Prestation de Serment - Джек Марс


PRESTATION DE SERMENT


(UN THRILLER LUKE STONE—VOLUME 2)


J A C K M A R S

Jack Mars


Jack Mars est actuellement l’auteur best-seller aux USA de la série de thrillers LUKE STONE, qui contient sept volumes. Il a également écrit la nouvelle série préquel FORGING OF LUKE STONE, ainsi que la série de thrillers d’espionnage L’AGENT ZÉRO.

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LIVRES DE JACK MARS


SERIE THRILLER LUKE STONE

TOUS LES MOYENS NÉCESSAIRES (Volume 1)

PRESTATION DE SERMENT (Volume 2)

SALLE DE CRISE (Volume 3)

LUTTER CONTRE TOUT ENEMI (Volume 4)

PRÉSIDENT ÉLU (Volume 5)

NOTRE HONNEUR SACRÉ (Volume 6)

MOTION MISE (Volume 7)

SÉRIE PROLOGUE LE FAÇONNEMENT DE LUKE STONE

CIBLE PRIORITAIRE (Volume 1)

COMMANDEMENT PRIORITAIRE (Volume 2)

SÉRIE D’ESPIONNAGE L’AGENT ZÉRO

L’AGENT ZÉRO (Volume #1)

LA CIBLE ZÉRO (Volume #2)

LA TRAQUE ZÉRO (Volume #3)

LE PIÈGE ZÉRO (Volume #4)

LE FICHIER ZÉRO (Volume #5)

LE SOUVENIR ZÉRO (Volume #6)

TABLE DES MATIÈRES


CHAPITRE UN

CHAPITRE DEUX

CHAPITRE TROIS

CHAPITRE QUATRE

CHAPITRE CINQ

CHAPITRE SIX

CHAPITRE SEPT

CHAPITRE HUIT

CHAPITRE NEUF

CHAPITRE DIX

CHAPITRE ONZE

CHAPITRE DOUZE

CHAPITRE TREIZE

CHAPITRE QUATORZE

CHAPITRE QUINZE

CHAPITRE SEIZE

CHAPITRE DIX-SEPT

CHAPITRE DIX-HUIT

CHAPITRE DIX-NEUF

CHAPITRE VINGT

CHAPITRE VINGT ET UN

CHAPITRE VINGT-DEUX

CHAPITRE VINGT-TROIS

CHAPITRE VINGT-QUATRE

CHAPITRE VINGT-CINQ

CHAPITRE VINGT-SIX

CHAPITRE VINGT-SEPT

CHAPITRE VINGT-HUIT

CHAPITRE VINGT-NEUF

CHAPITRE TRENTE

CHAPITRE TRENTE ET UN

CHAPITRE TRENTE-DEUX

CHAPITRE TRENTE-TROIS

CHAPITRE TRENTE-QUATRE

CHAPITRE TRENTE-CINQ

CHAPITRE TRENTE-SIX

CHAPITRE TRENTE-SEPT

CHAPITRE TRENTE-HUIT

CHAPITRE TRENTE-NEUF

CHAPITRE QUARANTE

CHAPITRE QUARANTE ET UN

CHAPITRE QUARANTE-DEUX

CHAPITRE QUARANTE-TROIS

CHAPITRE QUARANTE-QUATRE

CHAPITRE QUARANTE-CINQ

CHAPITRE QUARANTE-SIX

CHAPITRE UN

CHAPITRE UN

6 juin

15h47.

Dewey Beach, Delaware


Le corps entier de Luke Stone tremblait. Il regarda sa main droite, celle avec laquelle il avait l’habitude de tirer. Elle était posée sur sa cuisse et elle tremblait. Il ne parvenait pas à la contrôler.

Il eut la nausée et envie de vomir. Le soleil se déplaçait vers l’Ouest et son éclat lui donnait le vertige.

Dans treize minutes, ce serait le moment d’agir.

