Presque Perdue - Блейк Пирс 7 стр.


Si elle en avait le choix, dans n'importe quelle dispute, elle finissait généralement par se cacher ou faire quelque chose d’approchant.

Maintenant, elle était heureuse d'avoir réussi à affirmer son autorité calmement mais fermement, et que la journée ne s'était pas transformée en catastrophe.

La directrice du salon de thé se précipita pour prendre leur commande et Cassie commença à réaliser à quel point cette ville était petite, car elle connaissait aussi la famille.

« Bonjour, Dylan et Madison. Comment vont vos parents ? »

Cassie grimaça, réalisant qu’elle ne connaissait évidemment pas les dernières nouvelles et qu'elle n'avait pas discuté avec Ryan de ce qu'elle devait dire. Alors qu'elle cherchait ses mots, Dylan parla.

« Ils vont bien, merci Martha. »

Cassie était reconnaissante de la brève réponse de Dylan, même si elle était surprise par la façon dont il avait l'air normal. Elle avait pensé que lui et Madison seraient contrariés par le fait que leurs parents soient mentionnés. Peut-être que Ryan leur avait dit de ne pas en discuter si les gens ne le savaient pas. C'était probablement la raison, décida-t-elle, d'autant plus que la femme semblait pressée et que la question n'avait été que de pure forme.

« Bonjour, Martha. Je suis Cassie Vale », dit-elle.

« On dirait que vous venez d'Amérique. Travaillez-vous pour les Ellis ? »

Encore une fois, Cassie grimaça.

« Je ne fais qu'apporter mon aide », dit-elle, se souvenant que malgré son accord informel avec Ryan, elle devait faire attention.

« Il est si difficile de trouver une bonne aide. Nous manquons actuellement de personnel. Une de nos serveuses a été expulsée hier, faute de papiers en règle. »

Elle jeta un œil à Cassie, qui baissa les yeux précipitamment. Qu'est-ce que la femme voulait dire par là ? Pensait-elle, d'après l'accent de Cassie, qu'elle n'avait pas de visa de travail ?

Était-ce une allusion au fait que les autorités du coin sévissaient ?

Rapidement, elle et les enfants passèrent leur commande et au soulagement de Cassie, la directrice se dépêcha.

Un peu plus tard, une serveuse à l'air stressé, qui était clairement d’ici, leur apporta leurs tartes et leurs frites.

Cassie ne voulait pas faire trainer ce déjeuner et risquer une nouvelle conversation, alors que le restaurant commençait à se vider. Dès qu'ils eurent fini, elle alla à la caisse et paya.

En quittant le salon de thé, ils revinrent sur leurs pas. Ils s’arrêtèrent dans un magasin de produits pour animaux de compagnie où elle acheta plus de nourriture pour les poissons de Dylan, dont il lui dit qu'ils s'appelaient Orange et Citron, et un sac de litière pour son lapin, Benjamin Bunny.

Alors qu'ils se dirigeaient vers l'arrêt du bus, Cassie entendit de la musique et remarqua qu'un groupe de personnes s'était rassemblé sur la place en pavés de la ville.

« Qu’est-ce qu'ils font ? » demanda Madison en remarquant la scène au même moment que Cassie.

« Pouvons-nous aller voir, Cassie ? » demanda Dylan.

Ils se dirigèrent de l'autre côté de la route pour découvrir qu'il y avait un spectacle improvisé en cours.

Dans le coin nord de la place, un groupe de trois musiciens jouait. Dans le coin opposé, un artiste créait des ballons en forme d’animaux. Déjà une file de parents avec de jeunes enfants s'était formée.

Au centre, un magicien, vêtu d'un beau costume traditionnel avec un chapeau haut de forme, exécutait des tours.

« Oh, ouah ! J'adore les tours de magie », souffla Madison.

« Moi aussi », renchérit Dylan. « Je voudrais l'étudier. J’aimerai savoir comment il fait. »

Madison roula des yeux.

« Facile. C’est de la magie ! »

Juste à leur arrivée, le magicien acheva son tour sous des cris et des applaudissements, puis, alors que la foule se dispersait, il se tourna pour leur faire face.

« Bienvenue, braves gens. Merci d'être ici en ce bel après-midi. Quelle belle

journée ! Mais dites-moi, jeune demoiselle, vous n’avez pas un peu froid ? »

Il fit signe à Madison d'avancer.

