Lélia - Жорж Санд 11 стр.


 Prêtre, dit Sténio, votre raison est troublée. De quelle matinée parlez-vous? Savez-vous depuis combien de temps les choses que vous dites se sont passées?

 Depuis ce temps, dit Magnus, jai vu le soleil se lever plusieurs fois dans sa gloire, et darder ses beaux rayons sur cette glace étincelante. Je ne saurais vous dire combien de fois. Depuis que Lélia nest plus, je ne compte plus les jours, je ne compte plus les nuits, je laisse ma vie sécouler pure et nonchalante comme le ruisseau de la colline. Mon âme est sauvée

 Vous avez perdu lesprit, Dieu soit loué! dit le jeune homme. Vous parlez de la maladie funeste qui faillit nous enlever Lélia, il y a un mois. Je vois, en effet, à vos cheveux et à votre barbe, que vous êtes depuis longtemps sur la montagne. Venez avec moi, homme malheureux; jessaierai de vous soulager en écoutant le récit de vos douleurs.

 Mes douleurs ne sont plus, dit le prêtre avec un sourire quon eût pris pour une céleste inspiration, tant il était doux et calme. Je vis: Lélia est morte. Écoutez le récit de ma joie. Quand jarrivai au logis de la femme, je sentis la terre trembler; et quand je voulus monter lescalier, lescalier recula par trois fois avant que je pusse y poser le pied. Mais quand les portes se furent ouvertes, je vis beaucoup de monde, et je me rappelai aussitôt quelle contenance un prêtre doit avoir devant le monde pour faire respecter Dieu et le prêtre. Joubliai absolument Lélia. Je traversai les appartements sans trouble et sans crainte. Quand jentrai dans le dernier, je ne me souvenais plus du tout du nom de la personne que jallais voir; car, je vous le dis, il y avait là du monde, et je sentais le regard des hommes qui était sur moi tout entier. Connaissez-vous la pesanteur du regard des hommes? Vous est-il jamais arrivé dessayer de le soulever? Oh! cela pèse plus que la montagne que voici; mais, pour le savoir au juste, il faut être prêtre et porter lhabit que vous voyez Je men souviens, cétait un cabinet tout tendu de blanc, et tout rempli de piéges et dembûches. Dabord je crus que je marchais sur la laine douce et fine dun tapis; je crus voir des roses blanches dans des vases dalbâtre, et des lumières douces et blanches dans des globes de verre mat. Je crus aussi voir une femme vêtue de blanc et couchée sur un lit de satin blanc; mais quand elle tourna vers moi sa face livide, quand je rencontrai son regard dairain, le charme qui pesait sur moi sévanouit; je vis clair autour de moi, et je reconnus le lieu où lon mavait amené. Les roses se changèrent en couleuvres, et se tordirent sur leurs tiges en dressant vers moi leurs têtes menaçantes. Les murs se teignirent de sang, les vases de parfums se remplirent de larmes, et je vis que mes pieds ne touchaient plus la terre. Les lampes vomissaient des flammes rouges qui montaient vers la voûte en ardentes spirales, et qui métouffaient comme des remords. Je tournai encore les yeux vers le canapé: cétait toujours Lélia, mais elle était sur un réchaud embrasé, elle expirait dans datroces douleurs. Elle me demanda de la sauver, je men souviens bien; mais alors je me souvenais aussi des vaines prières que je lui avais faites en dautres temps, des larmes inutiles que javais versées à ses pieds, et le ressentiment était dans mon cœur. Elle avait perdu mon âme, elle mavait enlevé Dieu: jétais content de me venger et de perdre son âme, et de lui enlever Dieu à mon tour. Cest pourquoi je lai maudite et jai été sauvé; et Dieu a récompensé mon courage, car aussitôt un nuage sest répandu sur ma vue. Lélia a disparu, et les couleuvres aussi; et les langues de feu, et le sang, et les larmes ont disparu, et je me suis trouvé seul au pied des arceaux de la cathédrale. Le jour naissait, les vapeurs se dissipaient un peu; larchange de pierre porta alors à ses lèvres la trompette que sa main tient immobile depuis plusieurs siècles: il en tira une fanfare éclatante dans laquelle je distinguai ce cri sauveur: Lélia nest plus! La chouette rentra sous le chapiteau qui lui sert de retraite, en répétant: Lélia nest plus! Alors la vierge de marbre blanc, cette vierge que je nosais pas regarder quand je passais à ses pieds, parce quelle ressemblait à Lélia, cette vierge si pâle et si belle, qui avait sept glaives dans le sein et toutes les douleurs de lâme sur le front tomba, brisée sur les marches de léglise. Je vivrais cent ans que je noublierais pas cela. Dites-moi, avez-vous vu les débris?