Il était assis dans le siège conducteur d’une Mercedes SUV série M et regardait la maison où sa famille se trouvait peut-être. Sa femme, Rebecca, et son fils, Gunner. Il avait envie de les y visualiser mais il ne se le permettait pas. Ils pourraient ne pas s’y trouver. Il se pourrait qu’ils soient morts. Peut-être que leurs corps étaient enchaînés à des moellons et se décomposaient au fin fond de la baie de Chesapeake. Pendant une fraction de seconde, il vit les cheveux de Rebecca flotter avec le courant comme des algues, profondément sous l’eau.

Il secoua la tête pour balayer cette image de son esprit.

Becca et Gunner avaient été enlevés la veille au soir par des agents qui travaillaient pour les personnes qui avaient renversé le gouvernement des États-Unis. C’était un coup d’état et ceux qui l’avaient prémédité avaient enlevé la famille de Stone en guise de monnaie d’échange, en espérant l’empêcher de renverser à son tour le nouveau gouvernement.

Ça n’avait pas marché.

« C’est là, » dit Ed Newsam.

« Tu es sûr ? » dit Stone. Il regarda son coéquipier, qui était assis dans le siège passager.

Ed Newsam était grand, noir et tout en muscles. Il ressemblait à un joueur de football américain. Il n’y avait aucune douceur en lui. Il avait une barbe taillée de près et une coupe militaire. Ses bras massifs étaient couverts de tatouages.

Ed avait tué six hommes au cours de la journée d’hier. On lui avait tiré dessus à la mitrailleuse. Un gilet pare-balles lui avait sauvé la vie, mais une balle perdue lui avait fracturé le bassin. La chaise roulante d’Ed était à l’arrière de la voiture. Ni Ed, ni Luke, n’avaient dormi depuis deux jours.

Ed regarda la tablette qu’il tenait en main. Il haussa les épaules.

« C’est bien cette maison-là. Mais je ne sais pas s’ils sont là. C’est ce qu’on est sur le point de découvrir. »

C’était une ancienne maison de plage, qui se trouvait à proximité de l’océan atlantique. Elle faisait face à la baie et avait un petit ponton. Il était facile d’y amener un petit bateau et de l’y amarrer. Après ça, il ne restait plus qu’à traverser le ponton et monter quelques marches pour entrer dans la maison. La nuit était un moment propice pour le faire.

L’endroit était utilisé en tant que planque par la CIA depuis des décennies. En été, Dewey Beach était tellement bondée de vacanciers et d’étudiants qu’on aurait pu y amener Osama ben Laden sans que personne ne remarque sa présence.

« Quand ils passeront à l’action, ils ne veulent pas qu’on soit de la partie, » dit Ed. « Ce n’est pas notre mission. Tu le sais, ça ? »

Luke hocha la tête. « Oui, je sais. »

Le FBI était chargé de ce raid, en collaboration avec une équipe SWAT de la police d’état du Delaware qui était spécialement venue de Wilmington. Ils s’étaient discrètement rassemblés dans le quartier au cours de l’heure qui venait de s’écouler.

Luke avait vu ce genre d’actions au moins une centaine de fois. Une camionnette de Verizon était garée au bout de la rue. Ça devait être le FBI. Un bateau de pêche avait jeté l’ancre à une centaine de mètres dans la baie. Également des agents fédéraux. Dans quelques minutes, à 16h, le bateau allait se diriger à pleins gaz vers le ponton de la maison.

Au même instant, un camion blindé de la SWAT allait débouler dans la rue. Un autre camion ferait de même dans la rue parallèle, au cas où quelqu’un essayait de s’enfuir par l’arrière. Ils allaient frapper fort et vite, en ne laissant aucune marge de manœuvre pour riposter.

Luke et Ed n’avaient pas été invités à participer. Pourquoi l’auraient-ils été ? La police et les fédéraux allaient mener cette action selon les règles. Et les règles disaient que Luke ne pouvait pas être objectif. C’était sa famille qui se trouvait là. Il était possible qu’il perde son sang-froid. Il se pourrait qu’il se mette non seulement en danger, mais également sa famille, les autres policiers et toute l’opération. Il ne devrait même pas se trouver dans cette rue. Il ne devrait pas se trouver à proximité de cet endroit. C’était ce que disaient les règles.

