Tu Es À Moi - Victory Storm 2 стр.


Son ton sérieux et son regard déterminé me firent comprendre quelinvité attendu était une personne très importante.

De qui sagissait-il ? Javais absolument besoin de le savoir,donc je cherchai à temporiser et tentai de lembrasser pour gagnerdu temps, mais, à nouveau, il mécarta.

Ne moblige pas à être impoli, Danielle.

OK, tu as gagné, dis-je avec un soupir de renoncement. Enarrivant à la porte, je pus entendre Aleksej répondre au téléphoneet dire aux gardes de faire entrer linvité. Il le dit en russemais je saisis parfaitement chacune de ses paroles et je savaisque, si je voulais épingler cette personne, il maurait fallutrouver une excuse pour descendre dans le salon en passant par lecouloir principal et le grand escalier.

Je me dirigeai lentement vers la porte et sortis.

Au lieu de retourner dans la chambre qui métait assignée, jecontinuai mon chemin dans le couloir central qui débouchait sur legrand escalier, lequel se séparait en deux branches symétriquesopposées qui menaient toutes les deux au salon durez-de-chaussée.

Avec une véritable satisfaction, je croisai linvité dAleksejau moment où il gravissait les marches de lescalier.

Il portait des lunettes de soleil qui cachaient en partie sonvisage, mais il avait quelque chose de familier.

Je mattardai encore un peu, attendant quil parvînt au sommetdes marches pour passer à côté de lui.

Il me jeta un coup dœil qui ne méchappa pas, mais ilpoursuivit son chemin, comme si de rien nétait.

Jaurais voulu mapprocher et lui parler, mais je savais quunetelle attitude aurait suscité des soupçons ; or je ne pouvais pasrater cette occasion unique de connaître la personne avec laquelleAleksej faisait la contrebande de diamants ou par lentremise delaquelle il les échangeait contre autre chose.

Huit mois que jattendais cet instant.

Jen étais arrivée à coucher avec ce russe pour pénétrer dansson domicile, là où je savais quavaient lieu les rencontres lesplus intéressantes et profitables.

Et maintenant loccasion se présentait devant moi !

Lhomme me frôla et je feignis lindifférence mais, alors quejallais emprunter lescalier, je respirai lodeur de son after-shave.

Cétait un parfum particulier et très cher.

Je ne connaissais quun seul homme qui en mettait.

Un homme avec lequel javais eu une relation pendant près duneannée, relation basée sur de brèves rencontres épisodiques axéessur le sexe, ainsi que quelques bavardages au cours desquels nouséchangions sur le travail et nos rêves de gloire.

Près dune année sétait écoulée depuis notre dernière rencontremais, en un instant, limage de mon ex- me revint à lesprit.

Des cheveux blonds, les yeux bleus, une mâchoire carrée, le nezaquilin, taille et poids moyens

Jétouffai un sursaut : Ryan !

Du coup je me retournai, bouleversée.

Lui aussi sétait retourné et il avait ôté ses lunettes.

Ses cheveux étaient plus longs et il portait la barbe, maiscétait vraiment lui.

Comment était-ce possible ?

Je repensai à cette année-là avec lui et aux problèmes quejavais eus

Je me rappelais toutes les fois où je lui avais confié mesdoutes sur le fait que quelquun de mon entourage me roulait.

Comment as-tu pu me faire ça ?, je compris à linstant :cétait lui qui mavait mis des bâtons dans les roues depuis lecommencement.

Ce fut à cet instant précis que je compris à quel point ilmavait manipulée et comment il sétait efforcé de compromettre mesplans.

Instinctivement, je cherchai mon pistolet caché dans le fond dela poche de ma jupe, mais je me rendis compte trop tard de lavoirlaissé dans ma chambre lorsquAleksej mavait fait appeler.

Ryan en fit autant et je vis soudain le canon de son arme pointévers moi.

Kendra, ne le prends pas pour toi, mais un seul de nous deuxsortira vivant dici.

Il nest pas nécessaire quil en finisse ainsi, tentai-je dele convaincre, descendant lentement les marches sans lui tourner ledos.

Il était clair quil allait me trahir auprès dAleksej ; àpartir de cet instant-là il ny aurait plus dissue pour moi. Ilfallait que je quitte la villa à toute allure !

De plus, suite à laffront que javais subi, la colère mincitaà saisir mon téléphone portable pour appeler immédiatement mescontacts à lextérieur afin de leur dire de se méfier de Ryan.

Que diable se passe-t-il ici ?, gronda la voix dAleksej,détournant lattention de Ryan.

Javais suffisamment dexpérience pour comprendre que jétaisgrillée, donc je fis lunique chose qui fût encore possible : jepris le téléphone et commençai à écrire un message pour expliquerce qui se passait.

Lâche ce portable !, hurla Ryan hors de lui dès quil senrendit compte, me bloquant peu avant que jenvoie le message.

Je vis Aleksej arrêter Ryan dun geste et se diriger versmoi.