« Froid ? Moi ? Non. » Elle s'avança en souriant, amusée et un peu méfiante.

Il tendit ses mains vides, puis s'avança et les frappa près de la tête de Madison.

Elle retint son souffle. Alors qu'il baissait ses mains réunies en coupe, s’y trouvait un petit bonhomme de neige.

« Comment avez-vous fait ça ? » demanda-t-elle.

Il lui tendit le jouet.

« Il était sur ton épaule depuis toujours, voyageant avec toi », expliqua-t-il, et Madison ria avec une incrédulité stupéfaite.

« Alors maintenant, voyons à quel point vos yeux sont rapides. Cela fonctionne comme cela. Vous pariez – n’importe quelle somme que vous voulez, pendant que je déplace quatre cartes. Si vous pouvez deviner où se trouve la reine, vous doublez votre mise. Si vous vous trompez, vous partez les mains vides. Alors, vous pariez ? »

« Je parie ! Puis-je avoir de l'argent ? » demanda Dylan.

« Pas de problème. Combien veux-tu perdre ? » Cassie fouilla dans la poche de sa veste.

« Je veux perdre cinq livres, s'il te plaît. Ou en gagner dix, bien sûr. »

Consciente qu'une nouvelle foule se rassemblait derrière elle, Cassie remit l'argent à Dylan et il paya.

« Cela devrait être facile pour vous, jeune homme, je peux voir que vous avez un œil rapide, mais rappelez-vous, la reine est une dame rusée et elle a remporté de nombreuses batailles. »

« Regardez attentivement pendant que je distribue quatre cartes. Vous voyez, je les place face vers le haut, pour que ce soit bien clair. C'est presque trop facile. C'est comme donner de l'argent. La reine de cœur, l'as de pique, le neuf de trèfle et le valet de carreau. Après tout, comme on dit à propos du mariage, cela commence avec des cœurs et des carreaux, mais termine avec un trèfle et un pique. »

Il y eut des éclats de rire dans le public.

L'allusion du magicien au mariage qui tournait mal amena Cassie à regarder nerveusement les enfants, mais Madison ne semblait pas avoir compris la blague, et l'attention de Dylan était fixée sur les cartes.

« Maintenant, je les retourne. »

Une par une, il retourna délibérément les cartes face vers le bas.

« Et maintenant, je les déplace. »

Rapidement, mais pas trop vite, il mélangea les quatre cartes. C'était un défi à relever, mais au moment où il s’arrêta, Cassie était pratiquement sûre que la reine était à l'extrême droite.

« Où est notre reine ? » demanda le magicien.

Dylan réfléchit, puis montra la carte à droite.

« Êtes-vous sûr, jeune homme ? »

- Oui, je suis sûr », répondit Dylan d’un hochement de tête.

« Vous avez la possibilité de changer d'avis une fois. »

« Non, je maintiens mon choix. Elle doit être là. »

« Elle doit être là. Eh bien, voyons si la reine est d'accord ou si l'un de ses époux a réussi à la faire disparaître. »

Il retourna la carte et Dylan laissa échapper un grognement.

C'était le valet de carreau.

« Bon sang », dit-il.

« Le valet. Toujours prêt à protéger sa reine. Fidèle jusqu’au bout. Mais notre reine de cœur, emblème de l'amour, nous échappe encore. »

« Alors, où est la reine ? »

« Où en effet ? »

Cassie avait remarqué, pendant qu’il mélangeaitt les cartes, qu'il y en avait une qu'il n'avait pas du tout touchée - celle à l'extrême gauche. Cela avait été l'as de pique.

« Je pense qu'elle est là », dit-elle en montrant la carte.

« Ah, nous avons donc ici une dame intelligente, montrant la seule carte pour laquelle elle sait que ce n’est pas possible. Mais vous savez quoi ? Les miracles... ça arrive ! »

D’un geste théâtral, il retourna la carte - et c’était la reine.

Des rires et des applaudissements retentirent sur la place et Cassie ressentit un élan de joie, alors que Dylan et Madison lui tapaient dans la main.

« Quel dommage que vous n'ayez pas parié, madame. Vous auriez été plus riche maintenant, mais c'est ainsi. Qui a besoin d'argent, quand l'amour vous a élu ? »

Cassie sentit ses joues rougir. Si seulement, se dit-elle.