Mais Luke connaissait le genre de types qui se trouvaient à l’intérieur de cette maison. Il les connaissait probablement mieux que le FBI ou le SWAT. C’étaient des types désespérés. Ils avaient tout misé sur la destitution du gouvernement et ils avaient échoué. Ils faisaient face à des poursuites pour trahison, enlèvement et meurtre. Trois cents personnes étaient mortes au cours de la tentative de coup d’état et ce n’était pas terminé, y compris le Président des États-Unis. La Maison Blanche avait été détruite et était radioactive. Il faudrait sûrement des années avant qu’elle ne soit reconstruite.

Luke s’était réuni avec la nouvelle Présidente la nuit dernière et ce matin. Elle n’était pas d’humeur à être clémente. Elle allait suivre la loi à la lettre : la trahison était passible de mort. Pendaison. Peloton d’exécution. Il se pourrait que le pays revienne à certaines mesures anciennes pendant un temps et si c’était le cas, des hommes comme ceux qui se trouvaient à l’intérieur de cette maison allaient en subir les conséquences.

Mais ils ne paniqueraient pas. Ce n’étaient pas des criminels ordinaires. Ils étaient extrêmement compétents et très bien entraînés, des hommes qui avaient combattu et parfois gagné contre toute attente. Capituler ne faisait pas partie de leur vocabulaire. C’étaient des hommes très intelligents et il serait très difficile de les déloger de là. Une équipe SWAT qui suivait les règles à la lettre n’allait pas être suffisante.

Si la femme et le fils de Luke étaient là-dedans et si leurs ravisseurs parvenaient à repousser la première attaque… mais Luke refusait d’y penser.

Ce n’était pas une possibilité.

« Qu’est-ce que tu vas faire ? » demanda Ed.

Luke regarda le ciel bleu à travers la vitre de la voiture. « Qu’est-ce que tu ferais si tu étais à ma place ? »

Ed n’hésita pas une seconde. « Je foncerais dans le tas et je tuerais tous ceux sur mon chemin. »

Luke hocha la tête. « Moi aussi. »

***

L’homme n’était qu’une ombre.

Il se trouvait dans une chambre à coucher à l’étage de l’ancienne maison de plage et regardait ses prisonniers. Une femme et un petit garçon, cachés dans une pièce sans fenêtre. Ils étaient assis côte à côte sur des chaises pliables, les mains menottées dans le dos et les chevilles attachées ensemble. Ils portaient une capuche noire sur la tête pour les empêcher de voir. L’homme leur avait retiré leur bâillon pour que la femme puisse parler à son fils et le tranquilliser.

« Rebecca, » dit l’homme, « il se pourrait qu’il y ait un peu d’action d’ici peu. Si c’est le cas, je veux que vous restiez tous les deux tranquilles. Je ne veux pas que tu cries ou que tu appelles à l’aide. Si tu le fais, tu m’obligeras à revenir ici pour vous tuer. C’est bien compris ? »

« Oui, » dit-elle.

« Gunner ? »

En-dessous de sa capuche, le petit garçon laissa échapper un petit gémissement.

« Il est trop effrayé pour parler, » dit la femme.

« Tant mieux, » dit l’homme. « Il fait bien d’être effrayé. C’est un garçon intelligent. Et en tant que tel, il ne fera rien de stupide, n’est-ce pas ? »

La femme resta silencieuse. Satisfait, l’homme hocha la tête.

Il y eut une époque où l’homme avait un nom. Puis, au fil du temps, il avait eu une dizaine de noms. Maintenant, il ne perdait plus son temps avec ça. Il se présentait sous le nom de ‘Brown’ s’il fallait vraiment se présenter. Monsieur Brown. Il aimait ce nom. Ça lui faisait penser à des choses mortes. Des feuilles mortes en automne. Des forêts désertiques et calcinées, des mois après qu’un incendie ait tout ravagé.

Brown avait quarante-cinq ans. Il était grand et encore robuste. C’était un soldat d’élite et il s’entretenait pour le rester. Des années plus tôt, il avait appris à résister à la douleur et à l’épuisement, au cours de sa formation en tant que Navy SEAL. Il avait appris à tuer et à ne pas être tué, dans une dizaine d’endroits dangereux un peu partout dans le monde. Il avait appris comment torturer à l’École des Amériques. Et il l’avait mis en pratique au Guatemala et au Salvador et, plus tard, à la base Air Force de Bagram et à Guantanamo Bay.