 Je suis passé hier soir devant elle, répondit Sténio, et je vous assure quelle est toujours fort belle, et quelle est debout.

 Ne blasphémez pas, jeune homme, dit le prêtre avec un sérieux effrayant. Dieu vous frapperait de sa malédiction, il vous rendrait fou; je crains que vous ne le soyez déjà, car vous parlez comme un être privé de raison. Savez-vous ce que cest que lhomme? Savez-vous ce que cest que Dieu? Connaissez-vous la terre, connaissez-vous le ciel?

 Prêtre, laissez-moi vous quitter, dit Sténio, que laliéné voulait entraîner vers sa grotte. Je ne saurais écouter vos paroles sans terreur. Vous maudissez Lélia, vous la condamnez au néant, et vous osez parler de Dieu, et vous osez porter lhabit de ses ministres?

 Enfant, dit le prêtre, cest parce que je crains Dieu, cest parce que je respecte lhabit que je porte, que je maudis Lélia. Lélia! ma perte, ma séduction, ma ruine! Lélia! quil métait défendu de posséder, de désirer même! Lélia! latroce et linfâme qui est venue me chercher au fond du sanctuaire, qui a violé la sainteté de lautel pour menivrer de ses infernales caresses!..

 Vous mentez! sécria Sténio avec fureur. Lélia ne vous a jamais poursuivi, jamais aimé!..

 Eh! je le sais, dit tranquillement le prêtre. Vous ne me comprenez pas: écoutez, asseyez-vous avec moi sur le tronc de ce mélèze qui sert de pont au-dessus de labîme. Là, plus près de moi, votre main dans la mienne, ne craignez rien. Larbre ploie, le torrent gronde, le gouffre écume là-bas, dans cette noire profondeur, juste au-dessous de nous: cela est beau! cest limage de la vie.»

En parlant ainsi, linsensé entourait Sténio de ses bras crispés par la fièvre. Il était plus grand que lui de toute la tête, et le délire augmentait horriblement sa force musculaire. Son regard morne plongeait dans le gouffre et en mesurait la profondeur, tandis que ses mains distraites et convulsives semblaient toutes prêtes à y précipiter le jeune homme. Malgré le péril de cette situation, Sténio était si avide de ce quil allait entendre, le secret qui était entre Lélia et le prêtre torturait depuis si longtemps son âme jalouse, quil resta tranquillement assis sur lunique solive qui tremblait au-dessus du précipice.

Cela sappelle le pont denfer. Chaque gorge, chaque torrent a son passage périlleux décoré du même nom emphatique, et praticable seulement aux chamois, aux hardis chasseurs et aux sveltes filles de la montagne.

