Prestation de Serment - Джек Марс 2 стр.


Mais il se sentait néanmoins très calme. « Cet endroit est plus résistant qu’il n’y paraît. »

« Oui, mais il n’y a aucune porte de sortie, » dit Barbe nº1.

C’était vrai.

« Alors, on les tient à distance et on voit si on peut négocier quelque chose. On a des otages. » Mais au moment même où il prononçait ces mots, Brown en douta lui-même. Négocier quoi ? Une sortie de secours ? Mais pour aller où ?

« Ils ne vont pas négocier avec nous, » dit Barbe nº1. « Ils nous mentiront jusqu’à ce qu’un sniper nous ait en ligne de mire. »

« OK, » dit Brown. « Alors, qu’est-ce que vous voulez faire ? »

« Nous battre, » dit Barbe nº2. « Et si on n’arrive pas à les repousser, je veux venir mettre une balle dans la tête de nos invités avant d’en recevoir une moi-même. »

Brown hocha la tête. Il s’était déjà souvent retrouvé dans des situations délicates et il avait toujours trouvé un moyen de s’en sortir. Et il se pourrait que ce soit encore le cas cette fois-ci. Il le pensait mais il ne le leur dit pas. Tous les rats ne pouvaient pas quitter le navire.

« OK, » dit-il. « C’est ce qu’on va faire alors. Maintenant, allez prendre vos positions. »

***

Luke enfila son lourd gilet pare-balles. Il en sentit le poids sur ses épaules. Il attacha la ceinture du gilet, pour soulager son dos. Son pantalon était doublé d’une légère protection. Sur le sol, à ses pieds, se trouvait son casque de combat avec un masque attaché.

Il était debout derrière la portière arrière ouverte de la Mercedes. La vitre fumée le cachait à la vue. Ed se tenait à côté de lui et s’appuyait contre la voiture pour tenir debout. Luke sortit la chaise roulante d’Ed, la déplia et la posa au sol.

« Super, » dit Ed, en secouant la tête. « Maintenant que j’ai mon chariot, je suis prêt pour la bataille. » Il laissa échapper un soupir.

« Voilà ce qu’on va faire, » dit Luke. « Toi et moi, on ne va pas perdre notre temps. Quand le SWAT lancera l’attaque, ils prendront sûrement position sur le porche arrière qui fait face au ponton et ils vont essayer d’enfoncer la porte. Je ne pense pas que ça va marcher. Je pense que la porte arrière est blindée en acier et qu’elle ne bougera pas. À l’intérieur de cette maison, on a des hommes entraînés et ils n’auraient pas couvert leurs arrières et blindé les portes ? Ça m’étonnerait. Je pense que nos hommes vont être repoussés par des tirs adverses. En espérant que personne ne soit blessé. »

« Amen, » dit Ed.

« Je vais m’approcher juste après la première attaque. Avec ça en main. » Luke sortit une mitraillette Uzi du coffre.

« Et avec ça. » Il sortit également un fusil à pompe Remington 870.

Il soupesa les deux armes. Elles étaient lourdes et c’était quelque chose de rassurant.

« Si les forces de police finissent par entrer et sécuriser l’endroit, tant mieux. Mais s’ils n’y parviennent pas, on n’aura pas une seconde à perdre. La mitraillette est équipée de cartouches perforantes. Elles devraient passer à travers toute protection pare-balles que ces types pourraient porter. J’ai six chargeurs remplis à fond, juste au cas où. Si je me retrouve assez près, j’utiliserai le fusil à pompe et je viserai les jambes, les bras et la tête. »

« Oui, mais comment tu penses entrer ? » dit Ed. « Si les forces de police n’y parviennent pas, comment tu vas faire ? »

Luke tendit le bras dans le coffre de la SUV et en sortit un lance-grenades M79. Ça ressemblait à un gros fusil à canon scié, avec une crosse en bois. Il le donna à Ed.

« C’est toi qui me feras entrer. »

Ed prit le lance-grenades en main. « Magnifique. »

Luke sortit deux boîtes de grenades M406 du coffre, avec chacune quatre grenades.

« Je veux que tu t’avances un peu derrière les voitures garées de l’autre côté de la rue. Juste avant que j’atteigne la maison, fais-moi un beau trou à travers le mur. Ces types vont concentrer leurs efforts sur les portes, en s’attendant à ce que la police essaye de les défoncer. Au lieu de ça, on va leur exploser le mur à la grenade. »

« Pas mal, » dit Ed.

