De Feu Et De Flammes - Elizabeth Johns 2 стр.


« Je suis triste de quitter ma maison, moi aussi, » dit-il gentiment.

« Jai tellement hâte, » sexclama Maili innocemment. « Nous allons vivre dans un château, avec des bals et de jolies robes ! » Ses yeux étaient écarquillés et ses boucles rebondissaient de manière charmante.

Gavin eut un petit rire. Oh, comme il serait bon de voir le monde comme un enfant.

« Je ne suis pas sûr de cela, ma petite. Peut-être quand vous serez plus âgée. » Il se pencha et ébouriffa affectueusement une de ses boucles.

Maili fit une moue adorable, et il limagina en jolie jeune fille ayant des vingtaines de prétendants. Il redoutait ce jour. Catriona montrait déjà des signes de maturité et il savait que son temps viendrait sous peu. Il réalisa que les filles auraient besoin dune gouvernante pour les aider dans leur éducation en tant que dames et se fit une note, intérieurement, de mettre une petite annonce en recherchant une lorsquils seraient arrivés au Château Craig.

Maili bondissait de fenêtre en fenêtre et de siège en siège, escaladant quasiment les murs du carrosse comme un singe en cage que Gavin avait un jour vu. Elle nétait jamais calme, chantant ou papotant toujours. Il était certain quelle le garderait bien occupé, pensa-t-il. Il navait pas remarqué son enthousiasme auparavant, mais il ne sétait pas retrouvé avec elle dans un si petit espace pour de longues périodes. Seamus et Catriona étaient des enfants bien plus calmes.

Dun seul coup, Maili grimpa sur ses genoux pour lui faire un câlin. Plus tôt, Catriona sétait endormie sur son épaule. Peut-être devraient-ils sarrêter pour la nuit. Lorsquil était seul, il ne sarrêtait jamais, impatient dêtre chez lui et nétant pas fervent des auberges de bord de route. Il devrait adapter sa façon de penser, maintenant quil était père. Il préviendrait le cocher de ce changement de plan la prochaine fois quils sarrêteraient pour changer les chevaux.

Alors quils sapprêtaient à sarrêter à côté dune auberge, une Maili ensommeillée leva ses grands yeux gris vers lui.

« Papa Craig, quand aurons-nous une maman ? »

Sa gorge se serra quand il lentendit lappeler Papa. Il jeta un coup dœil vers Catriona, qui lobservait avec des yeux remplis despoir, attendant la réponse à la question. Son cœur se serra dans sa poitrine.

« Je ne sais pas, ma petite. Je navais pas pensé prendre une épouse. »

Maili fronça les sourcils et replaça sa tête sur sa poitrine. Catriona détourna les yeux, déçue.

Le cœur de Gavin salourdit, et il espéra que les filles seraient assez heureuses avec lui. Fut un temps, plusieurs années auparavant, il avait rêvé davoir une femme et sa propre famille. Il avait toujours voulu une maison pleine denfants, quil adorait. Il était tombé amoureux une fois, rapidement et profondément, mais à léchec de la relation, il avait renoncé à lamour et au mariage. Pendant longtemps, cela avait été trop douloureux dy penser, mais il avait enfin limpression davoir atteint une certaine satisfaction. Cela ne voulait pas dire quil souhaitait à nouveau sy soumettre. Il focaliserait son amour sur ces enfants.

Alors quils sarrêtaient à lauberge, le carrosse fit une embardée, et Maili, contre toute attente, se mit à répandre le contenu de son estomac sur lui. Il soupira.

« Maili ! Je tai dit de ne pas manger toutes les dragées que Mme Millbanks tavait données ! » gronda Catriona.

Maili leva les yeux vers Gavin, honteusement. Il était très dur dêtre en colère face à petit visage.