«Écoute, écoute, dit le prêtre, il y avait deux Lélia: tu nas pas su cela, jeune homme, parce que tu nétais pas prêtre, parce que tu navais ni révélations, ni visions, ni pressentiments. Tu vivais naturellement, et dune grosse vie facile et commune; moi jétais prêtre, je connaissais les choses du ciel et de la terre, je voyais Lélia double et complète, femme et idée, espoir et réalité, corps et âme, don et promesse; je voyais Lélia telle quelle est sortie du sein de Dieu: beauté, cest-à-dire tentation; espoir, cest-à-dire épreuve; bienfait, cest-à-dire mensonge; me comprenez-vous? Oh! ceci est bien clair pourtant, et, si tous les hommes nétaient pas fous, ils écouteraient la parole dun homme sage, ils connaîtraient le danger, ils se méfieraient de lennemi. Cétait mon ennemi, à moi, il était double, il sasseyait le soir dans la galerie de la nef; je le voyais bien, je ne connaissais que trop la place où il avait lhabitude de paraître. Cétait dans une riche travée toute drapée de velours bleu pâle; je la vois encore cette place maudite! Cétait entre deux colonnes élancées qui la portaient suspendue entre la voûte et le sol, sur leurs frêles guirlandes de pierre. Il y avait deux anges sculptés, blancs comme la neige, beaux comme lespoir, qui entrelaçaient leurs blanches mains et croisaient leurs ailes de marbre sur lécusson de la balustrade. Cétait justement là quelle venait sasseoir. Elle se penchait avec un calme impie, elle appuyait son coude insolent sur les fronts inclinés de ces deux beaux anges; elle jouait avec la frange dargent des draperies, elle dérangeait les boucles de sa chevelure, elle promenait son regard audacieux sur le temple, au lieu de courber la tête et dadorer lÉternel. Oh non! elle ne venait pas là pour prier! Elle venait pour se désennuyer, se faire voir comme en spectacle, se délasser des fêtes et des mascarades, en écoutant pendant une heure les accents de lorgue et la poésie des cantiques. Et vous tous, vous étiez là, jeunes vieux, riches et nobles, suivant des yeux chacun de ses mouvements, épiant ses moindres regards, vous efforçant de saisir sa pensée dans la profondeur impénétrable de ses orbites, et vous agitant comme des damnés dans leur tombe à lheure de minuit pour attirer sur vous lattention enviée de la femme. Mais elle! mais Lélia! Oh! quelle était grande, quelle était imposante! Comme elle planait avec dédain sur les hommes! Comme je laimais alors, comme je la bénissais pour son orgueil! Comme je la voyais belle sous le reflet mat des bougies, pâle et grave, fière et douce pourtant! Oh! vous ne la possédiez pas, vous autres! Vous ne saviez pas ce qui se passait dans son cœur, son regard ne vous le révélait jamais, vous nétiez pas plus heureux que moi! Comme cette pensée mattachait à elle! Dites, dites! avez-vous jamais saisi son âme? Avez-vous deviné lidée qui fermentait dans son grand front? Avez-vous creusé son cerveau et fouillé dans les trésors de sa pensée? Non! vous ne lavez pas fait. Lélia ne vous a pas appartenu non plus. Vous ne savez ce que cest que Lélia. Vous lavez vue sourire tristement, ou rêver dun air ennuyé; vous navez pas vu son sein se gonfler, ses larmes couler; sa colère, sa haine ou son amour, vous ne les avez pas vus se répandre! Dites, jeune homme, vous nêtes pas plus heureux que moi! Si vous me disiez le contraire, entendez-vous, cet abîme ne serait pas assez profond pour vous recevoir!

 Et lautre Lélia, quest-ce donc? reprit le jeune homme sans seffrayer le moins du monde de lexaspération de Magnus.

 Lautre Lélia! sécria Magnus en se frappant le front comme si une atroce douleur, sy fût réveillée. Lautre! cétait un monstre hideux, une harpie, un spectre; et pourtant cétait bien la même Lélia, cétait seulement son autre moitié!

 Mais où la rencontriez-vous? dit Sténio avec inquiétude.

 Oh! partout, dit le prêtre; le soir, quand loffice était fini, quand les cierges venaient de séteindre et que la foule sécoulait par les portes de léglise, pressée sur les traces de la femme quon appelait Lélia, et qui sen allait lente et blême, enveloppée dans son manteau de velours noir, traînant à sa suite un cortège à qui elle ne daignait pas jeter un regard je la suivais aussi avec mes yeux, avec mon âme, et je sentais que jétais prêtre; jétais enchaîné au pied de lautel; je ne pouvais pas courir sous le porche, me mêler à la foule, ramasser son gant, dérober une feuille de rose échappée à son bouquet. Je ne pouvais pas lui offrir leau du bénitier et toucher ses grandes mains effilées, si molles et si belles!