« Après la première grenade, envoie une deuxième, juste pour me porter chance. Après ça, mets-toi à l’abri. »

Ed caressa le canon du lance-grenades de la main. « Tu penses que c’est sûr de s’y prendre comme ça ? Je veux dire… avec ta famille là-dedans. »

Luke regarda la maison. « Je ne sais pas. Mais dans la plupart des cas, les otages sont gardés soit à l’étage, soit dans la cave. Vu qu’on est sur la plage, il ne doit pas y avoir de cave. Alors j’imagine que s’ils se trouvent dans cette maison, ils doivent être à l’étage, dans le coin du fond, là où il n’y a pas de fenêtres. »

Il consulta sa montre. 16h01.

Juste à ce moment-là, une voiture blindée fit irruption au coin de la rue. Luke et Ed la regardèrent passer. C’était une Lenco BearCat avec des canonnières, des projecteurs et tous les équipements habituels.

Luke sentit une légère pointe dans la poitrine. C’était de la peur. C’était de l’appréhension. Il avait passé les dernières vingt-quatre heures à prétendre qu’il ne ressentait rien face au fait que des tueurs professionnels aient enlevé sa femme et son fils. De temps à autre, ses véritables sentiments avaient failli ressurgir. Mais il était parvenu à les refouler.

Mais il n’y avait pas de place pour les sentiments, maintenant.

Il regarda Ed, qui était assis dans sa chaise roulante, avec le lance-grenades sur les genoux. Le visage d’Ed s’était durci. Il avait le regard fixe. Ed était un homme avec des principes, Luke le savait. Et ces principes incluaient la loyauté, l’honneur, le courage et l’utilisation d’une force phénoménale pour ce qui était juste. Ed n’était pas un monstre. Mais à cet instant précis, il pouvait très bien le devenir.

« Tu es prêt ? » demanda Luke.

Le visage d’Ed changea à peine. « Je suis né en étant prêt. La question, c’est de savoir si toi, tu es prêt ? »

Luke chargea ses fusils et prit son casque. « Je suis prêt. »

Il enfila son casque noir et Ed fit de même avec le sien. Luke baissa son viseur. « Interphones allumés, » dit-il.

« Allumé, » répondit Ed. On aurait dit que la voix d’Ed résonnait à l’intérieur de la tête de Luke. « Je t’entends parfaitement. Maintenant, allons-y. » Et Ed se mit à s’éloigner pour traverser la rue.

« Ed ! » dit Luke. « Il me faut un beau grand trou dans ce mur. Quelque chose à travers lequel je peux passer. »

Ed se contenta de lever le bras et continua d’avancer. Un instant plus tard, il se trouvait derrière les voitures garées de l’autre côté de la rue, à l’abri des regards.

Luke laissa le coffre de la voiture ouvert. Il s’accroupit derrière et caressa ses armes. Il avait une mitraillette Uzi, un fusil à pompe, un revolver et deux couteaux, si nécessaire. Il prit une profonde inspiration et leva les yeux vers le ciel bleu. Il n’était pas exactement en très bons termes avec dieu. Peut-être qu’un jour, ils pourraient se mettre d’accord sur certaines choses. Mais s’il y avait jamais eu un moment où Luke avait vraiment eu besoin de son aide, c’était maintenant.

Un gros nuage blanc flottait lentement à l’horizon.

« S’il vous plaît, » dit Luke au nuage.

Un instant plus tard, des coups de feu commencèrent à retentir.

CHAPITRE DEUX

Brown se trouvait dans la petite salle de contrôle, juste à côté de la cuisine.

Sur la table derrière lui, étaient posés un fusil M16 et un Beretta neuf millimètres semi-automatique, entièrement chargés. Il y avait également trois grenades, un masque et un walkie-talkie Motorola noir.

Six petits écrans télé étaient accrochés au mur au-dessus de la table. Les images étaient en noir et blanc. Chaque écran reproduisait des images en temps réel enregistrées par des caméras positionnées à des endroits stratégiques un peu partout dans la maison.

D’ici, Brown pouvait voir l’extérieur des portes coulissantes en verre, ainsi que le haut de la rampe qui menait au ponton ; le ponton et l’accès depuis la baie ; l’extérieur de la porte renforcée en acier sur le côté de la maison ; le vestibule derrière cette porte ; le couloir à l’étage et la fenêtre qui faisait face à la rue ; et pour finir, la salle sans fenêtre où la femme et le fils de Luke Stone étaient assis, attachés à leurs chaises, la tête couverte d’une cagoule.