« Je suis désolée, Papa Craig. Je ne le referai plus. »

« Jespère alors que vous avez appris votre leçon. Arrêtons-nous pour la nuit afin de manger, faire notre toilette et dormir. »

Après avoir accompagné les filles jusquà leur chambre avec leur nourrice et leur avoir commandé un dîner servi dans leur chambre, Gavin enfila une tenue propre et se rendit jusquau petit salon pour trouver à dîner et profiter dun peu de temps pour lui. Il allait également devoir shabituer à ce nouveau mode de vie. On lui montra où était le salon, mais il fut surpris dy voir quelque de familier déjà assis.

« Lord Ashbury », dit-il alors que le Marquis se levait pour le saluer.

« Lord Craig. Je suis ravi de vous revoir. » Ashbury lui tendit la main et serra celle de Gavin.

Gavin avait fait la rencontre de Lord Ashbury et sa famille lorsquils avaient visité le prieuré dAlberfoyle quelques années auparavant. Lord Vernon courtisait alors lune des filles triplettes du Marquis, Lady Margaux. Elle aussi avait été déçue lorsque Lord Vernon sétait marié avec Lady Béatrice. Mais Margaux était probablement mariée à quelquun dautre à cette heure-ci.

« Vous avez entendu la nouvelle, alors ? » demanda Gavin, surpris dêtre appelé par le titre de son frère.

« Oui. Mes condoléances. Vous joindrez-vous à moi ? Mes compagnons sont partis se coucher. » Ashbury désigna la table de la main. « Vous ne le savez peut-être pas, mais je connaissais votre père lorsque jétais enfant. Jai passé la majorité de ma jeunesse dans un domaine à proximité du Château Craig, et jai récemment bien appris à connaître votre frère. Lady Ashbury préfère vivre en ville, ou en France, nous sommes donc rarement en Écosse. Jai récemment ouvert un foyer pour jeunes filles dans le douaire du domaine, et nous y passons de temps en temps. Nous sommes en ce moment même ici pour une courte visite, bien que jy passerais volontiers lété tout entier. »

« Voulez-vous dire Breconrae ? Je me souviens vaguement que le propriétaire du domaine avait pour nom Ashbury. Je me souviens quune douairière y résidait quand jétais enfant. »

« En effet, ma mère. Elle est décédée depuis, mais une tante y vit toujours. Allez-vous au château seulement maintenant ? »

Gavin secoua la tête. « Je suis retourné à Alberfoyle. »

« Ah, oui. Jimagine que fermer votre cabinet et déménager prend du temps à organiser. Pouvez-vous vous joindre à nous pour diner la semaine prochaine ? Lady Ashbury sera déçue dapprendre quelle vous a manqué ce soir, mais aura ma peau si je ne massure pas de vous avoir à dîner. Une soirée calme, je vous le garantis. »

« Jen serai honoré, merci. »


La groupe des Craig était à nouveau sur la route tôt le lendemain, impatients darriver au château tant quil faisait encore jour. Les collines ondoyantes et les vallées étaient parsemées de moutons broutant, et les chemins étaient étroits et escarpés. Les filles retinrent leur respiration plusieurs fois tandis que le carrosse montait puis descendait rapidement. La dernière partie du voyage, qui durait un certain temps, se faisait le long du fleuve Clyde, avant quils ne passent finalement par lénorme portail en fer du domaine Craig. Ceci était létape du voyage où, habituellement, Gavin exhortait son cheval vers lavant, impatient de saluer sa famille.

« Sommes-nous bientôt arrivés, Papa Craig ? » demanda Maili pour la centième fois.

« Presque, ma petite. Nous sommes sur la propriété désormais, » dit-il avait patience. « Quand nous serons arrivés, nous traverserons un grand pont en pierre. »

« Tout ceci est à vous ? » demanda Catriona, les yeux écarquillés. Les deux filles regardaient avec fervent intérêt par la fenêtre.

« Tout ceci est à vous ? » demanda Catriona, les yeux écarquillés. Les deux filles regardaient avec fervent intérêt par la fenêtre.