 Et si froides! dit Sténio entraîné par lattention. Ce granit, incessamment lavé par leau qui séchappe du glacier, nest pas plus froid que la main de Lélia, à quelque heure quon la saisisse.

 Vous lavez donc touchée?» dit le prêtre en létreignant avec rage.

Sténio le domina par un de ces regards magnétiques où la volonté de lhomme se concentre au point de subjuguer la volonté même des animaux féroces.

«Continuez! lui dit-il; je vous ordonne de continuer votre récit, ou, avec mon regard, je vous fais tomber dans le gouffre.»

Le fou pâlit et reprit son récit avec la sotte frayeur dun enfant.

«Eh bien! dit-il dune voix tremblante et avec un regard timide, sachez ce qui marrivait alors: je reniais Dieu, je maudissais mon destin, je déchirais avec mes ongles les dentelles de laube sans tache dont jétais revêtu. Oh! je perdais mon âme, et pourtant je luttais Alors ô mon Dieu, par quelles épreuves vous me faisiez passer!.. Je voyais du fond de la nef assombrie venir une ombre qui semblait fendre la pierre des cercueils. Et cette ombre, insaisissable et flottante dabord, grandissait avec mon épouvante et venait me saisir dans ses bras livides. Cétait une horrible apparition: je me débattais contre elle, je limplorais en vain, je me jetais à genoux devant elle comme devant Dieu.

«Lélia, Lélia! lui disais-je, que me demandes-tu? que veux-tu de moi? Ne tai-je pas offert un culte profane dans mon cœur? Ton nom ne sest-il pas mêlé sur mes lèvres aux noms sacrés de la Vierge et des anges? Nest-ce pas vers toi que ma main lançait les flots de lencens? Ne tai-je placée dans le ciel à côté de Dieu même, demandeuse insatiable? Que nai-je pas fait pour toi! A quelles pensées terribles et impies nai-je pas ouvert mon sein! Oh! laisse-moi, laisse-moi prier Dieu, afin que ce soir il me pardonne et que je puisse aller dormir sans que la damnation pèse sur moi! Mais elle ne mécoutait pas, elle menlaçait de ses cheveux noirs, de ses yeux noirs, de son étrange sourire, et je me battais avec cette ombre impitoyable jusquà tomber épuisé, mourant, sur les marches du sanctuaire.

«Eh bien! parfois, à force de mhumilier devant Dieu, à force darroser le marbre avec mes larmes, il marrivait de retrouver un peu de calme. Je rentrais consolé, je regagnais ma cellule silencieuse, accablé de fatigue et de sommeil. Mais savez-vous ce que faisait Lélia, ce quelle imaginait, la railleuse impie, pour me désespérer et me perdre? Elle entrait dans ma cellule avant moi, elle se blottissait maligne et souple dans le tapis de mon prie-Dieu ou dans le sable de ma pendule, ou bien dans les jasmins de ma fenêtre; et à peine avais-je commencé ma dernière oraison, quelle surgissait tout à coup devant moi, et posait sa froide main sur mon épaule en disant:

Me voici! Alors il fallait soulever mes paupières appesanties, et lutter de nouveau avec mon cœur troublé, et redire lexorcisme jusquà ce que le fantôme fût dissipé. Parfois même il se couchait sur mon lit, sur mon pauvre lit solitaire et froid; il sétendait sur ce grabat, lhorrible spectre; et quand jentrouvrais les rideaux de serge pour mapprocher de ma couche, je le trouvais là qui me tendait les bras et qui riait de mon épouvante! O mon Dieu! que jai souffert! O femme, ô rêve, ô désir! que tu mas fait de mal! Que de formes tu as prises pour entrer chez moi! Que de mensonges tu mas faits! Que de piéges tu mas tendus!