Il était impossible de prendre cette maison par surprise. Avec le clavier, il prit le contrôle manuel de la caméra qui se trouvait sur le ponton. Il la releva légèrement pour voir le bateau de pêche qui se trouvait dans la baie, et il zooma. Il repéra trois policiers avec des gilets pare-balles, occupés à remonter l’ancre. Dans une minute, le bateau allait foncer vers le ponton.

Brown passa à la caméra qui se trouvait sur le porche arrière. Il la fit tourner pour montrer le côté de la maison. Il ne pouvait pas voir plus que la calandre avant de la camionnette garée de l’autre côté de la rue. Mais ce n’était pas grave. Il avait un homme positionné à la fenêtre à l’étage, avec la camionnette en ligne de mire.

Brown soupira. Il supposait que la chose correcte à faire, ce serait d’appeler ces policiers par radio et de leur dire qu’il savait ce qu’ils préparaient. Il pourrait amener la femme et le garçon en bas, et les mettre juste devant les portes coulissantes en verre afin qu’ils soient bien en vue.

Plutôt que de commencer par une fusillade et un bain de sang, il pourrait tout de suite passer aux négociations. Il se pourrait même que cela sauve quelques vies.

Il se sourit à lui-même. Mais ça gâcherait tout le plaisir, non ?

Il regarda l’image du vestibule. Il avait trois hommes à l’étage du bas, les deux barbus et un homme qu’il appelait l’Australien. Un homme couvrait la porte en acier, et deux hommes couvraient les portes coulissantes en verre. Ces portes et le porche à l’extérieur étaient leurs points les plus vulnérables. Mais il n’y avait aucune raison que les policiers arrivent aussi loin.

Il tendit la main derrière lui et prit le walkie-talkie.

« Monsieur Smith ? » dit-il à l’homme accroupi près de la fenêtre ouverte à l’étage.

« Monsieur Brown ? » répondit une voix, sur un ton sarcastique. Smith était encore assez jeune pour trouver que les surnoms étaient quelque chose de marrant. Sur l’écran télé, Smith fit un petit signe de la main.

« Qu’est-ce que fait la camionnette ? »

« Elle bouge pas mal. On dirait qu’ils font la fête là-dedans. »

« OK. Gardez les yeux ouverts. Surtout ne laissez personne… je répète… Ne laissez personne atteindre le porche. Je n’ai pas besoin que vous me teniez au courant. Vous avez l’autorisation de tirer. C’est compris ? »

« C’est compris, » dit Smith. « Feu à volonté. »

« C’est bien ça, » dit Brown. « On se retrouvera peut-être en enfer. »

À ce moment-là, il entendit le bruit d’un véhicule lourd venant de la rue. Brown se baissa, se faufila jusqu’à la cuisine et s’accroupit près de la fenêtre. Dehors, une voiture blindée s’arrêta devant la maison. La lourde porte s’ouvrit et des hommes portant des gilets pare-balles commencèrent à en sortir.

Une seconde s’écoula. Deux secondes. Trois. Huit hommes étaient maintenant dans la rue.

Smith ouvrit le feu depuis l’étage.

Tac-tac-tac-tac-tac-tac-tac.

La puissance des coups de feu fit trembler le plancher.

Deux policiers tombèrent directement au sol. D’autres se mirent à l’abri dans la voiture ou derrière. Trois hommes sortirent de la camionnette Verizon. Smith leur tira dessus. L’un d’entre eux, pris sous une pluie de balles, se contorsionna un moment dans la rue.

« Excellent, monsieur Smith, » dit Brown dans le Motorola.

Un des policiers avait déjà traversé la moitié de la rue avant d’être descendu. Il rampait maintenant vers le trottoir, en espérant peut-être atteindre les buissons devant la maison. Il portait un gilet pare-balles. Il était probablement touché, mais il pouvait encore être une menace.

« Il y en a un au sol qui continue à avancer ! Je veux que tu le mettes hors d’état de nuire. »

Presque immédiatement, une pluie de balles s’abattit sur l’homme, faisant tressaillir son corps. Brown vit la balle fatale au ralenti. Elle toucha l’homme à la nuque, entre le haut du gilet pare-balles et le bas du casque. Une giclée de sang remplit l’air et l’homme resta complètement immobile.