« Oui. Au-delà des bois, le château surplombe le loch, et lautre côté de la propriété est couverte de champs dorge tout le long du chemin jusquau village, » indiqua-t-il et expliqua-t-il.

« Il ya-t-il dautres enfants à proximité ? » demanda-t-elle avec espoir.

« Je ne sais pas, ma petite. Je suis certain quil y en a quelques-uns au village. »

Ils contournèrent le bord sud du lac et un immense édifice en pierre apparut. Gavin y avait été élevé, mais cela semblait être une autre vie. Il navait aucune envie dêtre le propriétaire dun château ou de la responsabilité qui allait avec. Le bâtiment paraissait être de la même époque que Camelot. Il semblait médiéval, doté de tourelles et de meurtrières. Là, ils avaient avec Iain capturé leurs Guenièvres et massacré dinnombrables dragons et monstres du Loch Ness.

« Je ne peux y croire. Un vrai château ! » sexclama Maili.

« Je vous avais dit que cela en était un, demoiselle, » dit-il avec amusement.

« Il y a-t-il un donjon ? » demanda-t-elle avec une ferveur effrayante.

« Bien sûr que oui. Ne sois pas stupide, » réprimanda sa sœur.

« Oui. Et nous y enfermons les vilains enfants, » dit-il avec un petit rire, secouant la tête.

Les yeux de Maili sécarquillèrent, puis se plissèrent. « Me taquinez-vous, Papa Craig ? »

« Jespère que vous ne saurez jamais si cest le cas, » dit-il avec un clin dœil.

Maili pouvait à peine contenir son excitation tandis que le carrosse sarrêtait. Les domestiques sétaient alignés scrupuleusement pour accueillir les filles dans leur nouvelle maison. Gavin prit leurs mains et leur rappela dêtre polies, puis les présenta au personnel.

« Mesdemoiselles Catriona et Maili Douglas, voici Tallach, le majordome, et Mme Ennis, la gouvernante. Ils connaissent plus de choses sur ce lieu que moi. »

Les filles firent la révérence et le personnel sourit. Ni Maili ni Catriona nétaient habituées au faste dune maison de cette importance. Ni lui non plus, désormais. Il dût refouler la déception quil ressentait et sourire aussi. Il tirerait le meilleur parti de la situation. Il comptait faire autant de bon en tant que propriétaire du domaine quen tant que docteur, une fois quil aurait appris comment faire.

Il observa affectueusement Mme Ennis mener les filles, qui étaient main dans la main, par les grandes portes de chêne. Tout irait bien, se rassura-t-il.

Chapitre Deux

Lady Margaux Winslow avait voulu entrer dans un couvent, mais ses parents avaient insisté quelle se retire plutôt dans leur nouvel orphelinat pour une courte période de bail. Elle était tombée amoureuse de lÉcosse quelques années auparavant, quand elle sétait rendue au domaine de Lord Vernon, au Nord de Glasgow, alors quils se courtisaient. Malgré sa situation regrettable, elle aimait toujours lÉcosse.

Après que Lord Vernon avait eu épousé le vrai amour de sa vie plutôt quelle, sa famille avait tenté de la distraire au moyen de voyages à Londres, et en Europe continentale une fois Napoléon vaincu. Elle avait réalisé quelle était satisfaite toute seule. Elle avait toujours été la plus indépendante de ses sœurs, et avait décidé que les somptueux mariages pouvaient être laissés dans leurs mains expertes. Elle préférait certainement la vie de vieille fille au mariage de convenance. Elle se sentait satisfaite avec les orphelins, bien quelle neût que très peu à faire grâce au personnel compétent que sa famille avait nommé.

« À quoi réfléchissez-vous, ma chère 1? » Margaux entendit sa mère demander.

« À très peu, Maman, » remarqua-t-elle, tandis quelles étaient assises, reprisant des chaussettes pour certains des enfants. Ses parents étaient restés avec elle, espérant la faire changer davis.