« En souvenir, vous pouvez avoir la carte elle-même. »

Il la fit tomber dans une pochette en papier et la scella avec un autocollant avant de le remettre à Cassie, qui la mit dans la poche latérale de son sac à main.

« Je me demande ce qui se serait passé si j'avais choisi cette carte », fit remarquer Dylan en s'éloignant.

« Je suis sûre que cela aurait été le valet de carreau », dit Cassie. « C'est comme ça qu'il gagne de l’argent, en changeant les cartes quand les gens parient. »

« Ses mains étaient si rapides », déclara Dylan en secouant la tête.

« Il faut être naturellement bon et s'entraîner pendant des années », affirma Cassie.

« Je pense que c’est le cas », acquiesça Dylan, alors qu'ils atteignaient l'arrêt de bus.

« Il s’agit aussi d’induire les spectateurs en erreur, mais je ne sais pas comment on fait quand il y a quatre cartes si proches les unes des autres. Mais cela doit fonctionner d'une manière ou d'une autre. »

« OK, alors pratiquons. Essaye de m’égarer, Cassie », demanda Madison.

« Je vais le faire, mais le bus arrive. Allons-y d'abord. »

Madison se tourna pour regarder et tandis que son attention était distraite, Cassie subtilisa la pomme caramel de la poche de sa veste.

« Hé ! Qu’as-tu fait ? J'ai senti quelque chose, et il n'y a pas de bus. » Madison se retourna, vit Dylan éclater de rire, s'arrêta un instant alors qu'elle repensait à ce qui s'était passé et commença à rire elle-même.

« Tu m’as eu ! »

« Ce n’est pas toujours facile. J'ai eu de la chance. »

« Le bus arrive, Madison », s’exclama Dylan.

« Je ne regarde pas. Tu ne peux pas m’avoir deux fois. » Reniflant toujours de rire, elle croisa les bras.

« Alors on te laissera ici », lui répondit Dylan tandis qu’un élégant bus de campagne s’arrêtait.

Pendant le court trajet de retour, ils firent tout ce qu’ils pouvaient pour se désorienter. Au moment où ils atteignirent leur arrêt, Cassie avait mal au ventre à force de rire et cela lui faisait chaud au cœur que la journée ait été un succès.

Alors qu'ils ouvraient la porte d'entrée, son téléphone portable sonna. C'était un message de Ryan, lui disant qu'il ramènerait des pizzas à la maison, et s’il y avait des condiments qu'elle n'aimait pas.

Elle lui répondit : « Je ne suis pas difficile, merci », puis réalisa les connotations gênantes au moment d’envoyer le message.

Son visage était chaud alors qu'elle effaçait les mots et les remplaçait par :

« N’importe quelle garniture fera l’affaire. Merci. »

Une minute plus tard, son téléphone sonna à nouveau et elle le saisit, impatiente de lire le prochain message de Ryan.

Ce texte ne venait pas de lui. C'était de Renée, une de ses anciennes camarades de classe de chez elle.

« Hé, Cassie, quelqu'un te cherchait ce matin. Une femme, appelant de France. Elle tentait de te trouver, mais elle ne voulait pas en dire plus. Puis-je lui donner ton

numéro ? »

Cassie relut le message et soudain le village ne lui parut plus isolé ou en sécurité.

Avec le procès de son ex-employeur à venir à Paris et les avocats de la défense à la recherche de nouveaux témoins, elle était terrifiée de voir que le piège se refermait.

CHAPITRE VII

Alors qu'elle aidait les enfants à prendre leur bain et mettre leur pyjama, Cassie n’arrivait pas à enlever ce message de son esprit. Elle tenta de se convaincre que les avocats de Pierre Dubois auraient pu l'appeler directement, sans avoir besoin de retrouver une ancienne camarade de classe, mais le fait est que quelqu'un la cherchait.

Il était urgent qu’elle découvre qui était cette personne.

Après avoir rangé la salle de bain, elle envoya un message à Renée.

« As-tu le numéro de cette personne ? A-t-elle donné son nom ? »

Laissant son téléphone, elle se dirigea vers la cuisine et aida Madison à mettre la table avec tous les condiments qui accompagnaient les pizzas - sel et poivre, ail pilé, sauce Tabasco et mayonnaise.

« Dylan aime la mayonnaise », expliqua-t-elle. « Je pense que c'est beurk. »

« Moi aussi », confessa Cassie, et son cœur bondit en entendant la porte d'entrée s'ouvrir.