Brown ne travaillait plus pour la CIA. Il ne savait pas pour qui il travaillait et il s’en fichait. Il travaillait comme indépendant et il était payé pour effectuer un boulot.

L’argent, beaucoup d’argent, était livré en cash. Des sacs en toile remplis de billets neufs de cent dollars, laissés dans le coffre d’une voiture de location à l’aéroport national Reagan. Un attaché-case en cuir avec un demi-million de dollars en billets de dix, de vingt et de cinquante, datant de 1974 et 1977, l’attendant dans le casier d’un fitness dans la banlieue de Baltimore. C’étaient de vieux billets mais ils n’avaient jamais été utilisés et ils valaient autant que des billets de cinquante dollars émis en 2013.

Deux jours plus tôt, Brown avait reçu le message de venir dans cette maison. Ça allait être chez lui jusqu’à nouvel ordre et sa tâche consistait à la garder. Si quelqu’un montrait le bout de son nez, il devait prendre les choses en main. OK. Brown était bon dans beaucoup de choses et l’une d’entre elles était justement de prendre des décisions.

Hier matin, quelqu’un avait fait sauter la Maison Blanche. Le Président et la Vice-Présidente étaient allés se réfugier dans leur bunker à Mount Weather, avec la moitié du gouvernement civil. Hier soir, quelqu’un avait fait sauter Mount Weather avec tout le monde à l’intérieur. Deux heures plus tard, un nouveau Président était entré en scène, l’ancien Vice-Président.

Un retournement total de situation, les libéraux au pouvoir avaient cédé leur place aux conservateurs, et tout ça, en une seule journée. Naturellement, la population avait besoin d’un responsable et les nouveaux maîtres avaient montré l’Iran du doigt.

Brown attendait de voir ce qui allait se passer ensuite.

Tard hier soir, quatre hommes étaient arrivés en bateau au ponton à l’arrière de la maison. Ils amenaient cette femme et cet enfant. Les prisonniers étaient famille avec un type du nom de Luke Stone. Apparemment, certaines personnes pensaient que ce Stone pouvait devenir un problème. Ce matin, il devint évident que c’était bien le cas.

Une fois les hostilités terminées, tout le coup d’état avait échoué en l’espace de quelques heures à peine. Et Luke Stone se trouvait là, chevauchant les décombres.

Mais Brown avait toujours la femme et le fils de Stone, et il ne savait pas ce qu’il devait faire d’eux. Les communications étaient interrompues. Il aurait probablement dû les tuer et abandonner la maison, mais il attendait des ordres qui n’arrivaient pas. Il y avait maintenant une camionnette de Verizon garée devant la maison et un bateau de pêche non identifié à cent mètres de là dans la baie.

Ils pensaient vraiment qu’il était aussi stupide ? Mon dieu. Il les voyait venir à des kilomètres à la ronde.

Il sortit dans le couloir. Deux hommes s’y trouvaient. Ils avaient tous les deux la trentaine, des cheveux en bataille et une longue barbe – opérations spéciales. Brown reconnaissait leur look. Il connaissait également l’expression dans leurs yeux. Ce n’était pas de la peur.

C’était de l’agitation.

« C’est quoi le problème ? » demanda Brown.

« Au cas où vous ne l’auriez pas remarqué, nous sommes sur le point d’être attaqués. »

Brown hocha la tête. « Oui, je sais. »

« Je ne peux pas aller en prison, » dit Barbe nº1.

Barbe nº2 hocha la tête. « Moi non plus. »

Brown pensait de même. Même avant tout ça, si le FBI avait découvert sa véritable identité, il aurait fait face à plusieurs condamnations à vie. Et maintenant ? Même pas la peine d’y penser. Il leur faudrait peut-être des mois avant de l’identifier et pendant ce temps, il croupirait quelque part dans une prison de comté, entouré de voyous de basse classe. Et vu la situation actuelle, il ne pouvait pas s’attendre à l’intervention d’un bienfaiteur pour le tirer d’embarras.

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