Son regard ressemblait à une fine plaque grise de verglas, prêteà se briser et éclater en mille fragments, lesquels toucheraientquiconque était à proximité.

Près de huit mois dans son entourage mavaient appris quilnaurait pas hésité à me faire payer chèrement chaque secondepassée auprès de lui et que javais exploitée à des finspersonnelles.

Le pardon était une chose quil ne maurait jamais accordée.

Je navais aucun doute à ce sujet.

Il ferait tout pour me détruire. Mais seulement après uneconfession complète pour quil découvre jusquà quel degré jétaisparvenue en agissant de cette manière pendant tout ce temps.

Donne-moi ton portable, souffla-t-il dune voix basse à un pasde moi, tendant sa main.

Je donnai un rapide coup dœil à lécran, regrettant les anciensportables où il suffisait dappuyer sur une touche facile àidentifier du bout des doigts, au lieu dêtre tout visuel.

Il ne me restait plus quà faire Envoi avec le pouce.

Jallais le faire, lorsque la main dAleksej parvint rapidementjusquà moi.

Je neus que le temps de déplacer le bras pour léviter mais,simultanément, un coup de feu retentit dans la villa.

Je ne me rendis pas compte du projectile qui venait dans madirection, lorsquune violente douleur au niveau la poitrine mecoupa la respiration et, me poussant en arrière, me fitbasculer.

Les talons de mes chaussures perdirent leur point dappuihabituel et, avant que je puisse agripper le bras dAleksej, jebasculai dans le vide.

Je perçus à peine le contact des doigts dAleksej avant decommencer à plonger vers ma propre fin.

La dernière chose dont je me souvins était son nom que jeprononçai faiblement, comme un appel à laide désespéré et puisla douleur.

La douleur seule me fit sentir encore vivante, malgré la ballelogée à quelques centimètres de mon sternum et les chocs répétéssur les marches de lescalier au bas duquel je roulai.

Et puis le noir absolu.

2

ALEKSEJ

Quarante-huit heures sétaient écoulées depuis cet épisode defolie qui avait eu lieu chez moi.

Des heures passées à pester contre moi-même pour ne pas mêtrerendu compte de la duplicité de Danielle Stenton, alias KendraPalmer.

Comment avais-je pu être aussi naïf ?

Comment avais-je pu ne pas mapercevoir de sa véritable nature?

Javais bien eu quelques soupçons !

Était-il possible que la beauté de cette femme mait ébloui aupoint den perdre la tête jusquà devenir stupide et aveugle ?

Était-il possible que la beauté de cette femme mait ébloui aupoint den perdre la tête jusquà devenir stupide et aveugle ?

Moi qui métais toujours flatté davoir un sixième sensinfaillible pour repérer les escrocs et les menteurs.

Mon Dieu, je ne pouvais pas y croire : javais eu une tellepersonne à mes côtés pendant huit longs mois sans menapercevoir.

En vérité, je métais laissé prendre par cette envie furieuse decoucher avec elle et de faire plier son caractère rebelle etarrogant !

Javais été tellement aveuglé par mon désir et ses manièresfuyantes et provocantes à la fois de rester auprès de moi, que jenavais perdu la raison.

Je me doutais bien que cette proximité pouvait devenirdangereuse, mais Kendra était toujours si excitante que je nepouvais que la garder à mes côtés.

Je me répétais sans cesse que je navais été quun idiot car,dès le début, javais perçu quelque chose de retors en elle.

Dès notre première rencontre, alors quelle sétait jetée devantles roues de ma voiture tandis que le chauffeur sortait lentementdu parking, javais compris que cet accident était arrangé.

Jétais descendu du véhicule avec la furieuse envie de fairepayer sa plaisanterie à la victime, prêt à la menacer si elle avaitcommencé à parler de porter plainte.

Quand subitement je lavais vue.

Elle. Par terre. Le genou endolori, heurté par la voiture, et lebras éraflé pour se protéger le visage en tombant surlasphalte.

Malgré la situation, javais été fasciné par son corps à couperle souffle, enveloppé dans une robe noire et très courte qui nelaissait pas de place à limagination.

Mon chauffeur lavait aidée à se relever pendant quellelinsultait pour lavoir renversée.

Puis, mapprochant delle, je lui avais demandé si elle allaitbien.

En moins dun instant je métais retrouvé prisonnier de ses yeuxgris magnifiques, chargés de menaces comme un ciel couvertannonçant lorage.

Son visage délicat et ses longs cheveux châtains qui couvraiententièrement son dos découvert avaient attisé mon désir de latoucher, quelle fût mienne.

Pour ces raisons, je lui avais proposé de la conduire àlhôpital ; mais elle sétait aussitôt raidie et effrayée,affirmant quelle allait parfaitement bien, même si elle avait dumal à marcher. Je saisis la balle au bond et linvitai dans lhôteloù je séjournais.

Elle avait accepté, mais ce que je croyais être le prélude dunenuit de folies au lit, sétait révélé exactement lopposé.

