Avant qu’il ne tue - Блейк Пирс


AVANT QU’IL NE TUE


(UN MYSTÈRE MACKENZIE WHITE – VOLUME 1)


B L A K E P I E R C E

Blake Pierce


Blake Pierce est l’auteur de la populaire série de thrillers RILEY PAIGE : SANS LAISSER DE TRACES (tome 1), REACTION EN CHAINE (tome 2), LA QUEUE ENTRE LES JAMBES (tome 3) et LES PENDULES A L’HEURE (tome 4). Elle écrit également les séries de thrillers MACKENZIE WHITE et AVERY BLACK.

Fan depuis toujours de polars et de thrillers, Blake adore recevoir de vos nouvelles. N'hésitez pas à visiter son site web www.blakepierceauthor.com pour en savoir plus et rester en contact !

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LIVRES PAR BLAKE PIERCE


LES ENQUÊTES DE RILEY PAIGE

SANS LAISSER DE TRACES (Tome 1)

REACTION EN CHAINE (Tome 2)

LA QUEUE ENTRE LES JAMBES (Tome 3)

LES PENDULES À L’HEURE (Tome 4)


SÉRIE MYSTÈRE MACKENZIE WHITE

AVANT QU’IL NE TUE (Volume 1)

TABLE DES MATIÈRES


PROLOGUE

CHAPITRE UN

CHAPITRE DEUX

CHAPITRE TROIS

CHAPITRE QUATRE

CHAPITRE CINQ

CHAPITRE SIX

CHAPITRE SEPT

CHAPITRE HUIT

CHAPITRE NEUF

CHAPITRE DIX

CHAPITRE ONZE

CHAPITRE DOUZE

CHAPITRE TREIZE

CHAPITRE QUATORZE

CHAPITRE QUINZE

CHAPITRE SEIZE

CHAPITRE DIX-SEPT

CHAPITRE DIX-HUIT

CHAPITRE DIX-NEUF

CHAPITRE VINGT

CHAPITRE VINGT ET UN

CHAPITRE VINGT-DEUX

CHAPITRE VINGT-TROIS

CHAPITRE VINGT-QUATRE

CHAPITRE VINGT-CINQ

CHAPITRE VINGT-SIX

CHAPITRE VINGT-SEPT

CHAPITRE VINGT-HUIT

CHAPITRE VINGT-NEUF

CHAPITRE TRENTE

CHAPITRE TRENTE ET UN

CHAPITRE TRENTE-DEUX

CHAPITRE TRENTE-TROIS

CHAPITRE TRENTE-QUATRE

CHAPITRE TRENTE-CINQ

CHAPITRE TRENTE-SIX

PROLOGUE

Dans une toute autre situation, les reflets des premières lueurs de l’aube sur les champs de maïs lui auraient paru un spectacle magnifique. Elle regarda la lumière de ce début de journée effleurer les épis de sa jolie couleur dorée et elle s’efforça d’y trouver une certaine beauté.

Elle avait besoin de se distraire sinon la douleur serait vraiment insupportable.

Elle était attachée à un poteau en bois qui montait le long de son échine et s’arrêtait à 60cm au-dessus de sa tête. Elle avait les mains liées derrière le dos et attachées au poteau. Elle ne portait qu’un string en dentelle noire et un soutien-gorge qui mettait en valeur sa poitrine généreuse. C’était le soutien-gorge qui lui amenait le plus de pourboires au club de strip-tease, le soutien-gorge qui donnait l’illusion que sa poitrine appartenait à une fille de vingt et un ans et non pas à une femme de trente-quatre ans, mère de deux enfants.

Le poteau lui râpait la peau du dos jusqu’au sang. Mais cette douleur était loin d’être aussi intense que celle que lui avait infligée l’homme à la voix grave et effrayante.

Tout son corps se tendit lorsqu’elle l’entendit arriver derrière elle, ses pas écrasant l’herbe de la clairière. Il y avait aussi un autre son, plus sourd. Il traînait quelque chose derrière lui. Elle réalisa qu’il s’agissait du fouet qu’il avait utilisé pour la battre. Il était barbelé et le bout se terminait en éventail. Elle ne l’avait aperçu qu’une seule fois et ça lui avait suffi.