« Nous avons un invité à dîner ce soir. Quelquun dintéressé par le don aux orphelins. »

« Très bien2, » dit-elle distraitement. Il était normal pour ses parents de recevoir des invités.

« Vous devriez porter la robe en satin émeraude. Cela vous donnerait un peu des couleurs, non ? »

« Si vous voulez, Maman. » Ce quelle portait importait peu à Margaux ces temps-ci.

« Allons-y. » Lady Ashbury se leva et indiqua à sa fille de faire de même. « Je vous verrai ce soir au dîner. »

Lady Margaux shabilla automatiquement. Elle remarqua que sa domestique arrangeait ses cheveux dune façon digne dun bal. Elle devait admettre quelle traversait une petite mauvaise passe. Elle était certaine quune fois quelle aurait établi une routine à lorphelinat, elle sen sortirait. Elle navait jamais été du genre à bouder, mais elle avait besoin de trouver quelque chose dutile à faire afin de soccuper. Non, se corrigea-t-elle. Afin de commencer une nouvelle vie.

Elle se rendit à létage inférieur, déterminée à être joyeuse. Si elle pouvait convaincre ses parents quelle était heureuse ici, ils croiraient quelle était satisfaite.

« Ah, là voilà, Lord Craig, » dit Lord Ashbury quand il la vit.

« Dr Craig ? » dit Margaux, stupéfaite, croisant le regard du beau docteur qui avait été épris de Lady Béatrice.

« Désormais, il est Lord Craig, » corrigea son père.

Que faisait-il donc ici ?

« Docteur me convient très bien, » ajouta Lord Craig en sinclinant. « Comment allez-vous, Lady Margaux ? »

Elle fit la révérence. « Je vais bien, merci. Je présume que je dois donc vous présenter mes condoléances ? »

« Merci. Cela était très inattendu. Mon frère avait trois fils, » dit-il dun air sombre.

« Jimagine que cela était donc bien inattendu, » compatit Lady Ashbury.

« Avec un peu despoir mon frère avait un bon intendant. Jai rencontré lancien intendant il y a plus de dix ans, » remarqua Lord Ashbury. « Jimagine quil a été remplacé depuis. »

« Il est toujours là, et a au moins quatre-vingts ans. » Gavin secoua la tête.

« Gère-t-il tout de manière satisfaisante ? » Lord Ashbury semblait dubitatif.

« Je ne sais pas du tout si cela est le cas. Je ny connais rien, à part concernant la réparation des cottages des métayers, » dit Gavin honnêtement avec un rire. « Jétais passionné par la médecine dès un très jeune âge. Je ne connais que très peu sur la gestion de domaines. »

« Mon Dieu3, » compatit Lady Ashbury. « Peut-être pouvons-nous vous aider. »

« Je ne suis pas sûr que quiconque puisse maider. » Gavin secoua la tête avec désarroi.

Lady Ashbuy prit son bras et commença à le mener vers la salle à manger. « Parlons-en plus amplement à table. La bonne nourriture améliore tout, non ? »

Lord Ashbury escorta sa vieille tante, Lady Ida, qui vivait aussi à Breconrae, et Lady Margaux les suivit en silence, se demandant comment la présence de Lord Craig dans la propriété voisine affecterait ses plans de vivre une vie paisible ici. Il était agréablement différent des hommes à Londres quelle avait fui.


Gavin navait pas su que Lady Margaux serait là quand il avait accepté linvitation de lord Ashbury. Elle était plus sublime que dans ses souvenirs, avec ses cheveux débène, sa peau de porcelaine et ses yeux clairs. Pourtant, curieusement, elle semblait différente, plus sombre que la jeune fille spontanée quelle avait été quelques années auparavant, quand il lavait rencontrée au Prieuré dAlberfoyle. Cela semblait être une autre vie. Il ne pouvait prétendre avoir été rien de plus quune simple connaissance de Lady Margaux ou de ses sœurs lorsquelles avaient visité Alberfoyle. Il avait été complètement submergé par la présence des triplettes toutes ensemble.

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