Madison se précipita hors de la cuisine, avec Cassie juste derrière.

« Livraison des pizzas », annonça Ryan, en tendant à Madison la pile de boîtes.

« C'est bon d'être à l'intérieur. Il gelait là-bas et il faisait sombre aussi. »

Il vit Cassie et comme elle l'avait espéré, son visage s’éclaira de ce sourire terriblement attirant.

« Bonjour, Cassie ! Vous êtes magnifique. Je vois que vous avez pris des couleurs sur les joues avec notre air marin. J'ai hâte que vous me parliez de votre journée. »

Cassie lui rendit son sourire, reconnaissante qu'il ait supposé que ses rougeurs provenaient de l'air frais, et non de son excitation et de son étrange timidité alors qu'il était entré.

Tandis qu'elle lui prenait les boîtes, elle se dit que ce serait une bonne chose que ce coup de cœur pour son patron se calme.

Quelques minutes plus tard, Ryan les rejoint dans la cuisine et Cassie vit qu'il tenait un sac de papier brun.

« J'ai acheté des cadeaux pour tout le monde », annonça-t-il.

« Qu'est-ce que tu m'as apporté ? » demanda Madison.

« Patience, chérie. Asseyons-nous tous d’abord. »

Lorsque les enfants furent assis à table, il ouvrit le sac.

« Maddie, je t'ai acheté ça. »

C'était un haut ajusté noir avec un slogan rose pailleté qui était écrit à l'envers.

« Ceci est mon maillot à l’envers », disait le slogan.

« Oh il est si joli. J'ai hâte de le porter au gymnase », dit Madison, rayonnante de joie tout en tournant le maillot et en observant la lumière jouer avec les paillettes.

« Pour toi, Dylan, ça. »

Son cadeau était un haut de cyclisme à manches longues jaune fluo.

« Cool, papa. Merci.»

« J'espère que cela vous protègera, maintenant que les matinées deviennent si sombres. Et pour vous, Cassie, j'ai acheté ça. »

À la stupéfaction de Cassie, Ryan sortit une paire de gants élégants et chauds du sac. Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'elle réalisa qu'ils étaient presque identiques à ceux qu'elle avait essayés en ville.

« Oh, ils sont absolument magnifiques et ils me seront tellement utiles. »

Consternée, Cassie réalisa qu'elle était à nouveau en proie à son béguin et s'imaginait les porter tout en étant assise dehors et en sirotant du vin avec lui.

« J'espère qu'ils sont de la bonne taille. J'ai fait de mon mieux pour imaginer vos mains pendant que je les achetais », déclara Ryan.

Pendant un instant, Cassie ne put respirer tandis qu'elle se demandait s'il pensait comme elle.

« Alors, vous êtes-vous amusés aujourd'hui ? » demanda Ryan.

« Nous nous sommes tellement amusés. Il y avait un magicien en ville. Il m'a donné un bonhomme de neige, et il a trompé Dylan et lui a pris cinq livres, mais Cassie a ensuite deviné où était la carte et l’a gagnée, mais pas d'argent. »

« Quelle carte a-t-elle gagnée ? » demanda Ryan à sa fille.

« La reine de cœur, alors le magicien a dit que l'amour venait à sa rencontre. »

Cassie prit un verre de jus d'orange parce qu'elle ne savait pas où regarder et qu'elle n’osait pas rencontrer le regard de Ryan.

« Eh bien, je pense que Cassie mérite cette carte et tout ce qu'elle apporte », déclara Ryan, et elle renversa presque son jus en posant le verre.

« Qu'avez-vous fait après ? » demanda-t-il.

« Nous avons commencé à parler de désorientation sur le chemin du bus, et Cassie m'a distrait et a volé ma pomme caramel ! »

Les mots jaillirent de la bouche de Madison, et bien que Dylan fût trop occupé à manger de la pizza pour en dire plus, il hocha la tête avec enthousiasme.

« Nous vous avons aussi acheté quelque chose », dit Cassie, et elle lui remit timidement les noix de cajou.

« Mes préférées ! J'ai une journée bien remplie demain et je vais les prendre avec moi pour le déjeuner. Quelle attention. Merci pour ce gentil cadeau. »

En prononçant les derniers mots, il regarda directement Cassie et son regard bleu maintint le sien pendant plusieurs secondes.

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