Des dizaines de coups de fouet lui avaient lacéré le dos et le bruit seul de cette chose traînée au sol la faisait paniquer. Elle cria, probablement pour la centième fois cette nuit, mais son cri sembla se perdre et s’éteindre dans le champ de maïs. Au début, elle criait à l’aide, espérant que quelqu’un pourrait l’entendre. Mais au fil des heures, ses cris étaient devenus une sorte de râles d’angoisse, les cris de quelqu’un qui sait que personne ne viendra l’aider.

« J’envisage de te laisser partir » dit l’homme.

Il avait la voix d’un fumeur ou de quelqu’un qui avait beaucoup hurlé. Une sorte de zézaiement bizarre était attaché à ses mots.

« Mais d’abord, tu dois avouer tes crimes. »

Il avait déjà dit ça à quatre reprises. Elle se creusa de nouveau les méninges, se demandant à quoi il faisait référence. Elle n’avait aucun crime à avouer. Elle avait toujours été quelqu’un de bien, traitant correctement les gens qu’elle connaissait et elle avait essayé d’être une bonne mère même si elle aurait aimé faire mieux.

Qu’est-ce qu’il voulait d’elle ?

Elle cria à nouveau et courba le dos contre le poteau. Elle sentit alors un léger relâchement des liens autour de ses poignets. Elle sentit également le sang collé autour de la corde.

« Avoue tes crimes » répéta-t-il.

« Je ne sais pas de quoi vous parlez ! » gémit-elle.

« Tu vas te rappeler » dit-il.

Il avait déjà dit ça auparavant. Et c’était juste avant chaque…

Il y eut un léger bruit au moment où le fouet décrivit un arc dans l’air.

Elle hurla et se tordit de douleur contre le poteau lorsque la chose l’atteignit.

Du sang neuf jaillit de sa blessure mais elle le sentit à peine. Toute son attention était concentrée sur ses poignets. Le sang accumulé à cet endroit durant les dernières heures s’était mélangé à sa sueur. Elle sentit un vide entre la corde et ses poignets et elle pensa qu’elle pourrait peut-être parvenir à s’échapper. Son esprit tentait de prendre le large afin de s’éloigner de la situation.

Clac !

Le coup l’atteignit directement à l’épaule et elle hurla.

« S’il vous plait » dit-elle. « Je ferai tout ce que vous voulez mais laissez-moi partir ! »

« Avoue tes… »

Elle tira de toutes ses forces et parvint à ramener ses bras vers l’avant. Ses épaules étaient extrêmement douloureuses mais elle fut instantanément libérée de ses liens. Elle sentit une légère brûlure au moment où la corde lui effleura le haut de la main mais ça n’avait rien à voir avec la douleur intense qui lui lacérait le dos.

Elle se jeta en avant si rapidement qu’elle tomba presque à genoux, risquant de gâcher sa fuite. Mais l’instinct primitif de survie prit le dessus et le contrôle de ses muscles et avant même de réaliser ce qu’elle faisait, elle était déjà occupée à courir.

Elle se mit à courir très vite, stupéfaite d’être parvenue à se libérer et étonnée que ses jambes la portent après avoir été attachée pendant aussi longtemps. Mais elle courut sans s’arrêter pour y penser.

Elle traversa le champ de maïs en courant, les épis lui fouettant le corps au passage. Les feuilles et les branches lui caressaient le corps, effleurant son dos lacéré comme de vieux doigts flétris. Elle cherchait son souffle et se concentra sur le fait de continuer à mettre un pied devant l’autre. Elle savait que l’autoroute se trouvait à proximité. Tout ce qu’elle avait à faire, c’était de continuer à courir et d’ignorer la douleur.

Derrière elle, l’homme se mit à rire, d’un rire qui ressemblait à celui d’un monstre caché depuis des siècles dans le champ de maïs.