Elle avait fait quelques difficultés à me donner son nom,Danielle Stenton, et lorsque je métais aventuré un peu, ellemavait arrêté immédiatement, disant quelle navait pas accepté deme suivre pour se faire conduire au lit mais simplement pour avoirdes soins, mettre de la glace sur son genou endolori et bénéficierdun lit chaud où passer la nuit, seule.

Je nétais pas parvenu à obtenir delle la raison pour laquelleune femme aussi avenante pouvait avoir besoin dun endroit oùpasser la nuit, mais javais compris tout de suite que cet accidentnétait quun prétexte pour me soutirer de largent.

Le lendemain, le fait quelle me demandât un prêt ne mavait passurpris.

Javais naturellement refusé, mais elle mavait surpris enproposant de travailler pour moi.

Ce nétait pas une demande de sa part et, de mon côté, je nepouvais pas refuser.

Une faiblesse que jallais payer très cher étant donné queKendra avait découvert beaucoup de choses sur mon compte. En plus,lavoir conduite chez moi était lapogée de cette histoiredélirante car cétait là où je conservais mes biens et mes affairesles plus importantes.

En cet instant précis je compris que, jouant sur les sentiments,Kendra était parvenue à obtenir ce dont elle avait besoin : entrerdans la villa et profiter de la liberté que je lui accordais pourme trahir et employer tout ce quelle pouvait amasser contremoi.

Et tout ça pour tirer un coup !

Quel idiot !

Jétais encore en train de ressasser mes erreurs, lorsque Kendraouvrit les yeux.

Après que les médecins meussent annoncé son réveil imminent, jemétais précipité dans la clinique privée pour la confronter et luifaire payer les mensonges et les tromperies quelle mavait faitssubir.

Au point où jen étais, javais pris un revolver avec moi parceque, après la discussion animée avec Ryan concernant la véritableidentité de cette femme, je ne lui faisais plus confiance et jenallais pas hésiter à me venger.

Je massis calmement sur le rebord du lit, à côté delle,attendant quelle fût totalement éveillée, les médicaments quonlui donnait ayant la faculté de létourdir.

Malgré lhématome violet sur la pommette droite et la pâleurmortelle de son visage, elle était toujours très belle, dunebeauté qui dorénavant mindifférait, me répugnait même.

Jattendis que ses yeux se posent sur moi.

Son regard argenté paraissait noyé dans le vide à cause desantidouleurs, mais ses yeux sécarquillèrent en se posant surmoi.

Je lui souris avec satisfaction et mapprochai lentement de sonvisage, savourant cette étincelle de peur et de surprise que jelisais dans ses yeux.

Eh bien, petite menteuse, es-tu prête à payer les conséquencesde tes mensonges ?, chuchotai-je à voix basse.

Je la vis entrouvrir se lèvres charnues et parfaitementdécoupées, mais aucun son nen sortit.

Je considère que ton silence équivaut à une approbation,décidai-je, en saisissant le pistolet au fond de ma poche.

Qui es-tu ?, me demanda-t-elle faiblement, alors que jemapprêtais à saisir larme.

Jéclatai de rire, un rire guttural et froid, presque unemenace.

Jaurais voulu la prendre par le cou et la jeter au bas du lit,tant jétais furieux.

Sérieusement, tu veux encore jouer avec moi ? En es-tu si sûre?, lançai-je, décidé à ne pas me faire rouler de nouveau.

Je Je ne sais pas Je, balbutia-t-elle mal à laise,regardant autour delle dun air éperdu.

Fais attention à ce que tu dis Kendra, je ne te donnerai pasune seconde chance. Me suis-je bien fait comprendre ?, dis-je enlarrêtant, mais ma menace sembla déclencher la réactioninverse.

Qui est Kendra ? ", demanda-t-elle, commençant à trembler et àsagiter.

Elle semblait terrorisée.

Où suis-je ?, balbutia-t-elle, essayant de se relever poursasseoir ; mais elle ne fit quaggraver la douleur, ce qui la fitgémir. Jai mal !, dit-elle dans un souffle, se portant la main àla poitrine, à lendroit où la balle lavait frappée. Dans unmurmure elle demanda : Que mest-il arrivé ?, engourdie etsouffrante, fixant son bras bandé et touchant les bleus sur sonvisage et ceux de ses jambes quelle dégagea des couvertures.

Cela ne dura quun instant. Subitement, tout ce calme apparentdisparut, laissant la place à la peur de Kendra qui se débattitcomme un animal en cage.

Tremblante et ébranlée, elle arracha la perfusion et essaya dese lever.

Inutile de senfuir. La saisissant par les bras, je laplaquai sur le lit au moment où elle tentait de se relever.

Il fut assez difficile de parvenir à limmobiliser, tant elle sedémenait, de manière frénétique et désordonnée, à cause de ladouleur.

Essayant de se mettre debout, malgré tout, en sappuyant sur lesjambes, je vis quelle titubait.

Elle était pâle comme un linge et je dus la saisir à la taillepour quelle ne tombe pas mal au sol.

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