, Mackenzie réalisa combien la réponse de McGrath avait été vague concernant Harrison. Il a été assigné à d’autres tâches, pensa Mackenzie. Qu’est-ce que ça signifie ?

Mais ce n’était pas à elle à s’en préoccuper. Au lieu de ça, on venait de lui assigner une affaire et McGrath voulait qu’elle soit rapidement élucidée. Elle pouvait déjà sentir l’excitation du challenge monter en elle, la poussant à se mettre tout de suite au travail.

CHAPITRE DEUX

Mackenzie fut parcourue d’un frisson alors qu’ils roulaient sur la route 47, s’enfonçant au cœur de la campagne de Virginie. Quelques champs de maïs parsemaient le paysage, brisant la monotonie des prairies et des forêts. L’étendue de ces champs n’avait rien à voir avec ce qu’elle avait connu au Nebraska mais leur vue la faisait se sentir un peu mal à l’aise.

Heureusement, plus ils se rapprochaient de la ville de Stateton, moins il y avait de champs de maïs. Ils furent remplacés par des étendues de terrain fraîchement nivelées, qui avaient été rasées par des entreprises forestières locales. En faisant des recherches sur la région durant les quatre heures et demie de trajet, elle avait constaté qu’il y avait un nombre assez important de revendeurs de bois dans une ville voisine. Quant à Stateton, il y avait surtout la résidence Wakeman pour aveugles, quelques magasins d’antiquités et c’était à peu près tout.

« Il y a quoi que ce soit dans les dossiers sur l’affaire dont je ne sois pas encore au courant ? C’est difficile de lire le flux constant d’emails en étant derrière le volant. »

« Non, rien vraiment, » dit-elle. « On dirait qu’il va falloir qu’on passe par la procédure habituelle. Visites de la famille, de la résidence pour aveugles, des trucs dans le genre. »

« Visiter les familles… ça devrait être facile dans un petit bled comme celui-là où tout le monde se marie entre eux, hein ? »

Elle fut d’abord choquée par son commentaire puis elle laissa couler. Elle avait appris au bout de quelques semaines de « relation » avec Ellington qu’il avait un sens de l’humour assez spécial parfois et qu’il pouvait être un peu sec.

« As-tu déjà passé du temps dans un endroit dans le genre ? » lui demanda Mackenzie.

« En colonie de vacances, » dit Ellington. « Une partie de mon adolescence que je préfère oublier. Et toi ? C’était aussi terrible que ça au Nebraska ? »

« Pas exactement pareil mais ça pouvait parfois être très désert. Il y a des moments où je me dis que je préfère le calme et la tranquillité de ce genre d’endroit au trafic et à la foule de Washington. »

« Oui, je peux imaginer. »

Mackenzie aimait vraiment le fait qu’elle apprenne à connaître Ellington en-dehors de toute formalité liée à une relation plus traditionnelle. Au lieu d’apprendre à se connaître lors de dîners au restaurant ou de longues ballades dans le parc, ils apprenaient à se connaître durant de longs trajets en voiture et le temps qu’ils passaient dans les bureaux du FBI ou dans des salles de conférence. Et elle en appréciait chaque instant. Elle se demandait parfois si elle ne se lasserait jamais d’apprendre à le connaître.

Pour l’instant, elle ne pensait pas que ça pouvait être possible.

Devant eux, une petite pancarte sur le côté de la route annonçait qu’ils entraient à Stateton, en Virginie. Ils roulaient sur une route à deux voies à travers bois. La vue de quelques maisons brisa un peu la monotonie de la forêt pendant environ un kilomètre avant que n’apparaissent les premiers signes de la ville. Ils passèrent devant une gargote graisseuse, un coiffeur, deux magasins d’antiquités, un commerce de fournitures agricoles, deux petits magasins et un bureau de poste avant de voir à environ trois kilomètres de là un édifice carré en briques sur le côté de la route. Une pancarte de style très militaire indiquait qu’il s’agissait du commissariat de police du comté de Staunton et de l’établissement pénitentiaire.

« Tu avais déjà vu ça ? » demanda Ellington. « Un commissariat de police et la prison du comté dans le même édifice ? »

« Oui, j’ai déjà vu ça au Nebraska, » dit-elle. « Je pense que c’est assez courant dans des endroits comme celui-ci. La prison la plus proche de Stateton se trouve à Petersburg et je pense que c’est à environ cent-vingt kilomètres de route d’ici. »

« Et bien, cet endroit est vraiment minuscule. On devrait pouvoir élucider cette affaire assez rapidement. »

Mackenzie hocha la tête alors qu’Ellington s’engageait dans l’allée menant au parking du grand édifice en briques qui avait l’air d’avoir été construit au milieu de nulle part.

Ce qu’elle pensait mais ne voulait pas dire, c’était plutôt : J’espère que tu ne viens pas juste de nous porter la poisse.

***

Mackenzie sentit l’odeur du café et de produit nettoyant au moment où ils entrèrent dans le vestibule de l’édifice. L’intérieur du bâtiment était assez joli bien que l’édifice soit ancien. Son âge était visible par les crevasses au plafond et le besoin évident d’une nouvelle moquette dans le vestibule d’entrée. Un énorme bureau était appuyé contre le mur au fond et bien qu’il ait l’air aussi ancien que le reste de l’édifice, il avait l’air bien entretenu.

Une femme âgée était assise derrière le bureau et était occupée à fouiller dans un gros classeur. Quand elle entendit Mackenzie et Ellington entrer, elle les accueillit avec un large sourire très agréable mais qui trahissait aussi son âge. Mackenzie estima qu’elle devait avoir environ soixante-dix ans.

« Vous êtes les agents du FBI ? » demanda la dame âgée.

« Oui, madame, » dit Mackenzie. « Je suis l’agent White et voici mon partenaire, l’agent Ellington. Est-ce que le shérif est là ? »

« Oui, il est là, » dit-elle. « Et d’ailleurs, il m’a demandé de vous envoyer directement dans son bureau. Il a beaucoup d’appels à passer avec cet horrible meurtre. Il vous suffit de longer le couloir sur votre gauche. La porte de son bureau est la dernière sur la droite. »

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