Elle gémit et continua à courir, ses pieds nus martelant le sol et son corps presque dénudé fouetté par les épis de maïs. Sa poitrine rebondissait de façon ridicule et son sein gauche était sorti de son soutien-gorge. Elle se promit à elle-même que si elle s’en sortait vivante, elle ne ferait plus jamais de strip-tease. Elle trouverait un autre boulot et une façon plus digne de subvenir aux besoins de ses enfants.

Cette pensée la motiva et elle se mit à courir encore plus vite à travers les épis de maïs. Elle courut aussi vite qu’elle le put. Elle serait libre si elle continuait à courir. L’autoroute ne devait pas être très loin, n’est-ce pas ?

Peut-être. Mais même si c’était le cas, elle n’avait aucune certitude d’y rencontrer quelqu’un. Il n’était même pas six heures du matin et les autoroutes du Nebraska étaient bien souvent désertes à cette heure-ci.

Devant elle, se profila une ouverture dans le champ. La lumière de l’aube l’atteignit et son coeur bondit à l’idée d’apercevoir l’autoroute.

Elle traversa l’ouverture et elle entendit incrédule le bruit d’un moteur qui s’approchait. Elle fut soudainement remplie d’espoir.

Elle vit la lueur de phares s’approchant et elle courut encore plus vite, Elle était si proche qu’elle pouvait sentir le bitume imprégné de chaleur.

Elle atteignit l’extrémité du champ de maïs au moment où un pickup rouge passait sur la route. Elle hurla et gesticula des bras frénétiquement.

« S’il vous plaît ! » hurla-t-elle.

Mais, horrifiée, elle vit le pickup passer en vrombissant.

Elle gesticula des bras en pleurnichant. Peut-être que le chauffeur allait jeter un coup d’œil dans son rétroviseur…

Clac !

Une douleur fulgurante lui lacéra l’arrière du genou gauche et elle tomba à terre.

Elle hurla et tenta de se remettre debout mais elle sentit une main robuste l’attraper par les cheveux et la traîner de nouveau vers le champ de maïs.

Elle tenta de bouger, de se libérer mais cette fois-ci, elle n’y parvint pas.

Un dernier claquement de fouet se fit entendre avant qu’elle ne perde finalement conscience.

Elle savait que tout se terminerait très bientôt : le bruit, le fouet, la douleur et sa courte vie jalonnée d’épreuves.

CHAPITRE UN

La détective Mackenzie White se préparait au pire en traversant le champ de maïs cet après-midi-là. Le bruit des épis la perturbait alors qu’elle s’y frayait un passage. C’était un bruit sourd effleurant sa veste à mesure qu’elle passait d’une rangée à l’autre. La clairière qu’elle cherchait à atteindre lui semblait à des kilomètres de distance.

Elle finit par y arriver et s’arrêta net à ce qu’elle y vit, souhaitant être n’importe où ailleurs à ce moment-là. Il y avait un cadavre presque nu d’une femme d’une trentaine d’années, attaché à un poteau, le visage figé dans une expression de profonde angoisse. C’était une expression que Mackenzie aurait souhaité n’avoir jamais vue et qu’elle savait qu’elle n’oublierait jamais.

Cinq policiers s’affairaient dans la clairière mais sans faire quoi que ce soit d’utile. Ils cherchaient à avoir l’air occupés mais elle savait qu’ils essayaient seulement de comprendre à quoi ça rimait. Elle était sûre qu’aucun d’entre eux n’avait jamais rien vu de pareil. Après avoir vu cette jeune femme blonde attachée à ce poteau en bois, Mackenzie sut tout de suite que quelque chose de bien plus important était en jeu. Quelque chose auquel elle n’avait jamais été confrontée. Ce n’était pas le genre de chose qui se passait dans les champs de maïs du Nebraska.

