“Des russes ?” répéta Zéro. Il n’aurait pas dû être surpris, pas après tout ce qui s’était passé cette dernière année et demie. Mais les précédents complots avaient impliqué des cabales secrètes, de grosses sommes d’argent et des gens puissants. On n’aurait pas dit du tout le même mode opératoire, et il n’arrivait pas à concevoir le motif d’un tel type d’attaque, à part une sorte de vengeance.
“Quand bien même,” fit remarquer Strickland, “‘une russe rousse ne va pas forcément se retrouver facilement.”
“Tu as raison.” Maria sortit son téléphone mobile. “Mais je connais un truc qui peut nous aider.” Elle appuya sur un bouton et dit dans le téléphone, “Je descends. J’ai besoin de l’OMNI.”
“C’est quoi l’OMNI ?” demanda Strickland avant que Zéro ne pose la même question.
“C’est… compliqué,” répondit Maria d’un air mystérieux. “Mais je vais vous montrer.” Elle se leva de son siège, prit la tablette, et se dirigea vers la porte.
Zéro savait que “descendre” voulait certainement dire se rendre au labo de Bixby, le centre souterrain de recherche et de développement de la CIA. Ils étaient déjà au sous-sol, et l’ingénieur excentrique était la seule personne en-dessous d’eux… du moins à la connaissance de Zéro.
Il savait aussi maintenant qu’il n’allait pas rentrer chez lui dîner avec ses filles. Une fois sortis dans le couloir vide, il dit, “Attendez. Je peux passer un coup de fil ?”
Maria hésita, puis acquiesça. “Ok, mais fais vite. On se retrouve aux ascenseurs.” Ils s’éloignèrent tous les deux dans le couloir, tandis que Zéro sortait son téléphone mobile, ainsi que la petite carte de visite que Strickland lui avait donnée.
Il allait appeler quand il changea d’avis et ouvrit plutôt son application d’appels vidéo, tenant le téléphone face à lui pour que l’angle de la caméra capture son visage.
La ligne ne sonna qu’une fois avant que Maya ne décroche. Son visage avait l’air soucieux et il pouvait voir qu’elle se trouvait debout dans la cuisine. “Papa ?”
“Maya. Il se passe quelque chose.”
“Je sais,” dit-elle d’un ton grave. “J’ai regardé les infos depuis ton départ.”
“C’est déjà aux infos ?”
“Il y a une vidéo,” lui dit-elle. “De quelqu’un qui était là-bas.”
Zéro fit la grimace. Si la vidéo avait déjà fuité, il n’y avait aucun moyen de l’étouffer. À présent, elle était certainement sur les réseaux sociaux, ce qui signifiait que d’ici quelques minutes, elle serait virale, si ce n’était pas déjà le cas, partagée et repartagée sur des millions d’écrans.