 Magnus, dit Sténio avec amertume, taisez-vous! vos paroles me font monter le sang au visage. Il ny a que limagination dun prêtre qui soit assez impudique pour flétrir ainsi Lélia.

 Non! dit le prêtre, je ne lai pas profanée même en rêve. Dieu me voit et mentend, quil me précipite dans ce gouffre si je mens! Jai courageusement résisté, jai usé mon âme, jai épuisé ma vie à ce combat, et je nai jamais cédé, et lombre de Lélia est toujours sortie vierge de ces nuits terribles. Est-ce ma faute si la tentation fut grande? Pourquoi lesprit de cette femme sattachait-il à tous mes pas? Pourquoi venait-il me chercher partout? Tantôt, assis au tribunal sacré de la confession, jécoutais avec recueillement les tristes aveux dune femme sillonnée de rides et couverte de haillons; et, sil marrivait de jeter les yeux sur elle en lui répondant, savez-vous quelle figure mapparaissait aux barreaux du confessionnal, au lieu de la face jaune et flétrie de la vieille? La figure pâle et le regard méchant et froid de Lélia. Alors ma parole restait paralysée sur mes lèvres; une sueur pénible inondait mon front, un nuage passait sur mes yeux; il me semblait que jallais mourir. Ma langue cherchait vainement une formule dexorcisme, joubliais jusquau nom du Très-Haut; je ne pouvais invoquer aucune puissance céleste, et cette hallucination ne cessait quà la voix rauque et cassée de la vieille qui me demandait labsolution. Moi absoudre, moi délier les âmes, moi dont lâme était enchaînée par un pouvoir infernal! Mais heureusement Lélia nest plus, elle sest damnée; et moi je vis, je serai sauvé! Car, je lavoue, tant quelle a vécu, jétais en proie à dhorribles tentations; des pensées bien plus destructives que tout ce que je vous ai dit fermentaient dans mon cerveau, et sy tenaient victorieuses pendant des jours entiers. Ces pensées, cétait le doute, cétait lathéisme qui pénétrait en moi comme un venin. Il y avait des jours où jétais si las de combattre, où lespoir du salut me luisait si faible et si lointain, que je me rejetais de toute ma force dans la vie présente. Eh bien! me disais-je soyons heureux au moins un jour, soyons homme, puisque nous ne pouvons être ange. Pourquoi une loi de mort pèserait-elle sur moi? Pourquoi consentirais-je à être retranché de la vie des hommes, en échange dune chimère davenir? Ils sont heureux, ils sont libres, les autres! Ils respirent à laise, ils marchent, ils commandent, ils aiment, ils vivent; et moi je suis un cadavre étendu sur un cercueil, la dépouille dun homme attaché à un débris de religion! Ils placent leur espoir en cette vie; ils peuvent le réaliser, car ils peuvent agir. Et dailleurs les choses que nous voyons existent; la femme quon peut étreindre dans ses bras nest pas une ombre. Moi je nai que lespoir dune autre vie, et qui men répondra? Mon Dieu, vous nexistez donc pas, puisque vous me laissez en proie à ces affreuses incertitudes? Il fut un temps, dit-on, où vous faisiez des miracles pour soutenir la foi chancelante des hommes; vous avez envoyé un ange pour toucher dun charbon embrasé la lèvre muette dIsaïe; vous êtes apparu dans le buisson ardent, dans la nuée dor, dans la brise des nuits; et maintenant vous êtes sourd, vous restez indifférent à nos erreurs et a nos fautes. Vous avez abandonné votre peuple, vous ne tendez plus la main à celui qui ségare, vous nadressez plus une parole dencouragement et de force à celui qui souffre et combat pour vous. Oh! vous nêtes que mensonge et vain orgueil de lhomme, vous nêtes rien, vous nêtes pas!..

Назад Дальше