Mackenzie s’approcha du corps et en fit lentement le tour. Elle sentit les autres policiers l’observer. Elle savait que certains d’entre eux trouvaient qu’elle prenait son boulot bien trop au sérieux. Elle abordait les événements de très près, cherchait des liens et des connexions presqu’abstraites de par nature. Elle était cette jeune femme qui avait obtenu ce poste de détective bien trop rapidement aux yeux de beaucoup d’hommes du commissariat et elle en était bien consciente. Elle était cette fille ambitieuse dont tout le monde pensait qu’elle cherchait à atteindre une position bien plus importante que celle d’une détective de police dans une petite ville du Nebraska.

Mackenzie les ignora. Elle concentra son attention sur le cadavre, chassant les mouches qui tournaient autour du corps de la femme dans un petit nuage noir. Le cadavre avait souffert des effets de la chaleur. Il avait fait chaud tout l’été mais on aurait dit que toute cette chaleur s’était soudainement concentrée dans ce champ de maïs.

Mackenzie s’approcha du corps et l’étudia de près, essayant de réprimer un sentiment de nausée et de tristesse. Le dos de la femme était couvert d’entailles. Elles étaient uniformes, probablement provoquées par un seul instrument. Son dos était couvert de sang séché. L’arrière de son string en était imbibé.

Alors que Mackenzie terminait de faire le tour du cadavre, un policier de petite taille mais corpulent s’approcha d’elle. Elle le connaissait bien mais ne l’appréciait guère.

« Salut, détective White » dit le chef Nelson.

« Chef » répondit-elle.

« Où est Porter ? »

Il n’y avait aucune condescendance dans sa voix mais elle la ressentit tout de même. Ce chef de police endurci d’une cinquantaine d’années n’avait aucune envie qu’une jeune femme de vingt-cinq ans travaille sur cette affaire. Walter Porter, son partenaire de cinquante-cinq ans, serait bien plus capable de s’occuper de ce boulot.

« Il est près de l’autoroute » répondit Mackenzie. « Il est occupé à parler avec le fermier qui a découvert le corps. Il ne va pas tarder à arriver. »

« OK » dit Nelson, visiblement plus à l’aise. « Qu’est-ce que tu en penses ? »

Mackenzie ne savait pas trop comment répondre à cette question. Elle savait qu’il la testait. Il le faisait de temps à autre, parfois même au sujet de simples détails au commissariat. Il ne le faisait avec aucun autre officier ou détective et elle était certaine qu’il le faisait avec elle uniquement parce qu’elle était jeune et que c’était une femme.

Son instinct lui disait qu’il ne s’agissait pas d’un simple meurtre. Peut-être était-ce dû aux très nombreuses entailles dans le dos ou le fait que cette femme avait tout l’air d’une pin-up. Il était évident qu’elle avait de faux seins et Mackenzie soupçonnait que d’autres parties de son corps avait également été « retouchées ». Elle portait une bonne couche de maquillage qui avait partiellement coulé sous l’effet des larmes.

« Je pense » dit Mackenzie, en réponse à la question de Nelson, « qu’il s’agit d’un meurtre purement violent. Je pense que la police scientifique ne trouvera aucune trace d’abus sexuel. La plupart des hommes qui kidnappent des femmes dans un but sexuel torturent rarement autant leur victime même s’ils envisagent de la tuer par la suite. Je pense également, à en juger par son style de sous-vêtements, qu’il s’agit d’une femme de nature provocatrice. Franchement, à en juger par son style de maquillage et la taille généreuse de sa poitrine, je commencerais par appeler les clubs de strip-tease à Omaha afin de savoir si une danseuse a été portée disparue hier soir. »

« On s’est déjà occupé de tout ça » répondit Nelson d’un ton suffisant. « La victime s’appelle Hailey Lizbrook, trente-quatre ans, mère de deux garçons et danseuse de niveau moyen au club The Runway à Omaha. »

Il répétait ces faits comme s’il lisait un mode d’emploi. Mackenzie supposa qu’il avait été assez longtemps à son poste pour cesser de considérer les victimes de meurtre comme des personnes, mais plutôt comme de simples puzzles à résoudre.

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