« Joli tir, monsieur Smith. Très joli. Maintenant, gardez-les à distance. »

Brown se faufila à nouveau jusqu’à la salle de contrôle. Le bateau de pêche s’approchait du ponton. Mais avant même qu’il l’ait atteint, des hommes commencèrent à sauter du bateau.

« Mettez vos masques, en bas ! » dit Brown. « Incursion par les portes coulissantes. Préparez-vous à riposter. »

« Affirmatif, » répondit une voix.

Les envahisseurs prirent position sur le ponton. Ils tenaient des boucliers balistiques et se dissimulaient derrière. Un homme se redressa et leva un pistolet à gaz lacrymogène. Brown tendit la main vers son propre masque et regarda le projectile voler en direction de la maison. Il heurta les portes en verre, les traversa et finit sa course dans la pièce principale.

Un autre homme se redressa et envoya une autre cartouche. Puis un troisième homme en envoya encore une autre. Toutes les cartouches à gaz lacrymogène traversèrent la vitre et finirent dans la maison. Les portes vitrées avaient disparu. Sur l’écran de Brown, la zone près du vestibule commença à se remplir de fumée.

« Quelle est la situation en bas ? » dit Brown. Quelques secondes s’écoulèrent.

« Votre situation ! »

« Pas de soucis, mec, » dit l’Australien. « Un peu de fumée, c’est tout. On a mis nos masques. »

« Ouvrez le feu quand vous êtes prêts, » dit Brown.

Il regarda ses hommes ouvrir le feu vers le ponton. Les envahisseurs furent arrêtés net et se cachèrent à nouveau sous leurs boucliers balistiques. Et les hommes de Brown avaient des tonnes de munitions.

« Beau tir, les gars, » dit-il, dans le walkie-talkie. « Assurez-vous de couler leur bateau, tant que vous y êtes. »

Brown sourit. Ils pourraient tenir pendant des jours sans problème.

***

C’était une vraie débâcle. Il y avait des hommes partout au sol.

Luke s’avançait vers la maison, en regardant attentivement autour de lui. Les tirs qui faisaient le plus de dégâts venaient d’un homme qui se trouvait à la fenêtre de l’étage. Il réduisait les policiers en bouillie. Luke était près du côté de la maison. Depuis cet angle, il ne pouvait pas abattre le sniper, mais l’homme ne pouvait probablement pas le voir non plus.

Luke vit comment le sniper acheva un policier au sol d’un tir à l’arrière de la nuque.

« Ed, tu peux voir le tireur de l’étage ? »

« Je peux lui en mettre une entre les deux yeux. Je suis sûr qu’il ne me voit pas, là où je suis. »

Luke hocha la tête. « Commençons par là. Ça commence à être une vraie boucherie ici. »

« Tu es sûr que c’est ce que tu veux ? » dit Ed.

Luke observa l’étage. La pièce sans fenêtres se trouvait à l’opposé par rapport au sniper.

« Je pense toujours qu’ils se trouvent dans cette pièce sans fenêtres, » dit-il.

J’espère.

« Tu n’as qu’un mot à dire, » dit Ed.

« Vas-y. »

Luke entendit le bruit caractéristique du lance-grenades.

Doong !

Un missile partit de derrière les voitures garées de l’autre côté de la rue. Il vola dans les airs en ligne droite. Il heurta exactement l’endroit où se trouvait la fenêtre. Une fraction de seconde plus tard, Luke entendit un gros BANG.

Le côté de la maison explosa et des morceaux de bois, de verre et d’acier volèrent dans les airs. On n’entendait plus tirer depuis la fenêtre.

« Beau tir, Ed. Très joli. Maintenant, fais-moi ce trou dans le mur. »

« Tu le veux comment ? » dit Ed.

« Un joli trou, s’il te plaît. »

Luke s’éloigna du côté de la maison et se mit à l’abri derrière une voiture.

Doong !

Un autre missile traversa les airs en ligne droite, à un mètre du sol. Il heurta le côté de la maison et fit un trou béant dans le mur. Une boule de feu apparut à l’intérieur, crachant de la fumée et des débris.

Luke allait s’y engouffrer quand il entendit la voix d’Ed : « Attends, » dit-il. « Il y en a encore un en route. »

Ed tira à nouveau et cette fois-ci, le missile s’enfonça profondément dans la maison. Des lueurs rouges et orangées jaillirent du trou. Le sol trembla. C’était le moment d’y aller.

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